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dimanche 2 août 2020

Colombes : L'intox mémorielle ou la Mémouare qui rend fou






"Scandaleux"

Ce n'est pas l'assimilation par Chaïmovitch de la Police d'aujourd'hui à celle de 1942 qui est le plus scandaleux : "Vichy" n'a jamais été la caricature qu'on en fait depuis .....50 ans. Ni même celle des Raflés de 1942 aux "sans-papiers" d'aujourd'hui.

C'est la mise en cause de la Police de 2020 à l'heure où les policiers, nationaux ou municipaux, C.R.S., gendarmes sont provoqués, harcelés, lynchés, où le taux de suicides parmi eux atteint des chiffres insupportables.

 Policiers (Alliance et Force Ouvrière) protestant contre les propos scandaleux du maire de Colombes M. Patrick Chaïmovitch (juillet 2020)


Les partisans de Green Pat' (Patrick Chaïmovitch) en ont rajouté : leur ami étant indéfendable, ils se sont employés à délégitimer les protestataires. A commencer par le syndicat Alliance qu'ils ont étiqueté "extrême-droite". Et alors ? Et quand bien même ? Ca s'appelle de la diversion. Parmi les policiers protestataires à Colombes, il y avait des représentants d'Alliance et du syndicat SGP rattaché à F.O. (Force Ouvrière). Enseignant, j'ai dû adhérer à F.O. qui défend ses adhérents sans discrimination d'opinions politiques.

Comme si ça ne suffisait pas, des défenseurs de Chaïmovitch ont exhibé un article du torchon Marianne qui relatait la promotion d'un policier auquel on avait naguère reproché d'arborer un insigne "nazi", promotion ultérieurement bloqué par le ministre de l'Intérieur. Le message est : il y a des "nazis" dans la Police en 2020, comme il y avait des auxiliaires des "nazis" dans la Police en 1942. Donc Green Pat' n'a pas tort puisqu' il a fallu que le ministre de l'Intérieur s'en saisisse, la hiérarchie policière ne l'ayant pas fait en amont.
Je vais vous faire une confidence : je ne suis pas "anti-nazi" parce que depuis 1945, ça n'a plus aucun sens. Les "nazis" historiques, ceux d'avant 1945, auraient certainement placé dans des camps pour associaux la plupart des "néo-nazis" d'aujourd'hui. 


Et puis, ne soyons pas "plus royalistes que le roi". En 1941, le leader sioniste Yitzhak Shamir proposait une alliance au Reich contre la puissance mandataire britannique en Palestine, en précisant : en matière de conception (politique), NOUS NOUS IDENTIFIONS A VOUS (Source : Le Monde Diplomatique, décembre 1983, article signé du journaliste israélien Amnon Kapeliouk). Ca n'a pas empêché Yitzhak Shamir de devenir Premier Ministre de l'Etat d'Israël en 1983.

Quelle disproportion de traitement entre un jeune policier, né 40 ou 50 ans après la guerre 39/45 qui a porté un insigne rappelant les vaincus de la guerre qu'il n'a pas pu vivre, et dont la carrière est bloquée sur dénonciation médiatique, et un militant sioniste des années 1940 qui déclare en pleine guerre aux vrais "nazis" historiques qu'il s'identifie à , qui, 42 ans plus tard, devient le Premier ministre d'Israël !

Au fil de son mandat, comment Monsieur Chaïmovitch va-t-il concilier les sympathies pro-palestiniennes d'une large partie de son électorat et son attachement à la mémoire de la Shoah ?

lundi 19 février 2018

E234151-8 ou "Nous nous identifions à vous"

A V E R T I S S E M E N T

Le texte qui suit est un article du journaliste israélien
Amnon Kapeliouk, paru dans le numéro de décembre
1983 du mensuel Le Monde Diplomatique. L’article était
intitulé : “1940-1941, la douteuse philosophie politique
de M. Shamir «

La cote “E234151-8” est celle sous laquelle
sont référencés au Mémorial Yad Vashem à Jérusalem
les documents qui ont servi de sources à M. Kapeliouk.


Yitzhak Shamir, l'homme qui s'identifiait à.....




Début de l'article :

Les amis du premier ministre israélien, M. Itzhak
Shamir, sont unanimes à le décrire comme un homme déterminé
et qui s’attache obstinément à ses idées. Sa biographie montre
en effet, qu’il sut faire preuve d’acharnement dans plusieurs
étapes de sa vie.

Or l’épisode le moins connu, et qu’il aimerait sans
doute rayer de son curriculum vitae , concerne les
tentatives du groupe Stern (mouvement terroriste juif 
d’extrême droite en Palestine, sous le mandat
britannique), dont lui-même fut le numéro deux,
pour conclure un pacte avec... l’Allemagne nazie
en 1940-1941. 

Une philosophie était derrière cette
démarche : « Notre devoir est de combattre l’ennemi
-les Britanniques - et il est permis de chercher l’aide 
de l’ennemi de notre ennemi «  , estimait l’un des chefs
du groupe, M. Yalin-Mor, dans son livre sur l’histoire de
son mouvement. Et, en effet, les chefs de cette
organisation terroriste clandestine ont pris contact à 
plusieurs reprises avec les représentants nazis àBeyrouth, 
à Damas et à Ankara, leur proposant de
« saboter l’effort de guerre des Anglais contre l’Allemagne
en échange d’un transfert des juifs d’Europe en Palestine
au lieu de les envoyer en Pologne » .

« Lorsque l’État juif sera créé , avaient également suggéré
M. Shamir et ses collègues, il sera un allié du IIIe Reich. »

M. Eliezer Halevi, syndicaliste travailliste connu, membre du
kibboutz Gueva, révèle dans l’hebdomadaire Hotam de Tel-Aviv
(daté du 19 août 1983) l’existence d’un document
signé par M. Itzhak Shamir, (qui s’appelait alors Yezernitsky) et Abraham Stern, remis à l’ambassade d’Allemagne à Ankara
alors que la guerre en Europe fait rage, que les troupes du
Maréchal Rommel sont déjà sur le sol égyptien et que
l’extermination des juifs par les nazis ne cesse de s’intensifier. 
Il y est dit notamment :

« En matière de conception, nous nous identifions à vous. 
Pourquoi donc ne pas collaborer l’un avec l’autre »

Haaretz , dans son édition du 31 janvier 1983, cite une
lettre marquée du mot « secret » , envoyée en janvier 1941
par l’ambassadeur de Hitler à Ankara, Franz Von Papen
à ses supérieurs, racontant les contacts avec
les membres du groupe Stern

Y est ajouté un mémorandum de l’agent des services secrets
nazis à Damas, Verner Otto Von Hentig, sur les pourparlers 
avec les émissaires de Stern et de M. Shamir, où il est dit
notamment que

« la coopération entre le mouvement de libération d’Israël et
le nouvel ordre en Europe sera conforme à l’un des discours du chancelier du IIIe Reich dans lequel Hitler soulignait la nécessité d’utiliser toute combinaison et coalition pour isoler et vaincre l’Angleterre. ». 

Il y est dit encore que le groupe Stern est

« étroitement lié aux mouvements totalitaires en Europe, leur idéologie et structures »

Ces documents se trouvent au Mémorial de l’holocauste
(Yad Vachem) à Jérusalem, classés sous le numéro E234151-8.
L’UN des chefs historiques du groupe Stern, M. Israël Eldad
confirme, dans un article publié dans le quotidien de
Tel Aviv Yediot Aharonot du 4 février 1983, l’authenticité de ces pourparlers entre son mouvement et les représentants officiels
de l’Allemagne nazie. Il affirme sans ambages que ses collègues avaient expliqué aux nazis qu’ « une identité d’intérêts entre un nouvel ordre en Europe selon la conception allemande et les aspirations du peuple juif en Palestine représentées par les combattants pour la liberté d’Israël [le groupe Stern] est 
probable ». 

Selon la presse israélienne, qui a publié une dizaine d’articles
sur ce sujet, à aucun moment les nazis n’ont pris
au sérieux les propositions de Stern, de M. Shamir et de leurs
amis.

Les pourparlers ont subi un coup d’arrêt lorsque les
troupes alliées ont arrêté en juin 1941 l’émissaire
d’Abraham Stern et Itzhak Shamir, M. Naftali Loubentchik,
au bureau même des services secrets nazis à Damas.

D’autres membres du groupe ont poursuivi des contacts jusqu’à l’arrestation par les autorités britanniques de M. Itzhak Shamir
en décembre 1941, pour 

« terrorisme et collaboration avec l’ennemi nazi « 

Fin de l'article.

(Le Monde Diplomatique, décembre 1983,
Amnon Kapeliouk : “La douteuse philosophie politique
de M. Shamir »).

Ne nous laissons plus administrer des leçons de morale
et de respectabilité par les Zélotes de la Mémoire
shoacentrée.

Si un homme politique qui a écrit en 1941 aux 
responsables nationaux-socialistes, aux représentants
du Reich : 

"Nous  nous identifions à vous" (sic), 

a pu devenir Premier Ministre de l'Etat d'Israël en 1983, 
quelle légitimité ont les campagnes contre certains
mouvements politiques considérés comme des héritiers, 
directs ou indirects, des vaincus de 1945, contre certaines personnalités (Benoit XVI, Kurt Waldheim, Robert Hersant,
Jean-Marie Le Pen etc....) ?








dimanche 1 juillet 2012

Yitzhak Shamir et le IIIe Reich : un point de détail ?

Yitzhak Shamir est mort le 10 Tamouz 5772 en Eretz Yisraël.

 D. ait son âme !

"[...] mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées." (Esaïe 55 : 8-9)

Le parcours politique de ce militant sioniste natif de Biélorussie (°1915), deux fois Premier ministre de l'Etat d'Israël, lui a valu une généreuse mesure de controverses.

Les articles suscités par sa disparition sont généralement discrets sur un épisode de sa longue existence que Yitzhak Shamir aurait sans doute souhaité effacer de sa biographie.

Membre dans les années 1940 (soit au début du 58e siècle du calendrier hébraïque qui commence à l'automne 1939...comme la Seconde Guerre Mondiale elle-même) d'un groupe sioniste qui choisit de privilégier la lutte contre le mandat britannique, Yitzhak Shamir fit en 1941 des avances au Reich en vue d'une collaboration. Dans une de ses correspondances à un diplomate du Reich en poste au Proche-Orient, Yitzhak Shamir déclare : "Nous nous identifions à vous"
                                               
Voir :

https://www.facebook.com/notes/jean-marie-lallau/e234151-8-itzhak-shamir-et-le-reich-un-point-de-d%C3%A9tail-/10156415290737125/




Le jeune Itzhak, quand il ne s'appelait pas encore Shamir, recherché par la Police britannique quelques années après avoir déclaré aux représentants du Grand Reich qu'il s'identifiait à eux, et leur avoir proposé une alliance contre le Royaume-Uni.



Ni Philippe Pétain, ni Pierre Laval, ni Léon Degrelle, ni Anton Mussert, ni..., ne sont allés aussi loin dans leurs offres de collaboration, résignée ou spontanée, avec le IIIe Reich.

Pourquoi est-il si peu question de cet épisode dans les histoires des mouvements sionistes ou dans les "In Memoriam" consacrés à Yitzhak Shamir ?

Probablement parce qu'il faudrait admettre qu'au moins en 1941, la politique du Reich envers les populations juives ne prévoyait pas ce qu'il est maintenant convenu d'appeler la Shoah, ou que cette éventuelle orientation était si discrète ou illisible que même des dirigeants sionistes pouvaient s'y méprendre. Alors, s'il faut absoudre Yitzhak Shamir d'avoir ignoré encore en 1941 les sombres intentions du Führer Chancelier, il faudrait également excuser également Pie XII, Philippe Pétain, Miklos Horthy et quelques autres de "n'avoir pas su" non plus. Impossible, n'est-ce pas ?

En 1988, le président du Bundestag, Philip Jenninger, a dû démissionner devant les protestations des zélotes de la Mémouare parce qu'à l'occasion d'un discours commémorant la "nuit de Cristal" de 1938, il avait évoqué des imprudences d'éléments de la communauté juive d'Allemagne sous le régime de Weimar. Pour ces zélotes de la Mémouare, expliquer c'est déjà justifier.

Philip Jenninger à dû démissionner et se faire oublier pour avoir tout haut essayé de comprendre. Yitzhak Shamir est devenu ministre des Affaires Etrangères, puis Premier ministre de L'Etat d'Israël malgré ses protestations de camaraderie à l'endroit du IIIe Reich allemand ("Nous nous identifions à vous"). Toute la morale qui sous-tend l'historiographie autorisée sur ces événements des années 1940 tient dans cette différence de destins.