lundi 23 décembre 2013

L'"offense" faite à Alger

Le microcosme moralo-médiatique s'est emballé à propos d'une


remarque du président François Normacol (marque déposée de

laxatif) proférée lors de récentes agapes du Conseil Représentatif (?)

des Institutions Juives de Vrôôônce : Normacol a salué le retour

"sain et sauf" d'Algérie de son ministre de l'Intérieur.



La présence rituelle, automatique, de Normacol et de ses prédécesseurs

a ces banquets soulève une question .... angoissante : qu'arriverait-il

à un président de la république qui ne défèrerait pas à une invitation

du C.R.I.F. ?



Y aura-t-il un jour un successeur de Normacol qui rompra avec cette

tradition de présence systématique, automatique, aux agapes du

C.R.I.F. ? Apprendre à dire poliment non au C.R.I.F. serait utile,

opportun, pour marquer son indépendance à l'égard de cette

institution. En l'acceptant, le C.R.I.F. montrerait que ses invitations

ne sont pas, politiquement, des convocations ou citations à

comparaître.



Savoir dire non au C.R.I.F. ne suffit pas, il faudrait aussi apprendre à

"laisser pisser le mérinos" algérien.



La République Algérienne Démocratique (si, si) et Populaire (ne riez

pas), ou R.A.D.P., est un Etat sinon policier, du moins hautement

"sécuritaire" sur le territoire duquel sévit une insécurité résiduelle

endémique : voir la prise d'otages d'In-Ammenas en janvier dernier,

et le nombre de ressortissants algériens qui se réfugient en France

d'Europe avec leurs smalas pour échapper à l'insécurité en Algérie.



En paraissant mettre en cause le niveau d'insécurité résiduelle en

Algérie, Normacol a mis le doigt là où ça fait mal, et irrité Alger auquel

est ainsi rappelé ses échecs. Et alors ? Laissons pisser le mérinos

algérien, apprenons à dire "merde" à Alger !



Qu'est-ce qui a le plus déplu à la R.A.D.P. ? Que l'insinuation anodine

de Normacol émane du chef de l'Etat de ce qui fut la puissance

colonisatrice de l'Algérie, ou qu'elle ait été prononcée à l'occasion

d'un banquet du C.R.I.F. ?



La première hypothèse est la plus vraisemblable; contre la seconde,

il y a le précédent de la visite de Bouteflika à Paris à la fin des années

1990; il fut l'hôte d'officines "anti-racistes" et juives qui purent tester

le degré de sincérité de l'antisionisme officiel du nouveau président

de la R.A.D.P.



Non, il y a des choses que le régime d'Alger ne peut laisser passer

dès lors que ça vient de France d'Europe si ça le contrarie. Comme

il y a des choses que l'Etat d'Israël ne peut accepter si ça vient

d'Allemagne, comme la livraison d'armes à l'Arabie Saoudite.



Normacol s'est confondu en regrets, en justifications, en explications,

protestant de son amitié envers l'Algérie. Evidemment, une large part

de ses électeurs est d'origine, voire de nationalité algérienne et

française, et conserve une sensibilité particulière à propos de tout ce

qui touche à l'Algérie et aux relations algéro-françaises, au bénéfice

de la partie algérienne.



Je n'éprouve aucune amitié envers la R.A.D.P. en tant que telle.

On ne lui doit rien. Moins la France d'Europe est liée à l'Algérie,

mieux les deux pays se portent, et plus Monsieur Chevènement

est attristé, ce qui est toujours de bon augure, et me réjouit.



Les réactions de l'opposition interne à Normacol, pour celles que

je connais, ont été surprenantes et lamentables : ils adoptent le

point de vue d'Alger et reprochent à Normacol d'avoir mis en danger

les relations algéro-françaises. Et alors ? Il faut savoir dire "merde"

à Alger ! La prétendue Grande Nation doit savoir se passer de la

bienveillance de la R.A.D.P. dont les ressortissants assiègent les

consulats français pour s'y faire délivrer des visas.



"L'offense faite à Alger" est infiniment moins grave que l'offense

faite à la France d'Europe par Normacol l'hiver dernier lorsque le

compagnon de Valérie Massonneau, enivré par l'accueil de la foule

malienne, a déclaré que ce jour de visite au Mali était le plus important

de sa vie politique.

mercredi 4 septembre 2013

Oradour sur Glane : le mensonge confirmé ?

"Par chance, je suis dépourvu de toute ambition politique ou sociale, en sorte que je n'ai à craindre aucun danger de ce côté-là, rien qui me retienne, rien qui me force à des transactions et à des ménagements; bref, j'ai le droit de dire tout haut ce que je pense, et je veux tenter une bonne fois l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées".

(Friedrich Nietzsche, lettre à Mawilda von Meysenbug, 25 octobre 1874).


Le président Joachim Gauck s'est rendu ce 4 septembre avec son homologue François Normacol (marque déposée de laxatif) sur le site du village limousin d'Oradour-sur-Glane. Il y a des endroits plus intéressants à visiter en Limousin.

Oui, il y a bien eu 600 et quelques personnes qui sont mortes à Oradour-sur-Glane en juin 1944. Mais il fortement contesté que la Division SS Das Reich soit à l'origine de leur mort tragique, et y soit même pour quelque chose. D'où l'intérêt pour les lobbies résistantialistes d'arracher au président Gauck une abusive "reconnaissance" de la version officielle qui incrimine la Division SS Das Reich : il s'agit de sur-confirmer un mensonge, une calomnie.

Il a été établi par diverses sources (le père mariste Pierri Zind dès les années 1980, l'historien allemand Otto Weidinger et le chercheur normand Vincent Reynouard) que les 600 et quelques villageois ont péri dans l'explosion d'une cache d'armes des résistants dans l'église d'Oradour-sur-Glane. Ce sont des victimes de guerre, d'accord, mais pas des victimes de la Waffen SS.

La Division Das Reich se rendait en Normandie pour affronter les troupes alliées qui avaient débarqué à partir du  juin 1944. Le maquis s'employait à retarder sa progression par des attentats, des enlèvements de soldats et officiers, parfois retrouvés morts dans des conditions ignominieuses qui amenaient des représailles sur les populations civiles.

Il est possible, dans le cas d'Oradour-sur-Glane, au-delà des crimes de la Résistance commis sur des prisonniers, que des oppositions entre groupes de resistants aient conduit certains d'entre eux à faire savoir indirectement aux troupes allemandes que le village comportait une cache d'armes, ce qui les a amené à s'y rendre.

La vérité fait peur, dérange : on manipule le président Gauck pour lui arracher (sera-ce nécessaire, n'y est-il pas déjà, au départ, enclin) à une reconnaissance mensongère d'une inexistante responsabilité.

Pourtant, la vérité refera surface un jour ou l'autre. Ceux qui ont manipulé Gauck : Hollande, les lobbies résistantialistes etc... ne pourront pas toujours mentir et être crus.

Leur but : réduire les libertés d'expression et de recherche pour entraver l'émergence de la vérité historique.

dimanche 25 août 2013

Paris, août 1944 : "libération" de quoi ?

Le 27 août 1944, au Bourget (alors département de la Seine, aujourd'hui de la Seine Saint-Denis), les soldats allemands qui tiennent l'aéroport se rendent au 4e Escadron du 12e Régiment de Cuirassiers de la 2e DB (Division Leclerc).

Le Régiment est alors commandé par le colonel Rouvillois qui a sous ses ordres un certain capitaine Gaudet, en charge du commandement de chars.

A alors lieu ce qui fut probablement le plus important massacre de masse de prisonniers allemands par des troupes françaises : environ 800 hommes massacrés. La 2e DB (Division Leclerc) recommandait il est vrai aux hommes qui souhaitaient la rejoindre, conseil non officiel bien sûr, mais recommandation "utile" à l'usage des nouvelles recrues : "Ne vous laissez pas prendre prisonnier, car NOUS, NOUS n'en faisons pas". Autrement dit : certains éléments de la 2e DB reconnaissent leur pratique de crimes de guerre et s'attendent à ce qu'en représailles leurs ennemis en fassent de même. Ou encore : nous tuons ceux qui se rendent à nous et on risque de vous rendre la pareille.

Le massacre de prisonniers perpétré par Gaudet et ses hommes est relaté discrètement dans le livre officiel de la 2e DB (Division Leclerc) :

"Les chars de Gaudet reprennent l'attaque à bout portant est le terrain est nettoyé (sic) impitoyablement (re-sic)". Si c'est eux qui le disent.....

Le colonel Rouvillois, chef du régiment, arrivant sur les lieux à l'improviste, en plein massacre, interpelle son subordonné : "Arrêtez Gaudet ! Qu'est-ce que vous faîtes ?"

En pleine folie sanguinaire, le capitaine Gaudet envoie promener son supérieur qui juge plus prudent de s'éloigner.

Le capitaine Gaudet sera ainsi "puni" pour sa désobéissance plus que pour le massacre de centaines de prisonniers : il devra attendre le mois de janvier suivant pour se voir décerner la Légion d'Honneur (sic). Si le capitaine Gaudet avait appartenu à une armée ayant perdu la guerre, il aurait été poursuivi pour crimes de guerre.

Les troupes allemandes du Grand Paris se seraient rendus plus vite, avec  beaucoup moins de morts, de blessés, de pertes de vies humaines ou d'intégrités physiques des deux côtés, s'ils avaient eu affaire aux troupes américaines. Les Allemands du Gross Paris avaient connaissance de la fâcheuse habitude des FFI, FTP et de la 2e DB à tuer leurs prisonniers. Il a fallu l'orgueil fou du chef de la France Combattante pour imposer l'option de la "libération" de Paris par la Résistance appuyée par la 2e DB.

La Libération de Paris a surtout été une libération de l'instict de mort, de la haine aveugle, de la barbarie, des passions les plus violentes et parfois les plus viles.

Source : Philippe Gautier, La Germanophobie, ISBN : 2-911202-20-1, voir notamment pp. 110 et 111. Ce livre, dont la première édition date de 1997 à L'Aencre, a été réedité en 2008 chez Dualpha; on le trouve facilement chez les libraires "en ligne" : Amazon, FNAC, en précisant le nom de l'auteur (Gautier, sans "h"); et le titre.

mardi 23 juillet 2013

De l'affaire O.J. Simpson à l'affaire Trayvon Martin : l'intox "antiraciste"

Au milieu des années 1990, un ancien joueur de football américain, l'Afro-Américain O.J. Simpson est poursuivi pour le meurtre de son ancienne épouse Nicole, une blonde comme il en raffolait  (peut-on parler d'aimer ?) et du petit ami de celle-ci. O.J. Simpson se déclare innocent. Il a cependant contre lui un certain bilan de violences conjugales ou domestiques. Il fait appel pour sa défense à une équipe d'avocats dont l'un des animateurs choisit de "racialiser" le procès : son client, accusé du meurtre de deux Blancs, serait une victime du racisme policier et judiciaire. Le condamner serait confirmer, souscrire à ce prétendu racisme. Le jury pénal se laisse intimider et acquitte O.J. Simpson : la terreur qu'inspire l'accusation de racisme a fonctionné. Et pourtant ... on n'a pas assisté à des émeutes raciales, à des manifestations de Blancs réclamant "justice pour Nicole" ou son petit ami, assassinés par un Afro-Américain qui n'a pas été condamé à l'issue d'un procès fortement "racialisé" par la défense en faveur d'O.J. Simpson.


Au début des années 2000, à la sortie d'un stade parisien où venait de se dérouler un match entre une équipe israélienne et une équipe française, une bagarre éclate entre supporters des deux équipes. Un des spectateurs, un policier Afro-Antillais qui est là en dehors de ses heures de service, un dénommé Granomort (sic), croit voir un supporter de l'équipe israélienne menacé par un supporter de l'équipe adverse. Il sort une arme et abat le jeune Julien Quemener, 25 ans. Granomort bénéficie d'un non-lieu au titre de la légitime défense et reçoit même les indécents remerciements d'éléments de la communauté juive. Plus tard, Granomort devra être révoqué de la police pour d'autres méfaits, dont de l'escroquerie. Le non-lieu de Granomort ne provoque pas de réactions en dehors du cercle des parents et amis de Julien Quemener. L'identité ethnique ou raciale de celui qui a tué et de celui qui a été tué ne posent aucun problème aux médiats. Bien au contraire : une solidarité ponctuelle entre anciennes victimes de l'antisémitisme et anciennes victimes de l'esclavage réchauffe le coeur des fonctionnaires des associations antiracistes.


2012. L'Américano-Péruvien George Zimmerman abat par méprise l'Afro-Américain Trayvon Martin. L'identité péruvienne de George Zimmerman est largement mise de côté. C'est un Caucasien (au sens américain du terme : un Européen) qui a abattu un Afro-Américain parce qu'il était Afro-Américain. Les grandes orgues médiatiques résonnent pour dénoncer la survivance du racisme à l'encontre des Afro-Américains. Obama est sommé de se rappeler qu'il était aussi un Afro-Américain (en fait, son profil se rapprocherait plutôt de celui de Zimmerman : mère blanche, caucasienne, du Kansas, et père kenyan), et s'exécute.


Dans ce contexte où l'Européen, le Blanc, le Caucasien est a priori le perpétrateur (en allemand : der Täter), jamais la victime (en allemand : der Opfer), un homme/femme politique qui n'a jamais eu contre lui/elle :  la LICRA, le MRAP, SOS Racisme, le CRAN, la Cimade, la Pastorale des Migrants, un tiers de l'Episcopat, le gang Klarsfeld, Gérard Miller, deux ou trois Prix Nobel, Arte, France Culture, Télérama et 85% des médiats, est un homme/femme politique qui ne sert à RIEN. Je les évalue en leur attribuant d'autant plus de bons points qu'ils ont eu maille à partir, des difficultés avec ces associations et institutions. Honni soit qui mal y pense.

mercredi 8 mai 2013

Le 8 mai : une célébration inopportune

Le 8 mai 1965, on commémorait le vingtième anniversaire de la fin en Europe de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les ondes de Radio Luxembourg (qui prendra le nom de RTL en 1966), Raymond Cartier relevait les différences entre les commémorations de ce 8 mai selon les pays, et notait que dans les pays (Etats-Unis, Royaume-Uni) dont le titre de co-vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale était incontestable, les cérémonies étaient plus sobres qu'en France, comme si en France, certains voulaient compenser leurs doutes quant au bien-fondé d'un droit de ce pays à prétendre au statut de vainqueur par un étalage de symboles pour essayer de s'y faire croire.

Le quotidien L'Aurore (Robert Lazurick) offrait un abonnement d'un an aux jeunes gens nés le 8 mai 1945. Dans le même journal, on pouvait lire que le Chancelier fédéral allemand Ludwig Erhard déclarait qu'il était impossible aux Allemands de célébrer le 8 mai, car la victoire des vainqueurs, puis leurs divisions avaient laissé l'Allemagne divisée et privée du droit à des élections libres dans tout le pays. Le même journal publiait une photographie de l'ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Patrick Reilly, mis en présence de son collègue de Chine continentale, pays avec lequel la France avait établi des relations diplomatiques quatorze mois auparavant. Les deux diplomates s'évitent du regard.

A Colombes (1), la présence de drapeaux américains au sommet de mâts place Rhin et Danube (l'espace qui faisait communiquer les rues Saint-Denis et du Bournard) détonne : depuis des mois, la propagande anti-américaine sous couvert de campagne pour la "paix au Vietnam" est intense; l'arrivée à la mairie en mars 1965 d'une municipalité dite d'Union Démocratique dirigée par Dominique Frelaut (communiste) peut augurer d'une intensification de cette campagne : pour nous rendre en famille dans notre région d'origine, dans l'Aisne, nous traversons des communes dirigées par des communistes : Genevilliers, l'Île Saint-Denis etc... où la propagande en faveur de la "paix au Vietnam" est obsédante (mais je suis vacciné) (2). Une des adjointes de Dominique Frélaut est Hélène Le Savouroux, épouse du chef de file colombien de la S.F.I.O.. Photographiée devant un monument au morts ce 8 mai, Hélène Le Savouroux a le style d'une jeune femme moderne du milieu des années 1960. Les Le Savouroux ne sont pas des fanatiques (rien à voir avec le PS xénolâtre d'aujourd'hui, qui semble descendre du PSU plus que de la S.F.I.O.) : trois ans plus tard, en 1968, dans une profession de foi dans laquelle Bernard Le Savouroux fait le tour de ses concurrents pour les élections législatives des 23 et 30 juin, il juge que le candidat du mouvement de Jean-Louis Tixier Vignancour est "courageux" mais que les positions de son chef de file doivent en éloigner tout "démocrate socialiste" (c'est le terme qu'il emploie).

Un salon de coiffure est ouvert ce 8 mai 1965 sur la place de la gare (en fait : avenue de l'Agent Sarre, un peu avant le croisement avec l'avenue Menelotte); j'y entre pour m'y faire couper les cheveux; pendant que j'attends, un client parle du 8 mai; je dois l'entendre dire que les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale (auxquels il s'identifie et auxquels je ne m'identifie pas) qu'il a vécue n'ont pas exercé de vengeance "oeil pour oeil, dent pour dent" contre leurs adversaires vaincus (il est mal informé).

Les piliers du viaduc de l'avenue Ménelotte à partir de la gare de Colombes vers la gare du Stade sont régulièrement recouverts d'affiches d'un parti de la majorité municipale : le P.S.U.. Ce mouvement représente un des pôles (3) de l'horreur politique à mes yeux, par son discours culpabilisateur, égalitariste, tiers-mondiste, "antiraciste". Il a ses entrées non seulement à la Mairie de Colombes, mais aussi chez les militants chrétiens qui fréquentent la paroisse catholique Saint-Pierre Saint-Paul : le chef de file local du P.S.U. est l'imprimeur Cary, dont l'atelier est sis rue du Four, petite rue médiévale le long de l'église (l'ancienne); il est imprimeur du P.S.U. et de la paroisse. Un beau jour de printemps, me promenant rue du Four, dont les murs étaient recouverts ça et là d'affiches du P.S.U. pour la "paix au Vietnam", je décide d'en arracher une; relevant la tête, je remarque que d'une fenêtre du presbytère, un vicaire, le Père Seince (récemment rappelé à D.), fils de la Charité (4), a observé la scène et semble d'autant plus assombri qu'il me connaît de vue : il m'a fait la catéchisme quelques semaines dix ans avant, et m'a déjà aperçu dans l'église (l'ancienne). Je ressens cette expérience comme gratifiante. Le 8 mai, c'est aujourd'hui, demain ce sera le 9, journée de l'Europe, et j'aime mieux ça. Depuis 7 ans, grâce notamment à son maire de l'époque, Paul Bouchu, Colombes est jumelée avec Frankenthal (5) dans le Palatinat et depuis un an avec Legnano (6) dans le nord de l'Italie. Vive l'Europe !

En 1975, à l'occasion du trentième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République abolit la célébration officielle et nationale de la "victoire" du 8 mai 1945. Son successeur, Francisque, pardon : François Mitterrand, commit la faute de la rétablir à partir de 1982.

NOTES

(1) 48°55'25" N  / 02°15'08" E

(2) Le vaccin est composite : anticommunisme, considération du fait que si j'était américain je pourrais être au Vietnam du fait de la conscription, mis en danger par les Vietcongs qui sont volontaires par définition;
de même, si j'avais dix ou quinze ans de plus j'aurais pu être en Algérie du fait du service militaire obligatoire, mis en danger par les fellaghas du FLN djézaïrien; et aussi bien ce FLN que le Vietcong ont et avaient la sympathie des communistes;

(3) L'autre pôle est le stato-nationalisme cocardier, machine à faire se déchirer les Européens entre eux pour le plus grand bénéfice du reste du monde, et à faire rajouter des noms sur les monuments aux morts à chaque génération; à l'époque, il est incarné par la mouvance DeGaulliste, aujourd'hui par les prétendus "souverainistes" (qui ont volé ce mot aux Canadiens);

(4) Les Fils de la Charité ont été fondés par le Père Anizan; il s'agit d'une dissidence issue d'une congrégation plus ancienne fondée par St Vincent de Paul; les Fils de la Charité ont été en charge des paroisses catholiques de Colombes (sauf peut-être (?)  celle des Vallées qui est à cheval sur 3 communes) de 1921 à 2003. Globalement, ils y ont fait beaucoup de bien. Ce que le Concile Vatican II a pu avoir malgré tout d'aspects positifs a été mis en place par eux à Colombes avec 15 ou 20 ans d'avance; ils ont permis à beaucoup de gens de découvrir une autre Eglise que celle qu'ils avaient pu connaître. Par la suite, cette pastorale a pu être contaminée par le béguin des issus de l'immigration des suds du monde, la propension à la générosité avec ce qui n'est pas à soi parce que c'est tristement humain, mais on a fait pire dans d'autres églises, issues de la Réforme, sous l'influence de groupes comme la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et membre de la Fédération Protestante de France;

(5) Le jumelage avec Frankenthal est bien vivant, y compris au niveau du partenariat entre les groupes politiques des conseils municipaux respectifs (notamment les Verts);

(6) Le jumelage avec Legnano semble mis de côté; ne serait-ce pas du fait du sectarisme de la Gauche qui a sévi à la mairie de Colombes de 1965 à 2001 et de 2008 à 2014 ? : la commune de Legnano est administrée par la Lega (ex Lega Nord), qui représente le phénomène le plus intéressant et un des plus positifs de la politique européenne récente.


mardi 2 avril 2013

L'Europe et les médiats

Jean-Marie Cavada, président du Mouvement Européen France (1), a lancé en 2013 une pétition pour réclamer un plus grand intérêt de des médiats (2) envers l'Europe. Ce serait une bonne idée si les médiats ne nous donnaient pas déjà, et constamment, une image détestable de l'Europe.

L'Europe à la télé ?

 Mais elle y est très présente :

 on y apprend qu'à cause de "l'Europe" (Cour européenne des droits de l'Homme) Londres ne peut pas extrader un imam extrémiste vers la Jordanie;


on y apprend qu'à cause de "l'Europe" (Commission de l'UE) la France a été mise sous surveillance en 2010 pour avoir retiré aux gens du voyage leur licence de parsemer l'Hexagone de campements illégaux en toute impunité;


on y apprend que l'Autriche fut l'objet de sanctions il y a 12 ans pour avoir eu un gouvernement dont une des composantes était excommuniée au nom des "valeurs européennes" (Conseil de l'UE);


 on y apprend que le gouvernement hongrois est mis sous surveillance par "l'Europe" (Commission et Conseil) pour s'être doté d'une Constitution faisant référence à ..... Dieu, pour avoir constitutionnalisé certaines lois (comme les constituants français ont décidé que la forme républicaine de l'Etat n'était pas révisable);


on y apprend que l'administration communale d'Anvers est contrainte par "l'Europe" (Cour de Justice) de renoncer à réclamer une contribution aux étrangers s'inscrivant auprès d'elle.

 "L'Europe" nous a appris, éventuellement par la télé, que ce que nous considérions être des libertés fondamentales étaient incompatibles avec....les droits de l'Homme.

 Il fallait le faire !

Certains en viennent à croire que "l'Europe", c'est l'idéologie des directeurs de conscience de la chaîne Arte à financement (mais à financement seulement) franco-allemand. Au nom de cette idéologie Ahmadinedjad et Edmund Stoiber sont camarades (pour Arte par la voix de William Irigoyen : des ultra-conservateurs), Silvio Berlusconi est traité de "Néron de l'Italie moderne" (Leïla Kaddour-Boudadi) et comparé par Umberto Eco à Hitler.

Je ne fais pas partie de ceux qui confondent "l'Europe" avec cette idéologie. L'Europe mérite mieux, beaucoup mieux, ne serait-ce qu'en raison de la dangerosité du libre jeu, des rivalités entre Etats-nations pleinement souverains auxquels nous ramènerait une disparition de l'Europe institutionnelle, quels qu'en soient l'imperfection et certains aspects critiquables.

Si négatif que soit le rôle assigné à "l'Europe", il y a encore pire : l'Etat-nation qui vous fait, par exemple, "Français d'abord", "Français seulement", pour lequel  :

"l'Autre" est celui qui vous ressemble mais vit en dehors de la Grande Nation et n'en parle pas la langue,

et pour lequel le Prochain le plus proche est d'abord celui qui est plus pauvre (sauf au plan démographique), moins puissant (ça flatte les restes d'impérialisme, et la Grande Nation redevient la patronne), qui ne vous ressemble pas forcément (mais, en tant qu'homo sapiens sapiens, ne sommes-nous pas tous Africains ?), mais qui parle la langue d'Aimé Césaire, de Frantz Fanon et de Jean-Sol Patre ?

N O T E S


(1) Le Mouvement Européen France est la branche française du Mouvement Européen International qui oeuvre pour l'émergence d'une entité poilitique européenne à caractère fédéral. Il a été fondé en 1948. Il existe une autre organisation oeuvrant pour l'unification politique de l'Europe, fondée en 1923, elle a nom Paneurope. Elle présente une originalité : ses membres se réclament partout d'une Europe fédérale.....sauf en France. L'Union Paneuropéenne Internationale est paradoxalement présidée par le gaulliste Alain Terrenoire dont les amis veillent à ce que la branche française de l'Union ne fasse pas le choix fédéraliste des branches soeurs. Il existe aussi Le Parti des Européens qui, malgré son nom, ne fonctionne pas comme un parti politique (absence d'association de financement); le blog de Thomas Ferrier, son président et fondateur, diffuse les positions du Parti des Européens.

(2) j'écris médiats avec "ts" à la fin, par solidarité avec le professeur Bernard Notin, exclu de l'enseignement en 1990 pour avoir offensé des zélotes de la Mémouare.

Cahuzac : Non à Robesplenel Edwy !

Edwy Plenel (°1952) est à l'honneur : son site d'information de m.... en ligne, Mediapart, est encensé par les confrères et les zautorités morales pour son acharnement dans des campagnes visant un ancien président de la rép' et un ancien ministre du budget.

 Mais qui est Edwy Plenel ?

Le fils d'un ancien vice-recteur des Antilles qui fut limogé dans les années 1960 pour son appui à certains intellectuels et activistes de la cause d'Afro-antillais. Il en est resté à son fils une hyper-sensibilité à tout ce qui touche au prétendu racisme... dès lors qu'il serait le fait d'Européens.

 Edwy Plenel est aussi un ancien (?) trotskyste fidèle à ses amitiés et non guéri de leurs méthodes.

 Edwy Plenel était au journal Le Monde en 1997. Le Salon du Livre de Paris du mois de mars de cette année-là accueillait de nombreux éditeurs, dont l'éditeur de National-Hebdo, périodique aujourd'hui disparu, et qui passait pour être un des médiats du Front National. Le Monde, à la direction duquel appartenait Edwy Plenel, émit en première page une fatwa en forme de billet, dénonçant la présence de.... "l'extrêêêêême-droite" au Salon du Livre. Brrr... de quoi donner la chair de poule aux directeurs de conscience d'Arte TV. Las, les organisateurs du Salon n'obtempérèrent pas assez vite à l'exigence du Monde. C'est alors qu'intervint un romancier-émeutier du nom de Didier Daeninckx qui exécuta la fatwa du Monde : Daeninckx et une escorte de gros bras se rendirent au Salon du Livre où ils saccagèrent le stand de l'éditeur incriminé et y mirent le feu. Quelqu'un leur aura-t-il rappelé que quand on commence à brûler des livres, on finit par brûler des gens ? (voir le film de François Truffaut : Fahrenheit 451). Je n'ai rien entendu de tel. Par contre, les organisateurs du Salon et les éditeurs durent s'engager à ne plus accueillir à l'avenir de maison d'édition qui déplairaient au Monde et aux zautorités morales auto-proclamées.


Edwy Plenel, c'était, et c'est encore un chroniqueur de France Culture, radio du service public, où on lui a offert une tribune hebdomadaire du nom de "Lignes de fuite" (sic). De cette tribune, Edwy Plenel ne craignait pas de dénoncer la main-mise (sic) du pouvoir sur les médiats (alors que "le pouvoir", par direction de radio interposée, lui a offert ladite tribune), de se livrer à des appels à la censure, et de prononcer des oraisons funèbres en l'honneur de ses amis trotskystes.

Edwy Plenel utilisa notamment sa chronique "Lignes de fuite" pour dénoncer la publication "chez un grand éditeur", "dans une grande collection", d'un essai dont il ne donna ni le titre ni l'auteur pour ne pas leur faire de publicité. "Que nous est-il arrivé ? Mais que nous est-il arrivé pour que nous nous ne réagissions pas et laissions publier de tels écrits ?" s'emportait Edwy Plenel, la gorge serrée et la voix tremblante d'indignation. Appel à la censure, voire à la mise au pilon ou à l'autodafé du livre incriminé ? En tout cas, mise à l'index. De quoi s'agissait-il ? D'un essai de Richard Millet, publié chez Gallimard, dans je ne sais quelle collection. Dans quelques lignes de cet ouvrage, Richard Millet évoquait son expérience d'usager du R.E.R. francilien et constatait qu'à certaines heures, il pouvait avoir le sentiment d'y être le seul Européen. Simple constat. Mais pour l'ancien (?) trotskyste Edwy Plenel, l'expression publique d'un tel constat ouvre la voie à la stigmatisation de certaines populations qui ont sa préférence. En somme, selon Plenel, pour ne pas inciter à la discrimination, voire à la stigmatisation, ou à la haine envers certaines populations, il conviendrait de s'auto-censurer et de ne pas remarquer leur présence ... si ce n'est pas pour s'en féliciter. Et le Révérend Père Plenel de tonner de sa voix de prédicateur contre le retard de l'intelligentsia à dénoncer cette ... absence d'auto-censure chez un essayiste, son éditeur, son directeur de collection et le public en général. "Que nous est-il arrivé ?".

 Edwy Plenel est le promoteur et l'acteur d'un journalisme de délation, d'appels au lynchâge médiatique et à la censure.

Il n'est ni un chevalier blanc du journalisme, ni un héros. C'est un délateur, un censeur fanatique aux dangereuses méthodes. Il ne mérite pas l'honneur que de malheureuses affaires lui donnent l'occasion de recevoir ces temps-ci.

vendredi 22 mars 2013

Via Rasella : le terrorisme gratuit

In Memoriam : les victimes de la Via Rasella.

Ont été assassinés Via Rasella (Rome) le 23 mars 1944 :

Andergassen Karl, 30 ans,
Bergmeister Franz, 37 ans,
Dissertori Josef, 30 ans,
Eichner Georg, 31 ans,
Erlacher Jakob, 42 ans,
Fischnaller Friedrich, 41 ans,
Fischnaller Johann, 39 ans,
Frötscher Eduard, 31 ans,
Haller Vinzenz, âge non connu,
Kaspareth Leonhard, 29 ans,
Kaufmann Johann, 30 ans,
Matscher Anton, 31 ans,
Mittelberger Anton, 36 ans,
Moser Michael, 39 ans,
Niederstätter Franz, 36 ans,
Oberlechner Eugen, 35 ans,
Oberrauch Mathias, 43 ans,
Palla Paul, 28 ans,
Pescosta Augustin, 31 ans,
Profanter Daniel, 28 ans,
Raich Josef, 37 ans,
Rauch Anton, 33 ans,
Rungger Engelbert, 36 ans,
Schweigl Johann, 35 ans,
Seyer Johann, 39 ans,
Spiess Ignatz, 32 ans,
Spögler Eduard, 35 ans,
Stecher Ignatz, 32 ans,
Stedile Albert, 38 ans,
Steger Josef, 35 ans,
Tschigg Hermann, 32 ans,
Turneretscher Fidelius, 30 ans,
Wartbichler Josef, 36 ans.

Sept de leurs camarades sont morts plus tard des suites des blessures infligées lors de cet attentat.

Ont également perdu la vie :

Chiaretti Antonio (48 ans)
Zuccharetti Pietro (13 ans
).

Les assassins de ces hommes et de cet enfant étaient volontaires pour les tuer, ce que n'étaient aucune des victimes de ce crime qui, s'il a supprimé des vies, a été sans influence sur l'issue ultime de la guerre.

Les assassins de ces hommes et de cet enfant ont été honorés après la guerre pour leur crime dont les conséquences ont été les représailles des Fosses Ardéatines et, un demi-siècle plus tard, la condamnation irrégulière et l'incarcération du capitaine Erich Priebke, né en 1913, mort centenaire et prisonnier des héritiers des "partigiani" fusilleurs de 1943-1946.


Honte à l'abject Romano Prodi, président du Conseil italien, qui est descendu dans la rue pour protester contre une ordonnance de non-lieu rendue dans un premier temps par un tribunal militaire italien à l'égard d'Erich Priebke. Et c'est ce sinistre (dans tous les sens du terme) personnage qui a été ensuite choisi pour devenir président de la Commission Européenne. Si c'est ça un "Européen"....

N'oublions pas ! N'abandonnons pas !

jeudi 28 février 2013

Stéphane Hessel : indigné ou "indigne" ?

Stéphane Hessel, d'environ six mois le cadet de John F. Kennedy , vient de mourir tranquillement, le 27 février 2013, près de 50 ans après son illustre contemporain (1). L'image de Kennedy restera celle d'un jeune adulte, celle de Stéphane Hessel d'un très vieux monsieur.

On n'a pas l'intention ici et maintenant d'émettre un jugement sur des actions, des publications ou des déclarations de Stéphane Hessel. Le propos est de relever les privilèges dont bénéficiait ce monsieur. Si je portais un chapeau, je le lui tirerais pour avoir tenu les propos ci-après sans ..... indigner quiconque :

"Aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci : l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement INOFFENSIVE, abstraction faite d'éléments d'exception (2) comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d'oeuvres d'art. Tout cela était terrible. Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir POSITIVEMENT et de ce fait nous rendait à nous, résistants, le travail si difficile."

Stephane Hessel (entretien accordé à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, 21 janvier 2011).


Mis en musique, ça pourrait ressembler à un Steff Hessel Lied (3).


Pauvre Stéphane : ces salauds de nazis lui rendaient, ainsi qu'à ses camarades, la tâche difficile en se montrant.....  INOFFENSIFS. Comme je le plains ! J'en suis...indigné et les larmes me montent aux yeux. Euh, à propos, la LICRA, le MRAP, les assoces de Klarsfeld  et Cie, la FNDIRP (4) n'avaient-ils pas l'adresse de Stéphane ? On en connaît d'autres (5) qui ont été condamnés lourdement, notamment à des amendes pharamineuses et à des dommages-intérêts pour financer les associations citées dans la phrase précédente, pour avoir dit à peine le quart de ce qu'a dit Hessel.




N O T E S

(1) John Fitzgerald Kennedy (°1917 Boston - °1963 Dallas) et Stéphane Hessel (°1917 Berlin - °2013 Paris) sont tous deux nés en 1917;

(2) Pour Hessel, les actes cités ne sont pas représentatifs, c'est pourquoi il parle d'"éléments d'exception", de l'occupation allemande en France entre 1940 et 1944; et pourtant, il en aurait été victime, soumis à la torture; interrogé un jour et ailleurs sur sa possible rancune à la suite de cette expérience, il a répondu qu'il ne gardait aucune rancune à ses tortionnaires parce que ces derniers avaient cru faire leur devoir et parce que, placé dans les mêmes circonstances, il aurait pu agir comme eux; dont acte;

(3) allusion au chant du mouvement des jeunesses nationales-socialistes (HitlerJugend) : Horst Wessel Lied; Horst Wessel (1907-1930), membre du mouvement a été assassiné par un communiste avant l'accession de Hitler à la Chancellerie;

(4) les officines citées sont spécialisées dans le racket des personnes poursuivies et condamnées pour de prétendues infractions : négation de crimes contre l'humanité (il suffit de dire publiquement qu'on ne croit pas à la version officielle des circonstances dans lesquelles ces crimes auraient été commis, du mode opératoire des crimes, de l'arme du crime etc...); apologie des mêmes crimes (il suffit d'en relativiser la gravité, le nombre réel des victimes, de les expliquer dans le contexte, d'attribuer les mêmes méfaits aux accusateurs, aux vainqueurs), incitation à la haine et à la discrimination (il suffit pour cela de critiquer un groupe de personnes identifiables par leur origine ethnique, leurs croyances religieuses etc..., d'exposer les problèmes que pose, que peut poser la cohabitation avec ces mêmes personnes); on peut très vite et sans s'y attendre, être poursuivi au titre de ces chefs d'accusation dont l'énoncé paraît énorme, et qu'on croit réservé à d'autres; mieux vaut le savoir à l'avance;

(5) c'est notamment le cas de Jean-Marie Le Pen, lourdement condamné et ostracisé pour avoir, en 1987, déclaré que la question de l'utilisation de chambres à gaz à des fins homicides pendant la Seconde Guerre Mondiale était un "point de détail" de l'histoire de cette guerre; puis pour avoir dit en 2005 que compte tenu de l'étendue du pays, du contexte général, l'occupation allemande en France entre 1940 et 1944 n'avait pas été "particulièrement inhumaine"; Stéphane Hessel peut dire à peu près la même chose sans être inquité. Il y a donc des poids et des mesures différents.

samedi 12 janvier 2013

Occupation de la Ruhr (1923) : Poincaré pousse-au-crime


Trois remarques :

1°) la participation de la Belgique : pour une partie du monde (4), l’évènement qui est à l’origine de la dimension mondiale du conflit ouvert en 1914 est le viol de la neutralité belge par l’Empire allemand, épisode à la suite duquel le Royaume-Uni, co-garant de la neutralité belge, est entré en guerre avec son Empire multicontinental (le futur Commonwealth) contre l’Allemagne ; l’occupation de la Ruhr fut décidée par le chef du gouvernement français, Raymond Poincaré (5), qui avait été président de la République pendant la Guerre ; la France est très isolée dans cette affaire, mais que le gouvernement Poincaré soit parvenu à s’assurer le concours de la Belgique (Premier ministre : Georges Theunis) relativise cet isolement d’un point de vue symbolique ;

2°) les matières premières disponibles et nécessaires à l’industrie sidérurgique (production d’acier) se trouvaient de part et d’autre des frontières : le fer en France et le charbon en Allemagne, notamment dans la Ruhr ; environ un quart de siècle plus tard, en 1950, le projet de Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (C.E.C.A.) voudra éliminer une cause possible de conflits par la mise en commun de ces ressources au sein d’un même marché sans frontières ; le concepteur de ce projet, Jean Monnet (6), avait été brièvement Secrétaire Général adjoint de la Société des Nations dans les premières années de cette organisation, poste d’où il avait pu observer les données du conflit et constater l’impuissance de la S.D.N. dans cette affaire ; le chef du gouvernement français qui a décidé en 1923 de faire occuper la Ruhr, Raymond Poincaré commenta cyniquement, à l'époque, son initiative : "Nous venons chercher du charbon, voilà tout".

3°) parmi les victimes de l’occupation de la Ruhr (7), le nom de l’une, Albert Leo , dit Leo Schlageter (8), originaire de la Forêt Noire, membre d’une organisation soutenue par le ministère allemand de la Défense, employé de commerce, est plus particulièrement passé à la postérité. Leo Schlageter surveillait les services de renseignements des armées d’occupation, et fut accusé d’avoir saboté des voies de chemin de fer afin d’empêcher le transport de charbon des mines de la Ruhr vers les pays des armées d’occupation. Il fut arrêté, condamné à mort par un tribunal militaire français, et fusillé au printemps 1923. Une pièce de théâtre dont le titre est simplement "Schlageter" fut écrite entre 1929 et 1932 et représentée en 1933. C’est dans cet ouvrage que se trouve une formule que l’on a prêté à tort à différents personnages historiques : "quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver" ou "Als ich das Wort Kultur höre, entsichere ich mein Browning". L’origine de cette formule n’est pas un mot historique, mais se trouve dans un ouvrage de fiction consacré à un personnage qui a existé. Elle est prêtée à un interlocuteur de Leo Schlageter : dans cette scène, Schlageter et son camarade de temps de guerre Friedrich Thiemann étudient pour préparer un examen d’université mais commencent à se disputer sur le point de savoir si cela vaut la peine d’étudier alors que la nation n’est pas libre. Thiemann affirme qu’il préfèrerait se battre plutôt que d’étudier, et c’est au cours de cet échange que Thiemann prononce la phrase (9).


L'occupation de la Ruhr à l'initiative du gouvernement français de Raymond Poincaré fera des dizaines de victimes surtout parmi des civils allemands (fusillade à Essen qui sera marquée par un deuil officiel au Reichstag, à Weimar, en présence du Président Ebert, chef de l'Etat); un officier des forces d'occupation sera assassiné et à cette occasion les passants et civils se trouvant sur le passage de son cercueil seront contraints de se découvrir : des images filmées à l'époque montrent des soldats des troupes françaises d'occupation arrachant de force les couvre-chefs de certains passants et giflant les récalcitrants. Ces images authentiques seront naturellement utilisées pour promouvoir un esprit de revanche contre les occupants et vainqueurs de 1918, illustrer l'impuissance du régime républicain de Weimar à protéger son territoire et sa population. Cet épisode tragique discréditera la république de Weimar et contribuera à l'ascension ultérieure du national-socialisme et de Hitler dont le pousse-au-crime Raymond Poincaré fut un propagandiste involontaire mais diablement efficace.


 En France, en dehors de l'extrême-gauche, peu de voix s'élevèrent contre cette politique de force (10) sinon celle de Marc Sangnier, inspirateur de la démocratie chrétienne, futur résistant et co-fondateur du M.R.P. (Mouvement Républicain Populaire) en France. Dans l'ensemble, l'opinion publique et médiatique en France apporta un soutien (10) temporaire et superficiel à la politique de force de Poincaré qui perdra les élections législatives de 1924 et devra se retirer.


N O T E S

(1) On trouve une carte de l’Europe en 1923, ou vers 1923 dans les manuels de 3e (Chaudron/Knafou), Belin, 2007 pp. 22 et 23, et (Martin Ivernel), Hatier, 2006, pp. 28 et 29 ;

(2) Traité de Versailles, voir : dossier pp. 30 et 31 du manuel de 3e (Chaudron/Knafou), Belin, 2007 / pp. 30 et 31 du manuel de 3e (Martin Ivernel), Hatier, 2006 ;

(3) Histoire de France illustrée, Larousse-Sélection du Reader’s Digest, 1995, tome : la Grande Guerre et ses lendemains : 1914-1935, pp. 118-119 : troupes françaises traversant la ville d’Essen dans la Ruhr le 15 janvier 1923 (Phot. E.C.P. - Armées) ;

(4) Ceci concerne surtout les parties du monde marquées par l’expérience britannique de la guerre de 1914-1918 ; en Irlande, les soldats enrolés dans les années britanniques étaient salués comme s’étant battus "for the freedom of Belgium and small nations" (pour la liberté de la Belgique et des petites nations) ;

(5) voir : Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, Bordas, 1983 : tome VI N-P, article Poincaré, pp. 3574 à 3576 ;

(6) Jean Monnet, Mémoires (1976), publié en Livre de Poche, chapitre IV : La Société des Nations, pp. 105 à 135 ; voir notamment la relation que fait Jean Monnet d’une conversation qu’il eut avec Raymond Poincaré sur la question des réparations (p. 134, 2e paragraphe) ;

(7) voir Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, Bordas, 1983 : tome VII Q-S, pp. 3966 et 3967, paragraphe "L’occupation de la Ruhr" (1923-1925) in article Ruhr ;

(8) voir article Schlageter Leo in Wikipedia en français (adresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert...) ;

(9) source : article Hanns Johst in Wikipedia en français (adresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hanns_Johst);

(10) il existe une superstition tenace selon laquelle une politique de force est a priori efficace et juste; cette superstition nationaliste réapparaît dans les périodes de difficultés et attribue celles-ci à l'absence d'une démonstration de force et de puissance de la part des gouvernants dans les épisodes précédents d'une crise;

 dans le cas de la France, la dénonciation  rituelle d'un sous-armement, réel ou prétendu, est régulièrement utilisée pour expliquer les déboires militaires du pays à différentes époques et permet d'esquiver l'évaluation de la politique étrangère : celle-ci est toujours, a priori, toujours réputée avoir été trop complaisante, trop faible, trop "molle". Cet argument est envisagé de façon acritique et se révèle la plupart du temps erroné. Il explique qu'en 1962 la création d'une force atomique de dissuasion pour la France ait été acquise pratiquement sans débat : les arguments rationnels des opposants à cette force étaient parasités par la crainte d'une assimilation desdits opposants aux prétendus responsables de défaites militaires antérieures. C'était infondé, mais ça a fonctionné.