mercredi 12 décembre 2012

Soeur Christiane, Qui êtes odieuse...

Soeur (1) Christiane, qui êtes odieuse (2),
Que votre nom soit remplacé (3)
Que des Sceaux vous ne soyiez plus Gardienne
Que votre volonté soit mise en échec,
Place Vendôme comme au Parquet,
A Strasbourg (4) comme à Cayenne .

De votre départ, que se hâte le jour.
Pardonnez-nous de ne pas être de vos fans,
Comme nous vous pardonnons aussi de nous préférer vos clients.
Ne nous soumettez plus à vos régulières provocations,
Mais délivrez-nous de votre magistère (5),
Car c'est à vous qu'appartiennent les rancoeurs ancestrales,
Les injonctions aux repentances, et la haine de nous (6),
Aux siècles des siècles.
Amen.

N O T E S

(1) Christiane Taubira appartient notoirement à une loge maçonnique; au sein de ces sociétés, les membres se désignent traditionnellement comme "frères" ou "soeurs" les un(e)s des autres;

(2) "odieuse" parce qu'elle marque une préférence viscérale pour une partie de la population ("les jeunes Arabes" (sic) aux dépens d'une autre, appelée à un incessant "devoir de mémoire" et aux repentances, notamment de par la loi à laquelle le nom de Christiane Taubira est attachée et qui fait de la traite négrière un "crime contre l'humanité" : le rappel de "la traite négrière" naguère pratiquée par des populations arabo-musulmanes ne doit pas être "trop" (re-sic) évoqué pour ménager les populations installées en Europe et issues des flux migratoires sud-nord, tandis qu'on peut s'en donner à coeur joie (voir ce qu'a réalisé son ami Ayrault à Nantes) pour le rappel de la traite négrière pratiquée par les Européens. Il y a des populations à ménager, et d'autres qu'on peut accabler;

(3) "que votre nom soit remplacé" = que vous soyiez remplacée dans les fonctions que vous occupez maintenant;

(4) Christiane Taubira a demandé au Parlement européen de lever l'immunité parlementaire d'une de ses membres qui a comparé l'occupation des rues de certaines villes d'Europe par des Musulmans en prière à l'occupation de la Seconde Guerre Mondiale; cette comparaison serait constitutive du délit d'incitation à la haine raciale. Strasbourg est l'un des sièges du Parlement européen. La référence à Cayenne fait allusion à l'origine guyanaise de Christiane Taubira;

(5) en tant que femme (la "parité"), que Noire (la "diversité"), et en raison de son engagement politique, Christiane Taubira jouit (si on peut dire...) naturellement d'une sorte d'autorité morale, de "magistère", auprès d'une large partie des médiats (monde de la culture et de l'éducation, presse écrite, radiophonique, télévisuelle) pour lesquels elle représente le Bien. Il est difficile de la critiquer sans s'exposer à bien des reproches ou des soupçons;

(6) la "haine" doit ici s'entendre simplement au sens biblique, comme lorsque le Christ déclare que celui ou celle qui ne "hait" pas son père, sa mère et même sa propre vie, n'est pas digne de Lui, c'est-à-dire : celui ou celle qui ne Le préfère pas à son père, à sa mère et même à sa propre vie.  La sollicitude (= la préférence) de Christiane Taubira envers certains groupes de population est nettement plus marquée qu'envers d'autres. Il y en a qu'elle aime, et d'autres qu'elle ne préfère pas (= qu'elle "hait", au sens biblique). Cela peut s'expliquer, se comprendre, mais s'agissant d'une personnalité publique, on est fondé à le lui reprocher, surtout si on peut être lésé par ses préfèrences.

dimanche 9 décembre 2012

Aurélie Filippetti, prêtresse d'Anastasie

La Ministre de la Culture "qui-est-un-écrivain" (Frédéric Mitterrand dixit, lors de leur passation de pouvoirs en mai MMXII) vient de s'en prendre au journaliste Jean-Pierre Elkabbach qu'elle a qualifié de "macho". Je ne connais pas bien le contexte de cette affaire qui, en elle-même, ne me paraît pas revêtir d'importance. Ce qui, par contre, est important et grave, c'est qu'une ministre s'en prenne publiquement à un journaliste qui ne l'a pas mise en cause elle-même directement. C'est la seconde fois en...près de quatre décennies qu'un membre d'un gouvernement manque ainsi à une réserve qui conviendrait à sa fonction : au milieu des années 1970, Françoise Giroud, encore secrétaire d'Etat à la Condition Féminine (me semble-t-il) et invitée à une émission de radio dont le déroulement a fini par lui déplaire s'en est pris à l'antenne à l'animateur de l'émission en lui reprochant que son émission était "mal faite". Elle avait le droit de le penser, celui de le dire hors antenne à l'intéressé, mais il n'était pas digne de sa part, en raison de sa fonction de membre du gouvernement, de le dire publiquement et en direct.



                                      "Dis Lallau, tu veux ma main sur la figure ?"

Aurélie Filippetti vient de faire la même chose. Certes, Jean-Pierre Elkabbach, vétéran du journalisme, saura "encaisser". Il paraît qu'il aurait dit qu'il trouvait une collègue d'Aurélie Filippétasse, pardon : Filippetti, "très jolie". Voilà les deux mots qui constituent le "délit" d'Elkabbach aux yeux de la Ministre de la Culture et valent à celui-ci l'imputation publique de "machisme". Il est vrai que Najet Valaud-Belkacem et Jean-Pierre Elkabbach sont nés tous les deux au Maghreb. Ca aide à avoir des canons de beauté communs.

Je ne sais pas si Elkabbach est "macho". Il faudrait le demander, si tant est que ça soit intéressant, à Nicole Avril, épouse d'Elkabbach. Et peu importe.

Aurélie Filippetti se comporte en talibane du féminisme : elle est issue de la "parité" et Najet Valaud-Belkacem est issue de la "parité" et, en plus, de la "diversité". Ca crée des liens entre copines. Il est vrai qu'Aurélie Filippetti sait physiquement ce que peut être ce qu'elle appelle le machisme : elle a porté plainte contre son compagnon de vie qui l'avait frappée. Ca aide à l'émergence d'une conscience féministe.

Aurélie Filippetti se comporte en prêtresse d'Anastasie (1). Il y a quelques mois, interrogée sur le limogeage du journaliste Robert Ménard de je ne sais plus quelle station TV ou radio, elle s'est crue en droit de juger de la situation en fonction de ses idées politiques et de celles de Robert Ménard. Elle ne verserait pas de larmes, a-t-elle dit, sur le limogeage de Robert Ménard, en raison de prises de position de celui-ci qui seraient incompatibles avec....les "valeurs de la République" (2), c'est-à-dire : rien. Traduisez : moi, Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture, j'ai identifié Robert Ménard comme un possible contradicteur politique et ça ne me plait pas, donc ses ennuis de carrière, c'est tout bon pour moi et pour mon clan.

Filippetti a traité Elkabbach de "macho". Pétasse est un mot de sens incertain qui, pour moi, évoque surtout la bêtise. Aurélie Filippetti n'est certainement pas bête. Pétasse appartient au vocabulaire de ceux qu'on dit "macho". Je m'autorise à qualifier Aurélie de Filippétasse parce qu'elle appelle publiquement au discrédit de gens qu'elle n'aime pas, du haut de ses fonctions étatiques. Elle se comporte en pétasse qu'elle n'est pourtant pas. Le meilleur moyen de ne pas se faire traiter de pétasse, de macho ou de je ne sais quoi, c'est encore de ne pas l'être (dommage : la langue espagnole a deux mots pour le verbe être : ser (ce qu'on est de façon permanente) et estar (ce qu'on est de façon temporaire, ponctuelle : heureux, en colère etc...). Le verbe "être" utilisé avant la dernière parenthèse est à prendre dans le sens "estar".


N O T E S

(1) Anastasie, ou Dame Anastasie, est une personnification de la censure, apparue dans les journaux satiriques dans la seconde moitié du XIXe siècle; il est fait allusion aux "ciseaux d'Anastasie" qui retirent des pages des journaux articles ou images qui tombent sous le coup de la censure;

(2) c'est une expression qui ne veut pas dire grand chose (en constatant cela et en le disant, on franchit une ligne rouge), ou plutôt dont l'interlocuteur qui les invoque contre quelqu'un qu'il accuse de ne pas s'y conformer, est maître du contenu. Dans ce qu'il est convenu d'appeler la Vrôôônce, tout doit être "de la République" : l'Ecole-de-la-République, la loi-de-la-République, la Justice-de-la-République, la Police-de-la-République etc... pour être "légitime" au lieu que l'Ecole puisse être l'Ecole tout court etc...C'est au nom des prétendues "valeurs de la République" qu'il est interdit de se défendre contre certaines populations à l'intégration difficile, et qu'il ne faudrait pas "stigmatiser". Cette quasi-religion républicaine, originaire de Vrôôônse, est étendue au niveau européen sous l'appellation de "valeurs humanistes". En général, l'invocation des "valeurs républicaines" ou des "valeurs humanistes" est utilisée comme une arme, ou plutôt comme un slogan, au sens originel du terme qui signifie cri de guerre dans un idiome celtique : on vous parlera surtout de ces "valeurs" pour vous reprocher d'être en état de péché vis-à-vis d'elle.


Les "valeurs républicaines" ou "humanistes" sont une forme laïcisée, sans référence à une transcendance, de l'orthodoxie religieuse d'antan. Il y a toutefois une différence : naguère, l'Autre, le Transgresseur, l'Infidèle ou le Barbare étaient surtout à l'extérieur de la société; aujourd'hui, les péchés contre les "valeurs républicaines" ou les "valeurs humanistes" sont surtout reprochés à des "hérétiques", des déviants, des incorrects internes au groupe qui se réclame desdites valeurs.




mercredi 5 décembre 2012

Adolfo Kaminsky, le Saint-Thèse d'Arte

Mercredi 5 décembre MMXII.

Arte Journal de 12h50 est présenté par la voix de Leïla Kaddour Boudadi.

La page politique de cette édition est notamment consacrée aux espoirs d'Arte de voir enfin interdire le NPD, le parti national-démocrate (1) d'Allemagne, fondé en 1964, représenté fin 2012 dans deux diètes de Länder. Le parti est diffamé par Arte qui le qualifie de"néo-nazi" (2). Tout parti qui serait reconnu comme "néo-nazi" par la Justice serait immédiatement dissous et sa reconstitution interdite. Les directeurs de conscience d'Arte Journal militent pour l'interdiction du NPD et donnent à ce parti, à l'avance, l'étiquette qu'ils espèrent voir la Justice lui attribuer (3). Je souhaite l'échec de cette procédure dont l'aboutissement souhaité par Arte entrainerait de nouvelles restrictions aux libertés d'association, d'opinion et d'expression. Un des jeunes militants du NPD filmé par Arte Journal porte un tee-shirt représentant Rudolf Hess. J'ai pour ma part, en son temps, adhéré à une association de fait "Liberté pour Rudolf Hess" (4) qui revendiquait la libération de ce dernier, incarcéré à la prison de Berlin Spandau, où il semble avoir été assassiné en août 1987. Ceci dit, je ne partage pas les idées du NPD sur la Nation et l'Europe. Pas plus que celles du FN ou des groupes "souverainistes" français. J'estime que les Etats-nations d'Europe sont devenus des Etats plurinationaux, qu'il n'est plus possible d'être "Français -ou Allemand, ou Italien, ou Britannique d'abord, ou seulement" et que le mieux qui puisse nous arriver serait l'émergence d'une Europe fédérale de régions.

Les stato-nationalistes des différents Etats d'Europe se trompent.

Arte Journal, médiat (5) laïque et même parfois anti-religieux, s'est trouvé un saint patron, ou un saint-thèse si l'on préfère : Saint Adolphe ..... Kaminsky. Ce personnage béatifié par la page culturelle d'Arte Journal représente en effet tout ce que vénèrent (pour ne pas dire : adorent) les directeurs de conscience d'Arte : un acteur anti-nazi de la Seconde Guerre Mondiale, qui a failli être victime de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah, et des luttes pour arracher aux Etats européens leurs dernières colonies, un sympathisant parfois actif des communistes vietnamiens contre la France puis les Etats-Unis.   Né en 1925 en Argentine de parents Juifs russes, Saint Adolphe arrive avec sa famille en France d'Europe en 1932. Il y "résiste" aux "nazis" en fabriquant de faux papiers pour des Juifs (on n'est jamais mieux servi que par soi-même), passe quelque mois au camp de Drancy dont il sort grâce à l'intervention d'un Consul d'Argentine (il pourrait remercier les prédecesseurs de Juan Peron d'avoir conservé de bonnes relations avec le Reich allemand national-socialiste, sans lesquelles le régime "fasciste" de Buenos-Aires n'aurait pas pu intervenir en faveur du jeune judéo-argentin). Puis ce saint homme qu'on appelle Adolfo Kaminsky s'oppose à la politique française en Indochine, vient en aide à certains fondateurs de l'Etat d'Israël, porte les valises du FLN algérien (6), intègre le groupe Curiel, milite contre l'intervention américaine au Vietnam et en faveur du Vietcong, assistant les soldats américains déserteurs. Adolfo Kaminsky représente la synthèse de la sainteté selon Arte Journal. Si je devais choisir un inspirateur parmi des personnes d'origine russe et hébraïque, me permettrait-on de lui préférer Moshe et Yehudi Menuhin ?


 "Bon, Lallau vous raconte que j'incarne la synthèse des préfèrences d'Arte Journal, mais j'espère qu'en attendant, je ne vous "barbe" pas. J'ai mené une vie de faussaire, O.K., mais faudrait pas croire : ma barbe actuellle, ben, elle est vraie, parole d'Adolfo !"
                                                              


N O T E S

(1) "national-démocrate" était aussi le nom du parti du président Hosni Moubarak avannt sa chute en 2011;

(2) le terme néo-nazi n'a aucun sens, ou plutôt il n'a que le sens que ceux qui l'emploient décident de lui attribuer : depuis 1945 et la dissolution du parti national-socialiste (= nazi) par les Alliés, la "marque" nazie n'est plus déposée ni protégée. On peut à loisir dénoncer comme "nazi' ou "néo-nazi" toute personne ou tout groupe que l'on veut diaboliser ou auquel on veut nuire. Ca ne mange pas de pain, comme on dit. Et en plus, ça "marche" la plupart du temps. Il y a aussi des gens ou des groupes qui se qualifient eux-mêmes de "nazis" ou de "néo-nazis", par provocation, pour jouer à se faire plaisir la plupart du temps bien qu'ils le paient souvent très cher par l'opposition à leur égard qu'ils suscitent, parfois pour faire peur. Et pourtant, dans bien des cas, les vrais nationaux-socialistes (= nazis) d'avant 1945 les auraient volontiers placés dans des établissements de réeducation pour associaux. Il y a un signe qui ne trompe pas : les prétendus "néo-nazis" d'aujourd"hui s'habillent, se coupent les cheveux et se donnent l'apparence des "nazis" tels qu'ils apparaissent dans des productions de Hollywood réalisées par des cinéastes américains réfugiés en Amérique avant ou pendant la guerre de 1939-1945, venant d'Europe centrale et orientale, parfois d'origine juive. Les "néo-nazis" d'aujourd'hui prennent leurs références dans les caricatures de "nazis" créés par des anti-nazis. On les voit ainsi arborant souvent des crânes rasés qui n'avaient absolument pas court dans la Wehrmacht ou la Waffen SS où la mode était plutôt à la coupe dégagée sur les côtés avec plus de volume sur le dessus, pour ne pas parler de la Kriegsmarine au sein de laquelle on portait volontiers la barbe; Arte nous enfume, veut obtenir l'intediction du NPD pour ensuite pouvoir dénoncer la présence d'anciens du NPD dans d'autres organisations, existantes ou à fonder;

(3) un authentique parti nazi ou néo-nazi n'aurait pas pu perdurer en Allemagne depuis 1964. L'impeccable militant anti-nazi Willy Brandt, ministre des Affaires Etrangères de la République Fédérale d'Allemagne de 1966 à 1969 avant d'en devenir le Chancelier, déclarait en 1969 dans un entretien avec un journal américain que le NPD s'apparentait au parti de l'ancien gouverneur (démocrate) d'Alabama, George Wallace, qui fut candidat aux élections présidentielles américaines de 1968 pour l'American Independent Party; d'autres le comparaient au mouvement Poujade en France sous la IVe République. Une partie des adhérents du NPD sont des agents infiltrés par un bureau de l'Office Fédéral pour la Protection de la Constitution, et une partie de ses fonds provenaient en 2003 ou 2004 de l'Etat;

(4) Allemands et Britanniques avaient pu constituer des associations de droit : "Hilfsgemeinschaft Freiheit für Rudolf Hess" et "Liberty for Rudolf Hess"; Rudolf Hess, Allemand né en Egypte, a quitté l'Allemagne pour la Grande Bretagne en mai 1941. Etait-il en mission ? Avait-il perdu la raison comme on l'a laissé entendre en Allemagne à l'époque dans les milieux dirigeants après qu'il était été arrêté en Ecosse ?
S'il était en mission, quel était le contenu de cette mission ? Le dossier britannique concernant Rudolf Hess devait demeurer secret jusqu'en ...2017. Après le mort de Hess, à trente ans de cette date, il a été décidé de la reporter à ...2047. Je me suis intéressé au sort de Hess à l'occasion d'une promenade dans les rues de Fribourg-en-Brisgau (pays de Bade) entre la Hauptbanhof (gare) et la Cathédrale : une colonne portait une affiche noire et blanche réclamant la libération de Hess, ce qui a attiré mon attention; quelques pas plus loin, j'ai vu un adolescent, portant les cheveux longs comme c'était la mode, rentrer sa motocyclette dans le couloir de sa maison; sa motocyclette portait deux auto-collants : "Amis, go home", c'est-à-dire "Américains, rentrez chez vous" et "Freiheit für Angela Davis". Angela Davis était une militante communiste afro-américaine "contre la Guerre du Vietnam", emprisonnée en Californie. Qui pourrait-être "pour" une guerre ? Pour ce qui est de cette guerre, je me disais qu'à l'âge que j'avais, si j'avais été Américain, j'aurais probablement été envoyé au Vietnam avec le risque de me faire blesser ou tuer par les gens que soutenait Angela Davis. D'un côté, il y avait des volontaires : les amis d'Angela Davis, par idéologie, et de l'autre de jeunes soldats qui n'étaient là que parce qu'ils étaient Américains et appartenaient à une certaine tranche d'âge dans un pays où le service militaire était obligatoire; que le jeune motocycliste de Fribourg-en-Brisgau se souciât d'Angela Davis plutôt que de Rudolf Hess (qui avait peut-être essayé d'arrêter la guerre en 1941) me contrariait; je me suis dit que je devais faire le choix contraire, à sa place en quelque sorte;

(5) graphie utilisée par solidarité avec le professeur Bernard Notin, cible en 1990 de la Milice Zélote de la Pensée et des Convulsionnaires de la Mémouare;

(6) Arte Journal qualifie les gens du FLN d'...."indépendantistes algériens"; pendant la Guerre d'Algérie (qu'on appelait déjà la Guerre d'Algérie pendant qu'elle se déroulait, contrairement à ce qu'on dit maintenant), ces gens étaient désignés comme les fellaghas (= coupeurs de routes, pillards), les rebelles, parfois les nationalistes algériens (étiquette plutôt accolée au mouvement MNA de Messali Hadj qu'au FLN), jamais d'"indépendantistes". Ce vocable a été forgé par les médiats au milieu des années 1980 pour désigner ceux des Kanaks de Nouvelle-Calédonie qui voulaient faire sécession. Je n'étais pas "indépendantiste", mais je souhaitais l'indépendance de l'Algérie, non par sympathie pour le mouvement algérien de libération nationale, mais pour ne pas avoir 9 millions de Musulmans Algériens comme concitoyens : les médiats d'alors qui donnaient un large écho aux réglements de comptes sanglants entre Algériens du FLN et du MNA (Messali Hadj) en France d'Europe, ne craignaient pas de donner des expatriés algériens au nord de la Méditerrannée une image qui n'incitait pas à souhaiter en avoir des millions comme concitoyens; on croyait d'ailleurs que l'indépendance de l'Algérie amènerait de nombreux Algériens de la France d'Europe à regagner leur pays, la paix venue. C'est tout le contraire qui s'est passé : près d'1 million d'Européens d'Algérie (pour la plupart d'origine espagnole, italienne ou française) ont dû quitter l'Algérie indépendante et des milliers, puis des dizaines de milliers d'Algériens, et davantage encore par la suite, les ont suivis et ont abandonné leur pays ayant accédé à l'indépendance. Vu de la France d'Europe, l'indépendance de l'Algérie marquait une fin, la clôture d'une séquence d'Histoire, vu d'Algérie, elle marquait un début, un nouveau rapport de forces. D'où des malentendus qui ont toujours cours.