Le 27 août 1944, au Bourget (alors département de la Seine, aujourd'hui de la Seine Saint-Denis), les soldats allemands qui tiennent l'aéroport se rendent au 4e Escadron du 12e Régiment de Cuirassiers de la 2e DB (Division Leclerc).
Le Régiment est alors commandé par le colonel Rouvillois qui a sous ses ordres un certain capitaine Gaudet, en charge du commandement de chars.
A alors lieu ce qui fut probablement le plus important massacre de masse de prisonniers allemands par des troupes françaises : environ 800 hommes massacrés. La 2e DB (Division Leclerc) recommandait il est vrai aux hommes qui souhaitaient la rejoindre, conseil non officiel bien sûr, mais recommandation "utile" à l'usage des nouvelles recrues : "Ne vous laissez pas prendre prisonnier, car NOUS, NOUS n'en faisons pas". Autrement dit : certains éléments de la 2e DB reconnaissent leur pratique de crimes de guerre et s'attendent à ce qu'en représailles leurs ennemis en fassent de même. Ou encore : nous tuons ceux qui se rendent à nous et on risque de vous rendre la pareille.
Le massacre de prisonniers perpétré par Gaudet et ses hommes est relaté discrètement dans le livre officiel de la 2e DB (Division Leclerc) :
"Les chars de Gaudet reprennent l'attaque à bout portant est le terrain est nettoyé (sic) impitoyablement (re-sic)". Si c'est eux qui le disent.....
Le colonel Rouvillois, chef du régiment, arrivant sur les lieux à l'improviste, en plein massacre, interpelle son subordonné : "Arrêtez Gaudet ! Qu'est-ce que vous faîtes ?"
En pleine folie sanguinaire, le capitaine Gaudet envoie promener son supérieur qui juge plus prudent de s'éloigner.
Le capitaine Gaudet sera ainsi "puni" pour sa désobéissance plus que pour le massacre de centaines de prisonniers : il devra attendre le mois de janvier suivant pour se voir décerner la Légion d'Honneur (sic). Si le capitaine Gaudet avait appartenu à une armée ayant perdu la guerre, il aurait été poursuivi pour crimes de guerre.
Les troupes allemandes du Grand Paris se seraient rendus plus vite, avec beaucoup moins de morts, de blessés, de pertes de vies humaines ou d'intégrités physiques des deux côtés, s'ils avaient eu affaire aux troupes américaines. Les Allemands du Gross Paris avaient connaissance de la fâcheuse habitude des FFI, FTP et de la 2e DB à tuer leurs prisonniers. Il a fallu l'orgueil fou du chef de la France Combattante pour imposer l'option de la "libération" de Paris par la Résistance appuyée par la 2e DB.
La Libération de Paris a surtout été une libération de l'instict de mort, de la haine aveugle, de la barbarie, des passions les plus violentes et parfois les plus viles.
Source : Philippe Gautier, La Germanophobie, ISBN : 2-911202-20-1, voir notamment pp. 110 et 111. Ce livre, dont la première édition date de 1997 à L'Aencre, a été réedité en 2008 chez Dualpha; on le trouve facilement chez les libraires "en ligne" : Amazon, FNAC, en précisant le nom de l'auteur (Gautier, sans "h"); et le titre.