samedi 28 mars 2020

France 24 au temps du confinement : d'é-100 à Montreuil

Samedi 28 mars 2020, dernier jour de l'horaire d'hiver 2019-20.

16h00 : le Journal de France 24 en français est présenté par Sandrine Gomes.

Traitant de la situation dans les régions françaises, la présentatrice évoque les transferts de patients d'une région à l'autre et vers les länder allemands. Elle évoque notamment l'accueil en Allemagne de patients en provenance de Metz (Moselle). Sandrine Gomes précise qu'ils sont partis pour é-100. C'est ainsi qu'elle prononce le nom de la ville d'Essen (1). 

Puis, Sandrine annonce un reportage de Karim Yahiaoui, grand reporter à France 24, la voix de la Vrôôônce, comme disait Pompidou de l'ORTF (2).

Karim Yahiaoui nous emmène à Montreuil (3) où il a trouvé dans un Foyer des résidents africains, la plupart sans-papiers et entrés illégalement en France. Ces personnes ne peuvent plus travailler (à vérifier....) et sont confinés dans un espace à l'intérieur duquel il est impossible de se tenir à une distance suffisante les uns des autres pour éviter la contagion au Covid-19. Karim Yahiaoui donne la parole à 3 ou 4 d'entre eux. On apprend qu'on (4) leur apporte régulièrement de quoi manger. 

On comprend que ces sans-papiers, travaillaient au noir, se maintenaient illégalement sur le territoire français tout en étant logés dans un foyer d'hébergement à Montreuil, en attendant une régularisation de leur statut. Avant le confinement, ils envoyaient de l'argent à leurs familles en Afrique de l'Ouest. En attendant de trouver un moyen pour les faire venir au titre du regroupement familial après leur propre régularisation ?

L'un de ces Africains saisit l'occasion pour lancer un appel à la Mairie de Montreuil pour qu'elle les reloge dans des locaux plus spacieux pour réduire les risques de contagion. Un appel-pression. 

Plus tôt dans la journée, sur la chaîne LCI, la journaliste de gauche Françoise Degois (5) nous assurait que la médecine sénégalaise était de très bon niveau. Pourquoi ne pas affrêter un charter pour ces sans-papiers de Montreuil. Direction : le Sénégal. 

N  O  T  E  S :

(1) Essen, sur la Ruhr, est une ville du Land Nordrhein-Westfalen. Pendant l'occupation franco-belge de la Ruhr (1923-1925), elle fut le théâtre de tirs de l'armée française d'occupation sur des civils locaux qui fit des dizaines de morts. Cette fusillade et ses victimes furent honorés à Weimar, au Reichstag en deuil, en présence du Président du Reich, le socialiste Ebert (SPD).

Après la guerre 39/45, Essen eut longtemps parmi ses députés Ernst Achenbach (FDP, parti libéral), diplomate à Paris dès 1940, dont il est question dans le récit de Roger Peyrefitte intitulé La Fin des Ambassades. En 1970, Beate Klarsfeld orchestra une campagne médiatique pour empêcher le gouvernement de Willy Brandt, dont le FDP était une des composantes de la majorité, de proposer la candidature d'Ernst Achenbach à un des 6 postes de la Commission Européenne. Cette campagne klarsfeldienne atteint son objectif. Interpellé publiquement par Beate Klarsfeld, le ministre français des Affaires Etrangères, Maurice Schumann (ancien SFIO, ancien MRP rallié à l'UDR gaulliste) dans sa réponse, assura Beate qu'il s'opposerait à cette proposition de désignation si elle devenait officielle de la part de Bonn. Qui recula. Maurice Schumann se référait, dans sa lettre aux Klarsfeld à leur "mémoire commune" (sic).

(2) L'ORTF (RTF tout court jusqu'en 1964) disparut en 1974. France 24 fait partie du service public audiovisuel extérieur, comme Radio France Internationale.

(3) Montreuil passe pour être la deuxième ville malienne du monde, après Bamako. 

(4) Il s'agit probablement d'ONG qui assistent ces sans-papiers se maintenant illégalement sur le territoire français jusqu'à leur régularisation. Laquelle leur permettra de travailler légalement et de faire venir leur famille en France, puis éventuellement de demander la nationalité française.

(5) Françoise Degois est une amie et biographe du couple François Hollande - Ségolène Royal

jeudi 19 mars 2020

Seigneur, prends pitié !

Ce qui, ces dernières années, m'a le plus déçu, assombri, en matière de religion, ce sont les expériences suivantes, limitées au christianisme.


SCANDALES ORDINAIRES



2010 : je fais part à une de mes relations, pilier de la paroisse locale de l'Eglise Réformée de France, de ma défiance envers l'humanitarisme et tout ce qui va avec. Mon interlocutrice, ancienne infirmière scolaire, est choquée, me demande comment je peux encore me dire "chrétien" en ayant des idées pareilles. Puis, elle insiste sur l'importance des "bonnes oeuvres" (un paradoxe pour un "protestante"), affirme qu'aider, servir les autres, les plus démunis est au centre de sa vie, puis vient le PIRE : "Vous savez, est-ce que Dieu existe ? personne n'est allé y voir".


2013 : je co-voiture régulièrement une personne handicapée qui habite seule dans un village, pour ses courses, et ses visites chez le médecin. Elle est passée de l'Eglise Réformée de France à l'Eglise Catholique, de façon informelle. Elle est entichée de l'Afrique et des Africains au point qu'elle est surnommée Mama Africa dans les milieux des deux églises de la contrée. Elle semble avoir du mal avec l'idée "protestante" du salut par la foi seule. Elle me dit qu'il est important pour elle de faire des "bonnes oeuvres", de faire "le bien". Le PIRE : "Parce que, vous savez, Jean-Marie, si le salut s'obtient pas les oeuvres, ou bien....si Dieu n'existe pas.....", sous-entendu : faisons au moins quelque chose de bien comme s'il existait.


2016 : l'Eglise Catholique en France fait diffuser des spots publicitaires à la télévision pour inciter les gens à lui faire des legs (faire d'elle une héritière). L'argument : pour que vos valeurs (dont cette Eglise se dit porteuse, servante) vous SURVIVENT. Ca me met mal à l'aise : ça me rappelle l'essai La Mort, de Vladimir Jankélévitch. Dans cet essai, le philosophe juif, affirme son incroyance en une survie après la mort physique, et semble proposer qu'on s'assigne de faire en sorte de laisser après notre mort un monde différent de ce qu'il aurait été si nous n'étions pas nés. Sous-entendu probable : meilleur, si possible.


2017 : une figure locale de la Croix-Rouge, une notabilité, une dame d'esprit oecuménique, fidèle de l'Eglise Réformée de France meurt. Ses obsèques ont lieu dans le cadre d'une célébration oecuménique. La prédication est assurée par le pasteur Ph. H., dont j'attendais beaucoup. Que nous prêche-t-il ? Que notre soeur a eu une vie de générosité (certes...), longue (pas tant que ça : vers 1970, Roger Garaudy nous annonçait qu'au 21ème siècle, la longévité humaine atteindrait 300 ans). Et que maintenant qu'elle était décédée, elle allait SURVIVRE.....à travers ses oeuvres, ce qu'elle avait fait de bien, que nous étions invités à prolonger. Aucune référence en une survie personnelle. Désespérant ! C'est du Vladimir Yankélévitch ! Ciao preacher !

Que foutent ces gens dans des Eglises ?

Qu'ils se "cassent" en loges ! 

Je leur sais gré de m'avoir démontré que ce ne sera d'eux que viendra la Voie, la Vérité et la Vie.

Bye, bye !