dimanche 17 décembre 2017

Vol au dessus d'un nid de garces (1)

Le cas de Madame D.


Etampes (Essonne), années 1990

Madame D. était professeure dans les sections professionnelles d'un grand lycée du sud de l'Essonne (1). Elle habitait Lardy (91). Elle était née en 1938. Comme son mari et beaucoup de ses collègues, Madame D. était une militante politique. Du genre teigneuse pouvant devenir pétroleuse.

Le proviseur du Lycée se disait psycho-polémologue (2), faisait partie d'une structure de l'Education Nationale de lutte contre les "dérives sectaires", en réalité contre toutes les incorrections politiques, sociétales, historiques. J'ignore quelles étaient les relations entre Madame D. et le Proviseur. Celles que j'entretenais avec ce dernier étaient exécrables. Des lâchers de rumeurs en aparté ou en salle des profs, avaient pour objet de m'empêcher de fonctionner professionnellement, de m'isoler. Elles portaient surtout sur des préférences politiques qu'on me prêtait, à tort ou à raison.

J'eus besoin du concours de Madame D. pour réaliser une séquence pédagogique avec sa classe devant un Inspecteur pédagogique chargé de m'évaluer. Elle accepta avec paraît-il beaucoup de réticences, sans les exprimer en ma présence.

Pendant tout le déroulement de la séquence, en présence des élèves, de l'Inspecteur et de moi-même, elle arbora un badge "Non à l'Extrême-Droite" au revers de sa (généreuse...) poitrine ce qui, à mon avis, constituait un manquement au devoir de réserve, une faute morale, déontologique et professionnelle. Je savais que j'étais chez les Barbares. Mais pour le moment, je me voyais égaré au pays des garces.

1994. Silvio Berlusconi forme un gouvernement avec la Lega Nord (anti-immigration) et l'Alleanza Nazionale (accusée de "néo-fascisme" par ses ennemis). Sur le marché du samedi matin à Etampes, Madame D., accompagnée d'une "camarade" à elle, distribue des tracts et une brochure. Elle s'approche de moi et me demande de lui acheter sa belle brochure sur papier glacé dont les titres expriment leur hostilité au nouveau cours politique en Italie. D'un air de dire : "prends ça pour te soigner". Je lui propose, si elle est sincère et motivée, de me la donner. Crispation de Madame D. qui refuse avec humeur et s'éloigne pour s'entretenir avec sa "camarade" et continuer sa propagande.

Madame D. a pris sa retraire bien avant d'atteindre la soixantaine. C'était une famille militante que celle de Madame D., de Lardy. Elle laissait entendre que son mari travaillait pour le compte du P.S. (qui contrôlait la mairie de Lardy à cette époque). Lardy est une charmante petite commune verdoyante du centre de l'Essonne, qui accueille le Centre Technique d'Essais des Automobiles Renault. Sa proximité relative (une 40aine de kms) de Paris y a attiré beaucoup de BoBos (Bourgeois Bohêmes).

Je n'ai jamais revu Madame D. à ce jour. Elle incarnait pour moi une des figures de l'intolérance aux nom des "valeurs 2 la répuplik".

N O T E S

(1) j'étais moi-même professeur dans ce lycée à l'époque;

(2) formé chez les Jeunes Communistes, le Proviseur avait évolué vers le chevénementisme dont l'animateur dans l'Essonne était alors le sénateur-maire des Ulis, M. Loridant; ce proviseur, ancien prof de Maths, se piquait d'être en formation en psycho-polémologie, et jouissait d'un certain respect au sein de la "communauté éducative" du fait de ses fonctions "anti-sectes", et des protections qu'on lui attribuait. Il avait, dans un rapport me concernant, affirmé que ma présence dans son établissement désorientait les collègues "attachés à un pluralisme de bon aloi (sic)".

dimanche 3 décembre 2017

L'inquiétante observation de Maurice Szafran

Novembre 2017

L'homme politique Gérard Filoche est médiatiquement mis en cause et lynché dans une non-affaire de "tweet antisémite". 

Gérard Filoche a illustré un de ces tweets d'une image représentant Jacques Attali, Patrick Drahi, un banquier dont j'ai oublié le nom et le président Maqueron. L'image est tirée du site Egalité et Réconciliation qui serait "impur", "populiste" en somme. Le message de l'image est :
Emmanuel Macron est inspiré par Jacques Attali (qui a pris position en sa faveur), Patrick Drahi (dont les chaînes TV ont couvert favorablement la campagne de Maqueron) et le banquier (Emmanuel Macron a travaillé dans cette banque).

Aïe, aïe, aïe, les trois hommes sont juifs : le "délit"  médiatique extra-légal d'antisémitisme serait constitué. Filoche aurait insinué que le président Maqueron serait influencé par "les Juifs". 

Cette mise en cause et ce lynchage étaient injustifiés : Filoche a agi par inadvertance, ignorait l'origine de l'illustration, ou du moins les caractéristiques du site sur lequel il l'avait trouvée, et a très rapidement supprimé son tweet. Une fois le tweet supprimé, cette non-affaire aurait dû s'arrêter. 

Ce n'est pas ce qui s'est produit : les associations salopes (licra-cra, m'rap, sos désir etc....) se sont mises en branle immédiatement (y'a bon les dommages-intérêts pour les parties civiles). Sans oublier le PS (Parti Salaud) que Filoche agaçait depuis pas mal de temps et qui a saisi la balle au bond pour lancer une procédure d'exclusion contre Filoche.

Ce dernier, inconscient, commet ensuite l'imprudence de répondre à l'invitation d'i24 news en français (1) pour y participer à l'émission "Conversations avec Anna Cabana", animée par Anna Cabana (2).

Il s'y fait insulter par la journaliste qui lui assène : "Ou vous êtes un imbécile, ou vous êtes un salaud", le presse de questions, et lui coupe la parole dès qu'il tente de répondre, le congédie. Anna Cabana était assistée du journaliste Maurice Szafran, ancien du torchon Marianne, collaborateur de Challenges et surtout auteur de l'essai "Qui est antisémite ?".

Le malheureux et naïf Gérard Filoche s'est jeté dans le gueule du loup : sur la chaîne de Patrick Drahi représenté sur l'image dont il a illustré son tweet controversé, dans l'émission d'une journaliste qui peut devenir hystérique, assistée d'un polygraphe qui se pense habilité à désigner .... qui est antisémite. C'était un guet-apens. Et il a bien fonctionné.

Le pauvre Gérard Filoche a eu beau rappeler ses états de service "antiracistes", s'excuser, rappeler qu'il s'était empressé de supprimer son tweet, rien n'y a fait.

Et puis Gérard Szafran, le polygraphe qui détecte l'antisémitisme et les antisémites à vue de nez a tenu un propos très inquiétant.

Il a affirmé que, par son tweet, Filoche aurait renié TOUT UNE VIE d'engagements. Et comme Filoche ne tombait pas immédiatement à genoux, ne déchirait pas ses vêtements, Maurice Szafran a renvoyé son interlocuteur à un précédent qui remonte à une quinzaine d'années.

L'écrivain Renaud Camus (3) avait alors osé une remarque "impie" sur le nombre de collaborateurs juifs de France Culture. Il s'en est suivi une polémique à laquelle j'avoue ne pas avoir prêté intérêt.

Mais Maurice Szafran d'avertir Gérard Filoche : "Renaud Camus NE S'EN EST PAS REMIS".

Autrement dit :

"Filoche, vous avez commis le péché pour lequel il n'y a pas de pardon. Voyez Renaud Camus, on l'a accusé d'antisémitisme, et il n'a jamais pu s'en relever. Filoche, c'est grave, vous êtes l'objet d'une accusation dont on ne se relève pas. Vos protestations de non-antisémitisme, d'antiracisme, votre carrière passée ne valent rien. Filoche, vous êtes fichu, c'est moi qui vous le dit, moi l'auteur de "Qui est antisémite ?". Filoche, vous être F.I.N.I et vous l'avez mérité".


N  O  T  E  S

(1) i24news, chaîne du groupe ALTICE, société de droit luxembourgeois dont à ce jour (novembre 2017) Patrick Drahi est actionnaire à 56%. i24news en français est une chaîne israélienne privée dont les studios se répartissent entre Jaffa et Paris. Patrick Drahi, natif du Maroc, est détenteur de trois passeports : français, israélien et.....portugais.

(2) Anna Biton Cabana (ABC) est une ancienne journaliste de l'hebdomadaire Le Point. Je l'ai découverte sur la chaîne BFM lors de la soirée de l'élection à la présidence de l'UMP fin 2012. J'avais déjà remarqué sa tendance à l'effervescence. Elle s'amusait du nom : COCOE, de l'organisme interne à l'UMP chargé de dire le droit entre François Fillon et Jean-François Copé.

(3) Renaud Camus ne se porte pas si mal, pour autant que je puisse le savoir. Il a fondé le parti de l'In-Nocence, a le courage de désigner le Grand Remplacement et de le combattre.