La petite cantate "Que ma Shoah demeure", hymne officieux de la République Vrôôônsaise (1).
Manuel Valls, alors Premier ministre français, a déclaré le samedi 11 avril 2015 qu'il était hors de question de permettre l'accession du Front National au gouvernement du pays....parce que ce pays était détenteur de l'arme nucléaire.
C'est très révélateur.
Il y a dans le monde un pays qui a signé le Traité de Non-Prolifération Nucléaire, mais qui est soupçonné de convoiter la possession de l'arme atomique : la République Islamique d'Iran. Si ces soupçons étaient avérés, l'Iran violerait ses engagements internationaux.
Mais il est un autre argument qui a été avancé pour interdire à l'Iran tout droit de disposer de l'arme nucléaire : les plus hautes autorités de ce pays ont, il y a quelques années, révoqué en doute la version officielle de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah. Et l'expression de ce doute n'a pas été reniée à ce jour par les dirigeants iraniens.
L'acceptation de l'historiographie officielle de la Shoah, celle qui est protégée en France par la loi Fabius-Rocard-Gayssot, en Belgique par la loi Eerdekens-Mayeur, est donc une condition indispensable à l'acceptabilité d'un Etat comme membre du club des puissances nucléaires par ce qu'il est convenu d'appeler la "communauté internationale".
Il y a quelques mois, le très sectaire et vulgaire président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartolone, a refusé d'assister à la remise dans les locaux de son assemblée, d'un prix décerné au maire Front National de Hénin-Beaumont Steve Briois (2) en sa qualité d'élu local. Claude Bartolone a justifié son boycott par le fait que Steve Briois appartenait à un parti dont la figure de proue historique a déclaré en 1987 (quand Steve Briois avait 15 ans) que la question de l'utilisation à des fins homicides de chambres à gaz au cours de la Guerre 39/45 était un point de détail de l'histoire de cette période, et que cette question devait être laissée à l'appréciation des historiens. Ce qui est la sagesse même.
Claude Bartolone a posé un critère de fréquentabilité, d'honorabilité d'un parti politique. Il ne suffit pas qu'il exerce ses activités dans le cadre de la Constitution, qu'il ne cherche pas à subvertir la forme de gouvernement, qu'il se soumette au suffrage universel. Non, tout cela ne suffit pas. Il ne suffit même pas de ne pas expressément et publiquement douter de l'historiographie officielle de ce qu'il est convenu d'appeller la Shoah. Il est absolument indispensable de reconnaître la centralité de la question de l'utilisation de chambres à gaz homicides dans la Shoah. Sinon, vous êtes non républicain, impur, à boycotter, mis à l'index.
Qu'ont en commun la République Islamique d'Iran dans le concert des nations d'une part, le Front National au sein des partis politiques français et européens d'autre part ? Pas grand chose. Simplement, d'anciens mais récents dirigeants de l'un et de l'autre ont révoqué en doute, soit l'historicité, la réalité même de la Shoah dans le cas de l'Iran, soit l'importance de la question de l'utilisation de chambrex à gaz homicides dans le contexte général de l'histoire de la Guerre 39/45 dans le cas de Jean-Marie Le Pen.
Conséquences : 1°) l'Iran est interdit de possession de l'arme atomique, et la "communauté internationale" est chargée de s'assurer du respect de cette interdiction; 2°) le Front National ne saurait exercer légitimement le pouvoir d'Etat en France, même s'il y accédait constitutionnellement et légalement, parce que cet Etat détient l'arme nucléaire.
Manuel Valls montre le bout de l'oreille : il appartiendrait le cas échéant à la "communauté internationale" d'intervenir au cas où le jeu des partis politiques en France ne pourrait éviter l'accès légal du Front National au pouvoir d'Etat.
Ce faisant, Manuel Valls donne 3 fois raison à Jean-Marie Le Pen : 1°) la Guerre 39/45 est ..... un point de détail de la Shoah à la version officielle et autorisée de laquelle il faut absolument adhérer pour gouverner la France, et sans doute d'autres pays; 2°) l'attachement à la France de Manuel Valls ne l'empêcherait pas d'attendre de la "communauté internationale" qu'elle remplisse un rôle de police pour empêcher le FN d'exercer en France le pouvoir d'Etat; 3°) les contradicteurs de Jean-Marie Le Pen au sein du Front Marinier ont tort de lui reprocher de confirmer ce qu'il a toujours dit : même en répudiant Jean-Marie Le Pen, les reponsables du FN et leurs héritiers jusqu'à un nombre indéterminé mais élevé de générations, se verront toujours reprocher leur origine politique, d'avoir mis longtemps à intégrer le shoacentrisme.
Manuel Valls donne raison à Roland Dumas, ancien ministre des Affaires Etrangères de F. Mitterrand : il est sous influence.....saoudienne, ou israélienne.
N O T E S
(1) J'emprunte la formule "Que ma Shoah demeure" à Françoise Pichard, dite Chard, qui l'a inventée et employée dans son Abécédaire publié aux Editions des Tuleries à la fin des années 1980; il s'agit d'une allusion à la cantate de J.S. Bach : "Que ma joie demeure". "Que ma Shoah demeure" = que la référence à la Shoah, version officielle et autorisée demeure centrale;
(2) Steve Briois a bien tort d'utiliser l'argument selon lequel il faudrait sanctionner le Président d'Honneur de son parti parce que ses déclarations nuiraient aux intérêts électoraux et moraux du parti, et parce qu'on a déjà sanctionné de simples militants pour des attitudes ou déclarations qui auraient fait moins de tort à ces intérêts. Cet argument, repris par Robert Ménard, qui m'a beaucoup surpris et déçu dans cette affaire, repose sur le ressentiment. Premièrement : Jean-Marie Le Pen a raison à propos du Maréchal Pétain, de la Shoah et de la centralité qu'on voudrait imposer à la question des chambres à gaz. Deuxièmement : même en chassant Jean-Marie Le Pen du parti, le FN ne sera pas admis parmi les partis fréquentables. On lui reprochera d'avoir tardé à exclure son fondateur, de ne l'avoir fait que pour des raisons tactiques et non morales, argument déjà utilisé sur I-Télé par Claude Askolovitch.
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samedi 11 avril 2015
La petite cantate
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lundi 25 août 2014
Paris, août 1944 : le défilé de la honte et de la haine homicide
Dimanche 24 août 2014, la chaîne d'information vrôônsaise "i-télé" qualifiait de "défilé de la honte" l'exhibition de prisonniers de guerre ukrainiens par les séparatistes pro-Moscou sur la Place Lénine (sic) d'une ville de l'Est ukrainien tenue par les séparatistes susmentionnés. Les soldats ukrainiens ainsi exhibés ont dû défiler devant une populace hostile qui a manifesté sa haine par des insultes et des jets de projectiles. Des médiats ont rapproché le triste événement du défilé de prisonniers de guerre allemands à Moscou sur ordre de Staline vers la fin de la guerre, défilé suivi de l'arrosage de la voie parcourue par les services d'assainissement municipaux.
Mais pourquoi aller à Moscou pour trouver un précédent alors qu'on nous bassine avec une prétendue libération de Paris qui aurait eu lieu il y a soixante-dix ans ces jours-ci ?
En août 1944, lors de la prétendue "libération de Paris", des soldats allemands prisonniers ont dû défiler sur les Champs-Elysées, près de la Place de l'Etoile. Certains y ont été abattus, lynchés, molestés; un "résistant" a même narré il y a vingt ans, avoir abattu des soldats allemands.....pour leur éviter d'être lynchés par la populace enivrée de haine germanochtone par les bandes de Rol Tanguy et de Kriminel, pardon : Kriegel Valrimont.
Lynchage de soldats vaincus et prisonniers, blessés "achevés", écrasés par les chars des libertadors, sont un des aspects de la prétendue "libération de Paris", militairement inutile : les Allemands se seraient rendus sans trop de difficultés aux troupes alliées régulières qui approchaient. Pas aux bandes de "partisans" de diverses obédiences qui "jouissaient" auprès des Allemands de la réputation non usurpée, non exceptionnellement vérifiée de ne pas faire de prisonniers, ou de les tuer.
Pour tenter a posteriori de justifier ou de contextualiser ces crimes de la Résistance, on a inventé le mythe de "Paris brûle-t-il ?", c'est-à-dire d'une destruction imminente de Paris sur ordre de Hitler que l'insurrection lancée le 19 août aurait évitée. C'est un mensonge qui a été répandu avec, hélas, le concours du général Von Choltitz, commandant du Gross Paris, qui avait sans doute des choses à se faire pardonner, et une réputation de désobéissant à Hitler à se voir décerner. Septante ans après, on n'est pas obligé de continuer à croire à cet épisode des Contes et Légendes de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais pourquoi aller à Moscou pour trouver un précédent alors qu'on nous bassine avec une prétendue libération de Paris qui aurait eu lieu il y a soixante-dix ans ces jours-ci ?
En août 1944, lors de la prétendue "libération de Paris", des soldats allemands prisonniers ont dû défiler sur les Champs-Elysées, près de la Place de l'Etoile. Certains y ont été abattus, lynchés, molestés; un "résistant" a même narré il y a vingt ans, avoir abattu des soldats allemands.....pour leur éviter d'être lynchés par la populace enivrée de haine germanochtone par les bandes de Rol Tanguy et de Kriminel, pardon : Kriegel Valrimont.
Lynchage de soldats vaincus et prisonniers, blessés "achevés", écrasés par les chars des libertadors, sont un des aspects de la prétendue "libération de Paris", militairement inutile : les Allemands se seraient rendus sans trop de difficultés aux troupes alliées régulières qui approchaient. Pas aux bandes de "partisans" de diverses obédiences qui "jouissaient" auprès des Allemands de la réputation non usurpée, non exceptionnellement vérifiée de ne pas faire de prisonniers, ou de les tuer.
Pour tenter a posteriori de justifier ou de contextualiser ces crimes de la Résistance, on a inventé le mythe de "Paris brûle-t-il ?", c'est-à-dire d'une destruction imminente de Paris sur ordre de Hitler que l'insurrection lancée le 19 août aurait évitée. C'est un mensonge qui a été répandu avec, hélas, le concours du général Von Choltitz, commandant du Gross Paris, qui avait sans doute des choses à se faire pardonner, et une réputation de désobéissant à Hitler à se voir décerner. Septante ans après, on n'est pas obligé de continuer à croire à cet épisode des Contes et Légendes de la Seconde Guerre Mondiale.
mercredi 8 mai 2013
Le 8 mai : une célébration inopportune
Le 8 mai 1965, on commémorait le vingtième anniversaire de la fin en Europe de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les ondes de Radio Luxembourg (qui prendra le nom de RTL en 1966), Raymond Cartier relevait les différences entre les commémorations de ce 8 mai selon les pays, et notait que dans les pays (Etats-Unis, Royaume-Uni) dont le titre de co-vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale était incontestable, les cérémonies étaient plus sobres qu'en France, comme si en France, certains voulaient compenser leurs doutes quant au bien-fondé d'un droit de ce pays à prétendre au statut de vainqueur par un étalage de symboles pour essayer de s'y faire croire.
Le quotidien L'Aurore (Robert Lazurick) offrait un abonnement d'un an aux jeunes gens nés le 8 mai 1945. Dans le même journal, on pouvait lire que le Chancelier fédéral allemand Ludwig Erhard déclarait qu'il était impossible aux Allemands de célébrer le 8 mai, car la victoire des vainqueurs, puis leurs divisions avaient laissé l'Allemagne divisée et privée du droit à des élections libres dans tout le pays. Le même journal publiait une photographie de l'ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Patrick Reilly, mis en présence de son collègue de Chine continentale, pays avec lequel la France avait établi des relations diplomatiques quatorze mois auparavant. Les deux diplomates s'évitent du regard.
A Colombes (1), la présence de drapeaux américains au sommet de mâts place Rhin et Danube (l'espace qui faisait communiquer les rues Saint-Denis et du Bournard) détonne : depuis des mois, la propagande anti-américaine sous couvert de campagne pour la "paix au Vietnam" est intense; l'arrivée à la mairie en mars 1965 d'une municipalité dite d'Union Démocratique dirigée par Dominique Frelaut (communiste) peut augurer d'une intensification de cette campagne : pour nous rendre en famille dans notre région d'origine, dans l'Aisne, nous traversons des communes dirigées par des communistes : Genevilliers, l'Île Saint-Denis etc... où la propagande en faveur de la "paix au Vietnam" est obsédante (mais je suis vacciné) (2). Une des adjointes de Dominique Frélaut est Hélène Le Savouroux, épouse du chef de file colombien de la S.F.I.O.. Photographiée devant un monument au morts ce 8 mai, Hélène Le Savouroux a le style d'une jeune femme moderne du milieu des années 1960. Les Le Savouroux ne sont pas des fanatiques (rien à voir avec le PS xénolâtre d'aujourd'hui, qui semble descendre du PSU plus que de la S.F.I.O.) : trois ans plus tard, en 1968, dans une profession de foi dans laquelle Bernard Le Savouroux fait le tour de ses concurrents pour les élections législatives des 23 et 30 juin, il juge que le candidat du mouvement de Jean-Louis Tixier Vignancour est "courageux" mais que les positions de son chef de file doivent en éloigner tout "démocrate socialiste" (c'est le terme qu'il emploie).
Un salon de coiffure est ouvert ce 8 mai 1965 sur la place de la gare (en fait : avenue de l'Agent Sarre, un peu avant le croisement avec l'avenue Menelotte); j'y entre pour m'y faire couper les cheveux; pendant que j'attends, un client parle du 8 mai; je dois l'entendre dire que les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale (auxquels il s'identifie et auxquels je ne m'identifie pas) qu'il a vécue n'ont pas exercé de vengeance "oeil pour oeil, dent pour dent" contre leurs adversaires vaincus (il est mal informé).
Les piliers du viaduc de l'avenue Ménelotte à partir de la gare de Colombes vers la gare du Stade sont régulièrement recouverts d'affiches d'un parti de la majorité municipale : le P.S.U.. Ce mouvement représente un des pôles (3) de l'horreur politique à mes yeux, par son discours culpabilisateur, égalitariste, tiers-mondiste, "antiraciste". Il a ses entrées non seulement à la Mairie de Colombes, mais aussi chez les militants chrétiens qui fréquentent la paroisse catholique Saint-Pierre Saint-Paul : le chef de file local du P.S.U. est l'imprimeur Cary, dont l'atelier est sis rue du Four, petite rue médiévale le long de l'église (l'ancienne); il est imprimeur du P.S.U. et de la paroisse. Un beau jour de printemps, me promenant rue du Four, dont les murs étaient recouverts ça et là d'affiches du P.S.U. pour la "paix au Vietnam", je décide d'en arracher une; relevant la tête, je remarque que d'une fenêtre du presbytère, un vicaire, le Père Seince (récemment rappelé à D.), fils de la Charité (4), a observé la scène et semble d'autant plus assombri qu'il me connaît de vue : il m'a fait la catéchisme quelques semaines dix ans avant, et m'a déjà aperçu dans l'église (l'ancienne). Je ressens cette expérience comme gratifiante. Le 8 mai, c'est aujourd'hui, demain ce sera le 9, journée de l'Europe, et j'aime mieux ça. Depuis 7 ans, grâce notamment à son maire de l'époque, Paul Bouchu, Colombes est jumelée avec Frankenthal (5) dans le Palatinat et depuis un an avec Legnano (6) dans le nord de l'Italie. Vive l'Europe !
En 1975, à l'occasion du trentième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République abolit la célébration officielle et nationale de la "victoire" du 8 mai 1945. Son successeur, Francisque, pardon : François Mitterrand, commit la faute de la rétablir à partir de 1982.
NOTES
(1) 48°55'25" N / 02°15'08" E
(2) Le vaccin est composite : anticommunisme, considération du fait que si j'était américain je pourrais être au Vietnam du fait de la conscription, mis en danger par les Vietcongs qui sont volontaires par définition;
de même, si j'avais dix ou quinze ans de plus j'aurais pu être en Algérie du fait du service militaire obligatoire, mis en danger par les fellaghas du FLN djézaïrien; et aussi bien ce FLN que le Vietcong ont et avaient la sympathie des communistes;
(3) L'autre pôle est le stato-nationalisme cocardier, machine à faire se déchirer les Européens entre eux pour le plus grand bénéfice du reste du monde, et à faire rajouter des noms sur les monuments aux morts à chaque génération; à l'époque, il est incarné par la mouvance DeGaulliste, aujourd'hui par les prétendus "souverainistes" (qui ont volé ce mot aux Canadiens);
(4) Les Fils de la Charité ont été fondés par le Père Anizan; il s'agit d'une dissidence issue d'une congrégation plus ancienne fondée par St Vincent de Paul; les Fils de la Charité ont été en charge des paroisses catholiques de Colombes (sauf peut-être (?) celle des Vallées qui est à cheval sur 3 communes) de 1921 à 2003. Globalement, ils y ont fait beaucoup de bien. Ce que le Concile Vatican II a pu avoir malgré tout d'aspects positifs a été mis en place par eux à Colombes avec 15 ou 20 ans d'avance; ils ont permis à beaucoup de gens de découvrir une autre Eglise que celle qu'ils avaient pu connaître. Par la suite, cette pastorale a pu être contaminée par le béguin des issus de l'immigration des suds du monde, la propension à la générosité avec ce qui n'est pas à soi parce que c'est tristement humain, mais on a fait pire dans d'autres églises, issues de la Réforme, sous l'influence de groupes comme la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et membre de la Fédération Protestante de France;
(5) Le jumelage avec Frankenthal est bien vivant, y compris au niveau du partenariat entre les groupes politiques des conseils municipaux respectifs (notamment les Verts);
(6) Le jumelage avec Legnano semble mis de côté; ne serait-ce pas du fait du sectarisme de la Gauche qui a sévi à la mairie de Colombes de 1965 à 2001 et de 2008 à 2014 ? : la commune de Legnano est administrée par la Lega (ex Lega Nord), qui représente le phénomène le plus intéressant et un des plus positifs de la politique européenne récente.
Le quotidien L'Aurore (Robert Lazurick) offrait un abonnement d'un an aux jeunes gens nés le 8 mai 1945. Dans le même journal, on pouvait lire que le Chancelier fédéral allemand Ludwig Erhard déclarait qu'il était impossible aux Allemands de célébrer le 8 mai, car la victoire des vainqueurs, puis leurs divisions avaient laissé l'Allemagne divisée et privée du droit à des élections libres dans tout le pays. Le même journal publiait une photographie de l'ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Patrick Reilly, mis en présence de son collègue de Chine continentale, pays avec lequel la France avait établi des relations diplomatiques quatorze mois auparavant. Les deux diplomates s'évitent du regard.
A Colombes (1), la présence de drapeaux américains au sommet de mâts place Rhin et Danube (l'espace qui faisait communiquer les rues Saint-Denis et du Bournard) détonne : depuis des mois, la propagande anti-américaine sous couvert de campagne pour la "paix au Vietnam" est intense; l'arrivée à la mairie en mars 1965 d'une municipalité dite d'Union Démocratique dirigée par Dominique Frelaut (communiste) peut augurer d'une intensification de cette campagne : pour nous rendre en famille dans notre région d'origine, dans l'Aisne, nous traversons des communes dirigées par des communistes : Genevilliers, l'Île Saint-Denis etc... où la propagande en faveur de la "paix au Vietnam" est obsédante (mais je suis vacciné) (2). Une des adjointes de Dominique Frélaut est Hélène Le Savouroux, épouse du chef de file colombien de la S.F.I.O.. Photographiée devant un monument au morts ce 8 mai, Hélène Le Savouroux a le style d'une jeune femme moderne du milieu des années 1960. Les Le Savouroux ne sont pas des fanatiques (rien à voir avec le PS xénolâtre d'aujourd'hui, qui semble descendre du PSU plus que de la S.F.I.O.) : trois ans plus tard, en 1968, dans une profession de foi dans laquelle Bernard Le Savouroux fait le tour de ses concurrents pour les élections législatives des 23 et 30 juin, il juge que le candidat du mouvement de Jean-Louis Tixier Vignancour est "courageux" mais que les positions de son chef de file doivent en éloigner tout "démocrate socialiste" (c'est le terme qu'il emploie).
Un salon de coiffure est ouvert ce 8 mai 1965 sur la place de la gare (en fait : avenue de l'Agent Sarre, un peu avant le croisement avec l'avenue Menelotte); j'y entre pour m'y faire couper les cheveux; pendant que j'attends, un client parle du 8 mai; je dois l'entendre dire que les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale (auxquels il s'identifie et auxquels je ne m'identifie pas) qu'il a vécue n'ont pas exercé de vengeance "oeil pour oeil, dent pour dent" contre leurs adversaires vaincus (il est mal informé).
Les piliers du viaduc de l'avenue Ménelotte à partir de la gare de Colombes vers la gare du Stade sont régulièrement recouverts d'affiches d'un parti de la majorité municipale : le P.S.U.. Ce mouvement représente un des pôles (3) de l'horreur politique à mes yeux, par son discours culpabilisateur, égalitariste, tiers-mondiste, "antiraciste". Il a ses entrées non seulement à la Mairie de Colombes, mais aussi chez les militants chrétiens qui fréquentent la paroisse catholique Saint-Pierre Saint-Paul : le chef de file local du P.S.U. est l'imprimeur Cary, dont l'atelier est sis rue du Four, petite rue médiévale le long de l'église (l'ancienne); il est imprimeur du P.S.U. et de la paroisse. Un beau jour de printemps, me promenant rue du Four, dont les murs étaient recouverts ça et là d'affiches du P.S.U. pour la "paix au Vietnam", je décide d'en arracher une; relevant la tête, je remarque que d'une fenêtre du presbytère, un vicaire, le Père Seince (récemment rappelé à D.), fils de la Charité (4), a observé la scène et semble d'autant plus assombri qu'il me connaît de vue : il m'a fait la catéchisme quelques semaines dix ans avant, et m'a déjà aperçu dans l'église (l'ancienne). Je ressens cette expérience comme gratifiante. Le 8 mai, c'est aujourd'hui, demain ce sera le 9, journée de l'Europe, et j'aime mieux ça. Depuis 7 ans, grâce notamment à son maire de l'époque, Paul Bouchu, Colombes est jumelée avec Frankenthal (5) dans le Palatinat et depuis un an avec Legnano (6) dans le nord de l'Italie. Vive l'Europe !
En 1975, à l'occasion du trentième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République abolit la célébration officielle et nationale de la "victoire" du 8 mai 1945. Son successeur, Francisque, pardon : François Mitterrand, commit la faute de la rétablir à partir de 1982.
NOTES
(1) 48°55'25" N / 02°15'08" E
(2) Le vaccin est composite : anticommunisme, considération du fait que si j'était américain je pourrais être au Vietnam du fait de la conscription, mis en danger par les Vietcongs qui sont volontaires par définition;
de même, si j'avais dix ou quinze ans de plus j'aurais pu être en Algérie du fait du service militaire obligatoire, mis en danger par les fellaghas du FLN djézaïrien; et aussi bien ce FLN que le Vietcong ont et avaient la sympathie des communistes;
(3) L'autre pôle est le stato-nationalisme cocardier, machine à faire se déchirer les Européens entre eux pour le plus grand bénéfice du reste du monde, et à faire rajouter des noms sur les monuments aux morts à chaque génération; à l'époque, il est incarné par la mouvance DeGaulliste, aujourd'hui par les prétendus "souverainistes" (qui ont volé ce mot aux Canadiens);
(4) Les Fils de la Charité ont été fondés par le Père Anizan; il s'agit d'une dissidence issue d'une congrégation plus ancienne fondée par St Vincent de Paul; les Fils de la Charité ont été en charge des paroisses catholiques de Colombes (sauf peut-être (?) celle des Vallées qui est à cheval sur 3 communes) de 1921 à 2003. Globalement, ils y ont fait beaucoup de bien. Ce que le Concile Vatican II a pu avoir malgré tout d'aspects positifs a été mis en place par eux à Colombes avec 15 ou 20 ans d'avance; ils ont permis à beaucoup de gens de découvrir une autre Eglise que celle qu'ils avaient pu connaître. Par la suite, cette pastorale a pu être contaminée par le béguin des issus de l'immigration des suds du monde, la propension à la générosité avec ce qui n'est pas à soi parce que c'est tristement humain, mais on a fait pire dans d'autres églises, issues de la Réforme, sous l'influence de groupes comme la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et membre de la Fédération Protestante de France;
(5) Le jumelage avec Frankenthal est bien vivant, y compris au niveau du partenariat entre les groupes politiques des conseils municipaux respectifs (notamment les Verts);
(6) Le jumelage avec Legnano semble mis de côté; ne serait-ce pas du fait du sectarisme de la Gauche qui a sévi à la mairie de Colombes de 1965 à 2001 et de 2008 à 2014 ? : la commune de Legnano est administrée par la Lega (ex Lega Nord), qui représente le phénomène le plus intéressant et un des plus positifs de la politique européenne récente.

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dimanche 11 novembre 2012
Radio Stuttgart : "Pas de blocus, ni de siège" (05/11/1939)
Le texte ci-après, intitulé "Pas de blocus, ni de siège", est la version écrite de l'éditorial de l'émission en français de Radio Stuttgart diffusé le 5 novembre 1939.
Radio Stuttgart est un des émetteurs du Reich allemand, un Etat avec lequel la République française est, de fait , en guerre depuis deux mois; le but de l'éditorial est de contrer la propagande du Commissariat Général à l'Information du gouvernement français selon lequel le Reich allemand serait soumis à un blocus et assiégé.
Le public visé par l'émission est le public résidant en France. C'est un éditorial d'une station de radio d'un Etat en guerre, adressé à la population d'un pays avec lequel ce même Etat est en guerre. La diffusion sur les ondes de cet éditorial intervient pendant la période qualifiée de "drôle de guerre" entre septembre 1939 et mai 1940.
Pas de blocus, ni de siège
Français qui m'écoutez, savez-vous quel est, en ce moment si grave de nos vies (1), le sujet qui peut causer le plus d'étonnement à ceux qui ont toujours considéré que nous (2) étions un peuple profondément intelligent et capable, plus qu'aucun autre, de raisonner froidement et de peser les faits à leur juste valeur ?
Eh bien, c'est de voir avec quelle incroyable facilité, avec quelle apparente délectation dans l'absurde, vous admettez sans contrôle, sans discussion, des affirmations, toujours les mêmes, alors qu'elles sont, de toute évidence, contraires au plus élémentaire bon sens. C'est ainsi que vous allez répétant, sur la foi de la presse, que l'Allemagne est bloquée, et que la France et l'Angleterre n'ont qu'à poursuivre leur siège pour récolter la victoire.
Hélas pour la France (3), l'Allemagne n'est nullement assiégée !
Et d'abord, qu'est-ce qu'un siège ?
Un siège est un acte de guerre par suite duquel une ville, un fort, ou tout autre lieu, est entouré d'ennemis au point de ne plus communiquer avec les régions avoisinantes, et de ne pouvoir que très difficilement, ou pas du tout, recevoir de l'aide de l'extérieur. Un lieu assiégé ne peut vivre que sur ses ressources, jusqu'à ce que leur épuisement amène sa reddition.
Est-ce le cas de l'Allemagne ? D'aucune manière.
Faisons une comparaison qui nous aidera à comprendre exactement la situation : imaginons, pour un moment, qu'une armée quelconque soit parvenue jusqu'à Paris et ait attaqué la capitale entre la Porte de Champerret et la Porte Maillot, tout le reste du pourtour de Paris restant libre, toutes les autres portes permettant au trafic normal de s'effectuer.
Diriez-vous que Paris est bloqué ?
Diriez-vous que Paris est assiégé ?
Non, n'est-ce pas !
Vous diriez, à juste titre, que Paris est attaqué sur une faible portion de sa périphérie. Alors si, dans de telles conditions, vous n'admettriez pas qu'on parle d'un siège de Paris, pourquoi répétez-vous (4) sans cesse ce mot quand il s'agit de l'Allemagne ? Toutes proportions gardées, ce que je viens de dire de Paris s'applique à l'Allemagne. Nous (2) attaquons le Reich le long de notre commune frontière, sur un espace qui n'est pas proportionnellement plus grand que la distance qui sépare la Porte Maillot de la Porte de Champerret. Les 300 kilomètres sur lesquels s'étendent les lignes Maginot et Siegfried sont, à peu près, la onzième partie des frontières actuelles du Reich. Tout le reste de ses frontières est libre de toute attaque : bien mieux, il demeure ouvert à des ravitaillements qui ne feront que croître en importance.
Est-ce là un siège ?
Est-ce là un blocus ?
Non, évidemment.
Alors pourquoi se gargariser avec des mots qui n'ont pas de sens ou, tout au moins, qui ne s'appliquent pas à la situation ?
Parce que, en parlant de l'Allemagne, vous avez peur de la vérité, parce que la haine (5) que certaine presse (6) a distillée goutte à goutte a fini par obscurcir votre entendement et parce que le peuple le plus intelligent en est venu à penser qu'en dénigrant la situation de son adversaire il en viendrait plus facilement à bout !
Croyez-moi, les conditions d'existence du Reich ne sont pas du tout celles qu'on veut vous faire admettre. Oh, sans doute, tout est rationné, rien n'est laissé au désordre, le gaspillage est impossible, mais une vie suffisante est réservée à chaque citoyen, une vie qui ira en s'améliorant et qui peut sans inconvénient durer des années. Je vais vous donner à ce sujet quelques explications.
Vous devez bien vous rendre compte que les dirigeants du Reich, qui ont préparé l'Allemagne à toute éventualité, n'ont pas négligé la question primordiale des vivres alors qu'ils avaient encore à la mémoire les difficultés cruelles qui les avaient confrontés (7) à le fin de la dernière guerre. En fait, les provisions emmagasinées sont suffisantes pour beaucoup plus d'une année, et cette période est calculée en admettant, hypothèse absurde évidemment, que durant ce laps de temps, le Reich ne recevrait rien de son sol ou de l'étranger. Or, le ravitaillement de l'étranger, en dépit de la presse française et de ses contre-vérités, est déjà considérable et ne fera qu'augmenter. En dehors du commerce presque normal que l'Allemagne continuera à entretenir avec les Neutres, nous devons considérer les deux grandes sources d'approvisionnements que ses actes politiques lui ont ménagées : la Russie et les Balkans.
On vous a dit à maintes reprises que l'aide matérielle que la Russie pouvait fournir était de peu d'importance et je vous ai fait remarquer que, si vraiment elle était sans valeur, les bassesses de notre diplomatie (8) aux pieds de Moscou ne s'expliqueraient pas. En réalité, l'aide des Soviets (9) est de première importance pour un pays comme l'Allemagne, car ses techniciens sont capables d'intensifier énormément la production de ce réservoir inépuisable de ressources agricoles et minérales. Cela prendra quelque temps; moins que vous ne l'imaginez certainement.
En ce qui concerne les Balkans, des contrats issus de traités de commerce, garantissent au Reich toutes les livraisons en pétrole, céréales et autres produits dont il a besoin. L'influence anglo-française (10) qui s'efforce de détourner les peuples des Balkans de leurs obligations contractuelles envers l'Allemagne, doit tenir compte désormais de ce que les Russes sont à portée.
Les ressources du Reich sont destinées à croître dans une proportion considérable, en dépit des erreurs que l'on cherche à vous faire admettre, sur ce point comme sur beaucoup d'autres. Dans ces conditions, voulez-vous réfléchir un moment et vous demander ce que le blocus anglais peut bien faire contre l'Allemagne. Au lieu de recevoir certains produits par l'Océan Atlantique, elle les verra venir à elle par sa frontière de l'Est. Dites-moi, franchement, croyez-vous que le Reich soit assiégé ? Le seul siège qui existe en ce moment, c'est celui que les journaux français (6) essaient d'entreprendre autour de vos intelligences, dans l'espoir de vous faire admettre tous les bobards et toutes les bourdes et de vous acculer à renoncer à l'exercice sacré de votre jugement personnel (fin de l'éditorial du 5 novembre 1939 des émissions de Radio Stuttgart en langue française, intitulé "Pas de blocus, ni de siège".
N.B. : à aucun moment, dans le cours de cet éditorial, le nom de Hitler n'est mentionné, pas plus qu'il n'est fait une quelconque allusion aux Juifs ou à des projets du gouvernement du Reich allemand à leur égard.
N.B. : à aucun moment, dans le cours de cet éditorial, le nom de Hitler n'est mentionné, pas plus qu'il n'est fait une quelconque allusion aux Juifs ou à des projets du gouvernement du Reich allemand à leur égard.
N O T E S
- la gravité du moment : le pays d'où est diffusé cette émission (le Reich allemand) et le pays vers lequel elle est diffusée sont en état de guerre l'un avec l'autre; toutefois, les opérations sont limitées, c'est « la drôle de guerre » dont on peut encore espérer qu'elle ne débouchera pas sur une guerre d'envergure;
- l'éditorialiste français des émissions de Radio Stuttgart s'identifie àses compatriotes : il dit « nous » en parlant d'eux et de lui-même, et ilrappelle certaines qualités généralement attribuées aux Français;
- l'éditorialiste se place du point de vue de la fraction de l'opinion publique française convaincue par la propagande officielle du gouvernement de la 3e République, diffusée notamment par le Commissariat Général à l'Information animé par Jean Giraudoux (1882-1944) et la coopération d'exilés allemands opposants au national-socialisme, dont Alfred Döblin (1878-1957);
- c'est en fait la propagande officielle du Commissariat Général à l'Information qui répète cet argument à l'intention du public français; l'éditorialiste de Radio Stuttgart a pour objectif de contrer et d'anéantir cette propagande;
- la haine anti-allemande est indéniable, indépendamment de ce qu'on peut penser du régime national-socialiste; certains milieux français n'ont pas accepté l'unité allemande de 1871 qui a eu notamment pour conséquence d'enlever à la France toute possibilité de prépondérance géopolitique en Europe continentale (à moins d'un démembrement de l'Allemagne que la France ne parviendra jamais à imposer à ses Alliés); à cette rancoeur ancienne sont venus s'ajouter l'hostilité idéologique envers le national-socialisme de milieux dits de gauche, et l'hostilité de milieux que la politique du 3e Reich envers les Juifs (qui, en tant de paix ou de drôle de guerre n'a encore que des effets très limités) a fait basculer dans le camp des bellicistes, de ceux qui veulent en découdre avec la 3e Reich, soit parce qu'il est allemand, soit parce qu'il est national-socialiste, soit parce qu'il pratique une politique d'antisémitisme d'Etat, et souvent pour deux de ces raisons, ou les trois à la fois;
- « certaine presse », « les journaux français » : il s'agit de la presse contrôlée par le Commissariat Général à l'Information d'un pays en guerre; le contrôle de l'information est la règle dans tout pays en guerre; c'est pour cela que l'épidémie de grippe de 1918-1920 fut dite « espagnole » : l'Espagne n'étant pas en guerre, on y parlait ouvertement de l'épidémie, à la différence des pays qui étaient en guerre et dans lesquels ce genre d'information était censuré pour ne pas atteindre au moral des populations;
- il est ici fait référence à la grande misère en Allemagne au lendemain de la Guerre Mondiale de 1914-1918, conséquence du blocus de l'Allemagne, des troubles politiques consécutifs à la chute de l'Empire, aux réparations imposées par le traité de Versailles, à l'afflux de réfugiés et d'expulsés en provenance de territoires enlevés à l'Allemagne, à l'occupation franco-belge de la Ruhr de 1923, à l'hyper-inflation de la même année;
- l'éditorialiste fait allusion à la politique de la France envers l'Union Soviétique avant que celle-ci ne se lie avec le Reich allemand par un « pacte de non agression » en août 1939; il la qualifie de « bassesses » et a recours à l'argument : si vous attachiez tant de prix, avant août 1939, à l'entente avec Moscou, comment pouvez-vous maintenant affirmer que l'entente entre Moscou et Berlin est sans grand intérêt pour le Reich allemand ?;
- comme le Général de Gaulle, l'éditorialiste des émissions en français de Radio Stuttgart n'emploie pas les expressions URSS, Union Soviétique; il dit : la Russie, les Soviets comme … le Général de Gaulle; ce même éditorialiste semble curieusement envisager une aide allemande au développement de la Russie des Soviets; une telle éventualité était improbable : ni le Reich allemand ni l'Union Soviétique n'ont sincèrement adhéré au Pacte qu'ils ont signé pour des raisons d'opportunité à court terme : le Reich allemand apporte discrètement son aide aux Finlandais attaqués par l'Union Soviétique (pas assez discrètement pour que Moscou puisse l'ignorer) pendant la Guerre d'Hiver, tandis que l'ambassadrice soviétique à Stockholm, Alexandra Kollontaï ne cache pas que le gouvernement de son pays n'attend que l'occasion de « briser les reins » (sic) du fascisme allemand (cf. : Histoire de la Guerre Froide, d'André Fontaine);
- habilement, l'éditorialiste suggère à ses auditeurs, en parlant d'influence anglo-française (plutôt que de franco-anglaise) que la France est, dans cette affaire, entraînée par le Royaume-Uni.
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Étampes, France
mardi 30 octobre 2012
Radio Stuttgart ; "Au sujet des services de renseignements" (30/10/39)
Le texte ci-après, intitulé "Au sujet des services de renseignements", est la version écrite de l'éditorial de l'émission en français de Radio Stuttgart diffusé le 30 octobre 1939.
Radio Stuttgart est un des émetteurs du Reich allemand, un Etat avec lequel la République française est, de fait (1), en guerre depuis un peu moins de deux mois; le thème de l'éditorial est l'incompétence attribuée par l'éditorialiste aux services de renseignements du Royaume-Uni.
Le public visé par l'émission est le public résidant en France. C'est un éditorial d'une station de radio d'un Etat en guerre, adressé à la population d'un pays avec lequel ce même Etat est en guerre. La diffusion sur les ondes de cet éditorial intervient pendant la période qualifiée de "drôle de guerre" entre septembre 1939 et mai 1940.
Radio Stuttgart est un des émetteurs du Reich allemand, un Etat avec lequel la République française est, de fait (1), en guerre depuis un peu moins de deux mois; le thème de l'éditorial est l'incompétence attribuée par l'éditorialiste aux services de renseignements du Royaume-Uni.
Le public visé par l'émission est le public résidant en France. C'est un éditorial d'une station de radio d'un Etat en guerre, adressé à la population d'un pays avec lequel ce même Etat est en guerre. La diffusion sur les ondes de cet éditorial intervient pendant la période qualifiée de "drôle de guerre" entre septembre 1939 et mai 1940.
"Au sujet des services de renseignements (30.10.1939)
Nous a-t-on assez rabâché pendant des années que l'Intelligence Service (appellation pleine de modestie qui désigne les services de renseignements anglais) (2) savait tout, s'insinuait partout, voyait tout et pouvait tout ! Les histoires les plus mirifiques concernant ses exploits s'étalaient dans tous les journaux. Du Cap Horn au fond de la Sibérie, l'Intelligence Service invisible, mais présent, présidait aux destins du monde et veillait sur les coffres-forts britanniques.
Eh bien, comme beaucoup d'autres réputations, celle de Intelligence Service était quelque peu surfaite, car, de deux choses l'une, ou bien l'Angleterre était mal renseignée, ce qui l'a portée à commettre un nombre considérable de sottises depuis le mois de mars (dernier), ou bien, étant bien renseignée, elle a refusé d'écouter ceux qui faisaient parvenir des avis réels et a délibérément lancé le monde dans une aventure sans précédent.
Nous rappellerons seulement pour mémoire les illusions de Chamberlain (3), auquel ses renseignements faisaient croire que Staline n'attendait qu'une occasion pour déclarer la guerre à l'Allemagne. Le 23 août, le Premier britannique reçut certainement un des chocs les plus violents de sa vie, lorsqu'il constata qu'en réalité les chefs de l'Allemagne et de la Russie avaient, grâce à lui, trouvé une bonne raison de s'entendre pour le mutuel profit de leurs peuples (4).
Une des plus belles preuves de la parfaite méconnaissance des réalités allemandes nous a été donnée dans les premiers jours de la guerre, lorsque les pilotes aériens britanniques ont déversé sur l'Allemagne des tonnes de petits pamphlets destinés, dans la naïve opinion de leurs auteurs, à amener la révolution en Allemagne. On avait fait croire au gouvernement anglais que le peuple allemand était fatigué du National-Socialisme et n'attendait qu'une occasion pour descendre dans la rue. Nous devons donc admettre que la situation en Allemagne était méconnue à un point tel que ni les diplomates, ni les services de renseignements n'avaient pris en considération l'oeuvre accomplie socialement en faveur du peuple, la confiance que les jeunes ont en leurs chefs, la foi qu'ils éprouvent à l'égard de la force de leur race et de la grandeur de leur Reich, cette unité de pensées, de volontés, d'actions qui est une des caractéristiques de l'Allemagne nationale-socialiste. Il avait suffi que quelques vieilles gens, grognons et incompréhensifs (5), élevassent de temps en temps des protestations contre les temps nouveaux, pour que ces récriminations sans portée fussent assimilées à un mécontentement des masses populaires et poussassent Chamberlain à la guerre !
D'autres renseignements, également erronés ou même inventés de toutes pièces, représentaient l'armée allemande comme manquant d'officiers en nombre suffisant pour entraîner et encadrer les recrues.
Mais le comble de l'erreur, c'était l'annonce de la disette de vivres qui devait jeter l'Allemagne à genoux en quelques jours. Rien ne lui était comparable, que le manque de pétrole. Qu'importaient le nombre et la force des avions allemands, que valaient les divisions motorisées, puisque bientôt, dans quelques semaines, les moteurs allaient s'arrêter faute d'essence !
Quant au gouvernement national-socialiste, il n'était composé de gens se disputant à longueur de journée; le Führer (6) était à couteaux tirés avec les chefs de la Reichswehr et l'annonce seule de la déclaration britannique de guerre allait voir tous ces ministres disparaître comme un vol de moineaux !
Je n'exagère rien. Sur des bases aussi puérilement inexactes on a, en Angleterre et en France, édifié la possibilité de la guerre. De telles absurdités ont été répétées par tous les journaux aux braves gens de France (7), qui ne demandaient qu'à les croire puisque, en cas de difficultés, il vaut mieux que l'ennemi soit intérieurement affaibli. Sans ces mensonges, sans ces incompréhensions, sans ces camouflages de la vérité, les peuples occidentaux n'eussent pas permis à leurs gouvernements de les entraîner dans une aventure dont la fin peut être très tragique pour ceux qui se sont trop vantés à ses débuts.
Pour quelques renseignements, peut-être volontairement erronés, voici l'humanité en proie à de terribles convulsions, et la voix du chef qui veut encore la paix a été couverte de ridicule par ceux-là mêmes dont l'ignorance est une des causes du mal et qui continuent à enchaîner les unes aux autres de nouvelles erreurs". (8)
N O T E S
(1) le Reich n'a pas déclaré la guerre à la France, mais la France n'a pas non plus déclaré la guerre au Reich dans les formes prévues par les lois constitutionnelles de 1875 qui constituent la loi fondamentale de la IIIe République Française et qui exigent un vote du Parlement : il y a eu simplement un octroi de crédits militaires au gouvernement lui permettant de faire la guerre;
(2) l'éditorialiste joue sur les mots, ou n'est pas angliciste : en anglais, "intelligence" veut ici dire "renseignements", "collecte de renseignements", et le terme n'a dans le contexte de l'expression "Intelligence Service" aucun rapport avec l'intelligence en tant que faculté mentale;
(3) il s'agit de Neville Chamberlain qui est alors Premier ministre du Royaume-Uni, et qui le restera jusqu'en mai 1940;
(4) il s'agit du pacte de non-agression germano-soviétique signé le 23 août 1939; aucune des parties signataires de ce pacte ne semble avoir été sincère et l'avoir tenu pour durable : dès le déclenchement de la Guerre d'Hiver entre l'Union Soviétique et le Finlande un mois après la diffusion de cet éditorial, l'Allemagne fait brièvement parvenir de l'aide à la Finlande (ce que les Soviétiques ne tarderont pas à apprendre); la Finlande est massivement aidée par des volontaires suédois avec la bénédiction d'un officier supérieur de l'armée suédoise qui n'est autre que le beau-frère d'Hermann Goering, ministre de l'Air du Reich allemand; le Reich apprendra très vite, par les bavardages d'Alexandra Kollontaï, ambassadrice de l'URSS à Stockholm, que l'Union Soviétique attend le moment favorable pour "briser les reins" du Reich (cité par André Fontaine dans "Histoire de la Guerre Froide");
(5) il s'agit d'un éditorial de propagande de guerre : l'opposition interne au gouvernement national-socialiste est désignée comme "quelques vieilles gens, grognons et incompréhensifs", qui élèvent "la voix de temps en temps" et protestent contre "les temps nouveaux" (comprendre : la politique du gouvernement national-socialiste);
(6) il s'agit d'Adolf Hitler, dont le nom n'est jamais prononcé dans le cours de cet éditorial; plus loin, il est désigné comme "le chef qui veut encore la paix" et dont les ennemis extérieurs et réputés bellicistes couvrent la voix de ridicule; le message est : le Reich veut la paix, la guerre effective n'est pas encore inévitable;
(7) l'éditorial de Radio Stuttgart s'adresse au public français, lequel est naturellement ménagé et désigné comme un ensemble de "braves gens" non acquis à l'idée d'une guerre inévitable et victime d'une propagande belliciste;
(8) fin de l'éditorial de l'émission en français de Radio Stuttgart, une des stations contrôlées par le gouvernement du Reich allemand, diffusé le 30 octobre 1939.
N.B. : à aucun moment il n'est question des Juifs, de leur sort, de projets du gouvernement national-socialiste à leur égard.
N.B. : à aucun moment il n'est question des Juifs, de leur sort, de projets du gouvernement national-socialiste à leur égard.
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dimanche 15 janvier 2012
Maltraitance de prisonniers de guerre
Des membres de l'US Marine Corps ont uriné sur des cadavres de talibans.
(Source : les mass-media, janvier 2012)
C'est moche. Mais on a vu pire, bien pire.
Dans l'immédiat après-2nde guerre mondiale, en France ou en Belgique,
des gens ont libéré leur haine en urinant depuis des ponts, sur des convois
de prisonniers de guerre allemands, transportés sur des péniches,
donc des hommes vivants, vaincus, sans défense, à humilier sans
prendre de risques (*).
L'un de ces prisonniers l'a relaté dans une émission de France 3 déjà
ancienne, diffusée à une heure très tardive. C'est au cours de cette
émission que la fausse autorité morale Raymond Aubrac, interpellé sur
son recours illégal et meurtrier à des prisonniers de guerre allemands
pour des opérations de déminage dans les Bouches du Rhône, a eu ce
trait qui le disqualifie forever : "oui, bon, mais ces conventions
(sur les prisonniers de guerre), vous comprenez, il fallait les
interpréter".
Interrogé sur le point de savoir s'il éprouvait de la
haine, Raymond Aubrac a répondu que non, mais que, peut-être, il ne
cherchait pas bien.
Salopard !
Et ce sont des gens comme ça qu'on invite dans les écoles, à rencontrer des jeunes élèves, dont on donne le nom plus tard à des établissements d'enseignement !
(*) Les talibans sur les restes desquels on a uriné étaient morts et on n'est
pas taliban sans être volontaire, alors que les prisonniers de guerre
victimes de la "libération" de la haine en 1944 ou 1945 étaient des
conscrits, des appelés, des gens amenés à porter tel uniforme parce
qu'ils appartenaient à une classe d'âge et étaient ressortissants d'un
pays en guerre. Le geste des libertadors de 1944 ou 1945 envers eux
est incomparablement plus grave que celui de ces US Marines.
(Source : les mass-media, janvier 2012)
C'est moche. Mais on a vu pire, bien pire.
Dans l'immédiat après-2nde guerre mondiale, en France ou en Belgique,
des gens ont libéré leur haine en urinant depuis des ponts, sur des convois
de prisonniers de guerre allemands, transportés sur des péniches,
donc des hommes vivants, vaincus, sans défense, à humilier sans
prendre de risques (*).
L'un de ces prisonniers l'a relaté dans une émission de France 3 déjà
ancienne, diffusée à une heure très tardive. C'est au cours de cette
émission que la fausse autorité morale Raymond Aubrac, interpellé sur
son recours illégal et meurtrier à des prisonniers de guerre allemands
pour des opérations de déminage dans les Bouches du Rhône, a eu ce
trait qui le disqualifie forever : "oui, bon, mais ces conventions
(sur les prisonniers de guerre), vous comprenez, il fallait les
interpréter".
Interrogé sur le point de savoir s'il éprouvait de la
haine, Raymond Aubrac a répondu que non, mais que, peut-être, il ne
cherchait pas bien.
Salopard !
Et ce sont des gens comme ça qu'on invite dans les écoles, à rencontrer des jeunes élèves, dont on donne le nom plus tard à des établissements d'enseignement !
(*) Les talibans sur les restes desquels on a uriné étaient morts et on n'est
pas taliban sans être volontaire, alors que les prisonniers de guerre
victimes de la "libération" de la haine en 1944 ou 1945 étaient des
conscrits, des appelés, des gens amenés à porter tel uniforme parce
qu'ils appartenaient à une classe d'âge et étaient ressortissants d'un
pays en guerre. Le geste des libertadors de 1944 ou 1945 envers eux
est incomparablement plus grave que celui de ces US Marines.
vendredi 4 mars 2011
L'homme qu'ils aimaient le plus
Le 5 mars 1953 disparaissait Joseph Staline, une des personnalités les plus controversées du XXème siècle.
Quatrre ans avant sa mort, pour son soixante-dixième anniversaire, un collectif de cinéastes français proche du Parti Communiste de leur pays avait sorti un film d'hommage au Géorgien, intitulé "L'homme que nous aimons le plus", dont des extraits furent naguère présentés dans le cadre de l'émission TV "Histoire Parallèle" présentant comparativement des actualités cinématographiques dans plusieurs pays à la même époque.
C'est bien à tort qu'on impute à Staline un détournement, une perversion du régime instauré en 1917 qui, sans lui, aurait évolué vers une authentique émancipation des peuples : ses successeurs immédiats n'ont pas fait mieux; c'est à tort qu'on impute aux successeurs de Staline une politique de coexistence pacifique qui aurait rompu avec l'expansionnisme et l'aggressivité de leur prédecesseur : la politique étrangère de Staline ne fut pas moins prudente; c'est l'impréparation et la faiblesse de ses anciens alliés de la Deuxième Guerre Mondiale qui lui permirent d'obtenir par la force la satellisation d'une partie de l'Europe; enfin c'est à tort qu'on présente Staline comme le dupe du pacte germano-soviétique de non agression de 1939, le partenaire victime de la traîtrise de Hitler : dans un ouvrage d' André Fontaine du journal Le Monde, paru il y a une quarantaine d'années, il est relevé que les services allemands de contre-espionnage avaient eu connaissance de propos de la très coquine ambassadrice de Staline dans la Suède neutre, Alexandra Kollontaï, qui révélait que l'URSS attendait, en pleine période d'application du pacte germano-soviétique, un moment favorable pour "briser les reins" (sic) du partenaire allemand. L' Opération Barbarossa de juin 1941 fut une action préventive qui devança une rupture dont Staline aurait pu prendre ultérieurement l'initiative.
Quatrre ans avant sa mort, pour son soixante-dixième anniversaire, un collectif de cinéastes français proche du Parti Communiste de leur pays avait sorti un film d'hommage au Géorgien, intitulé "L'homme que nous aimons le plus", dont des extraits furent naguère présentés dans le cadre de l'émission TV "Histoire Parallèle" présentant comparativement des actualités cinématographiques dans plusieurs pays à la même époque.
C'est bien à tort qu'on impute à Staline un détournement, une perversion du régime instauré en 1917 qui, sans lui, aurait évolué vers une authentique émancipation des peuples : ses successeurs immédiats n'ont pas fait mieux; c'est à tort qu'on impute aux successeurs de Staline une politique de coexistence pacifique qui aurait rompu avec l'expansionnisme et l'aggressivité de leur prédecesseur : la politique étrangère de Staline ne fut pas moins prudente; c'est l'impréparation et la faiblesse de ses anciens alliés de la Deuxième Guerre Mondiale qui lui permirent d'obtenir par la force la satellisation d'une partie de l'Europe; enfin c'est à tort qu'on présente Staline comme le dupe du pacte germano-soviétique de non agression de 1939, le partenaire victime de la traîtrise de Hitler : dans un ouvrage d' André Fontaine du journal Le Monde, paru il y a une quarantaine d'années, il est relevé que les services allemands de contre-espionnage avaient eu connaissance de propos de la très coquine ambassadrice de Staline dans la Suède neutre, Alexandra Kollontaï, qui révélait que l'URSS attendait, en pleine période d'application du pacte germano-soviétique, un moment favorable pour "briser les reins" (sic) du partenaire allemand. L' Opération Barbarossa de juin 1941 fut une action préventive qui devança une rupture dont Staline aurait pu prendre ultérieurement l'initiative.
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