mardi 15 mai 2012

Notre-Dame des Landes, priez pour J.-M. Ayrault !

Le député-merdenantes (1) Jean-Marc Ayrault vient d'être nommé  Premier ministre par F. Hollande. Le nouveau locataire de l'Hôtel de Matignon a présidé pendant 3 législatures le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, soit de 1997 à 2002 dans la majorité gouvernementale, et de 2002 à 2012 dans l'opposition.

Notre-Dame des Landes, priez pour lui !

Le merdenantes s'est illustré par son fanatisme idéologique.


                                     "Hou la la, vous commencez à me prendre la tête"


Opposé à une candidate RPR, Elisabeth Hubert, à je ne sais plus quelle élection, il a cru élégant de la dénoncer comme "fille de militaire" (2) et homophobe (3). Que voilà des tares rédhibitoires !

De la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a conduit ou accompagné les outrances des députés de son groupe : pour l'abolition de la loi recommandant aux programmes scolaires d'Histoire de prendre en compte les aspects positifs de la colonisation (4), pour le retrait de l'amendement Mariani autorisant le recours à des tests ADN pour l'établissement de preuves en matière d'état-civil; il a plus récemment accompagné, de par ses fonctions, les outrances verbales du député guadeloupéen Letchimy à l'encontre de déclarations, pourtant modérées et de bon sens, du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Il a fait de sa commune un lieu de mémoire de l'esclavage et de la traite négrière...pour que les Français d'origine antillaise et africaine se sentent mieux intégrés. Pour lui, débattre de l'immigration, c'est.....prendre les personnes issues de l'immigration en otage. C'est un sujet sur lequel tout le monde doit être d'accord : les flux migratoires sud-nord, c'est bien, c'est bon (5), c'est excellent, c'est utile et même nécessaire. Si vous parlez d'immigration pour en dire autre chose, vous êtes un preneur d'otages.

Jean-Marc Ayrault peut bien, après F. Hollande, appeler au rassemblement, à l'unité "nationale", ses propos ne doivent tromper personne : c'est un fanatique de la correction politique que le président de ce qu'il est convenu d'appeler la république française vient d'installer à l'Hôtel de Matignon. Son comportement d'opposant l'atteste.

Jean-Marc Ayrault a confirmé son fanatisme idéologique en esquivant des questions de journalistes sur l'apparente tension qui aurait marqué la passation de pouvoirs entre Nicolas Sarközy et F. Hollande : il a renvoyé ses interlocuteurs à la cérémonie du Huit Mai à laquelle le président en exercice et son successeur participaient côte à côte. En 1975, Valéry Giscard d'Estaing avait eu le grand mérite de supprimer la commémoration nationale de la "victoire" du 8 mai 1945, rétablie par François Mitterrand en 1981. Le 8 mai 1945, le général Leclerc faisait fusiller, ou laissait fusiller plusieurs jeunes prisonniers, combattants français de la Waffen SS, à Bad Reichenhall, en Bavière. Fêter la "Victoire" du 8 mai 1945, c'est s'inscrire dans la continuité de la guerre civile européenne. J'admire Silvio Berlusconi, honni des grands médiats et des prétendues autorités morales, pour avoir constamment refusé, même comme chef du gouvernement, de participer aux cérémonies du 25 avril commémorant la "libération" de l'Italie, c'est-à-dire la victoire d'un  camp sur un autre dans une atroce guerre civile dont seuls les vaincus sont accusés de crimes, les vainqueurs étant par vocation exempts de crimes.

La présidence du groupe socialiste (et satellites) à l'Assemblée nationale va être vacante du fait de la promotion de Jean-Marc Ayrault à l'Hôtel de Matignon. Il est question d'un dénommé Bruno Le Roux pour lui succéder. Le personnage, député PS de Seine Saint-Denis, mérite le détour. Il s'est illustré par la vulgarité de ses attaques à l'Assemblée, appuyée par ses mimiques et expression corporelle, notamment lors des mises en cause de Michèle Alliot-Marie.

Les adversaires politiques de Jean-Marc Ayrault vont évoquer des procédures judiciaires dont il a été l'objet il y a quinze ans. Est-ce en soi si important ? Oui, mais uniquement si c'est pour confronter le président de la république à certaines de ses promesses (prétendue moralisation de la vie politique). Je me méfie des incantations à la vertu surtout quand elles viennent de républicains français : ça a donné Robespierre. Et puis quelles auraient été les réactions, les campagnes du P.S., des amis de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault si Nicolas Sarközy avait nommé un ministre ayant fait l'objet des procédures ayant visé Ayrault ? Les adversaires de Hollande et d' Ayrault leur font ingurgiter un peu de la liqueur ou de l'huile de ricin dont ceux-ci les ont tant de fois abreuvés à propos du ministre Gaymard, de Michèle Alliot-Marie, de Jean Sarközy, d' Eric Woerth etc.... L'arroseur socialiste est arrosé, et c'est bien son tour.


NOTES

(1) l'inventeur de ce type de formule est Léon Daudet qui avait parlé de merdelion à propos d'Edouard Herriot; pour moi, elle s'applique aux idées de la personne visée, non à elle-même;

(2) Ségolène Royal était, elle aussi, fille de militaire, et même d'un général; si vous êtes "de gauche" ça passe, sinon c'est une tare;

(3) Edth Cresson, prédécesseure de Jean-Marc Ayrault à Matignon de 1991 à 1992, également socialiste, s'était laissée aller à des propos qui auraient pu passer pour homophobes dans la bouche d'une personne qui n'aurait pas été "de gauche" : "l'hétérosexualité, c'est mieux", et évoquant une homosexualité latente dans les cultures d'Outre-Manche et d'Outre-Rhin; mais elle est socialiste, donc elle ne pèche pas contre les prétendues valeurs républicaines; c'est de l'homophobie licite; celle attribuée à Elisabeth Hubert était illicite : elle n'était pas "de gauche";

(4) cette recommandation ne fut pas appliquée; elle n'avait rien de contraignant ni d'abusif compte tenu de l'orientation de la plupart des auteurs de manuels scolaires; elle était insupportable à une partie de la clientèle du Parti socialiste, instrumentalisée pour l'occasion : personnes d'origine africaine et antillaise, petits-fils ou arrière petits-fils de fellaghas etc...; le rejet de cette recommandation à l'origine de laquelle se trouvait d'ailleurs un Français d'origine nord-africaine, la campagne qui a été menée par le P.S. et ses protégés était d'autant plus outrancière et indécente qu'il existe des lois criminalisant la mise en question de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah, dans sa version klarsfeldienne, et que ce sont la plupart du temps les mêmes qui ont voté cette loi (loi Fabius-Rocard-Gayssot du 13 juillet 1990), perçoivent les dommages-intérêts résultant de la répression qu'elle engendre, et qui ont exigé et obtenu l'abrogation de la loi recommandant la prise en compte des aspects positifs de la colonisation;

(5) et en plus, ça amène de nouveaux électeurs au Parti socialiste.