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jeudi 23 mars 2017

Emmanuel Macron, l'homme de l'Anti-Europe

La chaîne TV d'info continue BFM (que d'aucuns étiquettent BFMacron) exultait en mars dernier : le ministre national-hollandiste de la Défense Jean-Yves Le Drian s'apprêtait à rallier la campagne d'Emmanuel Macron. En Marche...

L'éditorialiste Laurent Neumann (qui a des airs à Pierre Perret), ancien du torchon hebdomadaire Marianne, s'en réjouissait manifestement, et tentait de nous faire croire que c'était l'engagement "européen" du Maqueron qui aurait séduit le ministre breton.





En quoi Emmanuel Macron est-il "européen" ?

En rien.

Comme Romano Prodi qui a manifesté dans la rue, en 1995, contre le non-lieu d'un tribunal militaire italien en faveur d'un ancien capitaine allemand et argentin (Erich Priebke), vaincu de la guerre 1939-45. Romano Prodi était alors chef du gouvernement italien. On en a fait ensuite un président de la Commission Européenne !

Comme la saloperie de chaîne TV ARTE dont les journaux sont présentés, version allemande par une Turque, et version française par une Afro-Caribéenne.

Si c'est ça l'Europe....Si c'est ça être européen.... il faut avoir au moins la même dose de natioscepticisme (1) que votre serviteur pour ne pas voter Marine Le Pen, Geert Wilders, Matteo Salvini etc...

L'engagement du Maqueron consiste à se reposer sur les institutions de l'Union Européenne pour faire passer auprès des opinions publiques européennes ce qu'elles n'accepteraient pas de leurs dirigeants stato-nationaux. Ou plutôt ce que ces dirigeants stato-nationaux ne se sentent pas assez forts pour imposer tout seuls à leurs opinions publiques : répartition obligatoire des "migrants" ou "réfugiés", accords de libre-échange avec la Grand Large (2) etc....

Si c'est ça être européen.....!

Emmanuel Macron veut créer un Office Franco-Algérien pour la Jeunesse (3) pour....faciliter la mobilité, autrement dit l'accueil en France d'Europe de davantage encore de fils et petits-fils de fellaghas (4).

Si c'est ça être européen.....!

Emmanuel Macron est prêt à reconnaître la "colonisation" comme un "crime contre l'Humanité". Sans qu'on sache si c'est la "colonisation" en général ou celle de l'Algérie par la France d'Europe. La reconnaissance d'un "crime contre l'Humanité" ouvre la voie à l'attribution de réparations aux victimes ou à leurs ayant-droit. Abdelaziz Bouteflika, avant d'être élu président de la Djézaïrie Démocratique et Populaire, s'était naguère fait le théoricien des "réparations" dues par la France d'Europe à la Djézaïrie au titre de la Guerre d'Algérie (5). Et la réparation attendue de l'ancien garçon de bain d'Oujda était la libre circulation de ses concitoyens vers la France d'Europe et leur libre établissement. Déjà !

Si c'est ça être européen .....!

La France d'Europe a besoin de dirigeants qui sachent dire merde à Alger, ou soient au moins capables de lui faire un bras d'honneur comme le sénateur LR de la Meuse Gérard Longuet quand on lui a parlé de repentance.

Je suis un Européen .... convaincu. Largement par natioscepticisme (1). Cela m'a pris dans mon enfance en regardant des cartes de géographie dans le contexte des guerres coloniales. Sur ces cartes était représenté ce qu'on appelait alors l'Union Française (6). On nous apprenait que cette Union comprenait la France Métropolitaine (ce que j'appelle plus haut la France d'Europe) et la France d'Outre-Mer qui se subdivisait elle-même en différentes entités de différents statuts, sur 4 continents. Le drapeau français était tout particulièrement présent sur le continent africain, de la Méditerranée à l'équateur et au-delà dans l'Océan Indien. Dix ans et davantage avant d'être électeur, j'ai ressenti qu'au sein de l'Union Française, j'appartenais à une ethnie, à un groupe de population minoritaire, et qui le serait de plus en plus. Une entité minoritaire de gens moins pauvres, moins jeunes et moins aimés que les autres. J'ai souhaité la fin de la France multicontinentale et pluriethnique. L'Europe m'est apparue comme une solution de rechange : se retrouver entre Européens, comme avant l'émergence des Etats-nations. Mon européisme n'était-il pas fondé sur le repli, sur l'entre-soi ? Si, et alors ? J'ai souhaité le remplacement des Etats-nations européens par une entité qui protège mieux les Européens de ce qui n'était pas eux, de ce qui était, est, extérieur à l'Europe. Je me suis vu comme un nationaliste européen faisant le choix du fédéralisme comme mode d'organisation interne de l'Europe. Comme un Européen convaincu.

Ceux qui feront le choix d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française du printemps 2017, sont différents des Européens convaincus. Ces Zeuropéens cons et à vaincre ne veulent pas remplacer les Etats-nations européens historiques. Ils veulent éloigner les décideurs politiques de ceux qui subissent les conséquences de leurs décisions. Ils veulent, comme la députée PS du nord-ouest de Paris, Annick Lepetit, une Europe pour la convenance du reste du monde. Une Europe dans laquelle les "droits-de-l'-Homme" abstraits et universels sont instrumentalisés pour éroder les libertés fondamentales concrètes, dont la liberté de décider qui peut être, ou non, notre concitoyen, et à quelles conditions.

Dans l'Europe d'Emmanuel Macron, les flux migratoires intercontinentaux sud-nord vers l'Europe ne pourraient pas être contrecarrés. C'est un soutien, non du Maqueron, mais de Benoit Hamon, le conseiller départemental PS de l'Essonne Jérôme Guedj, qui le rappelle : toute restriction au regroupement familial, notamment par la fixation de quotas d'immigration légale serait .... illégale. Parce qu'elle contreviendrait au droit de l'Union Européenne. Certes, pour le moment, mais le droit de l'Union Européenne permet aussi à tout Etat membre de faire usage d'une clause d'opting-out. La France d'Europe peut très bien s'exempter, pour garder à l'Europe sa population européenne historique, des clauses du droit européen qui sont susceptibles d'empêcher une suspension du regroupement familial et la mise en place de quotas d'immigration. Pour que l'Europe reste européenne, démographiquement, ethniquement, culturellement, il faudra aussi, peut-être savoir dire merde, ou faire un bras d'honneur aux Zeuropéens cons et à vaincre de Bruxelles et de Strasbourg.

Macron ? Non, merci !


N O T E S

(1) On entend ici par natioscepticisme la récusation de l'Etat-nation comme principal cadre d'identité et de solidarité, du fait de l'impact des flux migratoires intercontinentaux sud-nord, massifs et continus, depuis des décennies, vers les pays européens.

(2) On a vécu durant l'automne 2016, l'épisode comique du veto de la Wallonie à l'accord de libre-échange euro-canadien. Le calamiteux président de la région wallonne, Paul Magnette (PS), dans l'opposition au gouvernement fédéral belge, a "fait de la résistance" pendant quelques jours, pour nous rappeler son existence, et embarrasser le gouvernement fédéral avant de rentrer dans le rang.

(3) Il existe déjà deux offices franco-quelquechose pour la jeunesse : un office franco-allemand, le plus ancien, créé par le traité franco-allemand de janvier 1963, et un office franco-québécois. Le tropisme algérien vers le nord de la Méditerrannée fait de cette proposition d'Emmanuel Macron une provocation.

(4) Fellagha était le nom donné, notamment entre 1952 (début des troubles en Tunisie) et 1962 (indépendance de l'Algérie), aux Nord-Africains qui combattaient les armes à la main pour l'indépendance de l'un ou l'autre des pays du Maghreb. Eux-mêmes se dénommaient "fédaï" ou "moudjahid".

(5) Contrairement à la désinformation ethnomasochiste, le terme de Guerre d'Algérie était utilisé en France d'Europe dans l'opinion et dans les médiats dès 1954 (débuts des troubles en Algérie). La reconnaissance par le gouvernement français des opérations militaires en Algérie comme s'insrivant dans le cadre d'une guerre n'a eu d'effet et d'intérêt que pour le statut des soldats français qui y ont participé : elle leur donne les mêmes droits que ceux des autres anciens combattants ayant pris part à une guerre. Les ethnomasochistes de la rédaction de Télérama, d'ARTE, et autres malfaisants personnages à la Benjamin Stora ont prétendu que la non-reconnaissance des campagnes militaires d'Algérie des années 1950 et 1960 comme une guerre trahissait une longue réticence de la France d'Europe, à "assumer son Histoire", à "regarder son passé en face". Je ne me sens pas concerné : enfant, puis ado, j'ai souhaité la sécession de l'Algérie pour ne pas avoir 9 millions de concitoyens Arabo-Musulmans. Je l'assume. Et je n'ai pas changé d'avis.

(6) Cette prise de conscience d'un non-citoyen se rapproche du point de vue de l'homme d'Etat Edouard Herriot. Ce dirigeant du parti radical relevait lors des travaux préparatoires à la Constitution de 1946 et tout particulièrement du Titre de la Constitution portant création de l'Union Française : "Vous êtes en train de faire de la France la colonie de ses colonies".

dimanche 3 août 2014

Commémorations 14-18 : ça commence à nous "gonfler" !

"Par chance, je suis dépourvu de toute ambition politique ou sociale, en sorte que je n'ai à craindre aucun danger de ce côté-là, rien qui me retienne, rien qui me force à des transactions et à des ménagements; bref, j'ai le droit de dire tout haut ce que je pense, et je veux tenter une bonne fois l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées".

(Friedrich Nietzsche, lettre à Mawilda von Meysenbug, 25 octobre 1874).



Les commémorations de la guerre de 1914-1918 commencent sérieusement à nous "gonfler", mais personne n'ose le dire.

On en fait trop, beaucoup trop. Pourquoi ?




En 1964, alors que beaucoup de survivants et de participants à cette guerre étaient encore parmi nous, les commémorations ont été incomparablement plus discrètes, plus sobres
.

Pourquoi ?

Il y a d'abord la croyance des gouvernants vrôôônçais d'aujourd'hui selon laquelle leurs administrés aimeraient "ça", comme les anciens Romains les horribles jeux du cirque.

Certes, beaucoup d'entre eux aiment la fête et le tourisme, y compris le tourisme.....nécropolitain. Mais ça n'a rien à voir avec la Guerre 1914-1918. On pourrait en faire autant avec la Bataille de Poitiers de 732. Et en meilleure compagnie.

Certes, une opinion égarée, inquiète de ce qu'on appelle la mondialisation, est actuellement très, trop vulnérable aux superstitions qui lui font croire que le repli sur l'Etat-nation Vrôôônce en voie d'effacement va la sauver, aux incantations patriotardes, cocardières, chauvines : le pouvoir en place sait très bien en jouer lors des retours de "nos compatriotes otages" avec une liturgie laïque mais cocardière dans les salons d'aéroports franciliens; il en joue également lors de certains accidents : dans les Caraïbes en 2005, dans le Sahel en 2014. On nous saoûle, on hystérise proprement le sentiment national. Il faut tous les dix mots, placer les mots Vrôôônce et Vrôôônçais avec un trémolo d'émotion. Comme le titrait Le Canard Enchaîné du 30 juillet 2014 : "Hollande soigne sa com' passion". Et le pire, c'est que jusqu'à présent, ça marche à peu près.


MAIS, il y a un autre aspect : l'enflure des commémorations de la Guerre 1914-1918 permet de dire, comme le disait Clémenceau à propos des anciens combattants de ce conflit : "Ils ont des droits sur nous", et de l'appliquer à de nouvelles catégories. Devinez l'une d'entre elles. Vous donnez votre langue au chat ?


Le roi des Belges Albert Ier avait adjuré les belligérants de la Guerre 1914-1918, AU NOM DE LA CIVILISATION, de ne pas faire participer au conflit de soldats originaires de leurs colonies. Ce qu'ils ont fait, la Vrôôônce au premier chef. Et cela a été un grand crime de la colonisation. Perpétrés contre les colonisés. Un des pires. Mais cet aspect des choses est maintenant mis en oubli pour nous présenter une facture, un mémoire, le mémoire de la Mémoire : parce que des soldats originaires de nos colonies ont participé au conflit aux côtés de nos aïeux, nous devrions ouvrir plus volontiers encore les frontières de l'Europe à leurs arrière-arrière petits-enfants et les "intégrer". N'ont-ils pas "DES DROITS SUR NOUS" ?


Ce matin, France enc'Culture, au Journal de 9h, allait encore plus loin : le centenaire de la déclaration de guerre était pour la chaîne encultureuse plus que culturelle, l'occasion de rappeler notre dette (sic) envers des soldats Afro-Américains qui nous avaient apporté....le jazz (entre 1940 et 1944, nos cousins allemands nous ont bien apporté le hand-ball : les en remercie-t-on ?). Le jazz ? On peut aimer. Mais il serait arrivé chez nous sans les soldats Afro-Américains de 1918. Il est bien arrivé dans des contrées voisines des notres où ils ne vinrent jamais. Par la radio. Par le disque. Le message insinué par la chaîne encultureuse est clair : des Noirs américains ont contribué à "notre victoire" (tu parles !), ils nous ont enrichi (ça se discute), donc CEUX qui frappent à nos portes, à Lampedusa ou ailleurs, ET QUI LEUR RESSEMBLENT ont des DROITS-SUR-NOUS, dont celui d'être accueillis sans résistance parmi nous, quoi qu'il nous en coûte, et "intégrés", ce qui coûte encore plus cher et n'est jamais achevé : en 2009, des Guadeloupéens expliquaient que la crise sociale en cours sur leur île avait son origine lointaine dans ce fait : vous nous avez mis en esclavage, puis vous nous avez affranchis il y a 160 ans et vous avez cru pouvoir en rester là. Et on aurait dit que le pire, c'était justement d'en être "restés là".             
 

Que ne ferait-on pas pour nous faire avaler une tartine pluriculturelle et multiethnique devant laquelle nous manquons d'appétit ? Les commémorations "nationales"de la Guerre 14-18 sous le régime hollandiste, ça sert à ça. Et peut-être d'abord et avant tout à ça. En 1964, pour le  cinquantenaire, c'était très différent, ça n'avait rien à voir.


On me dira : Jean-Marie,n'avez-vous pas de coeur, n'avez vous pas au moins un parent qui a participé à cette guerre ? Ne vous rendez-vous pas compte que c'est aussi son souvenir, sa mémoire que vous méprisez ?.



Que non ! J'ai eu effectivement un grand'père qui, en 1914, à l'âge de 17 ans, s'est engagé pour la durée de la guerre au cours de laquelle il a été gazé à l'ypérite. Pour son engagement, il s'est vu proposer officiellement la Légion d'Honneur, comme tous les jeunes gens de son âge qui avaient devancé la mobilisation, mais il a choisi de ne pas répondre et l'a ainsi implicitement refusée. L'engagement pris dans ces conditions méritait-il une Légion d'Honneur ? Je suis incompétent pour répondre à cette question. Par contre,  je suis d'avis qu'il s'est assurément honoré par le soin qu'il a toujours pris pour protéger les prisonniers de guerre allemands confiés à sa garde et employés au mépris des conventions internationales (on a fait pire en 1944-45 sous Raymond Aubrac dans les Bouches-du-Rhône) au déblayage de zones infestées d'obus, de grenades etc...


Commémorations "nationales", publiques de la Guerre 14-18 sous le haut patronage hollandiste ?


On a déjà donné. N'y allez pas ! Ne participez pas ! Tenez-vous en dehors et à l'écart de ces liturgies qui deviennent obscènes. Si vous cessez de participer, d'assister, ils arrêteront. On a besoin de votre .....absence. Faîtes, et faîtes-faire cela contre la Bêtise, et contre les récupérations dénoncées ci-dessus.



Merci beaucoup d'avance.


mardi 15 mai 2012

Notre-Dame des Landes, priez pour J.-M. Ayrault !

Le député-merdenantes (1) Jean-Marc Ayrault vient d'être nommé  Premier ministre par F. Hollande. Le nouveau locataire de l'Hôtel de Matignon a présidé pendant 3 législatures le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, soit de 1997 à 2002 dans la majorité gouvernementale, et de 2002 à 2012 dans l'opposition.

Notre-Dame des Landes, priez pour lui !

Le merdenantes s'est illustré par son fanatisme idéologique.


                                     "Hou la la, vous commencez à me prendre la tête"


Opposé à une candidate RPR, Elisabeth Hubert, à je ne sais plus quelle élection, il a cru élégant de la dénoncer comme "fille de militaire" (2) et homophobe (3). Que voilà des tares rédhibitoires !

De la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a conduit ou accompagné les outrances des députés de son groupe : pour l'abolition de la loi recommandant aux programmes scolaires d'Histoire de prendre en compte les aspects positifs de la colonisation (4), pour le retrait de l'amendement Mariani autorisant le recours à des tests ADN pour l'établissement de preuves en matière d'état-civil; il a plus récemment accompagné, de par ses fonctions, les outrances verbales du député guadeloupéen Letchimy à l'encontre de déclarations, pourtant modérées et de bon sens, du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Il a fait de sa commune un lieu de mémoire de l'esclavage et de la traite négrière...pour que les Français d'origine antillaise et africaine se sentent mieux intégrés. Pour lui, débattre de l'immigration, c'est.....prendre les personnes issues de l'immigration en otage. C'est un sujet sur lequel tout le monde doit être d'accord : les flux migratoires sud-nord, c'est bien, c'est bon (5), c'est excellent, c'est utile et même nécessaire. Si vous parlez d'immigration pour en dire autre chose, vous êtes un preneur d'otages.

Jean-Marc Ayrault peut bien, après F. Hollande, appeler au rassemblement, à l'unité "nationale", ses propos ne doivent tromper personne : c'est un fanatique de la correction politique que le président de ce qu'il est convenu d'appeler la république française vient d'installer à l'Hôtel de Matignon. Son comportement d'opposant l'atteste.

Jean-Marc Ayrault a confirmé son fanatisme idéologique en esquivant des questions de journalistes sur l'apparente tension qui aurait marqué la passation de pouvoirs entre Nicolas Sarközy et F. Hollande : il a renvoyé ses interlocuteurs à la cérémonie du Huit Mai à laquelle le président en exercice et son successeur participaient côte à côte. En 1975, Valéry Giscard d'Estaing avait eu le grand mérite de supprimer la commémoration nationale de la "victoire" du 8 mai 1945, rétablie par François Mitterrand en 1981. Le 8 mai 1945, le général Leclerc faisait fusiller, ou laissait fusiller plusieurs jeunes prisonniers, combattants français de la Waffen SS, à Bad Reichenhall, en Bavière. Fêter la "Victoire" du 8 mai 1945, c'est s'inscrire dans la continuité de la guerre civile européenne. J'admire Silvio Berlusconi, honni des grands médiats et des prétendues autorités morales, pour avoir constamment refusé, même comme chef du gouvernement, de participer aux cérémonies du 25 avril commémorant la "libération" de l'Italie, c'est-à-dire la victoire d'un  camp sur un autre dans une atroce guerre civile dont seuls les vaincus sont accusés de crimes, les vainqueurs étant par vocation exempts de crimes.

La présidence du groupe socialiste (et satellites) à l'Assemblée nationale va être vacante du fait de la promotion de Jean-Marc Ayrault à l'Hôtel de Matignon. Il est question d'un dénommé Bruno Le Roux pour lui succéder. Le personnage, député PS de Seine Saint-Denis, mérite le détour. Il s'est illustré par la vulgarité de ses attaques à l'Assemblée, appuyée par ses mimiques et expression corporelle, notamment lors des mises en cause de Michèle Alliot-Marie.

Les adversaires politiques de Jean-Marc Ayrault vont évoquer des procédures judiciaires dont il a été l'objet il y a quinze ans. Est-ce en soi si important ? Oui, mais uniquement si c'est pour confronter le président de la république à certaines de ses promesses (prétendue moralisation de la vie politique). Je me méfie des incantations à la vertu surtout quand elles viennent de républicains français : ça a donné Robespierre. Et puis quelles auraient été les réactions, les campagnes du P.S., des amis de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault si Nicolas Sarközy avait nommé un ministre ayant fait l'objet des procédures ayant visé Ayrault ? Les adversaires de Hollande et d' Ayrault leur font ingurgiter un peu de la liqueur ou de l'huile de ricin dont ceux-ci les ont tant de fois abreuvés à propos du ministre Gaymard, de Michèle Alliot-Marie, de Jean Sarközy, d' Eric Woerth etc.... L'arroseur socialiste est arrosé, et c'est bien son tour.


NOTES

(1) l'inventeur de ce type de formule est Léon Daudet qui avait parlé de merdelion à propos d'Edouard Herriot; pour moi, elle s'applique aux idées de la personne visée, non à elle-même;

(2) Ségolène Royal était, elle aussi, fille de militaire, et même d'un général; si vous êtes "de gauche" ça passe, sinon c'est une tare;

(3) Edth Cresson, prédécesseure de Jean-Marc Ayrault à Matignon de 1991 à 1992, également socialiste, s'était laissée aller à des propos qui auraient pu passer pour homophobes dans la bouche d'une personne qui n'aurait pas été "de gauche" : "l'hétérosexualité, c'est mieux", et évoquant une homosexualité latente dans les cultures d'Outre-Manche et d'Outre-Rhin; mais elle est socialiste, donc elle ne pèche pas contre les prétendues valeurs républicaines; c'est de l'homophobie licite; celle attribuée à Elisabeth Hubert était illicite : elle n'était pas "de gauche";

(4) cette recommandation ne fut pas appliquée; elle n'avait rien de contraignant ni d'abusif compte tenu de l'orientation de la plupart des auteurs de manuels scolaires; elle était insupportable à une partie de la clientèle du Parti socialiste, instrumentalisée pour l'occasion : personnes d'origine africaine et antillaise, petits-fils ou arrière petits-fils de fellaghas etc...; le rejet de cette recommandation à l'origine de laquelle se trouvait d'ailleurs un Français d'origine nord-africaine, la campagne qui a été menée par le P.S. et ses protégés était d'autant plus outrancière et indécente qu'il existe des lois criminalisant la mise en question de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah, dans sa version klarsfeldienne, et que ce sont la plupart du temps les mêmes qui ont voté cette loi (loi Fabius-Rocard-Gayssot du 13 juillet 1990), perçoivent les dommages-intérêts résultant de la répression qu'elle engendre, et qui ont exigé et obtenu l'abrogation de la loi recommandant la prise en compte des aspects positifs de la colonisation;

(5) et en plus, ça amène de nouveaux électeurs au Parti socialiste.