La visite à Paris du président de la République tunisienne est l'occasion pour la station encul'tureuse dont le nom officiel est France Culture, dans son journal de 9h du mardi 17 juillet MMXII de confirmer son engagement politique et idéologique.
Le directeur de France Culture, Olivier Poivre d'Arvor a, à titre personnel, publiquement pris parti en faveur de l'élection de François Hollande, le président Normacol (marque déposée de laxatif) pendant la campagne pour l'élection présidentielle 2012. Ce serait très bien, et ça ne poserait aucun problème si un choix inverse d'un responsable d'un médium du service public n'était pas impensable.
Le journaliste affirme que la visite du président tunisien a été plusieurs fois remise sous le mandat de Nicolas Sarközy. Il n'est pas suggéré que les campagnes électorales en Tunisie et en France, la mise en place de nouvelles institutions en Tunisie aient pu retarder la visite de Moncef Marzouki à Paris. L'auditeur est ainsi conduit à penser (et la suite du journal va le confirmer dans cette interprétation) que le prédecesseur du président Normacol était responsable de la mauvaise qualité des relations entre la Tunisie et ce qu'il est convenu d'appeler la France. C'est de la faute de Nicolas Sarközy. C'est France Culture qui vous le dit. A sa façon, entortilleuse, encul'tureuse.
Le journaliste enchaîne en affirmant que le gouvernement français de l'époque n'avait pas senti venir la Révolution de Jasmin. Bertrand Delanoë, notable du parti de François Hollande, Tunisien de naissance et de coeur, non plus : il mit beaucoup de temps à prendre position contre le régime de Ben Ali. Cela, France Culture le tait; on ne peut pas parler de tout dans un journal de quelques minutes, mais le journaliste prend tout de même le temps de saluer Laurent Fabius qui aurait fait en sorte, alors qu'il était président de l'Assemblée nationale, que Ben Ali, reçu en chef d'Etat par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, ne puisse s'exprimer devant les députés français. Super Laurent ! La gauche est fière de toi !
Et pour que la distinction entre les bons et les méchants puisse être encore mieux établie par l'auditeur, le journaliste de France Culture enfonce le clou : la vilaine et malfaisante ministre Michèle Alliot-Marie avait proposé à Ben Ali aux débuts de la Révolution de Jasmin l'expertise de spécialistes français de la sécurité; France Culture tait l'explication donnée à l'époque par Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre de l'Intérieur : les conseils de spécialistes français devaient permettre de limiter, par une formation prodiguée à leurs homologues tunisiens , les victimes de la répression des manifestations. Puis vient l'argument d'autorité : les Tunisiens "d'ci" (= ceux qui résident en France d'Europe) ne l'ont pas oublié. L'auditeur est conduit à penser que nos juges sont parmi nous, nous regardent avec sévérité, mais peuvent nous pardonner puisque la majorité de électeurs du 6 juin 2012 a fait le choix de Normacol. La mise en cause de Michèle Alliot-Marie aux débuts de la Révolution de Jasmin me rappelle surtout le comportement, l'expression corporelle de Bruno Le Roux, député PS de Seine Saint-Denis, devenu président du groupe PS au Palais Bourbon : acharnement, hargne, vulgarité verbale et dans l'expression corporelle. Bruno Le Roux, au cours des débats sur l'abolition de la TVA sociale et autres mesures, le 17 juillet, pouvait être vu par le public assistant à la séance et par les télespectateurs, en train de lire Le Canard Enchaîné pendant que le député écolo Rugy s'en prenait à Copé. Le patron des députés PS est vraiment le parangon d'une république...exemplaire.