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samedi 16 mars 2019

"You are us" : une hystérique pour la Nouvelle-Zélande (NZ) ?

L'attentat perpétré le vendredi 15/03 contre deux mosquées de Christchurch (NZ) aurait fait une quarantaine de morts. Auxquels il faut ajouter une nouvelle victime : Jacinda Ardern, la Première Ministre socialiste de NZ. Qu'on ne plaindra pas...

Son commentaire de l'attentat était à la limite de l'hystérie : "You are us" a-t-elle déclaré à l'adresse des Musulmans de NZ, au bord des larmes. "You are us"......Et quid des non-Musulmans de NZ qui peuvent légitimement se poser des questions sur l'audience de l'islamisme radical au sein de la communauté musulmane NZ ? Qui se souviennent de l'attentat de Bali commis il y a quelques années contre des touristes majoritairement australiens. La porte à côté....

Non contente de son "You are us", la PM socialiste, pourtant réputée féministe, a cru bon de s'exhiber en public devant des représentants de la communauté musulmane, la tête revêtue d'un foulard islamique.

Jacinda Ardern en action est par elle-même un argument contre sa mouvance politique, voire contre un certain féminisme.



Et attention à la récup' !

Des documents trouvés chez l''auteur de l'attentat contre les mosquées de Christchurch font référence au Grand Remplacement. Attendez-vous à ce que les médiats "humanistes" établissent un lien entre l'évocation de cette substitution de populations et la commission d'attentats contre les populations non-européennes issues de flux migratoires récents. On va nous braire : il ne faut plus parler de Grand Remplacement parce que ça mène à des attentats.

Le GRAND REMPLACEMENT n'est pas une théorie : c'est un FAIT, tragique. Et qui se lit dans les pages de votre bulletin municipal en comparant les noms et prénoms qui apparaissent à la rubrique "naissances" d'une part, et à la rubrique "décès" d'autre part.

dimanche 17 juin 2012

Un autre Dix-Sept Juin

Le 17 juin 1953, trois mois seulement après la mort de Staline, éclate à Berlin-Est, le premier soulèvement de masse dirigé contre le système mis en place en Europe centrale et orientale dans les pays placés sous le contrôle de l’Union Soviétique : trois ans avant les évènements de Pologne et de Hongrie (1956). Jusqu’à la réunification de l’Allemagne intervenue le 3 octobre 1990, le 17 juin sera commémoré en République Fédérale d’Allemagne sous le nom de Tag der Deutschen Einheit (Jour de l’Unité Allemande).



Les développements ci-après sont empruntés à l’ouvrage : "Le 17 juin 1953 : contexte et déroulement", par Myriam RENAUDOT doctorante ENS LSH (Lettres & Sciences Humaines), Ecole Normale Supérieure de Lyon.


LES FAITS

Le 16 juin 1953, les ouvriers du bâtiment de Berlin-Est arrêtaient de travailler sur le chantier de construction de la Stalinallee - l’avenue de Berlin-Est qui menait à l’est vers la Pologne et Moscou et occupait une position de choix pour devenir la vitrine de la RDA - pour protester contre les nouvelles normes imposées par le régime. En effet, une ordonnance prise le 28 mai 1953 par le conseil des ministres de Berlin-Est prévoyait une élévation des normes de production de 10 % avant la fin du mois de juin 1953, et ce sans majoration des salaires. D’autres ouvriers ainsi que des passants s’unissent aux manifestants, si bien que dix mille personnes se rassemblent en milieu de journée devant le siège du gouvernement de la RDA, exigeant de parler au chef du gouvernement (Ministerpräsident) Otto Grotewohl et au premier secrétaire du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands), Walter Ulbricht. Cette manifestation s’achève le 16 par un appel à la grève générale, et l’on décide de se rassembler à nouveau le lendemain matin. Rapidement, la grève s’étend. Ces manifestations se transforment en soulèvement populaire dans toute la RDA. Aux exigences d’annulation de l’ordonnance prévoyant une élévation des normes viennent s’ajouter d’autres revendications : les manifestants réclament la démission du gouvernement et l’organisation d’élections libres.

Mais la répression ne tarde pas à reprendre le dessus, l’occupant soviétique déclare l’état d’urgence dans tout le territoire, les chars de l’Armée rouge dispersent les manifestants sous les sifflets et les jets de pavés. Il faut près de deux jours pour que les chars soviétiques et le ministère de la Sécurité d’Etat (Ministerium für Staatssicherheit) - la Stasi- reprennent le contrôle de la situation.


LES CAUSES PROFONDES : la "construction du socialisme"

Les historiens ont cherché à remonter aux causes plus profondes de ces événements et s’accordent à considérer le deuxième Congrès du SED de juillet 1952 comme le premier pas vers les soulèvements du 17 juin. Au cours de ce Congrès, le comité central du SED annonça le début de la "construction du socialisme" (Aufbau des Sozialismus) en RDA, en suivant le modèle soviétique. Cette "construction du socialisme" consistait surtout en une réorganisation socialiste de l’agriculture - avec une collectivisation des campagnes -, en une nationalisation de l’industrie et en l’introduction de l’économie planifiée. La hausse des normes de production imposée aux travailleurs industriels par l’ordonnance du 28 mai 1953 faisait aussi partie de ce programme.

Une politique de répression accompagna également la "construction du socialisme", les groupes religieux de jeunes ou les associations d’étudiants par exemple furent exposés à la persécution politique dès juillet 1952.

Parallèlement, le niveau de vie des habitants de RDA se dégradait, les besoins du peuple en biens de consommation n’étaient pas comblés, la situation économique de la RDA posait problème.

Suite aux incitations du gouvernement d’Union soviétique après la mort de Staline, la politique de "construction du socialisme" mise en place par le SED fut réexaminée et des erreurs officiellement reconnues, si bien qu’un communiqué proclamant le "nouveau cours" (Neuer Kurs) fut publié le 9 juin 1953 dans Neues Deutschland, le journal du parti. Ce "nouveau cours" fit des concessions en particulier aux paysans, aux Eglises, au capital privé, mais il laissa intact l’augmentation des normes. Les travailleurs devaient continuer à payer le prix fort et furent les seuls à ne pas bénéficier de la politique de détente, ce qui augmenta encore leur colère. Le mécontentement était déjà grand au sortir du Congrès du SED de 1952, et face aux mesures prises en défaveur des ouvriers notamment, les grèves commencèrent à éclater dans les industries dès la fin de l’année 1952, et se multiplièrent encore au mois de juin 1953. Le matin du 17 juin 1953, le retrait de la mesure d’augmentation des normes fut annoncé, mais il était trop tard, les ouvriers étaient déjà en route pour la grève générale.

Le 17 juin 1953 marque en quelque sorte le point culminant de l’incompréhension du peuple allemand de la zone soviétique d'occupation envers ses dirigeants.


LA REPRESSION

La répression fut sanglante ; dès le 18 juin eurent lieu les premières exécutions sommaires réclamées par les Soviétiques. L’ampleur de la répression peut aujourd’hui être plus exactement chiffrée : une centaine de personnes moururent pendant les soulèvements, une vingtaine furent condamnées à mort, treize mille à quinze mille personnes arrêtées dans les semaines suivantes, dont plus de deux mille furent condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison par les tribunaux soviétiques ou est-allemands, peines purgées parfois dans les goulags de l’Union soviétique, sans parler de la fuite de certains habitants hors de la RDA. Ajoutons que ni la RFA, ni les autres puissances alliées (*) ne sont intervenues et venues en aide aux manifestants".
( fin de la citation de la publication de Myriam RENAUDOT : "Le 17 juin 1953, contexte et déroulement" sur le site "La clé des langues").

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Par la voix du chancelier Adenauer, le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne (Bonn) met en garde la population de la RDA (désignée comme la Zone Soviétique d’Occupation) contre de possibles provocations du régime de Berlin-Est.
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INSOUMISSION DANS L'ARMEE ROUGE : 42 "Justes"

Au sein des troupes soviétiques envoyées à Berlin pour réprimer le soulèvement populaire, quelques dizaines de soldats et d'officiers refusèrent d'ouvrir le feu sur les Allemands; il y en aurait eu au moins 42 selon des organisations allemandes des droits de l'homme; la conscience de ces soldats ne se soumit pas aux ordres. Ils passèrent devant un tribunal militaire soviétique et furent fusillés dans les geôles du NKVD construites à Berlin et à Potsdam. Tout se déroula dans le plus grand secret.

Sources :

Literatournaia Gazeta du 10 juin 1998, article "Quand la conscience ne se soumettait pas aux ordres", signé : Leonide Potchivalov;

Cahiers du Mouvement Ouvrier, n°5, mars 1999, article pp. 63 à 66 (non signé) : "Berlin-Est, 1953 : des soldats et officiers soviétiques refusent de tirer sur les ouvriers allemands), ISSN : 1287-25-98

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LE 17 JUIN 1953 VU DE FRANCE

En juin 1953, la France est sans gouvernement (entre celui de René Mayer qui a été renversé et celui de Joseph Laniel qui n'est pas encore formé). Le président de la République, Vincent Auriol, issu du parti socialiste S.F.I.O., est à quelques mois de la fin de son mandat de sept ans. Dans ses carnets et notes, publiés en 1970 sous le titre "Mon septennat" par quelques-uns de ses anciens collaborateurs, il n’est pas fait mention du 17 juin 1953 : on passe du 15 au 19 juin. Les notes des semaines et mois précédents expriment une absence de sympathie envers l’Allemagne, et plus qu’une profonde méfiance. Des sentiments de Vincent Auriol à l’égard de l’Allemagne et des Allemands, Jean Monnet écrira dans ses Mémoires (page 539) : "Comme pour beaucoup de ses contemporains, la méfiance à l’égard de l’Allemagne était la forme la plus sûre du patriotisme". Ces sentiments semblent avoir été partagés par une partie des milieux médiatiques si on en juge par un article du quotidien Le Monde à l’occasion de la finale de la Coupe du Monde de football 1954 qui s’est déroulée à Berne (Suisse) entre la Hongrie et l’Allemagne fédérale, et qui fut remportée par cette dernière : les réactions du journaliste du "quotidien de référence" devant l’enthousiasme et le nombre des supporters allemands sont très révélatrices. Les services français à Berlin (André François-Poncet) semblent avoir été surpris par les évènements en Allemagne orientale et considèrent, parmi les explications possibles, que les troubles pourraient avoir été orchestrés par le régime de Berlin-Est lui-même, ou être la conséquence des incertitudes politiques consécutives à la disparition de Staline au sein des équipes dirigeantes à Moscou et à Berlin-Est (5 mars 1953).

La France et ses alliés européens et nord-américains sont dans l’incertitude quant à un éventuel changement de politique de l’U.R.S.S. envers l’Allemagne : au 19e Congrès du Parti Communiste soviétique, en 1952, Staline a posé les conditions d’une réunification de l’Allemagne ; on prête à son compatriote géorgien Lavrenti Beria, qui fait partie de l’équipe des successeurs de Staline des intentions pouvant aller dans le sens d’une réunification et neutralisation de l’ensemble de l’Allemagne, ou au contraire le projet de faire de la RDA une des républiques socialistes soviétiques. Si tant est que Lavrenti Beria ait eu de tels projets, son sort est scellé peu après le soulèvement en Allemagne orientale : il est arrêté dans l’enceinte du Kremlin le 26 juin 1953, jugé, condamné et exécuté le 23 décembre pour avoir, selon ses accusateurs, fomenté d’obscurs complots et s’être livré à des activités d’espionnage. Responsable de la police politique NKVD de 1938 à 1953, détenteurs d’informations sensibles sur ses camarades, il était très redouté de ceux-ci. Son élimination peut être une conséquence indirecte du soulèvement en Allemagne orientale : ledit soulèvement est apparu à certains des successeurs de Staline comme la conséquence d’une politique de très relative libéralisation (à l’aune soviétique de l’époque) menée par Lavrenti Beria dans son propre intérêt, en vue de l’emporter sur eux pour la succession de Staline, le système collégial mis en place à la mort de celui-ci ne paraissant pas pouvoir être perennisé. Relevons qu’en mars 1954 "le printemps Malenkov", l’U.R.S.S. a proposé d’adhérer au traité de l’Atlantique Nord, proposition écartée quelques mois plus tard par les alliés atlantiques.

(*) N.B. et ERRATUM : en 1953, la RFA n’était pas une "puissance alliée" et ne disposait d’ailleurs pas d’armée ; elle ne sera admise au sein de l’O.T.A.N. qu’en en 1955, et ne disposera officiellement d’une armée et d’un Ministère de la Défense qu’ à partir du 1er janvier 1956.


BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE :

FRICKE, Karl Wilhelm, ENGELMANN, Roger, Der Tag X und die Staatssicherheit : 17. Juni 1953 - Reaktionen und Konsequenzen im DDR-Machtapparat, Bremen, Temmen, 2003;

FLEGEL, Silke, HOFFMANN, Frank, OVERHOFF, Evelyn (dir.), Der Volksaufstand am 17. Juni 1953 - ein gesamtdeutsches Ereignis ?, Bochum, IDF, 2004;

IHME-TUCHEL, Beate, Die DDR, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2002:

KOWALCZUK, Ilko-Sascha, 17.06.1953 : Volksaufstand in der DDR : Ursachen - Abläufe - Folgen, Bremen, Temmen, 2003.

CREDITS :

sites : Hérodote, La Clé des Champs ;

Vincent Auriol : Mon Septennat (1947-1954), Gallimard, collection Témoins/Gallimard, 1970 (notes de journal présentées par Pierre Nora et Jacques Ozouf), notamment pages 517, 520, 528, 533, 543, et 547 ;

Jean Monnet, Mémoires, Le Livre de Poche, 1976, notamment p. 539.

samedi 23 avril 2011

Sandrine, l'Europe, les menteurs et les mensonges

Les élections législatives de juin 2007 avaient vu s'affronter dans le XIIe arrondissement de Paris l'avocat rollerman Arno Klarsfeld (alors UMP) et une certaine Sandrine Mazetier (PS). Je n'avais jamais entendu parler de cette dernière personne jusque là, alors que la capacité de nuisance de son principal concurrent et de sa famille m'était bien connue.

Je m'étais pris à penser que, peut-être, si je résidais dans le XIIe arrt. de Paris, la question pourrait se poser d'apporter mon suffrage à Sandrine pour empêcher un Klarsfeld (1) de siéger à l'Assemblée Nationale. La première fois où j'avais vu un (en l'occurence une) Klarsfeld briguer un siège parlementaire, c'était il y a bien longtemps : Beate Klarsfeld, la mère d'Arno, s'était portée candidate aux élections au VIème Bundestag (1969) dans le Bade-Wurtemberg (je me souviens que la commune de Waldshut se trouvait dans la circonscription où elle était candidate). Elle portait les couleurs de l'Aktion Demokratischer Fortschritt (Action Progrès Démocratique), cartel de groupes dont la DFU (Union allemande pour la Paix), ancien cache-sexe du Parti Communiste allemand avant sa légalisation en 1968 (2) était membre. Etudiant à Strasbourg, j'étais en villégiature à Tübingen et la campagne électorale y était très visible, les militants des différents partis distribuaient la propagande électorale des partis en lice. C'est dans un petit journal du Parti communiste que j'ai pris connaissance de la candidature de Mme Klarsfeld dont l'adresse à Paris figurait en toutes lettres sous sa photo (elle avait alors tout juste trente ans). Bien sûr, et heureusement, elle n'a pas été élue.

Mais revenons à 2007. Sandrine Mazetier a battu Arno Klarsfeld qui a quitté l'UMP (tant mieux pour ce parti) et rompu avec l'Elysée . Ca faisait certes un député PS de plus et le bilan de cette formation en matière de libertés publiques (loi FABIUS-ROCARD-Gayssot) et de complaisance envers les flux migratoires sud-nord ne permettait pas de s'en féliciter. Mais, d'une autre côté, ça écartait un Klarsfeld du Parlement.

 J'éprouvais un certain intérêt pour cette députée. J'ai vite déchanté un jour où il fut question d'un mini-remaniement ministériel qui vit momentanément Brice Hortefeux être déchargé de responsabilités en matière d'immigration. Donnant dans l'outrance, Mme Mazetier déclarait que Brice Hortefeux avait sur la conscience la mort d'enfants d'immigrés. Plus tard, en 2010, sévissant dans le nord-ouest de l'Essonne dans un Collège dirigé par un Principal qui est un vrai [autocensuré] et le Premier Secrétaire de la section du PS local (tout, ou presque, était PS dans ce bahut  (3) : le Principal, l'Intendante, le conseil local des parents d'élèves FCPE, des assistants d'éducation recrutés au sein du MJS essonnien, et même le circuit de télé interne fourni par le Conseil Général de l'Essonne et qui relatait de façon déséquilibrée le mouvement social de l'automne 2010 contre la réforme des retraites portée par E. Woerth), je m'aperçus que Mme Mazetier figurait parmi les amis Fessbouc d'un des membres de l'administration du bahut; le Collège ne portait toutefois pas le nom d'une figure historique du socialisme, mais celui de la rue où il est implanté. Et voilà que Mme Mazetier, dénonçant l'intention de l'Elysée de suspendre l'application des accords de Schengen pour contrer des flux migratoires sud-nord en provenance notamment de Tunisie et de Lybie, parle de "valeurs de l'Europe bafouées" par cette suspension temporaire.

Mme Mazetier se trompe : l'Europe, ce n'est pas d'abord des "valeurs". La construction politique de l'Europe, c'est la politique de rechange qu'a dû inventer la Quatrième République à l'égard de l'Allemagne dès lors que ni les Anglo-Américains, ni l'URSS n'étaient prêts à suivre les dirigeants français de l'immédiat après-guerre dans leur chimère de démembrement de l'Allemagne, d'effacement de 1871. Le non démembrement de l'Allemagne, c'était "la reconstitution d'un Reich" disait-on pour se donner la chair de poule. L'objectif de l'Europe, c'était de limiter, de contrôler le recouvrement de sa souveraineté par l'Allemagne (la Bonn) et, pour que ce soit acceptable par l'Allemagne, au nom de l'égalité des droits, il fallait que la France donnât, ou fit semblant de donner l'exemple en renonçant elle aussi à quelques pans de souveraineté. Le résultat a été globalement très positif pour d'autres raisons que les intentions premières : livrés à eux-mêmes, les Etats nations d'Europe qui se sont constitués les uns contre les autres sur les ruines de la féodalité entrent mécaniquement dans des rapports conflictuels, ou du moins de rivalité, et en tout cas d'opposition, pour le plus grand bénéfice d'acteurs extra-européens. C'est pourquoi je tiens le prétendu "souverainisme" comme une c[autocensuré] dangereuse. Quels que soient les inconvénients de l'UE, ses limites, elle vaut mieux que le libre jeu mortel des rivalités européennnes qui prévalait jusqu'au milieu du XXe siècle.

Mme Mazetier se trompe encore si elle croit que "les valeurs de l'Europe" impliquent de laisser celle-ci devenir la colonie de peuplement de ses anciennes colonies ou de pays qui auraient pu en être. Mais Mme Mazetier considérerait sans doute cette éventualité comme un fantasme, et appellerait au secours le démographe Hervé Le Bras pour lequel les flux migratoires sud-nord appartiennent au passé, Jean-Marie Colombani (France Culture : La rumeur du monde) pour lequel la France ne serait pas la destination des boat-people de Lampedusa, Eric Le Boucher (France Culture : L'esprit public) qui nie la pression migratoire. Sandrine appelerait menteurs (ou aveugles) et mensonges à son aide.

Mme Mazetier a sans doute de l'Europe la même conception que sa camarade du XVIIe arrt. de Paris, Annick Lepetit, laquelle considère qu'il faut que l'Europe s'unisse...pour le reste du monde. Non, elle doit le faire pour elle-même, parce que sa population représente un pourcentage en rapide diminution de la population mondiale, n'est ni la plus dynamique démographiquement, ni la plus pauvre, ni la moins enviée, ni la plus aimée. Et tout le reste est du deconantum.

NOTES

(1) Serge Klarsfeld est un ressortissant français d'origine juive roumaine né au milieu des années 1930. Ses parents ont été déportés et ont disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a épousé une dénommée Beate Künzel, née à Berlin en 1939, venue étudier à Paris. A partir du deuxième tiers des années 1960, Beate Klarsfeld, instrumentalisée par Serge ou de son propre mouvement, s'est muée en détestable pasionaria pétroleuse faisant campagne pour la mise en jugement et la condamnation de vaincus de la Seconde Guerre Mondiale auxquels les vainqueurs attribuaient des crimes de guerre ou contre l'humanité, recourrant au terrorisme (tentatives d'enlèvement, attentats), à l'action directe (agression physique contre le Chancelier Kurt Georg Kiesinger), au chantage. Elle fut licenciée du personnel du Conseil Représentatif des Institutions juives de.France, dont les dirigeants de l'époque désapprouvaient ses campagnes sur la forme et sur le fond, et du secrétariat de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse. Elle mena une haineuse et dangereuse campagne contre la nomination du député libéral F.D.P. Ernst Achenbach, ami du romancier Roger Peyrefitte dans les années 1940, à la Commission Européenne. A partir de la fin des années 1970, son mari Serge se mit davantage en avant, fut invité sur les plateaux de télévision où il est traité avec complaisance et obséquiosité, pour y dénoncer "Vichy", y défendre l'Etat d'Israël, la mise en accusation permanente et systématique des vaincus de la guerre 1939-45, la mémouare de la Shoah ("Que ma Shoah demeure"). Le fils aîné de Serge et de Beate, Arno, avocat et militant "mémoriel" provocateur, fut une des figures les plus médiatisées du procès de l'ancien ministre Maurice Papon. Une bibliothèque ne suffirait pas pour exposer les divers méfaits et exactions de Serge, Beate, Arno Klarsfeld et de leurs groupies, l'Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France.


(2) Le Parti Communiste de la République Fédérale d'Allemagne (capitale : Bonn) y a été interdit de 1956 à 1968; le chancelier Adenauer avait sollicité les avis de personnalités au nombre desquelles figurait le sociologue Jules Monnerot dont le père comptait parmi les fondateurs du Parti Communiste Martiniquais, et qui fut à la fin des années 1980 et en 1990 encore membre du Conseil politique et scientifique du Front National; de son interdiction pour poursuite de buts contraires à la Loi Fondamentale de la R.F.A. en 1956, à sa légalisation en 1968 (sous le gouvernement de Grande Coalition de M.M. Kiesinger et Brandt), le Parti Communiste fut représenté par des groupements à thématique pacifiste comme la Deutsche FriedensUnion dont une des dirigeantes éleva un moment Ulrike Meinhoff, future égérie de le Fraction Armée Rouge, ou "Bande à Baader";

(3) Peut-être travaille-t-on mieux en équipe quand on est lié par autre chose que le cadre des activités professionnelles, voire quand joue un certain degré de cooptation. Peut-être... Mais que lirait-on dans Le Canard Enchaîné s'il s'agissait d'un autre parti que le PS ou ses alliés naturels ? L'affaire serait grossie aux dimensions d'un scandale.