Affichage des articles dont le libellé est culture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est culture. Afficher tous les articles

dimanche 9 décembre 2012

Aurélie Filippetti, prêtresse d'Anastasie

La Ministre de la Culture "qui-est-un-écrivain" (Frédéric Mitterrand dixit, lors de leur passation de pouvoirs en mai MMXII) vient de s'en prendre au journaliste Jean-Pierre Elkabbach qu'elle a qualifié de "macho". Je ne connais pas bien le contexte de cette affaire qui, en elle-même, ne me paraît pas revêtir d'importance. Ce qui, par contre, est important et grave, c'est qu'une ministre s'en prenne publiquement à un journaliste qui ne l'a pas mise en cause elle-même directement. C'est la seconde fois en...près de quatre décennies qu'un membre d'un gouvernement manque ainsi à une réserve qui conviendrait à sa fonction : au milieu des années 1970, Françoise Giroud, encore secrétaire d'Etat à la Condition Féminine (me semble-t-il) et invitée à une émission de radio dont le déroulement a fini par lui déplaire s'en est pris à l'antenne à l'animateur de l'émission en lui reprochant que son émission était "mal faite". Elle avait le droit de le penser, celui de le dire hors antenne à l'intéressé, mais il n'était pas digne de sa part, en raison de sa fonction de membre du gouvernement, de le dire publiquement et en direct.



                                      "Dis Lallau, tu veux ma main sur la figure ?"

Aurélie Filippetti vient de faire la même chose. Certes, Jean-Pierre Elkabbach, vétéran du journalisme, saura "encaisser". Il paraît qu'il aurait dit qu'il trouvait une collègue d'Aurélie Filippétasse, pardon : Filippetti, "très jolie". Voilà les deux mots qui constituent le "délit" d'Elkabbach aux yeux de la Ministre de la Culture et valent à celui-ci l'imputation publique de "machisme". Il est vrai que Najet Valaud-Belkacem et Jean-Pierre Elkabbach sont nés tous les deux au Maghreb. Ca aide à avoir des canons de beauté communs.

Je ne sais pas si Elkabbach est "macho". Il faudrait le demander, si tant est que ça soit intéressant, à Nicole Avril, épouse d'Elkabbach. Et peu importe.

Aurélie Filippetti se comporte en talibane du féminisme : elle est issue de la "parité" et Najet Valaud-Belkacem est issue de la "parité" et, en plus, de la "diversité". Ca crée des liens entre copines. Il est vrai qu'Aurélie Filippetti sait physiquement ce que peut être ce qu'elle appelle le machisme : elle a porté plainte contre son compagnon de vie qui l'avait frappée. Ca aide à l'émergence d'une conscience féministe.

Aurélie Filippetti se comporte en prêtresse d'Anastasie (1). Il y a quelques mois, interrogée sur le limogeage du journaliste Robert Ménard de je ne sais plus quelle station TV ou radio, elle s'est crue en droit de juger de la situation en fonction de ses idées politiques et de celles de Robert Ménard. Elle ne verserait pas de larmes, a-t-elle dit, sur le limogeage de Robert Ménard, en raison de prises de position de celui-ci qui seraient incompatibles avec....les "valeurs de la République" (2), c'est-à-dire : rien. Traduisez : moi, Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture, j'ai identifié Robert Ménard comme un possible contradicteur politique et ça ne me plait pas, donc ses ennuis de carrière, c'est tout bon pour moi et pour mon clan.

Filippetti a traité Elkabbach de "macho". Pétasse est un mot de sens incertain qui, pour moi, évoque surtout la bêtise. Aurélie Filippetti n'est certainement pas bête. Pétasse appartient au vocabulaire de ceux qu'on dit "macho". Je m'autorise à qualifier Aurélie de Filippétasse parce qu'elle appelle publiquement au discrédit de gens qu'elle n'aime pas, du haut de ses fonctions étatiques. Elle se comporte en pétasse qu'elle n'est pourtant pas. Le meilleur moyen de ne pas se faire traiter de pétasse, de macho ou de je ne sais quoi, c'est encore de ne pas l'être (dommage : la langue espagnole a deux mots pour le verbe être : ser (ce qu'on est de façon permanente) et estar (ce qu'on est de façon temporaire, ponctuelle : heureux, en colère etc...). Le verbe "être" utilisé avant la dernière parenthèse est à prendre dans le sens "estar".


N O T E S

(1) Anastasie, ou Dame Anastasie, est une personnification de la censure, apparue dans les journaux satiriques dans la seconde moitié du XIXe siècle; il est fait allusion aux "ciseaux d'Anastasie" qui retirent des pages des journaux articles ou images qui tombent sous le coup de la censure;

(2) c'est une expression qui ne veut pas dire grand chose (en constatant cela et en le disant, on franchit une ligne rouge), ou plutôt dont l'interlocuteur qui les invoque contre quelqu'un qu'il accuse de ne pas s'y conformer, est maître du contenu. Dans ce qu'il est convenu d'appeler la Vrôôônce, tout doit être "de la République" : l'Ecole-de-la-République, la loi-de-la-République, la Justice-de-la-République, la Police-de-la-République etc... pour être "légitime" au lieu que l'Ecole puisse être l'Ecole tout court etc...C'est au nom des prétendues "valeurs de la République" qu'il est interdit de se défendre contre certaines populations à l'intégration difficile, et qu'il ne faudrait pas "stigmatiser". Cette quasi-religion républicaine, originaire de Vrôôônse, est étendue au niveau européen sous l'appellation de "valeurs humanistes". En général, l'invocation des "valeurs républicaines" ou des "valeurs humanistes" est utilisée comme une arme, ou plutôt comme un slogan, au sens originel du terme qui signifie cri de guerre dans un idiome celtique : on vous parlera surtout de ces "valeurs" pour vous reprocher d'être en état de péché vis-à-vis d'elle.


Les "valeurs républicaines" ou "humanistes" sont une forme laïcisée, sans référence à une transcendance, de l'orthodoxie religieuse d'antan. Il y a toutefois une différence : naguère, l'Autre, le Transgresseur, l'Infidèle ou le Barbare étaient surtout à l'extérieur de la société; aujourd'hui, les péchés contre les "valeurs républicaines" ou les "valeurs humanistes" sont surtout reprochés à des "hérétiques", des déviants, des incorrects internes au groupe qui se réclame desdites valeurs.




dimanche 15 juillet 2012

Aurélie-Anastasie Filippetti

Vendredi 13 juillet MMXII : l'entretien d' Aurélie Filippetti, ministre de la Culture du gouvernement Ayrault-Taubira, sur France Enculture le matin, a été un bien méchant réveil.

La ministre qui est-un-écrivain (dixit Frédéric Mitterrand) s'expliquait sur les nombreux remplacements intervenus dans l'audiovisuel public à la suite de la prise de fonctions du gouvernement Ayrault-Taubira.

Comprendre : le renforcement de l'emprise de "la gauche" sur les secteurs des médiats et de la culture dans lesquels son hégémonie restait à parfaire. Elle s'exprimait sur l'antenne d'une radio du service public dont le directeur avait publiquement pris parti pour François Hollande pour l'élection présidentielle de MMXII.

Son interlocuteur lui signalant que cette vague de démissions, de fin de fonctions etc...touchait également des stations de télévision privées, Aurélie Filippetti se trahit en reconnaissant qu'elle "ne verserait pas une larme" sur la mise au placard de Robert Ménard sur une chaîne TV privée au motif qu'il avait récemment pris des positions incompatibles ....avec les valeurs de la démocratie.

                                                   "Si tu m'gonfles, j'sors mes griffes"                                                     

Je connais assez peu Robert Ménard. Son principal mérite est, à mes yeux, d'avoir pris position en faveur de l'abolition de la loi Fabius-Rocard-Gayssot n°90-615 du 13 juillet 1990 (1) dont c'était le 22e anniversaire de la promulgation. Aurélie-Anastasie (2)  Filippetti nous confirme ainsi que la censure est une valeur du socialisme version Hollande, comme version Fabius-Rocard-Gayssot. Les responsables des médiats privés ou du service public sont ainsi informés par la ministre qui est-un-écrivain, que la censure visant les blasphémateurs contre les valeurs de la démocrassouille n'est pas pour déplaire à l'administration en charge de la Culture et de l'information.

Les abords de la gare de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) sont un lieu très révélateur et instructif : on y trouve notamment, parmi les senteurs de quelques boucheries hallal et épiceries africaines, souvent sur des panneaux protégeant des chantiers de bétonnage, des affiches de candidats djézaïriens aux élections parlementaires djézaïriennes, des affiches questionnant le bien-fondé de l'engagement militaire de ce qu'il est convenu d'appeler la répuplique vrôôônsaise dans l'Emirat Islamique d'Afghanistan et...des affichettes mettant en cause des médias-poubelles : France 24 et RFI. La mise au pas par la cheftaine Aurélie-Anastasie Filippetti s'explique. La ministre qui est-un-écrivain confirme son sectarisme par l'affirmation : je ne suis pas sectaire. C'est quand un certain Zitouni, un co-assassin des moines de Tibehirine disait "n'ayez pas peur" qu'il était le plus à craindre.


N O T E S

(1) la loi Fabius-Rocard-Gayssot (loi n°90-615 du 13 juillet 1990) criminalise l'expression publique de l'incroyance en l'historiographie officielle de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah; la procédure pénale peut être déclenchée par le Parquet et par des associations, lesquelles peuvent se porter parties civiles pour obtenir des dommages-intérêts et se faire ainsi financer par les contrevenants à la loi Fabius-Rocard-Gayssot. Une véritable police de la pensée a ainsi été mise en place dans la foulée de la promulgation de cette loi qui a servi d'exemples ailleurs (par exemple loi Eerdekens-Mayeur en Belgique);

(2) en attribuant Anastasie comme second prénom à la ministre qui est-un-écrivain, je la désigne comme une partisane de la censure : Dame Anastasie est un personnage de fiction apparu dans des revues satiriques et humoristiques de la seconde moitié du 19e siècle sous le crayon de Gil; elle incarne la censure et est habituellement représentée tenant une paire de ciseaux; la gauche hollandiste dénonce la censure quand elle rencontre des résistances à son hégémonie culturelle et médiatique, mais la justifie et l'applique en invoquant des "blasphèmes" contre la république : il lui suffit de percevoir dans les idées de ceux qui lui résistent des éléments incompatibles avec les valeurs de la démocratie. Et le tour est joué.