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jeudi 1 novembre 2018

17 octobre 1961 : commémorations révisionnistes et léche-babouches



Brochette de léche-babouches au Pont de Bezons (Colombes, oct. 2018)


Les héritiers des porteurs de valise du FLN (les fellaghas) au Pont de Bezons (92), octobre 2018.
Les personnes figurant sur la photo commémoraient les manifestations de Nord-Africains à l'appel du FLN en octobre 1961,et la réponse qu'elles ont suscitée et reçue de la part des autorités françaises d'alors.
Le FLN voulait compter ses troupes en France d'Europe à quelques mois de la signature d'accords de cessez-le-feu qu'il n'a pas respectés, et à moins de 9 mois de l'indépendance, déjà très probable.
Sous la calamiteuse mandature de Philippe Sarre (PS), maire de Colombes de 2008 à 2014, ces commémorations étaient sponsorisées par la municipalité et des représentants du gouvernement algérien invités : en 2012, il y eut même un ministricule algérien parmi les invités.
Ces commémorations devraient être confinées dans un local loué par le Consulat d'Algérie territorialement compétent.
Elles sont REVISIONNISTES : elles véhiculent l'idée de manifestations pacifiques réprimées par le méchant préfet de Police Maurice Papon. Comme si des manifs à l'appel du FLN pouvaient, dans le contexte de la guerre d'Algérie, être autre chose qu'un acte de guerre.
Elles sont REVISIONNISTES parce qu'elles occultent le pluralisme de la communauté algérienne en France et à Colombes, à l'époque : le FLN assassinait des policiers (dont le Gardien de la Paix Robert Dufour à Colombes en avril 1959), et aussi des membres ou sympathisants du Mouvement Nationaliste Algérien (MNA), plus ancien que le FLN. Elles attribuent au FLN algérien une représentativité qu'il n'avait pas.
Elles sont CLIENTELISTES parce que leurs organisateurs tiennent à se faire élire par des électeurs français d'origine algérienne sympathisants du FLN.
J'ai vécu cette époque à Colombes. Comme enfant, puis comme ado.
J'ai été RASSURE par la répression des manifestations à l'appel du FLN. Et j'assume !
Je souhaitais l'indépendance de l'Algérie pour ne pas avoir 9 millions de concitoyens arabo-imazigo-musulmans. A l'époque, l'Algérie comptait environ 1 million d'habitants "européens" et 9 millions d'habitants "musulmans".
Juin 1962, gare de Bois-Colombes : je suis dans un train omnibus destination Paris Saint-Lazare; avant le départ, deux voyageurs assis près de moi discutent: l'un d'eux se plaint de la présence d'Algériens avec lesquels il doit voisiner à Bois-Colombes. Son inoubliable commentaire :
"Encore trois semaines (le 5 juillet, jour prévu de l'accession à l'indépendance de l'Algérie), et on en sera débarrassés (sous-entendu : de ces voisins).
Je partageais cet espoir ....qui a été largement déçu...
L'adhésion de beaucoup d'électeurs français de 1962 au processus d'accession de l'Algérie à l'indépendance était notamment lié à l'espoir d'être libéré de la présence d'originaires d'Algérie. Leur position était cartiériste (de Raymond Cartier) et non influencé par L'Express, France Observateur, Témoignage Chrétien ou le PSU.
Puisqu'il était question de Bois-Colombes plus haut, vous pouvez manifester votre intérêt pour ce blog en parrainant de nouveaux abonnés.
Ce sera une réponse élégante à Madame Myriam Petit, conseillère municipale de gauche de Bois-Colombes qui m'attribue de la "haine" (sic) et se rassure en alléguant que j'écris pour...ma famille (re-sic). Elargissons le cercle familial. Madame Petit, revendique sa participation à la manif du Pont de Bezons et figurerait sur la photo.

mardi 14 octobre 2014

Lettre ouverte à Chantal Barthélémy-Ruiz (PS)

Madame Chantal Barthélémy-Ruiz est conseillère municipale P.S. de Colombes (92700) et était jusqu'en juin 2017 suppléante du député P.S. des Hauts-de-Seine Sébastien Pietrasanta; elle aurait été appelée à siéger à l'Assemblée Nationale si, à la faveur d'un remaniement ministériel, si Sébastien Pietrasanta, rapporteur d'un récent projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, était entré au gouvernement.

Jusqu'en mars 2014, Chantal Barthélémy-Ruiz était adjointe au maire de Colombes, la municipalité étant administrée depuis 2008 par une majorité de gauche dirigée par Philippe Sarre, actuel patron du PS pour les Hauts-de-Seine. En mars 2014, cette équipe n'a pas été reconduite. Une nouvelle municipalité, dirigée par Nicole Goueta (UMP), vice-présidente du Conseil Général des Hauts-de-Seine, et ancienne maire de Colombes de 2001 à 2008 a succédé à la municipalité dirigée par Philippe Sarre. De son côté, Sébastien Pietrasanta (PS) a perdu son siège de maire d'Asnières-sur-Seine.

Chantal Barthélémy-Ruiz, au nom du groupe socialiste au conseil municipal de Colombes, a adressé une lettre ouverte à la nouvelle maire Nicole Goueta pour l'interpeller sur la renonciation de la nouvelle équipe à renouveler les commémorations de la répression des manifestations et émeutes suscitées en octobre 1961 par le FLN algérien sur le territoire de la France d'Europe. La municipalité à direction PS de Philippe Sarre avait en effet institué des commémorations annuelles de ces évènements, dont Colombes fut un des théâtres, de la répression conduite par le Préfet de Police Maurice Papon. En 2012, ces commémorations municipales ont notamment bénéficié de la participation de ministricules du gouvernement algérien. Dans sa missive, Chantal Barthélémy-Ruiz, évoque la présence en 2014 de 9000 citoyens bi-nationaux franco-algériens à Colombes (porteurs de la carte d'El Ekteur...), et celle de conseillers municipaux d'origine algérienne au sein de la majorité municipale de Nicole Goueta. Chantal Barthélémy-Ruiz somme Nicole Goueta de s'exprimer sur ces évènements, sur l'absence de commémorations municipale officielles et la met en garde contre le "négationnisme"(sic) en matière de répression des menées du FLN algérien en France d'Europe en octobre 1961.

Le texte de la missive de Chantal Barthélémy-Ruiz est consultable sur la page Facebook de Colombes Pour Tous.


Je ne suis plus résident de Colombes, mais je l'ai été, notamment à l'époque où se sont déroulés ces évènements. J'ai reçu comme une expression de mépris les commémorations à Colombes en présence de représentants de la dictature de Bouteflika. La référence aux 9000 Colombiens de souche algérienne qui auraient droit à la commémoration officielle d'un des épisodes de la lutte de libération nationale du peuple algérien, m'est apparue négatrice et communautariste. Négatrice de la guerre civile algéro-algérienne alors en cours en France d'Europe. Négatrice du terrorisme FLN. Négatrice de l'insécurité dans laquelle vivaient la population non algérienne de France d'Europe, dans sa diversité relative, notamment à Colombes et à cette époque.

Je me suis permis d'adresser à mon tour une "lettre ouverte" à Chantal Barthélémy-Ruiz, d'abord sur la page Facebook de Colombes Pour Tous. On en trouvera ci-après le texte :




 
Chère Chantal,
 
Je ne suis pas le destinataire de cette lettre, mais comme vous avez choisi de la laisser ouverte, permettez-moi de vous adresser, à vous et au groupe qui vous a mandaté, plusieurs observations.

Assimiler les manifestants et émeutiers du FLN d'octobre 1961 à un groupe de "manifestants pacifiques" relève d'un révisionnisme de très mauvais aloi. Les Stora et les Mandelkern ont leurs raisons d'être complaisants avec certains groupes de populations. Il est permis de ne pas les partager.

En octobre 1961, il y a eu un acte de guerre du FLN sur le territoire de la France d'Europe, pour prendre la mesure de son influence auprès de la communauté algérienne, la renforcer, s'imposer face à son rival MNA sur le déclin mais conservant localement en France d'Europe une certaine audience, et au gouvernement français.
  
J'habitais Colombes à cette époque, dans ce qui est maintenant le quartier Agent Sarre. Le FLN à Colombes, on avait connu : assassinat d'un notable algérien musulman qui venait de saluer le président Coty à la sortie du Stade de Colombes, par un jeune fellagha commandité par le FLN en 1957, assassinat du gardien de la paix Robert Dufour en avril 1959 (je me souviens, arrivant de la rue Victor Hugo, davoir vu le terre-plein central de l'espace au nord de la gare de Colombes noir de monde au moment de l'arrestation de l'assassin, et devoir le contourner). Sans compter les réglements de comptes entre FLN et MNA dans les banlieues, le racket FLN sur les commerces et cafés.
 
A cette époque, Le Parisien Libéré n'hésitait pas à titrer : ["passe moi ta caisse ou je t'abats comme un chien", lance le client FLN à l'épicière MNA]. Pour aller des 4 Routes (Asnières, Colombes, Bois-Colombes) vers la Porte de Champerret en bus, on évitait le 140, utilisé par une nombreuse clientèle nord-africaine susceptible de répondre à des mots d'ordre du FLN, et on lui préférait le 165. On avait l'impression de vivre dans une certaine mesure en "territoire occupé". A Nanterre, c'était peut-être pire encore.
 
Je n'étais pas en âge de voter, mais je comprenais l'adhésion massive de l'électorat aux politiques de décolonisation comme une aspiration à se libérer de cette présence massive de populations acquise à la sécession des départements algériens dont elles-mêmes ou leurs parents étaient originaires. Option qui ne me posait aucun problème. Raymond Cartier (Paris-Match, Radio Luxembourg) nous présentait cette décolonisation comme la libération d'un fardeau matériel, humain et sécuritaire, tandis que le Doyen Georges Vedel expliquait à ses étudiants que le maintien de l'Algérie dans la République impliquerait la présence de 120 à 150 députés arabo-musulmans au Palais Bourbon pour satisfaire au principe "one man, one vote". En disant "oui" à cette décolonisation, on disait "non" à cette perspective cauchemardesque. Un conseiller municipal de Paris proposait d'envoyer vers l'Algérie par rafiots les émeutiers arrêtés (Lampedusa à l'envers).
 
Le FLN s'est servi des Algériens présents en France d'Europe et en a envoyé certains au casse-pipe. Ca ne m'a pas fait, ni ne me fait particulièrement de peine : si j'avais eu dix ans de plus j'aurais été soldat en Algérie où j'aurais pu être tué ou estropié par les combattants du FLN. La répression des agissements de cette organisation en octobre 1961 m'a rassuré, et j'ai ressenti du soulagement lorsque l'Algérie est devenue indépendante. Et je n'ai pas changé d'avis depuis lors.
  
En 1971, Dominique Frélaut a dû se séparer dès le début de son second mandat d'une adjointe PSU notamment habitée par des fantasmes nés de ces évènements : elle voyait encore des chaussures flotter sur la Seine. Les commémorations colombiennes de ces évènements, à l'initiative de l'équipe de Monsieur Sarre (imagine-t-on les Le Savouroux, camarades de parti de Robert Lacoste et de Max Lejeune, commettre un tel geste, insultant pour les Colombiens de l'époque et leurs descendants ?), en présence de sous-ministres de la dictature de Bouteflika, issue du FLN, dont j'ai appris la tenue lors d'un retour à Colombes il y a deux ans, ont été une agression contre la Mémoire que je partage avec d'autres, une expression de mépris.
  
Le seule commémoration acceptable de ces évènements doit être limitée aux locaux du Consulat algérien dont relève le territoire de la commune. La municipalité n'a pas à y participer. Ce serait nous cracher au visage.Les manifestations de Nord-Africains initiées par le FLN étaient une provocation qui a reçu la réponse qu'elle appelait. Il n'y a pas lieu à repentance ni à réparations, sinon pour ces dernières auprès des responsables FLN de la France d'Europe (la Wilaya 4 ?) qui a instrumentalisé les manifestants et émeutiers. S'abstenir de cette provocation n'aurait ni empêché ni retardé l'accession de l'Algérie à l'indépendance l'année d'après. Le FLN voulait compter ses troupes et que ça saigne. Il a été hélas été servi.
 
Recevez, chère Chantal, l'expression de mes meilleurs sentiments.  
Jean-Marie Lallau (jean-marie.lallau@laposte.net)

mardi 16 octobre 2012

17 octobre 1961 : de la repentance ? Pas en nom !

Vanessa Burggraf, présentatrice de la chaîne France 24, affirmait à la mi-octobre 2011 que des personnalités attendaient de la Vrôôônce (1) (que, quoi ou qui désigne ce nom ?)  "reconnaisse" sa responsabilité (qu'est-ce à dire ?) dans la gestion de la répression de la manifestation d'Algériens à Paris et alentours le 17 octobre 1961.

En 2012, la même chaîne entend commémorer l'évènement en donnant la parole à des "Algériens de France" pour leur permettre, n'en doutons pas, de culpabiliser les Eurofrançais (2) et de les conduire à admettre que, du fait notamment de cette histoire, les personnes issues des flux migratoires sud-nord "ont des droits" sur eux.

Adolescent, j'ai été contemporain de ce développement des derniers mois de la guerre d'Algérie. Il n'y a aucune raison d'exprimer une quelconque repentance, de présenter des excuses ou quoi que ce soit de ce genre. Que celles et ceux qui croiront pouvoir et devoir le faire ne le fassent qu'en leur nom et se ridiculisent ainsi. Ils ne me représentent pas. Je leur dénie le droit de parler pour moi.

La manifestation répondait à un appel du FLN, l'organisation algérienne dont la branche militaire, composée de volontaires, tuait des soldats français en Algérie. Si j'avais eu dix ans de plus en 1961, j'aurais pu tomber en Algérie sous les balles des instigateurs de la manifestation En appelant les Algériens de Paris et de sa banlieue à manifester comme ils l'ont fait, le FLN algérien posait un acte de guerre sur le territoire métropolitain (3)., et il fallait s'attendre à ce qu'il soit répondu à cet acte de guerre. Sauf exceptions, les manifestants répondant à l'appel du FLN étaient tous volontaires, ce que n'étaient pas la plupart des soldats français servant à la même époque en Algérie, et qui ne s'y trouvaient que parce qu'ils appartenaient à des classes d'âge données et étaient ressortissants français de sexe masculin., donc soumis à la conscription (4).

Le FLN algérien a voulu montrer son influence sur les Algériens de la Seine. Ce faisant, il a fait peur et est responsable de la dureté relative (oui, relative) de la répression dont ont été victimes ceux qui ont suivi son appel à manifester. La répression dont on se gargarise aujourd'hui pour la stigmatiser répondait à une provocation grossière. Le FLN algérien invitait à cette répression de gens qu'il a instrumentalisés. La mesure de la peur et de la colère de certains Eurofrançais témoins ou contemporains de cette provocation du FLN algérien peut être évaluée à l'aune d'une intervention d'un conseiller municipal de Paris : il préconisait devant cette assemblée une rafle de militants FLN, et leur embarquement sur un navire à couler en pleine mer; j'ai entendu à la maison, de la bouche d'un de mes proches parents une préconisation similaire. Je suppose que le fantasme récurrent d'Algériens noyés provient en partie de ces propos pronocés sous le coup des émotions-soeurs de la colère et de la peur. Mon souhait, mon attente, c'était que l'Algérie devienne rapidement indépendante, et que le plus grand nombre possible des Algériens qui vivaient parmi nous quittent la France d'Europe dans la foulée de l'accession de leur pays à l'indépendance. Je n'étais ni partisan de l'Algérie française, ni  encore moins sympathisant du FLN et des prétendus mouvements de libération nationale de ce qu'on appelait le Tiers Monde. Je souhaitais la sécession de l'Algérie ... pour ne pas avoir neuf millions de concitoyens musulmans algériens dans le cadre d'une France s'étendant de Dunkerque à Tamanrasset. Je n'ai pas vraiment changé d'avis.

J'habitais Colombes (Seine). Quatre ans auparavant, au sortir d'une grande manifestation sportive à laquelle assistait le président René Coty, à Colombes, le FLN avait fait assassiner un notable algérien musulman, ancien vice-président de l'Assemblée algérienne (mise en sommeil en raison des évènements). La communauté algérienne, et plus généralement maghrébine, était très représentée à Colombes et dans les communes voisines (Nanterre, Argenteuil). Sa présence inquiétait d'autant plus que la presse populaire de l'époque ne cachait rien de la guerre algéro-algérienne que se livraient en banlieue le FLN  et son rival le Mouvement Nationaliste Algérien (MNA). On craignait que cette population qui vivait parmi nous ne réponde à des mots d'ordre du FLN. C'est ce qui est arrivé le 17 octobre 1961. Je me souviens, au retour d'une promenade dominicale en famille, d'avoir vu le terre-plein situé en face de la gare de Colombes, au débouché des rues Victor Hugo, Saint-Denis, de l'Indépendance ou de l'avenue Ménelotte, et de l'avenue de l'Agent Sarre, noir de monde : on venait d'y arrêter un Algérien qui avait assassiné un gardien de la paix du commissariat de Colombes.

On pouvait rencontrer à Colombes, administrée par la veuve UNR de Stanislas Devaud (5) des sympathisants et des compagnons de route du FLN : le calamiteux Parti Socialiste Unifié (PSU) y était assez actif; son animateur semblait être un imprimeur du nom de Cary. Ce Cary était en outre l'imprimeur attitré de la Paroisse Catholique Saint-Pierre Saint-Paul, animée par les Fils de la Charité. Dix ans après les évènements de 1961, le maire communiste de Colombes, Dominique Frélaut, dut se séparer d'une de ses adjointes, une jolie demoiselle du PSU et de la CFDT, militante paroissiale de Saint-Pierre Sant-Paul.. Cette trentenaire bien intentionnée était visitée par des fantasmes qui lui faisaient voir, en 1971, des policiers jeter des Algériens dans la Seine.

En octobre 2012, le maire socialiste de Colombes, Philippe Sarre, entend commémorer les évènements d'octobre 1961, réduits à la répression d'une "manifestation pacifique" (sic) en présence de diplomates algériens et... d'un membre du gouvernement algérien (6). C'est tout simplement déguelasse.


N O T E S

(1) cette graphie ne vise pas une prononciation, un accent quelconque; elle se réfère au caractère très abstrait de l'idée de nation actuellement en vogue, qui ferait souhaiter que le pays change de nom. Si la France est à tout le monde, ou peut être à tout le monde, si elle est avant tout le pays des droits de l'Homme (on a envie d'écrire "droidloms" par dérision, puisque c'est au nom des droits de l'Homme qu'on s'en prend aux libertés fondamentales) plutôt que celui de ses habitants, elle devrait changer de nom : je propose quelque chose comme la Vrôôônse;

(2) qu'on le veuille ou non, qu'on accepte de le voir ou non, le communautarisme existe; le dénoncer n'aboutit qu'à criminaliser le recours éventuel à ce cadre de solidarité par personnes non issues des flux migratoires, disons, du dernier demi-siècle;


(3) ce n'était pas une manifestation pacifique : elle répondait à un mot d'ordre du FLN en guerre avec la France et avec d'autres mouvements nationalistes algériens (dont le MNA de Massali Hadj); que le FLN se soit servi de femmes et de jeunes personnes sans armes pour tester son influence et son autorité sur des Algériens en France d'Europe n'y change rien;

(4) Les bandes de volontaires de Rol Tanguy et de Kriegel Valrimont, ou même de Leclerc, ont beaucoup plus tué ou massacré, et dans des conditions souvent ignominieuses, lors de la "libération de Paris" de l'été 1944, que les policiers commandés par Maurice Papon en octobre 1961 qui n'ont tué, sauf exceptions, que des volontaires, ce que n'étaient pas la plupart des hommes du général Von Choltitz.
Un crime de guerre, voire contre l'humanité, commis par la Résistance, parmi tant d'autres survenus en août et septembre 1944 : à Paris, rue de la Harpe, au Quartier Latin, dans ce que je crois pouvoir situer au Centre de Santé Hostater, qui dépend du C.R.O.U.S. de Paris, des résistants ont assassiné un soldat allemand, mineur d'âge, blessé et prisonnier, malgré les supplications d'une infirmière en service dans ce centre de secours ouvert pendant les combats de ce qu'il est convenu d'appeler la libération de Paris; l'"héroïque" libertador commenta ainsi son geste : "On les tuera tous" (cité dans "Paris brûle-t-il ?" de Lapierre et Collins). Le journal communiste L'Humanité avait appelé au meurtre : "A chacun son Boche", "Pas un Boche ne doit sortir vivant de Paris". Le blessé assassiné n'a pas sa plaque commémorative. Son assassin l'a peut-être, s'il a été tué à son tour peu après. Mais lui était volontaire. S'il avait perdu la guerre...il aurait pu, et dû, être considéré comme criminel de guerre, voire contre l'humanité.

(5) il s'agissait de Marcelle Devaud, née Guggenheim; les Guggenheim étaient des juifs d'Alsace installés en Algérie après la conquête française; paradoxalement, si on peut dire, Stanislas Devaud représentait un mouvement qui entendait plutôt promouvoir les populations arabo-musulmanes des départements français d'Algérie : la Solidarité Française; par dérision, les adversaires de ce mouvement  l'appelaient parfois la Sidilarité Française : dans l'imaginaire familier des Eurofrançais d'avant les flux migratoires massifs des années 1960, les personnes originaires d'Afrique du Nord étaient souvent associés à la figure du marchand ambulant de tapis, dénommé "sidi" (ce qui veut dire "monsieur" voire "seigneur" en arabe, voir : Le Cid, de Corneille), ce qui pouvait être légèrement ironique voire péjoratif de la part des Eurofrançais, mais pas aux oreilles des intéressés ainsi "anoblis";

(6) l'actuel gouvernement de l'Etat qui s'est donné le nom de République Algérienne Démocratique et Populaire se trouve ainsi conforté dans sa légitimité historique : il est issu du FLN qui avait appelé à cette manifestation du 17 octobre 1961;

jeudi 5 juillet 2012

Algérie '62 : bye bye El Djézaïr

Les médiats ne manquent pas en ce début juillet, de rappeler l'accession à l'indépendance de l'Algérie, la prétendue République Algérienne Démocratique et Populaire, il y a cinquante ans.

L'entité France n'était pas représentée aux cérémonies marquant cet évènement en R.A.D.P. Tant mieux.

On nous bassine avec tout un tas de notions fausses, décalées, anachroniques.

Il y a cinquante ans, l'Algérie est devenue indépendante, au terme d'un conflit que les médiats et l'opinion publique en France d'Europe qualifiaient bel et bien de guerre, déjà à cette époque, n'en déplaisent à certains polygraphes et professeurs ès-morale; ce n'était pas une guerre au sens du droit international, mais on évoquait ce conflit, pendant son déroulement, comme la guerre d'Algérie qui avait fait suite à la guerre d'Indochine, qui avait fait suite à la Seconde Guerre Mondiale. Des professeurs ès-morale se focalisent sur une décision d'un gouvernement français à la fin des années 1990 qui a reconnu que les soldats ayant servi en Algérie pendant les troubles avaient participé à une guerre, et que ces anciens combattants avaient des droits réservés aux participants à une guerre. Ils veulent conduire leurs lecteurs, auditeurs ou étudiants à en déduire qu'il a fallu longtemps à l'entité France pour reconnaître qu'elle avait fait, et qu'on lui avait fait la guerre. Et que ce délai atteste d'un malaise, d'une honte à assumer un passé ... qui ne passerait pas : il y aurait eu un colonialisme essentiellement prédateur et criminel qui aurait exploité un vaillant peuple algérien: des populations européennes manquant de générosité et de claivoyance, maintenant une population arabo-musulmane à un rang socio-économique et politique inférieur; de vaillants moudjahidines parfois pas trop regardants sur les moyens à employer pour "libérer" leur pays, face à une armée forte d'un demi-million d'hommes et qui torturait les libertadors; il y aurait eu d'une part un mouvement algérien de libération nationale (les "indépendantistes", comme les qualifie Monsieur X. sur France Inter dans une émission sur Fernand Pouillon -Rendez-vous avec X.-) et d'autre part les partisans de l'Algérie française (les "ultras de l'Algérie française selon Monsieur X., qui a choisi son camp), allant contre le vent de l'Histoire.


Je n'ai pas fait la guerre d'Algérie, mais je l'ai vécue comme enfant (à son déclenchement) et comme adolescent (à son terme), et ce que j'ai vécu ne correspond pas du tout à ce qu'on nous raconte aujourd'hui.


J'ai surtout vu cette guerre depuis Colombes (1) où résidait une population nord-africaine (2) assez importante quoique bien moindre que ce qu'elle est devenue aujourd'hui ; dans cette commune et dans les communes voisines, Algériens du MNA (3) et du FLN se combattaient, se rackettaient, s'égorgeaient, s'entretuaient,et les médiats en rendaient compte sans se soucier d'éviter ce qu'on appelle aujourd'hui des "stigmatisations"; un militant FLN assassina à la sortie du stade de Colombes un notable algérien qui avait assisté à un match de football aux côtés du président René Coty; au retour d'une promenade dominicale en famille, j'ai pu voir le terre-plein situé devant la gare de Colombes noir de monde : on venait d'y arrêter un Algérien qui avait assassiné un gardien de la paix du commissariat de police de la ville, Robert Dufour (4). Pendant les vacances scolaires, je retournais au pays natal, dans l'Aisne. On y trouvait dix fois moins de Nord-Africains que dans la banlieue Saint-Lazare (5), et ceux qui y résidaient étaient proportionnellement encore moins visibles. On y parlait de la guerre d'Algérie et des jeunes gens de la région qui y faisaient leur service militaire et dont la presse locale (La Dépêche de l'Aisne, des frères Bruneteau à Laon, et L'Union, à Reims) publiait de temps en temps de sympathiques photos de groupe par lesquels ils adressaient un salut à leurs familles, à leurs amis, à leurs voisins.


 J'éprouvais de la sympathie et un sentiment de solidarité avec les jeunes gens envoyés en Algérie pour y faire leur service militaire parce que si j'avais eu dix ans de plus en moyenne, j'aurais été à leur place. Il se trouve que je n'en ai connu aucun personnellement et directement; dix ans plus tard, je ressentais la même chose à l'égard des GIs envoyés au Vietnam. Toute considération d'ordre strictement "national", ou "éthique", au sens des "exhibitionnistes de l'intelligence et du coeur" dénoncés par Robert Lacoste m'était, m'est étrangère.


 Le sentiment dominant n'était ni celui d'une sympathie pour le FLN et plus généralement pour les "mouvements de libération nationale" (6), ni celui d'une sympathie pour l'Algérie française. Les sentiments négatifs l'emportaient à l'encontre des deux camps : le FLN, les "fellaghas" comme on disait, s'inscrivaient dans une généalogie de groupes criminels, après le Vietminh indochinois, dont les intérêts n'étaient pas les nôtres et leur étaient même largement contraires, et les partisans ardents de l'Algérie française apparaissaient souvent comme des bellâtres qui défendaient les intérêts des "colons" dont les intérêts et le mode de vie de la plupart différaient des nôtres.


En dehors de personnes appartenant à des groupes idéologiquement marqués (7), l'immense majorité des gens au milieu desquels je vivais, détestaient le FLN et n'adhéraient pas à la cause de l'Algérie française. La présence d'une importante communauté nord-africaine était ressentie comme un mal, une nuisance, un fardeau dont l'indépendance de l'Algérie nous débarrasserait certainement : il n'était pas question de vivre ensemble, ni même côte à côte, mais de se séparer, le plus vite et le mieux possible (8). La défense de l'Algérie française semblait indésirable, trop coûteuse humainement et matériellement.


L'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962, a été largement vécue en France d'Europe comme la promesse d'une libération de la présence nord-africaine sur le sol de l'ancienne métropole, comme un divorce souhaité de part et d'autre de la Méditerrannée, lui évitant de devoir "intégrer" neuf millions d'Arabo-Musulmans, comme la possibilité d'une modernisation de l'économie française, lui permettant de se tourner vers l'Europe et de tourner le dos à d'ingrates et coûteuses anciennes colonies. L'opinion publique de la France d'Europe  s'est désolidarisée à la fois des "colons" et des [autocensuré], disons des anciens colonisés, pour rester polis.

Ce ne sont pas les "libéraux", les "progessistes" qui ont gagné la bataille de l'opinion publique pour la convaincre de la bienfaisance de l'indépendance de l'Algérie : c'est Raymond Cartier (9), de Paris Match et de Radio Luxembourg, c'est le Doyen Georges Vedel de la Fac' de Droit de Paris. Raymond Cartier, dont on lisait les articles de Paris Match chez le coiffeur ou dans la salle d'attente du médecin ou du dentiste, et  dont on écoutait les éditoriaux autour de la table familiale sur Radio Luxembourg ("voici l'éditorial de Raymond Cartier, chef des bureaux américains de l'hebdomadaire Paris Match") répétait que la décolonisation de l'Indonésie avait été une bénédiction pour les Pays-Bas et avait permis la modernisation de leur économie, qu'il valait mieux développer la Corrèze que la région du Zambèze, opposait la dramatisation de la gestion française des conflits coloniaux à la sagesse britannique, invitait la France à s'intégrer dans l'Europe. Le Doyen Georges Vedel rappelait que le prix à payer pour que l'Algérie puisse éventuellement demeurer française, c'était la présence au sein de l'Assemblée Nationale française, de 120 à 150 députés algériens arabo-musulmans pour la plupart, parmi 400 ou 450 députés de la France d'Europe : Georges Vedel professait que tout lien colonial avait vocation à prendre fin dans l'égalité, soit par l'indépendance de la colonie à l'égard de la métropole (on a deux entités égales en droit international), soit par l'intégration de la colonie dans un ensemble constitué d'elle-même et de sa métropole (une France de Dunkerque à Tamanrasset). Dire cela à l'opinion publique, aux électeurs de la France d'Europe, c'était assurément les conduire à écarter l'option de l'intégration, compte tenu de son coût humain, matériel et politique.

Que faire pour améliorer les relations entre les deux rives de la Méditerrannée, 50 ans après l'indépendance de l'Algérie ?


 D'abord mettre fin aux flux migratoires sud-nord massifs et à sens unique (10), ensuite les inverser au moins partiellement, puis dé-bilatéraliser les relations entre l'Algérie et son ancienne métropole : l'Algérie relève du Maghreb arabe et la France de l'Europe. Et ni la France ni l'Algérie en tant que France ou Algérie ne se doivent plus rien, malgré les avis de Benjamin Stora, de Jean-Pierre Chevènement, de Bouteflika et de quelques autres animés par la passion pour les "mouvements de libération nationale" de Georges Guingouin ou d'Amirouche, ou pour le retour de la grandeur de la Vrôôôôônse généreuse et civilisatrice, amie naturelle des "pauvres du monde". Bye bye El Djézaïr !


N O T E S

(1) au début de la guerre d'Algérie et jusqu'en 1959, la commune de Colombes était administrée par Paul Bouchu, élu en 1947 sous l'étiquette R.P.F. (gaulliste), mais qui s'était détaché assez rapidement de ce mouvement; vers la fin de sa carrière politique, il reçut l'investiture du Centre Républicain (André Morice), de la Démocratie Chrétienne (Georges Bidault) et du Centre National des Indépendants; il eut pour successeur comme maire de Colombes, Marcelle Devaud, née Gugenheim, veuve de Stanislas Devaud, ancien député d'Algérie; Paul Bouchu était un petit industriel de Colombes, Marcelle Devaud, résidente de Neuilly-sur-Seine, était parlementaire gaulliste (Républicains Sociaux, puis UNR);

(2) Nord-Africains était le nom qu'on donnait généralement aux Maghrébins à cette époque; le vocable Maghrébins était connu mais peu utilisé; il avait une connotation savante, ethnologique, de spécialistes;

(3) le MNA, ou Mouvement Nationaliste Algérien, de Messali Hadj, mouvement historique du nationalisme algérien, fut rapidement dépassé en influence, en audience et en radicalité, par le FLN, ou Front de Libération Nationale; Messali Hadj fut placé en résidence surveillée sur une île de la côte atlantique et les mentions du MNA dans la presse populaire métropolitaine n'apparaissaient guère que dans les rubriques de "réglements de comptes entre Nord-Africains" relatant des exactions voire des assassinats perpétrés par des militants d'une faction (surtout le FLN contre le MNA) sur ceux de l'autre; c'est toutefois du MNA, mais non de son leader Messali Hadj qui déclarera y avoir toujours été opposé, qu'est parti le malheureux slogan à l'adresse des Européens d'Algérie : "la valise ou le cercueil", cette formule a pesé sur l'exode massif des Européens d'Algérie en 1962, et pèse encore très lourdement sur la perception de l'immigration sud-nord par une partie des Français d'Europe, des Européens d'Algérie repliés dans l'ancienne métropole après l'indépendance : "ils nous ont chassés, et maintenant ils s'installent chez nous";

(4) il me semble avoir entrevu à l'extérieur de commissariat de police de Colombes une plaque portant le nom de deux agents de police morts en service dans la commune : un certain Agent Sarre, qui a donné son nom à une avenue et à un quartier et qui a été tué (après avoir tué combien de fois lui-même ?) pendant les combats de l'été 1944, et un autre qui est probablement celui dont on a arrêté l'assassin devant la gare; je ne les place pas sur le même plan : Sarre était un volontaire qui pouvait, a peut-être, donné la mort à des soldats, "ennemis" certes, mais qui n'avaient pas besoin d'avoir été volontaires pour se retrouver là; le policier Robert Dufour tué pendant la guerre d'Algérie à Colombes, était un professionnel qui n'était pas là en tant que volontaire, et qui a été tué par un volontaire, un "résistant" algérien, un fellagha;

(5) on désigne ici par banlieue Saint-Lazare les communes de banlieue desservies les lignes de chemin de fer partant de la gare Saint-Lazare à Paris;

(6) la guerre d'Algérie était replacée dans un contexte général de mise en accusation de l'Europe (surtout le Royaume-Uni et la France) et de l'Occident en général par des dirigeants et des pays inamicaux dont la conférence de Bandoeng en Indonésie au printemps 1955 avait été une retentissante tribune;

(7) à Colombes, le PSU et les groupes qui l'ont précédé était très actif et visible dans les dernières années de la guerre d'Algérie; il se trouve que son animateur résident semble avoir été un imprimeur, du nom de Cary, de la paroisse catholique Saint-Pierre Saint-Paul, confiée aux Fils de la Charité fondés par le Père Anizan; ses thèses paraissent avoir eu un certain écho au sein d'une partie des paroissiens; cette gauche moralisante, culpabilisante, donneuse de leçons, constitua rapidement pour moi un des pôles du Mal en politique, l'autre étant la droite nationaliste, jacobine, europhobe de type Michel Debré, Alexandre Sanguinetti; je ne rencontrais éventuellement des partisans de l'Algérie française que parmi mes camarades de classe, leurs aînés (de peu) et leur famille. Je détestais le PSU, les amis du FLN et des mouvements dits de libération nationale du Tiers-Monde, et les partisans de l'Algérie française me contrariaient : je n'avais pas envie que l'Algérie reste française parce que je ne souhaitais pas voir 9 millions d'Arabo-Algériens rester français, ou pire, devenir Français à part entière, sur un pied d'égalité;

(8) il ne faut pas chercher ailleurs les racines profondes de l'attitude d'une majorité de Français d'Europe envers les flux migratoires sud-nord;

(9) Raymond Cartier a eu le mérite de plaider pour l'intégration de la France dans une Europe supranationale à une époque où cette cause n'était pas très populaire dans certains milieux de décideurs économiques toujours attachés à un protectionnisme devenu mortifère; il salua l'entrée (suivie d'un retrait rapide) du MRP dans la majorité gouvernementale au printemps 1962 parce que c'était, disait-il, "le parti de l'Europe", puis la candidature de Jean Lecanuet en 1965; vers la fin de sa carrière (1975), il ne comprit pas l'importance des préoccupations écologiques et ne les prit pas en compte dans ses publications : il était notamment favorable à l'exploitation des hydrocarbures des schistes bitumineux, en Amérique et ailleurs; il s'obstina longtemps à faire de De Gaulle sa référence la plus positive en politique intérieure française et de l'alliance avec les Etats-Unis, au-delà de l'Europe politiquement intégrée, sa référence en politique extérieure Comme si les deux étaient compatibles;

(10) la République Algérienne Démocratique & Populaire obligerait beaucoup l'Europe et la France en veillant sur le Sahel (Gadaffi n'est plus là pour le faire à sa façon), et notamment en stoppant les candidats à l'immigration vers le nord de la Méditerrannée. Silvio Berlusconi avait obtenu cela de Gadaffi en échange d'argent et de repentances. S'il faut dire que Charles X a eu tort d'envoyer une expédition à Sidi-Ferruch en 1830, changer les noms des rues Charles X (s'il y en a ...), dire que Louis-Philippe a eu tort de reprendre "le legs onéreux du régime précédent" selon sa propre expression (ou celle d'un de ses ministres), que tout ça c'est mal, qu'on regrette profondément, et si en échange l'Algérie nous protège des flux migratoires sud-nord, et garde sa jeunesse chez elle, elle a droit aurait droit, en plus, à notre reconnaissance profonde et sincère.