Yitzhak Shamir est mort le 10 Tamouz 5772 en Eretz Yisraël.
D. ait son âme !
"[...] mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées." (Esaïe 55 : 8-9)
Le parcours politique de ce militant sioniste natif de Biélorussie (°1915), deux fois Premier ministre de l'Etat d'Israël, lui a valu une généreuse mesure de controverses.
Les articles suscités par sa disparition sont généralement discrets sur un épisode de sa longue existence que Yitzhak Shamir aurait sans doute souhaité effacer de sa biographie.
Membre dans les années 1940 (soit au début du 58e siècle du calendrier hébraïque qui commence à l'automne 1939...comme la Seconde Guerre Mondiale elle-même) d'un groupe sioniste qui choisit de privilégier la lutte contre le mandat britannique, Yitzhak Shamir fit en 1941 des avances au Reich en vue d'une collaboration. Dans une de ses correspondances à un diplomate du Reich en poste au Proche-Orient, Yitzhak Shamir déclare : "Nous nous identifions à vous"
Voir :
https://www.facebook.com/notes/jean-marie-lallau/e234151-8-itzhak-shamir-et-le-reich-un-point-de-d%C3%A9tail-/10156415290737125/
Le jeune Itzhak, quand il ne s'appelait pas encore Shamir, recherché par la Police britannique quelques années après avoir déclaré aux représentants du Grand Reich qu'il s'identifiait à eux, et leur avoir proposé une alliance contre le Royaume-Uni.
Ni Philippe Pétain, ni Pierre Laval, ni Léon Degrelle, ni Anton Mussert, ni..., ne sont allés aussi loin dans leurs offres de collaboration, résignée ou spontanée, avec le IIIe Reich.
Pourquoi est-il si peu question de cet épisode dans les histoires des mouvements sionistes ou dans les "In Memoriam" consacrés à Yitzhak Shamir ?
Probablement parce qu'il faudrait admettre qu'au moins en 1941, la politique du Reich envers les populations juives ne prévoyait pas ce qu'il est maintenant convenu d'appeler la Shoah, ou que cette éventuelle orientation était si discrète ou illisible que même des dirigeants sionistes pouvaient s'y méprendre. Alors, s'il faut absoudre Yitzhak Shamir d'avoir ignoré encore en 1941 les sombres intentions du Führer Chancelier, il faudrait également excuser également Pie XII, Philippe Pétain, Miklos Horthy et quelques autres de "n'avoir pas su" non plus. Impossible, n'est-ce pas ?
En 1988, le président du Bundestag, Philip Jenninger, a dû démissionner devant les protestations des zélotes de la Mémouare parce qu'à l'occasion d'un discours commémorant la "nuit de Cristal" de 1938, il avait évoqué des imprudences d'éléments de la communauté juive d'Allemagne sous le régime de Weimar. Pour ces zélotes de la Mémouare, expliquer c'est déjà justifier.
Philip Jenninger à dû démissionner et se faire oublier pour avoir tout haut essayé de comprendre. Yitzhak Shamir est devenu ministre des Affaires Etrangères, puis Premier ministre de L'Etat d'Israël malgré ses protestations de camaraderie à l'endroit du IIIe Reich allemand ("Nous nous identifions à vous"). Toute la morale qui sous-tend l'historiographie autorisée sur ces événements des années 1940 tient dans cette différence de destins.