jeudi 19 mars 2020

Seigneur, prends pitié !

Ce qui, ces dernières années, m'a le plus déçu, assombri, en matière de religion, ce sont les expériences suivantes, limitées au christianisme.


SCANDALES ORDINAIRES



2010 : je fais part à une de mes relations, pilier de la paroisse locale de l'Eglise Réformée de France, de ma défiance envers l'humanitarisme et tout ce qui va avec. Mon interlocutrice, ancienne infirmière scolaire, est choquée, me demande comment je peux encore me dire "chrétien" en ayant des idées pareilles. Puis, elle insiste sur l'importance des "bonnes oeuvres" (un paradoxe pour un "protestante"), affirme qu'aider, servir les autres, les plus démunis est au centre de sa vie, puis vient le PIRE : "Vous savez, est-ce que Dieu existe ? personne n'est allé y voir".


2013 : je co-voiture régulièrement une personne handicapée qui habite seule dans un village, pour ses courses, et ses visites chez le médecin. Elle est passée de l'Eglise Réformée de France à l'Eglise Catholique, de façon informelle. Elle est entichée de l'Afrique et des Africains au point qu'elle est surnommée Mama Africa dans les milieux des deux églises de la contrée. Elle semble avoir du mal avec l'idée "protestante" du salut par la foi seule. Elle me dit qu'il est important pour elle de faire des "bonnes oeuvres", de faire "le bien". Le PIRE : "Parce que, vous savez, Jean-Marie, si le salut s'obtient pas les oeuvres, ou bien....si Dieu n'existe pas.....", sous-entendu : faisons au moins quelque chose de bien comme s'il existait.


2016 : l'Eglise Catholique en France fait diffuser des spots publicitaires à la télévision pour inciter les gens à lui faire des legs (faire d'elle une héritière). L'argument : pour que vos valeurs (dont cette Eglise se dit porteuse, servante) vous SURVIVENT. Ca me met mal à l'aise : ça me rappelle l'essai La Mort, de Vladimir Jankélévitch. Dans cet essai, le philosophe juif, affirme son incroyance en une survie après la mort physique, et semble proposer qu'on s'assigne de faire en sorte de laisser après notre mort un monde différent de ce qu'il aurait été si nous n'étions pas nés. Sous-entendu probable : meilleur, si possible.


2017 : une figure locale de la Croix-Rouge, une notabilité, une dame d'esprit oecuménique, fidèle de l'Eglise Réformée de France meurt. Ses obsèques ont lieu dans le cadre d'une célébration oecuménique. La prédication est assurée par le pasteur Ph. H., dont j'attendais beaucoup. Que nous prêche-t-il ? Que notre soeur a eu une vie de générosité (certes...), longue (pas tant que ça : vers 1970, Roger Garaudy nous annonçait qu'au 21ème siècle, la longévité humaine atteindrait 300 ans). Et que maintenant qu'elle était décédée, elle allait SURVIVRE.....à travers ses oeuvres, ce qu'elle avait fait de bien, que nous étions invités à prolonger. Aucune référence en une survie personnelle. Désespérant ! C'est du Vladimir Yankélévitch ! Ciao preacher !

Que foutent ces gens dans des Eglises ?

Qu'ils se "cassent" en loges ! 

Je leur sais gré de m'avoir démontré que ce ne sera d'eux que viendra la Voie, la Vérité et la Vie.

Bye, bye !