Le président Normacol (marque déposée de laxatif) est l'objet d'un concert de louanges pour avoir "mis ses pas dans ceux de Jacques Chirac" à l'occasion de la commémoration de l'opération de police ayant consisté, le 16 juillet 1942 à regrouper, puis à déporter, des Juifs étrangers de Paris et de ses environs. Je ne sais pas ce que pense réellement, ce que croit vraiment François Hollande, le président Normacol, à propos de l'évènement dont il a eu la chance, pour sa communication, d'avoir à commémorer avec éclat le soixante-dixième anniversaire de la survenance. Mais je constate qu'il est bien informé de l'opinion hégémonique dans les médiats et parmi les prétendues autorités morales. Et qu'il sert de l'alcool à des alcooliques.
Enfant, je suis allé au Vel d'Hiv ', bien après le passage de ces Juifs étrangers, et bien avant la démolition du bâtiment. Il s'agissait d'un meeting pour "la liberté de l'enseignement"; traduisez : pour que l'Etat verse aux écoles privées dans lesquelles des contribuables placent leurs enfants les subsides nécessaires à leur fonctionnement. L'évènement de 1942 a été marginalement et brièvement évoqué dans des conversations privées entre des personnes assistant à ce meeting, puis dans un café proche de la station de métro Bir Hakeim où nous sommes allés ensuite prendre une collation. Cette évocation ne m'a fait, comme on dit, ni chaud ni froid. Si elle avait été développée, elle m'aurait probablement irrité. En cela, je n'étais pas différent du futur président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (C.R.I.F.), Richard Prasquier, dont Tribune Juive racontait naguère qu'il avait, en 1960, à la table familiale, exprimé sa désapprobation de l'enlèvement d'Adolf Eichman en Argentine par les services israéliens.
Normacol n'a pas eu les voix des Klarsfeld, ni celle du président du C.R.I.F., Richard Prasquier. Il fallait bien compenser cela en en rajoutant une couche sur la responsabilité de l'entité France (qu'est-ce que c'est ? qui est-ce ?). Nicolas Sarközy était d'origine hébraïque par sa mère et n'avait pas à se justifier avec le zèle que doit employer Normacol, élu des quartiers et des banlieues dans lesquels on "nique" les Feujs et Israël. C'est fait, c'est dit : c'est un crime de la France (qu'est-ce que c'est ? qui est-ce ?). En matière d'indulgences, si on me permet cet emprunt à la tradition ancienne de l'église catholique romaine, ça équivaut bien à cinq banquets annuels du C.R.I.F. et ça peut bien couvrir quelques bisous et dizaines de millions d'euros au président de l'Autorité palestinienne, l'expression de réserves à l'O.N.U. sur de nouvelles installations de lotissements juifs en territoire palestinien ou à proximité, non ?
Normacol a assorti sa prestation d'engagements de lutte renouvelée contre ce qu'il est convenu d'appeler l'antisémitisme. Cela peut annoncer de nouvelles restrictions aux libertés d'opinion, de recherche et d'expression.
Normacol a rouvert une boite de Pandore : puisque l'affaire du Vel d'Hiv' 42 serait "un crime commis en France par la France", il n'y a pas de raison pour que les tentatives de reconquête de Haïti, puis l'imposition à cet Etat d''indemnités pour prix de son indépendance, le rétablissement de l'esclavage aux Antilles après une abolition initiale, ne soient pas d'autres crimes dont l'entité France (qui est-ce ? qu'est-ce que c'est ?) ait à répondre, en repentances, en compensations matérielles et morales (ouverture à d'avantage d'immigration). Serge Letchimy, l'élu antillais apparenté PS, qui a défendu les idéologies importées mises en cause par Claude Guéant, en dénonçant par contraste des "idéologies européennes", à l'origine selon lui de la Shoah, pourra conseiller utilement Normacol si la Taubira ou la Pau Langevin n'y suffisent pas. Normacol a servi de l'alcool à des alcooliques, à des zélotes des Mémouares qui vont bientôt tirer de ses propos l'autorisation de présenter leur mémoire en termes d'indemnisation pour crimes "historiques".
Si la version officielle, autorisée, de l'historiographie de la Shoah (1) était vraie, et si notamment sa composante "solution finale", était connue (2) par les autorités françaises qui ont fait procéder à l'opération de police de juillet '42 visant treize mille Juifs étrangers, cette opération constituerait un crime. Dans le cas contraire, et en se souvenant du gros titre d'un quotidien britannique à sensation du milieu des années 1930 : "Judea declares war on Germany", peu après l'avènement de Hitler, elle ne serait pas totalement irrationnelle dans le contexte historique.
N O T E S
(1) la loi 90-615 du 13 juillet 1990, dite loi Fabius-Rocard-Gayssot, criminalisant l'expression publique de l'incroyance en cette version, je ne peux pas la discuter ici et je dois m'autocensurer;
(2) l'Etat français siégeant à Vichy ignorait l'existence d'une politique d'extermination visant les populations juives et il avait de bonnes raisons pour cela; l'Etat français disposait aux termes de l'Armistice de juin 1940 d'un ambassadeur en charge des prisonniers de guerre au sein de la Commission d'Armistice installée à Wiesbaden; ayant eu vent de propositions d'un certain Dr Brand, représentant le Reich, de séparer les prisonniers français juifs des autres prisonniers français (Brand constatait et déplorait l'influence anti-allemande de ceux-là sur ceux-ci, ce qui n'était pas surprenant), l'ambassadeur Scapini s'enquit du sort destiné aux prisonniers juifs qui seraient séparés des autres prisonniers français, n'obtint pas de réponse claire, sinon l'abandon de tout projet de séparer les prisonniers de guerre français selon l'origine, appuyé en cela au sein de la Commission d'Armistice par des officiers allemands anciens combattants de 1914-1918 comme Scapini, et qui respectaient beaucoup ce dernier. Scapini a ici bénéficié du refus du gouvernement français de suivre au printemps 1940 l'avis de Georges Rotschild, dit Georges Mandel, qui avait proposé que la France remette à l'Angleterre les prisonniers de guerre allemands capturés par l'armée française, avant d'avoir à signer l'Armistice avec le Reich. Si, en 1941, le futur Premier ministre israëlien Yitzhak Shamir pouvait proposer au Reich une alliance contre l'Angleterre en l'assortissant de l'engagement envers l'Allemagne hitlérienne : "nous nous identifions à vous", pourquoi faudrait-il attendre que l'Etat français de l'époque qu'il sût ce que Shamir ignorait, ou ne voulait pas savoir ? (Voir : Le Monde Diplomatique, décembre 1983, "La douteuse philosophie politique de Monsieur Shamir" par Amnon Kapeliouk).
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dimanche 22 juillet 2012
Vel d'Hiv ' : de l'alcool servi à des alcooliques
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mardi 17 juillet 2012
France Encul'ture = Radio PS-Hollande
La visite à Paris du président de la République tunisienne est l'occasion pour la station encul'tureuse dont le nom officiel est France Culture, dans son journal de 9h du mardi 17 juillet MMXII de confirmer son engagement politique et idéologique.
Le directeur de France Culture, Olivier Poivre d'Arvor a, à titre personnel, publiquement pris parti en faveur de l'élection de François Hollande, le président Normacol (marque déposée de laxatif) pendant la campagne pour l'élection présidentielle 2012. Ce serait très bien, et ça ne poserait aucun problème si un choix inverse d'un responsable d'un médium du service public n'était pas impensable.
Le journaliste affirme que la visite du président tunisien a été plusieurs fois remise sous le mandat de Nicolas Sarközy. Il n'est pas suggéré que les campagnes électorales en Tunisie et en France, la mise en place de nouvelles institutions en Tunisie aient pu retarder la visite de Moncef Marzouki à Paris. L'auditeur est ainsi conduit à penser (et la suite du journal va le confirmer dans cette interprétation) que le prédecesseur du président Normacol était responsable de la mauvaise qualité des relations entre la Tunisie et ce qu'il est convenu d'appeler la France. C'est de la faute de Nicolas Sarközy. C'est France Culture qui vous le dit. A sa façon, entortilleuse, encul'tureuse.
Le journaliste enchaîne en affirmant que le gouvernement français de l'époque n'avait pas senti venir la Révolution de Jasmin. Bertrand Delanoë, notable du parti de François Hollande, Tunisien de naissance et de coeur, non plus : il mit beaucoup de temps à prendre position contre le régime de Ben Ali. Cela, France Culture le tait; on ne peut pas parler de tout dans un journal de quelques minutes, mais le journaliste prend tout de même le temps de saluer Laurent Fabius qui aurait fait en sorte, alors qu'il était président de l'Assemblée nationale, que Ben Ali, reçu en chef d'Etat par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, ne puisse s'exprimer devant les députés français. Super Laurent ! La gauche est fière de toi !
Et pour que la distinction entre les bons et les méchants puisse être encore mieux établie par l'auditeur, le journaliste de France Culture enfonce le clou : la vilaine et malfaisante ministre Michèle Alliot-Marie avait proposé à Ben Ali aux débuts de la Révolution de Jasmin l'expertise de spécialistes français de la sécurité; France Culture tait l'explication donnée à l'époque par Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre de l'Intérieur : les conseils de spécialistes français devaient permettre de limiter, par une formation prodiguée à leurs homologues tunisiens , les victimes de la répression des manifestations. Puis vient l'argument d'autorité : les Tunisiens "d'ci" (= ceux qui résident en France d'Europe) ne l'ont pas oublié. L'auditeur est conduit à penser que nos juges sont parmi nous, nous regardent avec sévérité, mais peuvent nous pardonner puisque la majorité de électeurs du 6 juin 2012 a fait le choix de Normacol. La mise en cause de Michèle Alliot-Marie aux débuts de la Révolution de Jasmin me rappelle surtout le comportement, l'expression corporelle de Bruno Le Roux, député PS de Seine Saint-Denis, devenu président du groupe PS au Palais Bourbon : acharnement, hargne, vulgarité verbale et dans l'expression corporelle. Bruno Le Roux, au cours des débats sur l'abolition de la TVA sociale et autres mesures, le 17 juillet, pouvait être vu par le public assistant à la séance et par les télespectateurs, en train de lire Le Canard Enchaîné pendant que le député écolo Rugy s'en prenait à Copé. Le patron des députés PS est vraiment le parangon d'une république...exemplaire.
Le directeur de France Culture, Olivier Poivre d'Arvor a, à titre personnel, publiquement pris parti en faveur de l'élection de François Hollande, le président Normacol (marque déposée de laxatif) pendant la campagne pour l'élection présidentielle 2012. Ce serait très bien, et ça ne poserait aucun problème si un choix inverse d'un responsable d'un médium du service public n'était pas impensable.
Le journaliste affirme que la visite du président tunisien a été plusieurs fois remise sous le mandat de Nicolas Sarközy. Il n'est pas suggéré que les campagnes électorales en Tunisie et en France, la mise en place de nouvelles institutions en Tunisie aient pu retarder la visite de Moncef Marzouki à Paris. L'auditeur est ainsi conduit à penser (et la suite du journal va le confirmer dans cette interprétation) que le prédecesseur du président Normacol était responsable de la mauvaise qualité des relations entre la Tunisie et ce qu'il est convenu d'appeler la France. C'est de la faute de Nicolas Sarközy. C'est France Culture qui vous le dit. A sa façon, entortilleuse, encul'tureuse.
Le journaliste enchaîne en affirmant que le gouvernement français de l'époque n'avait pas senti venir la Révolution de Jasmin. Bertrand Delanoë, notable du parti de François Hollande, Tunisien de naissance et de coeur, non plus : il mit beaucoup de temps à prendre position contre le régime de Ben Ali. Cela, France Culture le tait; on ne peut pas parler de tout dans un journal de quelques minutes, mais le journaliste prend tout de même le temps de saluer Laurent Fabius qui aurait fait en sorte, alors qu'il était président de l'Assemblée nationale, que Ben Ali, reçu en chef d'Etat par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, ne puisse s'exprimer devant les députés français. Super Laurent ! La gauche est fière de toi !
Et pour que la distinction entre les bons et les méchants puisse être encore mieux établie par l'auditeur, le journaliste de France Culture enfonce le clou : la vilaine et malfaisante ministre Michèle Alliot-Marie avait proposé à Ben Ali aux débuts de la Révolution de Jasmin l'expertise de spécialistes français de la sécurité; France Culture tait l'explication donnée à l'époque par Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre de l'Intérieur : les conseils de spécialistes français devaient permettre de limiter, par une formation prodiguée à leurs homologues tunisiens , les victimes de la répression des manifestations. Puis vient l'argument d'autorité : les Tunisiens "d'ci" (= ceux qui résident en France d'Europe) ne l'ont pas oublié. L'auditeur est conduit à penser que nos juges sont parmi nous, nous regardent avec sévérité, mais peuvent nous pardonner puisque la majorité de électeurs du 6 juin 2012 a fait le choix de Normacol. La mise en cause de Michèle Alliot-Marie aux débuts de la Révolution de Jasmin me rappelle surtout le comportement, l'expression corporelle de Bruno Le Roux, député PS de Seine Saint-Denis, devenu président du groupe PS au Palais Bourbon : acharnement, hargne, vulgarité verbale et dans l'expression corporelle. Bruno Le Roux, au cours des débats sur l'abolition de la TVA sociale et autres mesures, le 17 juillet, pouvait être vu par le public assistant à la séance et par les télespectateurs, en train de lire Le Canard Enchaîné pendant que le député écolo Rugy s'en prenait à Copé. Le patron des députés PS est vraiment le parangon d'une république...exemplaire.
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