mercredi 21 décembre 2011

Lois mémorielles : stop ou encore ?

Avec la proposition de loi de Madame X (tiens, comment s'appelle-t-elle
déjà ?), pute, pardon députée des Bouches-du-Rhône, ce qu'il est
convenu d'appeler la république vrôôônsaise va se doter d'une nouvelle
loi anti-blasphème. La députée des Bouches-de-l'Oued-Rhône parle de
"cohérence législative" pour justifier une loi qui prévoit de
sanctionner la mise en question (assimilée à une négation) des
massacres de 1915 perpétrés par les autorités ottomanes contre des
Arméniens (et en général, des génocides ou prétendus génocides non
encore protégés de révocation en doute de leur version officielle par
une loi spécifique).


Au nom de la prétendue "cohérence législative", on pourrait
sanctionner la révocation en doute de tout ce qui est tenu pour vérité
par les autorités morales dès lors qu'une loi s'y réfèrerait.


Il s'agit, comme pour la loi Fabius-Rocard-Gayssot du 13 juillet 1990,
d'une loi anti-blasphème : la pute, pardon la députée des Bouches-de-
l'Oued-Rhône, entend protéger les survivants des massacres de 1915 et
leurs enfants, comme Klarsfeld junior qui estimait il y a quelques
années qu'après la disparition du dernier descendant direct d'un
déporté chuif de Vrôôônse, on pourra se passer de la loi Fabius-Rocard-
Gayssot. Je fais partie de ceux qui n'ont pas le temps d'attendre :
longue vie aux survivants et à leurs descendants ET vive la liberté de
dire qu'on n'Y croit pas !


(Y = l'historiographie officielle des pages d'histoire en question).



Ce mercredi 21 décembre, France (En)Culture avait vers 12h30, invité
une philosophe (sic) pour discuter de "la crise que nous vivons". Ce
perroquet humanoïde a réussi le tour de force d'évoquer en marge du
journal parlé de la chaîne encultureuse une "réduction des libertés" à
propos de la généralisation de la vidéo-surveillance à Paris, sans
rien trouver à redire à la proposition de loi sanctionnant la mise en
doute de la version officielle des massacres de 1915. Il fallait le
faire ! Chapeau ! Si par malheur la gauche passe en MMXII, cette
philosophe amie de la Bêtise plus que de la sagesse obtiendra la plus
haute distinction des Palmes Académiques si elle ne l'a pas déjà.


Je ne défends pas la Turquie : je souhaite qu'elle n'entre pas dans
l'Union européenne. Je ne défends pas "la grande nation" non plus. Je
défends les libertés d'expression, d'opinion et de recherche historique,
le droit de ne pas croire en l'historiographie wieselo- klarsfeldienne
de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah, et de l'exprimer
publiquement, et même chose pour les massacres de 1915.


Même si la Turquie reconnaissaît la responsabilité de l'Empire Ottoman
dans les massacres de 1915 et les qualifiait de "génocide", cela n'en
ferait pas un pays européen.

 Mary Wilson, poétesse et épouse du leader
travailliste et Premier ministre Harold Wilson (United Kingdom) n'était
guère enthousiaste devant la perspective de voir le Royaume-Uni
rejoindre les Communautés européennes, et exprimait ainsi (à peu près)
son manque d'enthousiasme : "Si Dieu avait voulu que nous fussions en
Europe, Il nous y aurait placés. Il ne l'a pas fait. Ce n'est pas à nous d'y
changer quoi que ce soit". Je pense la même chose pour la Turquie : il ne
nous revient d'annexer l'Asie Mineure à l'Europe.

mercredi 12 octobre 2011

Gilad et les autres

Gilad Shalit, ressortissant franco-israélien et soldat de Tsahal (et
non "soldat franco-israélien") devrait être bientôt libéré. Tant mieux
pour lui, sa famille, ses camarades. Tant mieux pour tout le monde.


 Sa, ou ses nationalité(s) ne m'intéressent pas, non plus que sa
religion ou le système politique de l'Etat qu'il servait.
 Il était là où il était à faire ce qu'il faisait lors de son
enlèvement ou de sa capture parce qu'il se trouvait être d'une
nationalité donnée et appartenait à une génération donnée, et non en
tant que volontaire (zélote, fedayin, guerillero, maquisard etc...).


Et ça me suffit pour être davantage satisfait de sa libération
prévisible que de celle de n'importe quel zélote, fedaï, moudjahid
etc...


Il y a eu, dans l'Histoire récente, d'autres soldats enlevés qui n'ont
pas eu la chance de Gilad Shalit : en 1958, des soldats français
prisonniers du FLN algérien en Tunisie ont été tués par le FLN en
représailles à l'exécution de terroristes algériens (c'est même une
manifestation d'anciens combattants mus par l'émotion consécutive à ce
crime de guerre algérien qui est à l'origine, après avoir dégénéré, du
13 mai 1958 à Alger).


Et puis, quatorze ans auparavant, il y a eu un très grand nombre de
soldats d'une armée vaincue ou en passe de l'être, qui dépendait il
est vrai d'un Etat dont l'idéologie est vouée à l'exécration
universelle (ou presque...), qui ont été enlevés, pris en otage,
parfois torturés par les "libertadors" du genre Guingouin, Kriegel
Valrimont; ils étaient aussi là simplement parce qu'appartenant à un
groupe national et à une génération donnés. Les représailles
commandées pour les faire libérer ou dissuader les "libertadors" de
recommencer sont considérées comme des "crimes de guerre".

lundi 3 octobre 2011

Arte, chaîne de l'Ordre Moral et du cléricalisme ?

Lundi 3 octobre 2011, j'ai suivi l'édition de 19h d'Arte Journal, présentée par Jürgen Biehle et Marie Labory (orthographe incertaine du patronyme).

Comme à son habitude, Arte Journal s'en est pris à Silvio Berlusconi; la cible était cette fois sa vie privée. Arte Journal s'est réjoui d'une prétendue désaffection de l'Eglise catholique en Italie et de ses fidèles envers Il Cavaliere. On ne savait pas Arte si attachée à l'Ordre Moral et si soucieuse de l'opinion de l'Eglise catholique romaine. Arte Journal se réjouit de ce que le clergé catholique rejoigne les magistrats rouges de la Péninsule pour hâter la chute de la coalition de Silvio Berlusconi. C'est peut-être du "wishful thinking".  Arte Journal nous montre un curé de paroisse qui serait "soulagé" (sic) d'avoir pu en chaire dénoncer le comportement licencieux du Cavaliere dans sa vie privée (1).

 Pour ma part, je tiens Silvio Berlusconi pour l'homme d'Etat européen le plus admirable de son époque, et je vais vous dire pourquoi : premièrement parce qu'il a brisé un tabou (2) mis en place par les fusilleurs de 1943-1946 en sortant les prétendus néo-fascistes (3) de la léproserie politique dans laquelle les héritiers desdits fusilleurs les maintenaient depuis la victoire des "démocraties"; deuxièmement parce qu'il gouverne avec la Lega Nord (4) qui refuse la colonisation de peuplement de l'Europe par les suds du monde; troisièmement parce qu'il ne fête pas, ne célèbre pas la "libération" qui a marqué la victoire d'un camp sur un autre dans une guerre civile péninsulaire et européenne.

Les vraies raisons de l'aversion d'Arte envers Silvio Berlusconi résident non dans sa vie privée, mais dans la transgression de ces tabous. Arte hait Silvio Berlusconi pour les raisons qui me font l'admirer et l'aimer.

Vous en doutez encore ? Arte Journal du 3 octobre 2011 à 19h a enchaîné avec les soucis qu'ont certains étudiants étrangers non ressortissants de l'Union européenne qui, formés en France, refusent de retourner dans leurs pays pour faire bénéficier leurs compatriotes de l'éducation reçue dans l'Hexagone. On nous montre deux Nord-Africaines et une Afro-américaine. Arte est pour la fuite des cerveaux dans le sens sud-nord, pour le hold-up de la France et de l'Europe sur les talents des pays du sud du monde. Un collectif d'étudiants étrangers les défend dont Arte Journal fait la promotion en nous en révélant l'existence et donnant le micro à l'un des porte-parole. Il paraît que la Vrôôônse s'auto-punirait en ne permettant pas à ces étrangers de faire carrière dans l'Hexagone. Et pourquoi ? Parce que le méchant ministre de l'Intérieur voudrait "faire du chiffre", faire baisser les statistiques de l'immigration sud-nord, préoccupation qui, pour les directeurs de conscience d'Arte Journal, ne peut relever que d'immorales visées électoralistes. L'électeur hexagonal et européen ne doit pas avoir le droit, pour ces directeurs de conscience, de refuser les flux migratoires sud-nord. Il doit manger avec appétit sa tartine multiculturelle et pluriethnique, sans faire de grimance.

Jean-Marie Lallau


NOTES

(1) dans les années 1950, un curé de paroisse italien avait dénoncé comme pécheurs publics un couple dont la situation conjugale était problématique; l'homme visé par cette dénonciation avait poursuivi le curé, approuvé publiquement en cela par le leader du parti socialiste italien Pietro Nenni (cf. un éditorial de Jean Grandmougin sur Radio Luxembourg);

(2) professeur documentaliste dans le principal lycée public d'Etampes (91) au milieu des années 1990, je me souviens d'avoir été accosté par une collègue, épouse d'un militant socialiste, sur un marché de cette sous-préfecture de l'Essonne; elle voulait me vendre un journal dont le gros titre trahissait l'indignation devant la participation des prétendus néo-fascistes au gouvernement que Silvio Berlusconi venait de former; j'ai refusé d'acheter cette feuille, demandant à cette dame de me l'offrir, ce qui l'a offusqué; défendant le droit d'expression des révisionnistes, je passais pour un membre du Front National (dont je n'ai jamais eu la carte, ne partageant avec ce parti que le rejet du shoacentrisme et le refus de la colonisation de peuplement de l'Europe par les flux migratoires sud-nord) et était ciblé pour cette raison par les talibans de l'Education nationale, dont cette dame;

(3) le leader de ces "néo-fascistes" d'alors, Gianfranco Fini, a apporté ultérieurement la preuve par sa démagogie et son arrivisme excessif qu'il ne méritait pas, lui et quelques-uns de ses camarades, l'honneur que Silvio Berlusconi leur avait fait en 1994;

(4) j'apprécie chez la Lega Nord le refus des flux migratoires sud-nord massifs et l'absence de nationalisme lié à un Etat-nation. C'est tout. En 1994, la Lega s'est montrée démagogue en participant à la commémoration de la "libération" des "nazifascisti" le 25 avril pour faire pendant à l'intégration des prétendus "néo-fascistes" dans la coalition gouvernementale à la chute de laquelle elle a contribué à la fin de l'année 1994.

dimanche 7 août 2011

"Malsain !", qu'ils disent ...


Les médiats (1) rapportent des informations incroyables sur ce qui serait arrivé au lieu de repos de Rudolf Hess et même à ses restes. Je n'ai pas les moyens de vérifier l'exactitude de ce que j'ai pu lire ou entendre ici ou là. Il paraît que la tombe de Rudolf Hess serait devenue un lieu de pélérinage malsain (sic). S'il y a quelque chose de "malsain" dans cette affaire, c'est l'apparente servilité de certaines officines ecclésiales protestantes (en Bavière catholique, il faut se faire remarquer), de responsables politiques locaux envers certains groupes puissants, vindicatifs et malfaisants.

Je ne me suis jamais rendu là-bas pour une raison simple et suffisante : la famille de Hess ne souhaitait pas, et l'avait fait savoir à maintes reprises et dès 1987, que le lieu de repos de l'ancien homme d'Etat devienne un lieu de rassemblements controversés. Avant 1987 et le décès de Rudolf Hess, la famille avait même proposé qu' en cas de libération, celui-ci s'en tienne à un silence public absolu et soit, après sa mort, enterré à Alexandrie, en Egypte, lieu de sa naissance. Il s'agissait alors de formuler une contre-proposition au projet initial des "Alliés" : pour éviter toute instrumentalisation, comme on dit aujourd'hui, étaient prévues la destruction de la forteresse de Spandau, l'incinération du corps de Hess, et la dispersion de ses cendres dans un lieu non divulgué ou pratiquement mal défini. C'était pour éviter la mise en oeuvre de ce projet et répondre aux craintes relatives à une éventuelle instrumentalisation du lieu de repos de Hess que sa famille avait proposé une inhumation en Egypte s'il était libéré. A l'époque, on croyait que seul le veto soviétique faisait obstacle à une libération de Hess (2).

La libération de Rudolf Hess était réclamée depuis 1967, un an après qu'il fut devenu le seul et dernier prisonnier de Spandau. Une pétition avait recueilli les signatures de "néo-nazis" aussi notoires que Golo Mann, Paul-Henri Spaak, Max Petitpierre (ancien président de la Confédération Helvétique), du maire de la ville normande de Falaise, de Jean Anouilh, et même de l'Antifaschtische Arbeitsgemeinschaft de Karlsruhe.

La déclassification des archives britanniques concernant le déplacement de Hess au Royaume-Uni, les entretiens et interrogatoires qui ont pu être menés avec lui était prévue pour 2017; elle a plus récemment été reportée à 2047 me semble-t-il. Que faut-il que nous n'apprenions pas ?

On lit souvent que Rudolf Hess était incarcéré à "la prison des criminels de guerre" de Berlin Spandau. Factuellement, c'est exact, mais ça n'en fait pas un criminel de guerre. Le prétendu tribunal militaire international de Nuremberg ne l'a pas condamné pour "crimes de guerre", mais pour complot ou crimes contre la paix, ou quelque chose comme ça : même les "juges" de Nuremberg n'ont pu convaincre Hess de crime de guerre ou de crime contre l'humanité.

NOTES

(1) j'emploie l'orthographe "médiat" par solidarité avec le professeur Bernard Notin victime de la Police Zélote de la Pensée au début des années 1990 pour irrévérence envers la Mémouare;

(2) j'ai fait partie de l'association de fait des partisans français de la libération de Rudolf Hess, rattachés à l'association allemande Hilfsgemeinschaft Freiheit für Rudolf Hess; je m'y suis joint en réaction à une rencontre lors d'une promenade hivernale à Fribourg-en-Brisgau alors que j'étais étudiant à Strasbourg. Ce fut ma première rencontre, qui m'a scandalisée, avec la "génération morale". Près de la gare ferroviaire de la cité badoise, des colonnes portaient des affiches de la Hilfsgemeinschaft précitée que j'avais lues; poursuivant ma promenade vers l'hôpital militaire français, j'avise un adolescent allemand rentrant sa motocyclette dans la maison familiale; celle-ci portait un calicot à la gloire de la communiste afro-américaine Angela Davis, alors incarcérée en Californie. Comment pouvait-on préférer Angela Davis à Rudolf Hess ?

samedi 16 juillet 2011

C'est du Joly !

Alors, comme ça, Gro Eva Farseth, dite Eva Joly, souhaiterait remplacer le défilé militaire parisien du 14 juillet par un "défilé citoyen". N'attendant rien de positif du personnage dont j'avoue qu'il m'est éminemment antipathique, je n'ai pas prêté grande attention à cette proposition. Puis, son "camarade" Daniel Cohn-Bendit ayant précisé ce qu'il fallait entendre par "défilé citoyen", j'ai entrevu qu'il s'agirait de quelque chose comme les défilés du Premier Mai et de la commémoration de la Révolution d'Octobre sur la Place Rouge à Moscou, à l'époque soviétique : les infirmières françaises, les étudiants français, les gâte-sauce français etc...

La proposition d'Eva Joly qui ne sera jamais présidente, ne présente guère d'intérêt. Pour ma part, je me passerais bien de toute célébration du 14 juillet; j'ai toutefois aimé celle de 2007, moins stato-nationale et cocardière, plus européenne.

Finalement, les réactions à la proposition de la nouvelle pasionaria des Verts, et les réactions à ces réactions sont plus intéressantes que la proposition elle-même. On a vu le candidat "modéré", "paisible", "normal" à la primaire du PS, le sieur François Hollande, tomber le masque et apparaître pour ce qu'il est : un bobo sectaire, enamouré des "concitoyens" issus des flux migratoires sud-nord intervenus depuis les années 1960. On a revu le François Hollande qui attaquait la loi de février 2005 qui recommandait la prise en compte des aspects positifs de la colonisation dans les programmes scolaires d'Histoire, le François Hollande qui protestait dans les années 1990 contre une déclaration d'un Préfet du Midi qui s'était exprimé "en tant que Chrétien", alors que jamais Hollande ne s'est ému de déclarations de DSK insistant sur le fait que son engagement en tant que Juif dépasserait bien d'autres aspects de ses engagements publics.

La nationalité est devenue une simple donnée juridique dont j'ignore l'avenir. L'avenir, s'il y en a un, est probablement aux nationalités multiples. Plutôt que de prétendre prohiber les nationalité multiples, qui sont des privilèges, on ferait mieux d'envisager de réserver certains droits à ceux qui n'en ont qu'une, et donc aucune de rechange, pour rétablir l'équilibre. Pour ma part, je suis d'abord Européen, ensuite j'ai un Heimat principal et même quelques Heimats secondaires, mais pas de Vaterland, à moins que ça ne soit l'Europe.


François Fillon est resté dans le cadre d'une polémique normale avec une pasionaria qui se définissait comme la candidate de "la France des accents et du métissage". Je n'attache pas à la nationalité l'importance que lui attachent le Premier ministre, l'ex-troisième prix au titre de Miss Norvège 1961 (ou 1962), les sieurs Hollande, Valls (que l'instrumentalisation de "petits blancos" à Evry ne gênait nullement), du fait de la victoire idéologique des derniers cités et du triomphe apparent de leur conception "républicaine" de la nationalité. Mais François Fillon a dit vrai : il existe un pacifisme scandinave qui a pu influencer Eva Joly. Je sais plus ou moins ce que sont des traditions, mais quand j'entends le mot "valeurs", je sais qu'on va essayer de me vendre des idées qui ne valent pas grand chose.

jeudi 9 juin 2011

Bonjour, et bon anniversaire Monsieur Courbet

Le 10 juin 1819, naissait à Ornans (Franche-Comté / Doubs) le peintre Gustave Courbet.

La fin de la vie de Gustave Courbet est marquée par l’exil en Suisse et l’impécuniosité. Le peintre s’était en effet engagé aux côtés des animateurs du mouvement révolutionnaire de la Commune de Paris dont il tenta vainement de freiner certains excès. Il proposa le déplacement de la Colonne Vendôme qui rappelait les victoires des guerres napoléoniennes et apparaissait comme un symbole lié au régime précédent. Mais la Commune ne suivit pas Courbet dans sa proposition de déplacer la Colonne aux Invalides et la fit tout simplement abattre :

"« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus (*), un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : article unique - La colonne Vendôme sera démolie. ».

Après l’épisode de la Commune de Paris, Courbet fut considéré comme au moins civilement responsable de cette destruction, en dehors d’une très courte peine de prison et d’une amende pour son activité aux côtés des Communards pendant la guerre civile. Il fut condamné au versement de contributions destinées à financer la reconstruction de la Colonne.

 Ces contributions furent révisées à la baisse et étalées dans le temps (33 ans) mais la vente de ses toiles et la mise sous séquestre de ses biens le ruinèrent. Il mourut toutefois à l’âge de 58 ans avant d’avoir payé une seule des contributions exigées de lui pour la reconstruction de la Colonne Vendôme.
Comme artiste, il est notamment l’auteur d’un tableau intitulé "Bonjour Monsieur Courbet", ou "La Rencontre", qui date de 1854 et auquel on a emprunté le titre du présent article :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Gustave_Courbet_010.jpg


(*) la préoccupation de ne pas accabler les vaincus n'est pas courante; il est dommage qu'on ne s'en soit pas inspiré en 1919, entre les deux guerres, en 1944 et après (« tribunal » de Nuremberg ».

jeudi 2 juin 2011

La reddition de Breda (5 juin 1625) : l'Histoire et l'image

La Reddition de Breda (1), ou Les Lances, est un tableau de Diego Rodriguez de Silva y Velazquez (°1599, Séville) exposé au Musée du Prado à Madrid ; il s’agit d’une oeuvre de dimensions imposantes : un tableau à l’huile sur toile de 3,81 m sur 3,07 m.

Velazquez a reçu commande du tableau en 1634 et l’a achevé en 1635, soit dix ans après l’évènement qu’il illustre. Âgé de 35 ans, Velazquez est déjà une peintre célèbre. Il n’a pas assisté à la reddition de Breda, ne s’y est jamais rendu, mais a rencontré un des acteurs principaux de l’évènement, Ambroise Spinola, représenté sur le tableau : ils ont même effectué ensemble la traversée de la Méditerrannée occidentale entre Barcelone et Gênes en 1629 lors d’un voyage de Velazquez en Italie.

LE SIEGE ET LA REDDITION DE BREDA : LE CONTEXTE HISTORIQUE
La reddition de Breda est un épisode du conflit généralement désigné en Belgique et aux Pays-Bas sous le nom de Guerre de Quatre-Vingt Ans (1566 ou 1568-1648), qui oppose des provinces qui se désignent à partir de 1581 sous le nom de Provinces-Unies, gagnées largement à la Réforme calviniste d’une part (en gros l’actuel Royaume des Pays-Bas), et des provinces situées au sud des premières (en gros l’actuel Royaume de Belgique agrandi d’une partie du nord de la France, mais diminué du pays de Liège), administrées depuis Bruxelles par un gouverneur pour le compte du roi Habsbourg d’Espagne, d’autre part. Les provinces du Nord se sont unies en 1579 par l’Union d’Utrecht à l’instigation de nobles locaux (on dit "naturels") dont Guillaume d’Orange, dit Guillaume le Taciturne ; elles ont pris le nom de Provinces-Unies deux ans plus tard (Acte de La Haye, 25 juillet 1581), et se sont ainsi séparées des autres provinces qui ont maintenu leur allégeance envers la couronne d’Espagne et leur adhésion à la foi catholique romaine (Union d’Arras, 1579). Les causes de cette séparation sont complexes et multiples (religieuses, fiscales, commerciales, relatives à la culture politique : les nobles locaux restent attachés au modèle d’origine féodale de l’héritage bourguignon, tandis qu’à partir de Philippe II la couronne d’Espagne évolue vers la monarchie absolue et une forme d’Etat-nation). Le Sud ne reconnaît pas la sécession du Nord qui ne sera entérinée qu’en 1648 par l’un des Traités de Westphalie.

Breda est une ville du nord du Brabant historique, actuellement située dans le Royaume des Pays-Bas.

 Les troupes des Provinces-Unies y tiennent garnison dans ce premier quart du 17e siècle.. Le gouverneur de la ville est, depuis 1601, Justin de Nassau, fils illégitime de Guillaume d’Orange, dit le Taciturne. On attribue à cette place de Breda une grande importance stratégique.

Depuis 1602, le roi d’Espagne a à son service un aristocrate gênois, Ambroise Spinola, qui a le double mérite de faire partiellement la guerre à ses frais, et de maîtriser la technique des sièges de places fortes. En août 1624, Ambroise Spinola décide d’entreprendre le siège de Breda, défendue par Justin de Nassau.
Ce dernier compte sur l’intervention d’alliés et de ses demi-frères pour dégager Breda. Ces secours ne lui étant pas apportés, Justin entreprend de négocier la capitulation de la place de Breda. Le 2 juin 1625, l’accord se fait sur les termes de la reddition : Justin sera autorisé à quitter la ville le 5 avec ses officiers et les survivants de la garnison et à se retirer librement avec eux vers le nord "selon les coutumes de la guerre, [...] drapeaux déployés, au son des tambours". Ambroise Spinola garantit en outre que les habitants de Breda seront traités avec clémence et que toute violence, tout pillage à leur encontre sont interdits sur son commandement, engagement qui sera tenu.


Le récit d’un témoin oculaire :
Un contemporain anglais, Gerrat Barry, qui a assisté à la scène, la décrit ainsi : " Spinola, accompagné par un groupe important de nobles et d’officiers [...] salua courtoisement tous les capitaines à leur arrivée et d’abord le gouverneur Nassau, vénérable par ses cheveux gris, sa femme et ses enfants, le fils d’Emmanuel de Portugal et les deux bâtards du prince Maurits (2). Ceux-ci, sans perdre leur contenance, [...] le saluèrent en inclinant modestement leurs bannières. On n’entendit de part et d’autre aucun cri ignominieux, nulle provocation, et tous sourirent en conservant une expression aimable" (3)


Et voici l’interprétation d’un poète, l’année même de la reddition de Breda :
Le dramaturge castillan (d’origine partiellement wallonne) Pedro Calderon de la Barca a écrit dès 1625 une pièce, intitulée El sitio de Breda, qui fut jouée dans les théâtres de Madrid, et dans laquelle il prête à Spinola, s’adressant à Justin, les propos suivants :

Justino, yo las recibo
Y conozco que valiente
Sois. Y el valor del vencido
Hace famoso al que vence.

Autrement dit :

Justin, je les (les = les clés) reçois
Et je reconnais que vaillant
Vous êtes. Et la valeur du vaincu
Rend célèbre celui qui vainc.


Après le mémorialiste et témoin oculaire (Gerrat Barry), puis le poète (Calderon de la Barca), voici comment, dix ans après l’évènement, Velazquez en rend compte :
http://www.safran-arts.com/42day/art/art4aug/velasqez/breda.html
Sur la gauche du tableau, les "Hollandais" ; à droite, les "Espagnols" et les "Bourguignons" (4).


On examinera ci-après le tableau, par "détails" et tout d’abord, au centre, entre les deux groupes, les commandants respectifs, acteurs de l’évènement :
http://les.tresors.de.lys.free.fr/grenier_du_3mars2006/peintres/velasquez/galerie4_rdition_de_breda__1634_1635/0404vela.jpg
A droite, Ambroise Spinola, 36 ans, le commandant "espagnol" ; son insigne de commandement est l’écharpe rose rouge (en espagnol, le fajin, avec un accent aigu sur le i) qui va de son col à l’arrière en passant par la ceinture ; il est descendu de cheval pour se mettre au même niveau que son adversaire malheureux et ne pas l’humilier ; il tient chapeau et bâton de commandement de la main gauche pour conserver libre la main droite qu’il pose sur l’épaule de son adversaire vaincu pour le réconforter et l’empêcher de s’agenouiller ;
à gauche, Justin de Nassau, 46 ans, commandant "hollandais", gouverneur de Breda, demi-frère de Guillaume d’Orange, tend les clefs de la ville à son vainqueur magnanime qui, en cet instant, paraît les dédaigner.
Dans la partie supérieure du tableau, à droite, on peut voir :
http://les.tresors.de.lys.free.fr/grenier_du_3mars2006/peintres/velasquez/galerie4_rdition_de_breda__1634_1635/0405vela.jpg
un alignement de lances (5) ou de hallebardes espagnoles ou "bourguignonnes" : il y en aurait 29 tandis qu’on n’en dénombre que 5 en haut et à gauche du tableau, du côté "hollandais" ; à droite de Spinola, et par dessus son cheval , on reconnaît des officiers espagnols ou "bourguignons" portant la fraise ; deux d’entre eux semblent regarder le spectateur comme pour le prendre à témoin ; le visage de l’un d’eux, fortement éclairé, n’a pu être identifié, mais il s’agit d’un officier de haut rang, comme en témoigne son "fajin" rose rouge : on a avancé quelques noms : le prince de Neubourg, Albert d’Arenbergh, Gonzalo de Cordoue, ou Carlos Coloma, sans pouvoir trancher ; le "drapeau" à carreaux blancs et bleus est celui des vainqueurs.
Sur la gauche du tableau, dans sa partie inférieure et centrale, on peut voir :
http://les.tresors.de.lys.free.fr/grenier_du_3mars2006/peintres/velasquez/galerie4_rdition_de_breda__1634_1635/0403vela.jpg
quelques combattants "hollandais", dont un jeune porteur de mousquet en habit vert qui semble regarder le spectateur pour le prendre à témoin, et fait ainsi pendant à l’officier à "fajin" non identifié dont il était question au paragraphe précédent.
Et en haut, à gauche,
http://les.tresors.de.lys.free.fr/grenier_du_3mars2006/peintres/velasquez/galerie4_rdition_de_breda__1634_1635/0402vela.jpg
Est-ce l’écuyer de Justin qui porte une chemise blanche ornée de motifs de couleur orange, bleue ou verte, et s’adresse à des compagnons en appuyant son propos d’un mouvement de la main droite, l’index levé ?


LE TABLEAU DE VELAZQUEZ ET LA REALITE DE L’EVENEMENT
On a vu que Velazquez n’avait pas été témoin oculaire de la reddition de Breda, ne s’était jamais rendu sur les lieux, et a peint cette huile sur toile dix ans après l’évènement, mais qu’il a longuement rencontré Ambroise Spinola, notamment lors d’une traversée entre Barcelone et Gênes.
Le relief brabançon est plus marqué sur le tableau qu’il ne l’est naturellement.
La fatigue et les marques des épreuves endurées par les assiégeants vainqueurs n’apparaissent pas sur le tableau.


Les différences entre la réalité historique et géographique et la représentation de l’évènement à travers le tableau de Velazquez portent essentiellement sur deux points : le relief est plus accentué sur le tableau qu’il ne l’est dans la réalité ; le tableau, visant à illustrer la grandeur et la puissance espagnoles, montre "Espagnols" et "Bourguignons" avec des tenues et des attitudes qui permettent de les identifier comme les incontestables vainqueurs (nombre de lances, expression des visages, qualité des tenues), alors que les contemporains témoins de la reddition avaient relevé les marques des épreuves dans l’attitude et la tenue des vainqueurs après plus de 9 mois de siège, tandis que les "Hollandais" apparaissaient relativement moins éprouvés qu’on aurait pu s’y attendre au sortir de ce siège.

Dans le lointain, on aperçoit des fumées d’incendies, des restes de fortifications, et la présence de l’eau, provenant d’inondations provoquées par des ruptures volontaires de digues : ces derniers éléments sont historiquement attestés. Le siège est fini, mais les traces des hostilités sont encore visibles.


Il est un tableau du Musée du Prado qui reflète plus fidèlement la réalité des lieux : celui du peintre flamand Pieter Snayers ; il représente l’infante et archiduchesse Isabelle, venue à Breda depuis Bruxelles pendant le siège, soit entre août 1624 et juin 1625, pour suivre le déroulement des opérations :

https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/isabel-clara-eugenia-en-el-sitio-de-breda/242dc4ce-76dc-455a-ba51-70ae3a49

Un autre tableau, du peintre lorrain Jacques Callot, est exposé au Musée d’Art de l’Université de Princeton (Etats-Unis) : il représente un instant de la reddition de Breda postérieur a celui qu’a immortalisé Velazquez : Spinola assiste au départ de la garnison "hollandaise" qui défile devant lui en direction du nord, Justin de Nassau et sa famille se trouvant dans une voiture en tête de la colonne. Jacques Callot n’a pas assisté à l’évènement, mais s’est rendu sur les lieux pour les étudier. Il a exécuté ce tableau pour l’infante et archiduchesse Isabelle en 1627, deux ans après la reddition et bien avant que Velazquez ne reçoive commande du sien en 1634.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Siege_of_Breda.jpg


LA PLACE DE "LA REDDITION DE BREDA" DANS UN PROJET ICONOGRAPHIQUE ROYAL
Le tableau a été commandé à Velazquez pour décorer, avec d’autres tableaux, le Salon des Royaumes du Palais du Buen Retiro, à Madrid (inauguration du palais : 5 et 6 décembre 1633). Il s’agissait d’attester du début glorieux du règne de Philippe IV (6), surnommé le Roi Planète, voire Hercules Hispanicus, par douze tableaux (comme les douze travaux d’Hercule) immortalisant des victoires espagnoles survenues entre 1622 (seconde année du règne de Philippe IV) et 1633 (inauguration du Palais du Buen Retiro). La Reddition de Breda était l’un d’eux, parmi d’autres dont La Reddition de Juliers, la Bataille de Fleurus etc...Au-delà de la réalité historique, le tableau de Velazquez entend célébrer la force et la magnanimité de l’Espagne, illustrer une conception chrétienne de la conduite de la guerre. L’image du souverain espagnol vainqueur et magnanime vient de plus loin que de la Guerre de Quatre-Vingt Ans : en 1492, à la fin de la Reconquista, lors de la prise de Grenade par Ferdinand et Isabelle, le premier avait refusé que Boabdil, le dernier roi maure, descendît de cheval pour lui remettre les clefs de la ville (pour que son adversaire vaincu demeure à son niveau et ne s’humilie pas). Cette image, attestée par des témoins de la reddition de Grenade, devait être connue de Velazquez et de ses contemporains, et avoir "fait son chemin" dans l’imaginaire des illustrateurs des hauts faits de l’histoire de l’Espagne.


Gerrat Barry (3) relevait : "Spinola se montra sage en préférant établir une réputation de clémence plutôt que de sévérité [...]. Il fit plus de cas du gain de temps ainsi obtenu que des dépouilles possibles de Breda, au vrai peu importantes. En vérité, il jugea profitable de préférer la majesté et la clémence de son roi, dont il était ici le représentant, que de donner libre cours à un appétit de gloire et à un désir de revanche"


Breda sera reprise par les Hollandais en 1639, soit quatorze ans après la reddition de Justin de Nassau et quatre ans après l’achèvement du tableau par Velazquez. La ville sera donc au pouvoir des Hollandais en 1648 lors de la conclusion des Traités de Westphalie qui marqueront la fin de la Guerre de Quatre-Vingt Ans, et la reconnaissance de la sécession des Provinces-Unies par les Habsbourg qui conserveront les provinces du sud.


NOTES
(1) on parlera de La Reddition de Breda avec un "R" majuscule au second mot pour désigner le tableau de Velazquez et de la reddition de Breda avec un "r" miniscule pour désigner l’évènement du 5 juin 1625 ;
(2) le prince Maurits (Maurice) est un demi-frère de Justin de Nassau ; il est mort peu avant la reddition sans pouvoir porter assistance à Justin qui avait auprès de lui, à Breda, ses deux neveux, enfants illégitimes de Maurits ;
(3) d’après Gerrat Barry, The Siege of Breda, publié à l’origine en latin et à Louvain en 1627 ;
(4) par "Bourguignons", on entend ici les personnes originaires des provinces de l’actuelle Belgique (moins le pays de Liège, mais avec en plus une partie de l’actuel nord de la France) ; ces provinces sont placées sous la suzeraineté des Habsbourg depuis le mariage de Marie de Bourgogne, fille du duc Charles le Téméraire, avec Maximilien d’Autriche (ou de Habsbourg) ; elles sont demeurées sous cette suzeraineté en 1579 par l’Union d’Arras ;
(5) "Les Lances" (Las Lanzas) est un autre nom du tableau de Velazquez "La Reddition de Breda" ;
(6) Le roi d’Espagne Philippe IV est le beau-père du roi de France et de Navarre Louis XIV, étant le père de Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV ; la première épouse de Philippe IV était la propre fille de Henri IV, roi de France et de Navarre ; il existe un portrait de ce monarque portant l’armure, réalisé par Velazquez :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Retrato_de_Felipe_IV_en_armadura,_by_Diego_Vel%C3%A1zquez.jpg

CREDITS
Bartolomé Bennassar : Les Lances de Breda de Velazquez, Armand Colin, 2008 ;
Arturo Perez Reverte : Le Soleil de Breda, Le Seuil, 2000 ;
Antonio Ortiz Dominguez et allii, Velazquez, Museo del Prado, 1990 ;
le site http://amis-arts.com/ ;
le site http://le.tresor.des.lys.free.fr/
le site http://www.safran-arts.com/

lundi 30 mai 2011

Chère Libye

Le Guide de la Révolution libyenne et l'avocat de Georges Guingouin ne m'inspirent aucune sympathie; j'en conserve un peu pour "le salaud lumineux" (*)

Le coût de l'intervention contre la Libye (lancée à l'origine pour protéger les rebelles de Benghazi des représailles promises par Gadaffi), c'est aussi :

-la stimulation des flux migratoires sud-nord;

-une incitation à la prolifération des armes de destruction massive, notamment nucléaires : Gadaffi avait renoncé à s'en doter après l'avoir d'abord envisagé; comme l'a relevé le Faghi (le Guide Suprême de la révolution iranienne), c'est parce qu'il est démuni de telles armes que les Occidentaux ont pu l'attaquer; certains pays du "sud", comme on dit, risquent de retenir la leçon et d'acheter, ouvertement ou clandestinement, une police d'assurance les protégeant de toute velléité d'intervention humanitaire ou droit-de-l'hommiste venant des "démocraties" en se dotant d'armes de destruction massive.

Même si Gaddafi perd le pouvoir (et le plus tôt serait le mieux), la protection des rebelles de Benghazi, si méritants et intéressants soient-ils, aura coûté cher, très cher.

(*) à la date de rédaction de ce message, les médiats annoncent que les deux avocats, Jacques Verges ("le salaud lumineux") et Roland Dumas (l'ancien avocat de Georges Guingouin) vont porter plainte contre l'OTAN (sic) pour crimes contre l'Humanité en Libye, ainsi, si j'ai bien compris, que contre le chef de l'Etat français; j'espère que ce dernier les renverra vers Bernard-Henri Lévy.

dimanche 15 mai 2011

La partitocratie franphoconne d'Outre Quiévrain saisie par l'abjection

J'apprends de deux sources (1) le psychodrame politico-médiatique
provoqué par une proposition du VB relative aux épurés de l'après-
guerre, aux méfaits qui leur étaient imputés par leurs ennemis
politiques et aux dommages durables et disproportionnés subis par les
victimes de cette répression et leurs descendants, et aux réparations
que les injustices d'il y a deux tiers de siècle appellent.
 
 
Je garde présent à l'esprit que je ne suis pas ressortissant de l'Etat
belge (2), mais Européen d'abord puisque c'est à travers une des
acceptions de ce terme (3) que m'identifient les protégés du MRAP, du
MRAX, de SOS Désir, de la CIMADE et autres associations de
malfaisants.


Je ne suis pas juge, je ne suis pas historien, mais en tant
qu'observateur doté d'une mémoire, je ne peux éviter de mesurer le
mouvement en arrière de la concience politico-médiatique...Franphoconne
en Belgique en l'espace de trente-cinq ans environ.


Au milieu des années 1970, une proposition proche de celle des
sénateurs VB avait été avancée par un, ou des mandataires CVP. La
réaction n'avait pas du tout été la même : une élue bruxelloise du
FDF, qui s'appelait Mme Verdin me semble-t-il, estimait que "trente
ans après", on ne pouvait tout de même plus juger de ces questions
comme dans l'immédiat après-guerre. C'était du temps où Valéry Giscard
d'Estaing pouvait supprimer la commémoration nationale de la
"Victoire" (sic) du Huit Mai 1945. Des journaux francophones du type
Le Rappel, Vers l'Avenir, voire peut-être La Dernière Heure de M.
Brébart pouvaient fustiger les "super-patriotes rouges" possédés par
la rage resistantialiste et épuratrice, comme le professeur Perin
"rouge...de colère" au cours du débat ayant suivi le dépôt de cette
proposition qui fut rejetée.


35 ans plus tard, il n'y a plus de Madame Verdin, et le MR dont le FDF
est une des composantes hurle avec les loups, le sieur Reynders
évoquant l'origine "extréme-droite" de la proposition de 2011. Il
ferait bien de ne pas employer cette référence : dans ses meilleures
heures des années 1960, son parti a comporté une aile que certains
polémistes ont classé à l'extréme-droite (terme vague du champ lexical
de la polémique, appellation non contrôlée).


Plus on s'éloigne des évènements de la Seconde Guerre Mondiale, plus
la Mémouare phagocyte l'Histoire. Sur un forum de La Libre, un
internaute qualifie sans être censuré le VB de parti néo nazi (4).
De façon incompréhensible, l'accueil fait à une proposition d'amnistie
très souhaitable et bien tardive révèle un clivage communautaire
factice : je ne peux pas croire que la classe politico-médiatique
Franphoconne représente le pays réel des régions concernées. Groen se
déconsidère à mes yeux en se joignant à la dénonciation
"unanime" (sic) des Franphocons.


Vive l'amnistie ! Non aux Fisséfilles (spirituels) des tondeurs de
femmes, lyncheurs de prisonniers de guerre et fusilleurs de 1944 et
des années suivantes.

 
NOTES


(1) le JT méridien de la RTBF relayé par TV5Monde en début d'après-
midi du 13/05/2011 et le site de LaLibre;


(2) je suis seulement originaire de la Gallia Belgica de César, natif
de Chauny, commune jumelée avec Andenne qu'administre le sinistre,
dans tous les sens du terme, Claude Eerdekens;


(3) les Nord-Africains disent "Gaouri" (pluriel : "Gwères"), les Turcs
disent "Gevür", et les Négro-Africains "Toubab" ou "Babtou" en verlan;
ces mots désignent une catégorie ethnique que je traduis par Européen
(je ne peux pas dire "Français", parce qu'ils le sont aussi, pour la
plupart);


(4) il n'a donc pas vu Filip Dewinter visiter la ville d'Ashkelon avec
une délégation de l'"Alliance des partis européens pour la Liberté et
les droits civils" dont le VB est membre, et être reçu par le maire de
la ville et un représentant de Manhigut-Yehudit, une des factions du
Likoud.

vendredi 13 mai 2011

Loi salope (Fabius-Rocard-Gayssot) : 250 mois d'infamie

Il y a 250 mois ce 13 mai MMXI était promulguée la loi Fabius-
Rocard-Gayssot (90-615 du 13 juillet 1990).
 
Cette loi criminalise l'expression du doute, assimilé à une négation,
en la version officielle de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah
(armes et techniques homicides utilisées, nombre de victimes etc...).


Pour cette loi salope, dire que les [autocensuré] n'ont jamais existé
ou, en tout cas n'ont pas été utilisées à des fins homicides constitue
un crime passible de peines d'amendes pharamineuses et de prison. Vous
pouvez perdre votre emploi, en plus, si vous êtes condamné au titre de
cette loi tandis que vous êtes assuré d'être l'objet d'une mise en
quarantaine : vous ne sauriez être historien(ne). L'expression
publique de votre doute est un crime, et non l'expression d'une
opinion.


Cette loi salope (Fabius-Rocard-Gayssot) dont le "libéral" DSK
déplorait naguère l'insuffisante application, a en outre mis en place
une Milice Zélote, une Police de la Pensée en partie confiée à des
associations de malfaiteurs qui sont aux aguêts pour obtenir de vous
des dommages-intérêts : SOS Désir, Mouvement pour le Retour Au
Pouvoir, Ligue Inter-Courants Reine Anastasie (fondée à la fin des
années 1920 pour la défense de l'assassin d'un réfugié ukrainien),
etc...


Si je suis réviso, je peux vous en parler ?

dimanche 8 mai 2011

Un Huit Mai à Colombes

Le 8 mai 1965, on commémorait le vingtième anniversaire de la fin en Europe de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les ondes de Radio Luxembourg (qui prendra le nom de RTL en 1966), Raymond Cartier relevait les différences entre les commémorations de ce 8 mai selon les pays, et notait que dans les pays (Etats-Unis, Royaume-Uni) dont le titre de co-vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale était incontestable, les cérémonies étaient plus sobres qu'en France. Comme si, en France, certains voulaient compenser leurs doutes quant au bien-fondé du droit de ce pays à prétendre au statut de vainqueur par un étalage de symboles. Pour essayer de s'en persuader.

Le quotidien L'Aurore (Robert Lazurick) offrait un abonnement d'un an aux jeunes gens nés le 8 mai 1945. Dans le même journal, on pouvait lire que le Chancelier fédéral allemand Ludwig Erhard déclarait qu'il était impossible aux Allemands de célébrer le 8 mai, car la victoire des vainqueurs, puis leurs divisions avaient laissé l'Allemagne divisée et privée du droit à des élections libres dans tout le pays. Le même journal publiait une photographie de l'ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Patrick Reilly, mis en présence de son collègue de Chine continentale, pays avec lequel la France avait établi des relations diplomatiques quatorze mois auparavant. Les deux diplomates s'évitent du regard.

A Colombes (1), la présence de drapeaux américains au sommet de mâts place Rhin et Danube (l'espace qui faisait communiquer les rues Saint-Denis et du Bournard) détonne : depuis des mois, la propagande anti-américaine sous couvert de campagne pour la "paix au Vietnam" est intense; l'arrivée à la mairie en mars 1965 d'une municipalité dite d'Union Démocratique dirigée par Dominique Frelaut (communiste) peut augurer d'une intensification de cette campagne : pour nous rendre en famille dans notre région d'origine, dans l'Aisne, nous traversons des communes dirigées par des communistes : Genevilliers, l'Île Saint-Denis etc... où la propagande en faveur de la "paix au Vietnam" est obsédante (mais je suis vacciné) (2). Une des adjointes de Dominique Frélaut est Hélène Le Savouroux, épouse du chef de file colombien de la S.F.I.O.. Photographiée devant un monument au morts ce 8 mai, Hélène Le Savouroux a le style d'une jeune femme moderne du milieu des années 1960. Les Le Savouroux ne sont pas des fanatiques (rien à voir avec le PS xénolâtre (3) d'aujourd'hui, qui semble descendre du PSU plus que de la S.F.I.O.) : trois ans plus tard, en 1968, dans une profession de foi dans laquelle Bernard Le Savouroux fait le tour de ses concurrents pour les élections législatives des 23 et 30 juin, il juge que le candidat du mouvement de Jean-Louis Tixier Vignancour est "courageux" mais que les positions de son chef de file doivent en éloigner tout "démocrate socialiste" (c'est le teme qu'il emploie).

Un salon de coiffure est ouvert ce 8 mai 1965 sur la place de la gare (en fait : avenue de l'Agent Sarre, un peu avant le croisement avec l'avenue Menelotte); j'y entre pour m'y faire couper les cheveux; pendant que j'attends, un client parle du 8 mai; je dois l'entendre dire que les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale (auxquels il s'identifie et auxquels je ne m'identifie pas) qu'il a vécue n'ont pas exercé de vengeance "oeil pour oeil, dent pour dent" contre leurs adversaires vaincus (il est mal informé).

Le viaduc de l'avenue Ménelotte à partir de la gare de Colombes vers la gare du Stade est régulièrement recouvert d'affiches d'un parti de la majorité municipale : le P.S.U.. Ce mouvement représente un des pôles (4) de l'horreur politique à mes yeux, par son discours culpabilisateur, égalitariste, tiers-mondiste. Il a ses entrées non seulement à la Mairie de Colombes, mais aussi chez les militants chrétiens qui fréquentent la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul : le chef de file local du P.S.U. est l'imprimeur Cary, dont l'atelier est sis rue du Four, petite rue médiévale le long de l'église (l'ancienne); il est imprimeur du P.S.U. et de la paroisse. Un beau jour de printemps, me promenant rue du Four, dont les murs étaient recouverts ça et là d'affiches du P.S.U. pour la "paix au Vietnam", je décide d'en arracher une; relevant la tête, je remarque que d'une fenêtre du presbytère, un vicaire, le Père Seince (récemment rappelé à D.), fils de la Charité (5), a observé la scène et semble d'autant plus assombri qu'il me connaît de vue : il m'a fait la catéchisme quelques semaines dix ans avant, et m'a déjà aperçu dans l'église (l'ancienne). Je ressens cette expérience comme gratifiante. Le 8 mai, c'est aujourd'hui, demain ce sera le 9, journée de l'Europe, et j'aime mieux ça. Depuis 7 ans, grâce notamment à son maire de l'époque, Paul Bouchu, Colombes est jumelée avec Frankenthal (6) dans le Palatinat et depuis un an avec Legnano (7) dans le nord de l'Italie. Vive l'Europe !


NOTES

(1) 48°55'25" N  / 02°15'08" E

(2) Le vaccin est composite : anticommunisme, considération du fait que si j'était américain je pourrais être au Vietnam du fait de la conscription, mis en danger par les Vietcongs qui sont volontaires par définition;
de même, si j'avais dix ou quinze ans de plus j'aurais pu être en Algérie du fait du service militaire obligatoire, mis en danger par les fellaghas du FLN djézaïrien; et aussi bien ce FLN que le Vietcong ont et avaient la sympathie des communistes;

(3) Un incident significatif : la réaction de membres lillois du M.J.S. (Mouvement des Jeunes Socialistes) à un entretien de F. Hollande, président de la République retransmis à la télévision en avril 2016. Lorsque F. Hollande évoque l'action du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, relevant que celui-ci a "nettoyé la jungle de Calais", ce propos est accueilli par des clameurs d'indignation et de désapprobation. Non parce que cette libération de Calais n'aurait pas eu lieu. Mais parce que des résidents illégaux, de prétendus réfugiés ont été délogés de là où ils n'auraient jamais dû s'installer. C'est qu'on les aime, les squatters et les résidents illégaux, au M.J.S. !

(4) L'autre pôle est le stato-nationalisme cocardier, machine à faire se déchirer les Européens entre eux pour le plus grand bénéfice du reste du monde, et à faire rajouter des noms sur les monuments aux morts à chaque génération; à l'époque, il est incarné par la mouvance DeGaulliste, aujourd'hui par les prétendus "souverainistes" (qui ont volé ce mot aux Canadiens);

(5) Les Fils de la Charité ont été fondés par le Père Anizan; il s'agit d'une dissidence issue d'une congrégation plus ancienne fondée par St Vincent de Paul; les Fils de la Charité ont été en charge des paroisses catholiques de Colombes (sauf peut-être (?) une d'entre elles, à cheval sur 2 ou 3 communes : Les Vallées) de 1921 à 2003. Globalement, ils y ont fait beaucoup de bien. Ce que le Concile Vatican II a pu avoir malgré tout d'aspects positifs a été mis en place par eux à Colombes avec 15 ou 20 ans d'avance; ils ont permis à beaucoup de gens de découvrir une autre Eglise que celle qu'ils avaient pu connaître. Par la suite, cette pastorale a pu être contaminée par le béguin des issus de l'immigration des suds du monde, la propension à la générosité avec ce qui n'est pas à soi parce que c'est tristement humain, mais on a fait pire dans d'autres églises, issues de la Réforme, sous l'influence de groupes comme la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et membre de la Fédération Protestante de France;

(6) Le jumelage avec Frankenthal est bien vivant, y compris au niveau du partenariat entre les groupes politiques des conseils municipaux respectifs (notamment les Verts);

(7) Le jumelage avec Legnano semble mis de côté; ne serait-ce pas du fait du sectarisme de la Gauche ?

samedi 7 mai 2011

Un crimine di doppoguerra (Vae Victis)

In Memoriam : Paul Briffaut, Robert Doffat, Serge Krotoff, Jean Robert, Raymond Payras et 8 de leurs frères d'armes non identifiés.

Nei primi giorni del mese di maggio 1945 una dozzina di soldati della Waffen SS francese, quasi tutti provenienti da ricovero ospedaliero, si arrendono alle truppe americane. Gli Americani internano i Francesi insieme con i prigionieri tedeschi nella caserma degli Alpenjäger di Bad Reichenhall (località termale di modeste dimensioni sull’autostrada Monaco – Salisburgo, sottoposta al consueto bombardamento terroristico anglo-americano alla fine dell’aprile del 1945).



Il 6 maggio 1945 giungono nella cittadina truppe francesi della Seconda Divisione corazzata comandata dal Generale Leclerc. I prigionieri francesi, avutane notizia, cercano di allontanarsi dalla caserma e raggiungono un boschetto vicino, ma vengono scoperti e accerchiati. Il Generale Leclerc, giunto al loro cospetto, li apostrofa rimproverandoli per il fatto che essi indossano la divisa germanica. Gli rispondono facendogli notare che egli indossa la divisa americana.



Risentito per tale “atteggiamento insolente”, Leclerc decide di fucilare i dodici francesi. Condanna a morte senza giudizio di un tribunale, nemmeno improvvisato. L’esecuzione non deve lasciar traccia…“Ai dodici valorosi figli della Francia che l’8 maggio 1945 a Karlstein da prigionieri furono uccisi dal vincitore senza processo.”





Il Generale Leclerc si limita a concedere loro assistenza religiosa. Viene deciso che l’esecuzione avvenga a gruppi di quattro alla volta. Essa ha luogo l’otto maggio, il giorno della resa della Germania, considerato il giorno della fine della guerra in Europa. Durante il pomeriggio i prigionieri vengono condotti su camion a Karlstein, in una radura denominata Kugelbach. Informati che saranno fucilati alla schiena, protestano violentemente rivendicando il diritto di essere fucilati al petto. Il Padre Maxime Gaume riceve l’ordine di assisterli: sarà l’unico testimone e colui che cercherà di informare le famiglie. Il giovane tenente designato a comandare il plotone d’esecuzione, costernato di dover eseguire un tale ordine, è tentato di disobbedire ma decide poi di obbedire, cercando però di parlare con rispetto ai morituri. La fucilazione avviene, come stabilito, a gruppi di quattro in modo che le vittime vedano cadere i propri Camerati prima di loro, ad eccezione dei primi quattro. Tutti rifiutano la benda e cadono gridando “Vive la France!”.



I cadaveri furono lasciati sul terreno e sepolti sul posto da soldati americani solo tre giorni dopo. Furono piantate croci di legno poi sparite. Il 2 giugno 1949 i corpi furono esumati e traslati nel cimitero comunale di Bad Reichenhall, gruppo.

Nella fotografia, tra le dodici soldati della Waffen Schutzstaffel francese davanti a Leclerc si riconoscono: l’ultimo della prima fila è il tenente Paul Briffaut della Legione dei Volontari Francesi (gruppo di volontari francesi arruolatisi a fianco del Esercito tedesco per la campagna contro il bolscevismo) ferito sul fronte russo nel settembre del 1944. Tra gli altri, appartenenti alla divisione Waffen-Grenadier delle SS “Charlemagne”, si riconoscono il penultimo che è l’Unterstürmführer Robert Doffat; l’ultimo della seconda fila, del quale si vedono la nuca e la spallina d’ufficiale, è l’Oberstürmführer Serge Krotoff. L’unico altro conosciuto è Jean Robert: degli altri otto non si conoscono i nomi. Due rami di betulla incrociati ornano la tomba dei dodici caduti della Divisione Waffen-Grenadier delle SS “Charlemagne”. Sul muro del cimitero vi erano tre lapidi: la prima recava l’emblema della Divisione, i nomi di quattro caduti e l’indicazione che otto sono sconosciuti; la data di morte (8 maggio 1945) e il nome di un altro volontario francese, Raymond Payras, morto in combattimento nella stessa zona e negli stessi giorni, qui sepolto; la seconda recava il Tricolore francese e il motto, in lingua francese: “Il tempo passa, il ricordo resta”; il terzo recava il Giglio di Francia, dodici fiori a ricordo dei 12 fucilati e la dedica:



“Ai dodici valorosi figli della Francia che l’8 maggio 1945 a Karlstein da prigionieri furono uccisi dal vincitore senza processo.”




Bibliographie : Le guet-apens de Bad Reichenhall, de Charles E. Boch (Les Editions du Lore),
ISBN : 978-2-35352-015-2   (20 euros)

jeudi 5 mai 2011

L'Eglise Protestante Unie : points positifs et deconantum

 L'association cultuelle dénommée Eglise Protestante Unie de France (E.P.U.F.) a édité et diffuse un beau dépliant de présentation dont on trouvera ci-après des commentaires.


Le premier volet du dépliant porte le texte suivant :


L'Eglise réformée OFFRE DES LIEUX DE RECHERCHE ET D'EXPRESSION DE LA FOI : rencontre prière, écoute de la Parole de Dieu, moyens de formation biblique et personnelle;

commentaire : on ne peut qu'être d'accord avec cette intention et cette compréhension de sa mission par l'E.P.U.F.

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L'Eglise réformée ACCOMPAGNE les personnes qui s'adressent à elle : visites, entretiens personnels, aumônerie...(baptême, mariage, deuil).

commentaire : on ne peut là aussi qu'être d'accord avec cette intention et cette compréhension de sa mission par l'E.P.U.F.

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L'Eglise réformée PORTE L'ENGAGEMENT DE SES MEMBRES DANS LA SOCIETE : responsabilités individuelles et collectives dans la vie sociale, politique, associative...



commentaire : là, ça ne va plus du tout.
 Dans la mesure où il n'existe pas d'associations plus ou moins organiquement liées à cette Eglise et agissant avec un mandat de celle-ci dans le domaine social (syndicats), politique (partis), civil, comme cela serait en principe concevable, et a existé, par exemple aux Pays-Bas, pour cette dénomination (ce qui serait acceptable à condition que ça reste facultatif, à la discrétion de chacun et qu'il s'agisse d'organisations tolérant un très grand pluralisme), cette prétention est bizarre, génératrice de malentendus, inopportune, voire dangereuse : ni l'Eglise ni ses "membres" (s'agit-il d'une catégorie particulière de fidèles ?) ne savent à quoi ils s'exposent : j'ai le droit de ne pas "m'engager", de choisir mes "engagements", donc de les limiter à tel ou tel domaine; de quoi se mêle l'Eglise, en arriverait-on à ce que je lui doive des comptes dans ce domaine pour savoir si c'est un engagement qu'elle "porter" (sic), ou non ? On est en plein deconantum.

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Le second volet du dépliant porte le texte suivant :



TEMOIGNER - S'ENGAGER

POLITIQUE : C'est l'affaire de tous. L'accueil de l'autre, de l'étranger, est fondateur du lien social


commentaire : cette référence, la place qu'elle tient ici, laissent une impression étrange; les rédacteurs ont voulu se faire plaisir, et faire plaisir à certaines associations avec lesquelles ils se trouvent dans un rapport de proximité réciproque; faut-il entendre que l'Eglise Protestante Unie de France et, au-delà, la Fédération Protestante de France ont délégué à la CIMADE le rôle de guide, ou que l'E.P.U.F. est "la CIMADE en prières", ou un des porte-parole de ce "mouvement oecuménique d'entraide" ? La référence de ce dépliant de l'E.P.U.F. est oublieuse de Luc 12 : 13-14 : "O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages ?"


LAÏCITE : C'est le cadre de l'existence publique des religions, dans le respect de la liberté de chacun

commentaire : cette affirmation est inacceptable au-delà de la virgule : c'est la loi, c'est tout; la laïcité n'a pas à être affectée d'une appréciation positive; là encore, les rédacteurs ont voulu se faire plaisir et semblent exprimer une part du triomphalisme d'un secteur du public "protestant" : "la laïcité, c'est nous !"

ETHIQUE : La dignité de la personne et sa responsabilité guident nos choix éthiques



commentaire : cette formulation est source de malentendus : qui est désigné par le "nous" auquel fait référence l'adjectif possessif "nos" ? Quand j'entends, ou lis le mot "éthique"...je me méfie, et plus encore.



COUPLE ET FAMILLE : la fidélité se construit comme une force d'aimer toujours fragile. Dieu accompagne nos réussites, mais aussi nos échecs

commentaire : on ne peut que souscrire à ces deux phrases

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Le troisième volet du dépliant porte le texte suivant :


PARTAGER - DIALOGUER

OECUMENISME : Les relations avec les autres Eglises chrétiennes en France et dans le monde dessinent le visage de l'unité.


commentaire : le mouvement oecuménique ? Pourquoi pas si on est conscient que l'"unité" dont il s'agit ne peut pas être une oeuvre seulement humaine ? Et à condition que l'oecuménisme ne soit pas l'union des Eglises de Thyatire et de Sardes qui accouchent de celle de Laodicée et qu'en attendant il ne soit pas la promotion des activités de la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et de sa coopération avec le C.C.F.D.

 Le piège de l'oecuménisme : parce qu'on est pas tout à fait d'accord sur l'importance respective des conditions du Salut, on va tout naturellement se focaliser sur la vie ici-bas en croyant, en imaginant que seront rassembleurs l'activisme social, pseudo-humanitaire, voire crypto-politique, et bien sûr, toujours dans le même sens, abusé que l'on est par l'illusion selon laquelle une idée juste, ou paraissant l'être, est une idée généreuse (surtout s'il s'agit d'être généreux avec ce qui n'est pas à soi). Cet oecuménisme là est à éviter, et on ne l'a que trop subi.


DIALOGUE INTER-RELIGIEUX : La rencontre vraie et informée de l'autre invite à s'exposer soi-même dans sa foi.


commentaire : "ça ne mange pas de pain", mais il faut être conscient des limites de ce dialogue qui serait peut-être mieux nommé inter-culturel (et/ou cultuel) : les entités participantes ne sont pas toutes de même nature; c'est une des données du dialogue judéo-chrétien : on a des dénominations chrétiennes d'une part, et un monde juif d'autre part, religieux et non religieux, mais dont les "ressortissants" ne se considèrent pas moins réciproquement comme Juifs; les fidèles de l'Islam, quand ils viennent d'ailleurs et ne s'appellent pas Roger Garaudy, Fernand Pouillon, Abdennour Pierre Bidar, ne se voient pas seulement comme Musulmans, mais aussi comme héritiers d'entités ayant des contentieux historiques avec d'autres entités et traditions dont ils nous considèrent comme les héritiers. On a l'impression que les gens qui se réclament du premier et du troisième monothéisme envisagent volontiers le monde comme composé de deux parties : l'une (leurs interlocuteurs) qui a, sinon des choses à se faire pardonner, du moins des gages à donner, et l'autre (eux-mêmes) qui ont à recevoir repentances sans fin et gages et, incroyable mais vrai, ça marche...jusqu'à présent ! Non aux repentances unilatérales et bégayées !


PAROLE PUBLIQUE : Elle témoigne pour Dieu, contre tout ce qui prétend le capturer. Elle proteste pour l'être humain, contre tout ce qui le détruit.


commentaire : quand on lit ces lignes, quand on lit les communiqués des synodes de l'E.P.U.F., on a envie de dire "cause toujours !"; la parole est libre, mais dès lors que l'E.P.U.F. s'aventure hors du domaine strictement religieux, elle doit comprendre et admettre que certains pensent : "pas en notre nom !" quand ils considèrent les positions qu'elle croit pouvoir prendre; "pas en notre nom !", pour retourner contre le prétendu ministère de la Parole une formule dont usent et abusent des associations dont on sait la proximité avec l'E.P.U.F.; en anglais, ça s'appelle un "disclaimer"; faut-il veiller à ne pas être inscrit(e) sur les listes des électeurs du Conseil Presbytéral, ou demander à en être radié(e) pour priver un ministère qui peut se croire "prophétique" sans l'être, d'une prétention à la représentativité ? Y a-t-il d'autres moyens ?


ENGAGEMENT : L'Evangile invite au partage avec les plus démunis et les exclus. De nombreuses associations travaillent pour qu'ils retrouvent leur dignité.


commentaire : L'Evangile invite au partage...de ce qui est à soi, et non à être généreux avec ce qui est à d'autres; d'une manière générale, la formulation ci-dessus présente deux difficultés : qui va apprécier le degré d'exclusion ou de misère ?; au début des années 1970, une association caritative très sympathique (le Secours Européen) s'était constituée pour soutenir les personnes "privées de la sollicitude du Cardinal Marty" (on peut remplacer par d'autres noms...); j'avais trouvé cela "génial"; la seconde difficulté tient à une faiblesse du monde christianisé : la tendance presque invincible à croire qu'une idée est "juste" parce qu'elle est, ou paraît, généreuse; et la générosité la plus gratifiante est souvent celle dont on use avec ce qui n'est pas à soi : on se montre généreux tout en faisant subir à d'autres, qui devront l'assumer sans y avoir adhéré, les conséquences de cette prétendue générosité; c'est le moyen le plus infaillible de nourrir le ressentiment envers les bénéficiaires de ladite générosité, ce qui n'est pas le plus grave.

lundi 2 mai 2011

Tres de Mayo (3 mai 1808)

CONTEXTE HISTORIQUE :

Pour imposer l’application du Blocus Continental (contre le Royaume-Uni) au Portugal, Napoléon Ier a entrepris la conquête de ce pays par la voie terrestre ; à cette fin, il a conclu avec l’Espagne le traité de Fontainebleau (29 octobre 1807) ; les troupes napoléoniennes, commandées par Junot, transitent par l’Espagne et contrôlent les communications entre l’Espagne et le Portugal ; elles sont suivies d’autres troupes, commandées par Murat, qui procèdent à une occupation de points du territoire espagnol au-delà de ce que prévoyait le traité de Fontainebleau. La famille royale espagnole, dont le chef songe à fuir vers les Amériques et s’est retiré à Aranjuez, est divisée, et l’inquiétude se répand dans le pays quant aux intentions de l’ Empire Français. Napoléon convoque et retient à Bayonne le roi Charles IV et son fils aîné (30 avril 1808). A Madrid se répand une rumeur (1) : non seulement Napoléon retient le roi prisonnier à Bayonne, mais les troupes françaises s’apprêteraient à enlever le dernier membre de la famille royale demeuré à Madrid, l’infant Francisco de Paula, 14 ans. En réaction à cette rumeur, une partie de la population de Madrid se soulève contre les troupes napoléoniennes : c’est le soulèvement du Dos de Mayo (2 mai 1808).


Le jour de l’insurrection madrilène du Dos de Mayo (2 mai) 1808, le général Murat (2) note : "Le peuple de Madrid, abusé, s’est laissé entraîner à la révolte et au meurtre" et déclare : "du sang français a coulé ; il demande à être vengé". A titre de représailles, environ 400 personnes seront fusillées à Madrid dans la nuit du 2 au 3 mai 1808. Un célèbre tableau de Francisco de Goya y Lucientes illustre un détail, au sens pictural du terme, de la répression du soulèvement de la veille :
http://lewebpedagogique.com/lapasserelle/files/2009/03/francisco_de_goya_y_lucientes_023.jpg

"La scène décrite dans Tres de Mayo se tient dans les premières heures du matin qui suit le soulèvement et est centrée sur deux masses d’hommes : un groupe désorganisé de captifs tenus pratiquement à bout portant par les fusils d’un peloton d’exécution posant de façon rigide. Bourreaux et victimes se font face et "dans un éclair de génie [Goya] a fait se contraster l’attitude féroce des soldats et les lignes d’acier de leurs fusils avec la masse s’écroulant de leur cibles" (Kenneth Mackenzie Clark). Une lanterne carrée située entre les deux groupes projette une lumière dramatique sur la scène. La zone la mieux éclairée est celle des victimes sur la gauche. Immédiatement à la droite de ce groupe et au centre de la toile se trouve les figures d’autres condamnés se tenant en ligne dans l’attente d’une exécution future. La figure centrale de la toile est l’homme à genoux entre les corps de ceux déjà exécutes, les bras ouverts est brillamment éclairé (ses bras en croix laissent apparaître des stigmates sur l’une de ces mains). Ses habits jaunes et blancs répètent les couleurs de la lanterne.


Sur la droite se tient le peloton d’exécution, pris dans les ombres et dépeint comme une unique unité monolithique. Pratiquement vus de dos leurs visages ne peuvent être vus, leurs baïonnettes et leurs shakos (les couvre-chefs militaires qu’ils portent) forment une colonne implacable et immuable. Sans que cela ne distraie de l’intensité de la scène au premier plan, l’on peut apercevoir dans l’obscurité, à l’arrière plan, un village et un clocher qui se découpent au loin".


"Dans son tableau, Goya n’oublie pas de faire figurer l’Église. Au premier rang des victimes, agenouillé, ou en train de prier Dieu, se trouve un prêtre tonsuré et en robe de bure. L’Église dans le conflit a joué un rôle prépondérant, appelant à la résistance et fournissant des prêtres prêts à prendre les armes. [...]. L’Église est farouchement opposée à l’Empereur, qui a fait fermer les deux tiers des couvents espagnols et supprimer l’Inquisition. Elle est par ailleurs historiquement très liée à la monarchie, menacée par Napoléon. La terreur dans leurs visages est stupéfiante. Goya remarque aussi l’obscurité du ciel"
(Wikipedia en français, article : Tres de Mayo).

NOTES

(1) Les causes du soulèvement sont multiples, mais il semble avoir été déclenché par l’inquiétude liée à une rumeur concernant le sort du dernier membre de la famille royale présent à Madrid, l’infant Francisco de Paula : selon cette rumeur, son enlèvement par les troupes de Murat était imminent (i Que nos lo llevan !), ou "Ils nous l’enlèvent", ou "Ils vont nous le prendre" ; de fait, il semble bien qu’il ait été question de conduire Francisco de Paula, 14 ans, auprès de ses parents et de son frère Ferdinand, retenus à Bayonne par Napoléon Ier ;


(2) Joachim Murat est le beau-frère de Napoléon Ier par son mariage avec la soeur de celui-ci, Caroline Bonaparte ; en août 1808, soit trois mois après les évènements relatés ci-dessus, il deviendra roi de Naples.

dimanche 1 mai 2011

Dos de Mayo (2 mai 1808)

Les événements des 2 et 3 mai 1808 à Madrid (soulèvement d’une partie de la population madrilène contre les troupes napoléoniennes, et répression du soulèvement par Joachim Murat, beau-frère de Napoléon I (et, à l’époque, futur roi de Naples) s’inscrivent dans un contexte historique dont on trouvera ci-après le rappel des principales données :

LE CONTEXTE PANEUROPEEN
Dans le cadre des hostilités entre l’Empire Français (1) et le Royaume-Uni, Napoléon Ier instaure par décret, depuis Berlin, le 21 novembre 1806, le Blocus Continental dont les principales dispositions sont les suivantes :

Tout commerce avec le Royaume-Uni est totalement défendu ;
Les marchandises britanniques présentes sur le continent sont confisquées ;
Toute correspondance du, ou pour le Royaume-Uni est détruite ;
Tout Britannique se trouvant en France ou dans l’Empire est fait prisonnier de guerre ;
Tout navire ayant mouillé dans un port britannique est de bonne prise.

Ce décret est immédiatement applicable dans l’Empire Français et les pays placés de droit ou de fait sous son contrôle ; son application est étendue par traité à d’autres puissances, notamment la Prusse et la Russie, par le traité de Tilsitt (7 juillet 1807).

L’application du Blocus Continental rencontre des difficultés particulières dans deux pays : le Royaume de Hollande dont le souverain est le propre frère de Napoléon, le roi Louis , et le Portugal ; le problème hollandais est réglé par l’annexion pure et simple du pays à l’Empire Français (2) ; Napoléon Ier compte régler le problème portugais en envahissant ce pays, dont le partage est en outre prévu, avec la constitution, au sud, d’une principauté des Algarves sur laquelle régnerait le ministre Manuel Godoy, favori et amant de la reine Marie-Louise, épouse du roi d’Espagne Charles IV ; à cette fin, Napoléon Ier conclut le 29 octobre 1807 un traité avec l’Espagne (traité de Fontainebleau). L’armée commandée par le général Junot transite par l’Espagne pour envahir le Portugal.

LE CONTEXTE ESPAGNOL
A la suite de l’armée de Junot, Napoléon Ier envoie en Espagne des troupes commandées par le général Murat ; ces troupes s’installent en Espagne dans des places dont le contrôle ne présente pas un rapport évident avec l’application du traité de Fontainebleau et la conquête du Portugal. La famille royale espagnole se réfugie dans sa résidence d’Aranjuez, près de Madrid, pour ne pas paraître soumise aux pressions françaises et se ménager une possibilité de fuite discrète, peut-être vers les Amériques, par Séville : 65 000 soldats de l’Empire Français contrôlent non seulement les communications avec le Portugal et la frontière franco-espagnole, mais aussi Madrid et plusieurs grandes villes. L’infant Ferdinand, 24 ans, prince des Asturies, renverse son père, le roi Charles IV (émeute d’Aranjuez, mars 1808). Napoléon Ier refuse de reconnaître le jeune roi Ferdinand, et convoque la famille royale à Bayonne où, après son fils Ferdinand, le roi Charles IV arrive le 30 avril. A Madrid, la tension est extrême : la population craint que l’infant Francisco de Paula, 14 ans, dernier membre de la famille royale encore à Madrid, ne soit enlevé par les troupes de Murat (3) tandis que les autres membres de la famille royale semblent retenus prisonniers (4) à Bayonne. La rumeur circule : "i Que nos lo llevan !" (5). Une partie de la population se soulève le 2 mai contre les troupes impériales. Parmi les insurgés célèbres de ce Dos de Mayo : un général cantabrien, Pedro Velarde, et des femmes, dont Manuela Malasaña (6) et Clara del Rey. Un célèbre tableau de Francisco de Goya y Lucientes immortalise la charge de Mameluks à la Puerta del Sol, ce 2 mai 1808.
http://lili.butterfly.free.fr/ole/images/prado/goya_2mai.jpg

La Communauté Autonome (région) de Madrid célèbre le Dos de Mayo comme le Jour de la Communauté (Dia de la Comunidad Autonoma de Madrid).
Le tableau est peint en 1814 par Francisco de Goya y Lucientes, après que Ferdinand VII ait été rétabli sur le trône d’Espagne ; peut-être l’attitude parfois hésitante du peintre pendant l’occupation napoléonienne (7) l’a-t-elle conduit à manifester son loyalisme envers la dynastie des Bourbons restaurée en illustrant un moment du début du conflit connu en France sous le nom de Guerre d’Espagne (1808-1814), au Portugal et dans les pays anglophones sous le nom de Guerre Péninsulaire, en Espagne sous le nom de Guerre d’Indépendance Espagnole (8). Goya n’a pas assisté à la scène. La couleur dominante est le rouge. Des mercenaires égyptiens au service de l’Empire Français, à cheval et armés, chargent des insurgés espagnols à terre.

NOTES

(1) L’Empire s’étend de Bayonne à Hambourg, de la Frise à Regio ;

(2) Le roi Louis, père du futur Napoléon III, essaiera sincèrement de se faire estimer, voire aimer, si cela avait été possible, de ses sujets hollandais dont il apprend la langue, refusera à Napoléon Ier d’instaurer la conscription qui aurait été très impopulaire, et placera avant tout la défense des intérêts hollandais dans la mesure où il pouvait tenir tête à son frère ; c’est pourquoi il rechignera à appliquer le Blocus Continental dont l’impact était très négatif sur l’économie, déjà chancelante, de son Royaume ; Louis est contraint de satisfaire des exigences de l’Empire Français en matière de rectification de frontières (des territoires au sud du Royaume de Hollande sont annexés à l’Empire Français qui a déjà absorbé la future Belgique), puis l’ensemble du Royaume de Hollande est annexé, divisé en départements de l’Empire Français ; le roi Louis doit s’enfuir à Vienne ; il se tiendra à l’écart de l’équipée des Cent Jours de son frère en 1815 ;

(3) Il semble que Francisco de Paula, 14 ans, ait été en passe d’être conduit à Bayonne auprès de ses parents et de son frère, retenus par Napoléon Ier ;

(4) La famille royale espagnole est tombée dans un guet-apens à Bayonne : Charles IV doit abdiquer et remettre à Napoléon Ier le soin de lui désigner un successeur (ce sera Joseph Bonaparte, un frère de Napoléon Ier, qui sera installé sur le trône d’Espagne), tandis que Ferdinand VII est retenu prisonnier en résidence au château de Valençay ; les difficultés de la famille royale sont liées à la faiblesse du roi Charles IV, dont l’épouse a pour favori et amant, l’impopulaire ministre Godoy, intéressé au partage du Portugal, aux dissensions entre partisans de l’influence des Lumières (los ilustrados, ou intellectuels) peut-être disposés, pour certains à pactiser avec les occupants français, et les milieux, y compris populaires, attachés au régime bourbonien, à la monarchie légitime ;

(5) "Ils (les Français) nous l’enlèvent !";

(6) Une station de la ligne 12 du métro de Madrid porte son nom ; elle fut exécutée parce qu’elle portait une arme (une paire de ciseaux) ; elle avait 15 ans et était brodeuse ; elle était fille d’un boulanger d’origine française, Jean Malesange, qui hispanisa son patronyme en Malasaña ;

(7) Francisco de Goya y Lucientes était un temps considéré proche des "ilustrados", inspirés par les idées des Lumières ; certains d’entre eux considéraient avec faveur certaines réformes (ex. : abolition de l’Inquisition) introduites sous la pression napoléonienne ;

(8) Les conséquences de cette guerre seront désastreuses pour l’Empire Français, comme pour les pays ibériques :

le mythe de l’invinciblité des armées napoléoniennes sera mis à mal par la défaite, suivie de la reddition du général Dupont à Bailen (18-22 juillet 1808), les efforts de Napoléon Ier pour maintenir son frère sur le trône d’Espagne seront très coûteux en hommes et en ressources qui feront défaut à l’Empire Français au cours des années suivantes, qui précèderont sa chute ; exilé à Sainte-Hélène, Napoléon a paru prendre la mesure du désastre ; il confie à Las Cases : « Cette malheureuse guerre d’Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France […] j’embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse ; l’immoralité dut se montrer par trop patente, l’injustice par trop cynique, et le tout demeure fort vilain, puisque j’ai succombé »;

l’Espagne, coupée de ses colonies d’Amérique par l’occupation napoléonienne et la guerre, verra celles-ci s’éloigner de la métropole, puis prendre leurs indépendances (à l’exception des Antilles espagnoles) sans pouvoir y restaurer son autorité. L'exil au Brésil (1807-1821) du régent du Portugal prépare la séparation des deux pays : le Brésil proclame son indépendance en 1822, indépendance que le Portugal devra reconnaître en 1825.

vendredi 29 avril 2011

Bons et mauvais quotas, ou la balance faussée du sieur Plenel

Dans l'euphorie médiatique qui a suivi la victoire de ce qu'il est convenu d'appeler l'équipe de France de football en 1998, largement attribuée aux joueurs issus de la "diversité", un de ces joueurs, issus de l'immigration ultramarine avait profité d'un entretien d'un de ses camarades européens avec des journalistes pour, se tenant à ses côtés, réclamer des quotas en faveur des "minorités visibles" dans les mass media.

Cette revendication de quotas en faveur des "Français issus de l'immigration" n'avait entraîné aucune protestation ... et Mediapart (ou du moins Edwy Plenel là où il sévissait s'il n'avait pas encore créé Médiapart) n'en avait soufflé mot.

 Conclusion : les quotas c'est bon quand ça promeut l'immigration très, ou relativement récente, et c'est mal quand ça garantit un minimum de présence aux issus de vagues d'immigration beaucoup plus anciennes (par exemple les descendants des premiers homo sapiens sapiens arrivés en Europe puisqu'il paraît que l'humanité est d'abord apparue en Afrique); en 2007, un [autocensuré] de psychologue, questionné par France Inter, attribuait à notre (?) origine africaine (sic) le retentissement négatif sur le psychisme des étés au temps peu estival, ce qui était le cas cette année-là.

Aux dernières nouvelles (le surlendemain du lancement de la polémique), il s'agirait du contraire du racisme : ne plus faire venir des apprentis joueurs des suds du monde ... parce qu 'ils rentrent ensuite chez eux et ne restent pas en France, et que ça coûte cher. J'appelle cela de l'aide au développement.

Il se peut que ça coûte trop cher en regard des moyens de la Fédération de Football, mais globalement ça coûte moins cher que les politiques d'intégration des populations pour lesquelles Mediapart et Edwy Plenel marquent tant de sollicitude.

Je suggère que la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, Mayotte, la Polynésie, la Kanaky (et peut-être la Seine Saint-Denis) ait chacune leur équipe nationale, indépendante de l'équipe de France, comme l'ont le Pays de Galles, l' Ecosse, l' Irlande du Nord, Gibraltar etc...

samedi 23 avril 2011

Sandrine, l'Europe, les menteurs et les mensonges

Les élections législatives de juin 2007 avaient vu s'affronter dans le XIIe arrondissement de Paris l'avocat rollerman Arno Klarsfeld (alors UMP) et une certaine Sandrine Mazetier (PS). Je n'avais jamais entendu parler de cette dernière personne jusque là, alors que la capacité de nuisance de son principal concurrent et de sa famille m'était bien connue.

Je m'étais pris à penser que, peut-être, si je résidais dans le XIIe arrt. de Paris, la question pourrait se poser d'apporter mon suffrage à Sandrine pour empêcher un Klarsfeld (1) de siéger à l'Assemblée Nationale. La première fois où j'avais vu un (en l'occurence une) Klarsfeld briguer un siège parlementaire, c'était il y a bien longtemps : Beate Klarsfeld, la mère d'Arno, s'était portée candidate aux élections au VIème Bundestag (1969) dans le Bade-Wurtemberg (je me souviens que la commune de Waldshut se trouvait dans la circonscription où elle était candidate). Elle portait les couleurs de l'Aktion Demokratischer Fortschritt (Action Progrès Démocratique), cartel de groupes dont la DFU (Union allemande pour la Paix), ancien cache-sexe du Parti Communiste allemand avant sa légalisation en 1968 (2) était membre. Etudiant à Strasbourg, j'étais en villégiature à Tübingen et la campagne électorale y était très visible, les militants des différents partis distribuaient la propagande électorale des partis en lice. C'est dans un petit journal du Parti communiste que j'ai pris connaissance de la candidature de Mme Klarsfeld dont l'adresse à Paris figurait en toutes lettres sous sa photo (elle avait alors tout juste trente ans). Bien sûr, et heureusement, elle n'a pas été élue.

Mais revenons à 2007. Sandrine Mazetier a battu Arno Klarsfeld qui a quitté l'UMP (tant mieux pour ce parti) et rompu avec l'Elysée . Ca faisait certes un député PS de plus et le bilan de cette formation en matière de libertés publiques (loi FABIUS-ROCARD-Gayssot) et de complaisance envers les flux migratoires sud-nord ne permettait pas de s'en féliciter. Mais, d'une autre côté, ça écartait un Klarsfeld du Parlement.

 J'éprouvais un certain intérêt pour cette députée. J'ai vite déchanté un jour où il fut question d'un mini-remaniement ministériel qui vit momentanément Brice Hortefeux être déchargé de responsabilités en matière d'immigration. Donnant dans l'outrance, Mme Mazetier déclarait que Brice Hortefeux avait sur la conscience la mort d'enfants d'immigrés. Plus tard, en 2010, sévissant dans le nord-ouest de l'Essonne dans un Collège dirigé par un Principal qui est un vrai [autocensuré] et le Premier Secrétaire de la section du PS local (tout, ou presque, était PS dans ce bahut  (3) : le Principal, l'Intendante, le conseil local des parents d'élèves FCPE, des assistants d'éducation recrutés au sein du MJS essonnien, et même le circuit de télé interne fourni par le Conseil Général de l'Essonne et qui relatait de façon déséquilibrée le mouvement social de l'automne 2010 contre la réforme des retraites portée par E. Woerth), je m'aperçus que Mme Mazetier figurait parmi les amis Fessbouc d'un des membres de l'administration du bahut; le Collège ne portait toutefois pas le nom d'une figure historique du socialisme, mais celui de la rue où il est implanté. Et voilà que Mme Mazetier, dénonçant l'intention de l'Elysée de suspendre l'application des accords de Schengen pour contrer des flux migratoires sud-nord en provenance notamment de Tunisie et de Lybie, parle de "valeurs de l'Europe bafouées" par cette suspension temporaire.

Mme Mazetier se trompe : l'Europe, ce n'est pas d'abord des "valeurs". La construction politique de l'Europe, c'est la politique de rechange qu'a dû inventer la Quatrième République à l'égard de l'Allemagne dès lors que ni les Anglo-Américains, ni l'URSS n'étaient prêts à suivre les dirigeants français de l'immédiat après-guerre dans leur chimère de démembrement de l'Allemagne, d'effacement de 1871. Le non démembrement de l'Allemagne, c'était "la reconstitution d'un Reich" disait-on pour se donner la chair de poule. L'objectif de l'Europe, c'était de limiter, de contrôler le recouvrement de sa souveraineté par l'Allemagne (la Bonn) et, pour que ce soit acceptable par l'Allemagne, au nom de l'égalité des droits, il fallait que la France donnât, ou fit semblant de donner l'exemple en renonçant elle aussi à quelques pans de souveraineté. Le résultat a été globalement très positif pour d'autres raisons que les intentions premières : livrés à eux-mêmes, les Etats nations d'Europe qui se sont constitués les uns contre les autres sur les ruines de la féodalité entrent mécaniquement dans des rapports conflictuels, ou du moins de rivalité, et en tout cas d'opposition, pour le plus grand bénéfice d'acteurs extra-européens. C'est pourquoi je tiens le prétendu "souverainisme" comme une c[autocensuré] dangereuse. Quels que soient les inconvénients de l'UE, ses limites, elle vaut mieux que le libre jeu mortel des rivalités européennnes qui prévalait jusqu'au milieu du XXe siècle.

Mme Mazetier se trompe encore si elle croit que "les valeurs de l'Europe" impliquent de laisser celle-ci devenir la colonie de peuplement de ses anciennes colonies ou de pays qui auraient pu en être. Mais Mme Mazetier considérerait sans doute cette éventualité comme un fantasme, et appellerait au secours le démographe Hervé Le Bras pour lequel les flux migratoires sud-nord appartiennent au passé, Jean-Marie Colombani (France Culture : La rumeur du monde) pour lequel la France ne serait pas la destination des boat-people de Lampedusa, Eric Le Boucher (France Culture : L'esprit public) qui nie la pression migratoire. Sandrine appelerait menteurs (ou aveugles) et mensonges à son aide.

Mme Mazetier a sans doute de l'Europe la même conception que sa camarade du XVIIe arrt. de Paris, Annick Lepetit, laquelle considère qu'il faut que l'Europe s'unisse...pour le reste du monde. Non, elle doit le faire pour elle-même, parce que sa population représente un pourcentage en rapide diminution de la population mondiale, n'est ni la plus dynamique démographiquement, ni la plus pauvre, ni la moins enviée, ni la plus aimée. Et tout le reste est du deconantum.

NOTES

(1) Serge Klarsfeld est un ressortissant français d'origine juive roumaine né au milieu des années 1930. Ses parents ont été déportés et ont disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a épousé une dénommée Beate Künzel, née à Berlin en 1939, venue étudier à Paris. A partir du deuxième tiers des années 1960, Beate Klarsfeld, instrumentalisée par Serge ou de son propre mouvement, s'est muée en détestable pasionaria pétroleuse faisant campagne pour la mise en jugement et la condamnation de vaincus de la Seconde Guerre Mondiale auxquels les vainqueurs attribuaient des crimes de guerre ou contre l'humanité, recourrant au terrorisme (tentatives d'enlèvement, attentats), à l'action directe (agression physique contre le Chancelier Kurt Georg Kiesinger), au chantage. Elle fut licenciée du personnel du Conseil Représentatif des Institutions juives de.France, dont les dirigeants de l'époque désapprouvaient ses campagnes sur la forme et sur le fond, et du secrétariat de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse. Elle mena une haineuse et dangereuse campagne contre la nomination du député libéral F.D.P. Ernst Achenbach, ami du romancier Roger Peyrefitte dans les années 1940, à la Commission Européenne. A partir de la fin des années 1970, son mari Serge se mit davantage en avant, fut invité sur les plateaux de télévision où il est traité avec complaisance et obséquiosité, pour y dénoncer "Vichy", y défendre l'Etat d'Israël, la mise en accusation permanente et systématique des vaincus de la guerre 1939-45, la mémouare de la Shoah ("Que ma Shoah demeure"). Le fils aîné de Serge et de Beate, Arno, avocat et militant "mémoriel" provocateur, fut une des figures les plus médiatisées du procès de l'ancien ministre Maurice Papon. Une bibliothèque ne suffirait pas pour exposer les divers méfaits et exactions de Serge, Beate, Arno Klarsfeld et de leurs groupies, l'Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France.


(2) Le Parti Communiste de la République Fédérale d'Allemagne (capitale : Bonn) y a été interdit de 1956 à 1968; le chancelier Adenauer avait sollicité les avis de personnalités au nombre desquelles figurait le sociologue Jules Monnerot dont le père comptait parmi les fondateurs du Parti Communiste Martiniquais, et qui fut à la fin des années 1980 et en 1990 encore membre du Conseil politique et scientifique du Front National; de son interdiction pour poursuite de buts contraires à la Loi Fondamentale de la R.F.A. en 1956, à sa légalisation en 1968 (sous le gouvernement de Grande Coalition de M.M. Kiesinger et Brandt), le Parti Communiste fut représenté par des groupements à thématique pacifiste comme la Deutsche FriedensUnion dont une des dirigeantes éleva un moment Ulrike Meinhoff, future égérie de le Fraction Armée Rouge, ou "Bande à Baader";

(3) Peut-être travaille-t-on mieux en équipe quand on est lié par autre chose que le cadre des activités professionnelles, voire quand joue un certain degré de cooptation. Peut-être... Mais que lirait-on dans Le Canard Enchaîné s'il s'agissait d'un autre parti que le PS ou ses alliés naturels ? L'affaire serait grossie aux dimensions d'un scandale.