lundi 30 mai 2011

Chère Libye

Le Guide de la Révolution libyenne et l'avocat de Georges Guingouin ne m'inspirent aucune sympathie; j'en conserve un peu pour "le salaud lumineux" (*)

Le coût de l'intervention contre la Libye (lancée à l'origine pour protéger les rebelles de Benghazi des représailles promises par Gadaffi), c'est aussi :

-la stimulation des flux migratoires sud-nord;

-une incitation à la prolifération des armes de destruction massive, notamment nucléaires : Gadaffi avait renoncé à s'en doter après l'avoir d'abord envisagé; comme l'a relevé le Faghi (le Guide Suprême de la révolution iranienne), c'est parce qu'il est démuni de telles armes que les Occidentaux ont pu l'attaquer; certains pays du "sud", comme on dit, risquent de retenir la leçon et d'acheter, ouvertement ou clandestinement, une police d'assurance les protégeant de toute velléité d'intervention humanitaire ou droit-de-l'hommiste venant des "démocraties" en se dotant d'armes de destruction massive.

Même si Gaddafi perd le pouvoir (et le plus tôt serait le mieux), la protection des rebelles de Benghazi, si méritants et intéressants soient-ils, aura coûté cher, très cher.

(*) à la date de rédaction de ce message, les médiats annoncent que les deux avocats, Jacques Verges ("le salaud lumineux") et Roland Dumas (l'ancien avocat de Georges Guingouin) vont porter plainte contre l'OTAN (sic) pour crimes contre l'Humanité en Libye, ainsi, si j'ai bien compris, que contre le chef de l'Etat français; j'espère que ce dernier les renverra vers Bernard-Henri Lévy.

dimanche 15 mai 2011

La partitocratie franphoconne d'Outre Quiévrain saisie par l'abjection

J'apprends de deux sources (1) le psychodrame politico-médiatique
provoqué par une proposition du VB relative aux épurés de l'après-
guerre, aux méfaits qui leur étaient imputés par leurs ennemis
politiques et aux dommages durables et disproportionnés subis par les
victimes de cette répression et leurs descendants, et aux réparations
que les injustices d'il y a deux tiers de siècle appellent.
 
 
Je garde présent à l'esprit que je ne suis pas ressortissant de l'Etat
belge (2), mais Européen d'abord puisque c'est à travers une des
acceptions de ce terme (3) que m'identifient les protégés du MRAP, du
MRAX, de SOS Désir, de la CIMADE et autres associations de
malfaisants.


Je ne suis pas juge, je ne suis pas historien, mais en tant
qu'observateur doté d'une mémoire, je ne peux éviter de mesurer le
mouvement en arrière de la concience politico-médiatique...Franphoconne
en Belgique en l'espace de trente-cinq ans environ.


Au milieu des années 1970, une proposition proche de celle des
sénateurs VB avait été avancée par un, ou des mandataires CVP. La
réaction n'avait pas du tout été la même : une élue bruxelloise du
FDF, qui s'appelait Mme Verdin me semble-t-il, estimait que "trente
ans après", on ne pouvait tout de même plus juger de ces questions
comme dans l'immédiat après-guerre. C'était du temps où Valéry Giscard
d'Estaing pouvait supprimer la commémoration nationale de la
"Victoire" (sic) du Huit Mai 1945. Des journaux francophones du type
Le Rappel, Vers l'Avenir, voire peut-être La Dernière Heure de M.
Brébart pouvaient fustiger les "super-patriotes rouges" possédés par
la rage resistantialiste et épuratrice, comme le professeur Perin
"rouge...de colère" au cours du débat ayant suivi le dépôt de cette
proposition qui fut rejetée.


35 ans plus tard, il n'y a plus de Madame Verdin, et le MR dont le FDF
est une des composantes hurle avec les loups, le sieur Reynders
évoquant l'origine "extréme-droite" de la proposition de 2011. Il
ferait bien de ne pas employer cette référence : dans ses meilleures
heures des années 1960, son parti a comporté une aile que certains
polémistes ont classé à l'extréme-droite (terme vague du champ lexical
de la polémique, appellation non contrôlée).


Plus on s'éloigne des évènements de la Seconde Guerre Mondiale, plus
la Mémouare phagocyte l'Histoire. Sur un forum de La Libre, un
internaute qualifie sans être censuré le VB de parti néo nazi (4).
De façon incompréhensible, l'accueil fait à une proposition d'amnistie
très souhaitable et bien tardive révèle un clivage communautaire
factice : je ne peux pas croire que la classe politico-médiatique
Franphoconne représente le pays réel des régions concernées. Groen se
déconsidère à mes yeux en se joignant à la dénonciation
"unanime" (sic) des Franphocons.


Vive l'amnistie ! Non aux Fisséfilles (spirituels) des tondeurs de
femmes, lyncheurs de prisonniers de guerre et fusilleurs de 1944 et
des années suivantes.

 
NOTES


(1) le JT méridien de la RTBF relayé par TV5Monde en début d'après-
midi du 13/05/2011 et le site de LaLibre;


(2) je suis seulement originaire de la Gallia Belgica de César, natif
de Chauny, commune jumelée avec Andenne qu'administre le sinistre,
dans tous les sens du terme, Claude Eerdekens;


(3) les Nord-Africains disent "Gaouri" (pluriel : "Gwères"), les Turcs
disent "Gevür", et les Négro-Africains "Toubab" ou "Babtou" en verlan;
ces mots désignent une catégorie ethnique que je traduis par Européen
(je ne peux pas dire "Français", parce qu'ils le sont aussi, pour la
plupart);


(4) il n'a donc pas vu Filip Dewinter visiter la ville d'Ashkelon avec
une délégation de l'"Alliance des partis européens pour la Liberté et
les droits civils" dont le VB est membre, et être reçu par le maire de
la ville et un représentant de Manhigut-Yehudit, une des factions du
Likoud.

vendredi 13 mai 2011

Loi salope (Fabius-Rocard-Gayssot) : 250 mois d'infamie

Il y a 250 mois ce 13 mai MMXI était promulguée la loi Fabius-
Rocard-Gayssot (90-615 du 13 juillet 1990).
 
Cette loi criminalise l'expression du doute, assimilé à une négation,
en la version officielle de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah
(armes et techniques homicides utilisées, nombre de victimes etc...).


Pour cette loi salope, dire que les [autocensuré] n'ont jamais existé
ou, en tout cas n'ont pas été utilisées à des fins homicides constitue
un crime passible de peines d'amendes pharamineuses et de prison. Vous
pouvez perdre votre emploi, en plus, si vous êtes condamné au titre de
cette loi tandis que vous êtes assuré d'être l'objet d'une mise en
quarantaine : vous ne sauriez être historien(ne). L'expression
publique de votre doute est un crime, et non l'expression d'une
opinion.


Cette loi salope (Fabius-Rocard-Gayssot) dont le "libéral" DSK
déplorait naguère l'insuffisante application, a en outre mis en place
une Milice Zélote, une Police de la Pensée en partie confiée à des
associations de malfaiteurs qui sont aux aguêts pour obtenir de vous
des dommages-intérêts : SOS Désir, Mouvement pour le Retour Au
Pouvoir, Ligue Inter-Courants Reine Anastasie (fondée à la fin des
années 1920 pour la défense de l'assassin d'un réfugié ukrainien),
etc...


Si je suis réviso, je peux vous en parler ?

dimanche 8 mai 2011

Un Huit Mai à Colombes

Le 8 mai 1965, on commémorait le vingtième anniversaire de la fin en Europe de la Seconde Guerre Mondiale. Sur les ondes de Radio Luxembourg (qui prendra le nom de RTL en 1966), Raymond Cartier relevait les différences entre les commémorations de ce 8 mai selon les pays, et notait que dans les pays (Etats-Unis, Royaume-Uni) dont le titre de co-vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale était incontestable, les cérémonies étaient plus sobres qu'en France. Comme si, en France, certains voulaient compenser leurs doutes quant au bien-fondé du droit de ce pays à prétendre au statut de vainqueur par un étalage de symboles. Pour essayer de s'en persuader.

Le quotidien L'Aurore (Robert Lazurick) offrait un abonnement d'un an aux jeunes gens nés le 8 mai 1945. Dans le même journal, on pouvait lire que le Chancelier fédéral allemand Ludwig Erhard déclarait qu'il était impossible aux Allemands de célébrer le 8 mai, car la victoire des vainqueurs, puis leurs divisions avaient laissé l'Allemagne divisée et privée du droit à des élections libres dans tout le pays. Le même journal publiait une photographie de l'ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Patrick Reilly, mis en présence de son collègue de Chine continentale, pays avec lequel la France avait établi des relations diplomatiques quatorze mois auparavant. Les deux diplomates s'évitent du regard.

A Colombes (1), la présence de drapeaux américains au sommet de mâts place Rhin et Danube (l'espace qui faisait communiquer les rues Saint-Denis et du Bournard) détonne : depuis des mois, la propagande anti-américaine sous couvert de campagne pour la "paix au Vietnam" est intense; l'arrivée à la mairie en mars 1965 d'une municipalité dite d'Union Démocratique dirigée par Dominique Frelaut (communiste) peut augurer d'une intensification de cette campagne : pour nous rendre en famille dans notre région d'origine, dans l'Aisne, nous traversons des communes dirigées par des communistes : Genevilliers, l'Île Saint-Denis etc... où la propagande en faveur de la "paix au Vietnam" est obsédante (mais je suis vacciné) (2). Une des adjointes de Dominique Frélaut est Hélène Le Savouroux, épouse du chef de file colombien de la S.F.I.O.. Photographiée devant un monument au morts ce 8 mai, Hélène Le Savouroux a le style d'une jeune femme moderne du milieu des années 1960. Les Le Savouroux ne sont pas des fanatiques (rien à voir avec le PS xénolâtre (3) d'aujourd'hui, qui semble descendre du PSU plus que de la S.F.I.O.) : trois ans plus tard, en 1968, dans une profession de foi dans laquelle Bernard Le Savouroux fait le tour de ses concurrents pour les élections législatives des 23 et 30 juin, il juge que le candidat du mouvement de Jean-Louis Tixier Vignancour est "courageux" mais que les positions de son chef de file doivent en éloigner tout "démocrate socialiste" (c'est le teme qu'il emploie).

Un salon de coiffure est ouvert ce 8 mai 1965 sur la place de la gare (en fait : avenue de l'Agent Sarre, un peu avant le croisement avec l'avenue Menelotte); j'y entre pour m'y faire couper les cheveux; pendant que j'attends, un client parle du 8 mai; je dois l'entendre dire que les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale (auxquels il s'identifie et auxquels je ne m'identifie pas) qu'il a vécue n'ont pas exercé de vengeance "oeil pour oeil, dent pour dent" contre leurs adversaires vaincus (il est mal informé).

Le viaduc de l'avenue Ménelotte à partir de la gare de Colombes vers la gare du Stade est régulièrement recouvert d'affiches d'un parti de la majorité municipale : le P.S.U.. Ce mouvement représente un des pôles (4) de l'horreur politique à mes yeux, par son discours culpabilisateur, égalitariste, tiers-mondiste. Il a ses entrées non seulement à la Mairie de Colombes, mais aussi chez les militants chrétiens qui fréquentent la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul : le chef de file local du P.S.U. est l'imprimeur Cary, dont l'atelier est sis rue du Four, petite rue médiévale le long de l'église (l'ancienne); il est imprimeur du P.S.U. et de la paroisse. Un beau jour de printemps, me promenant rue du Four, dont les murs étaient recouverts ça et là d'affiches du P.S.U. pour la "paix au Vietnam", je décide d'en arracher une; relevant la tête, je remarque que d'une fenêtre du presbytère, un vicaire, le Père Seince (récemment rappelé à D.), fils de la Charité (5), a observé la scène et semble d'autant plus assombri qu'il me connaît de vue : il m'a fait la catéchisme quelques semaines dix ans avant, et m'a déjà aperçu dans l'église (l'ancienne). Je ressens cette expérience comme gratifiante. Le 8 mai, c'est aujourd'hui, demain ce sera le 9, journée de l'Europe, et j'aime mieux ça. Depuis 7 ans, grâce notamment à son maire de l'époque, Paul Bouchu, Colombes est jumelée avec Frankenthal (6) dans le Palatinat et depuis un an avec Legnano (7) dans le nord de l'Italie. Vive l'Europe !


NOTES

(1) 48°55'25" N  / 02°15'08" E

(2) Le vaccin est composite : anticommunisme, considération du fait que si j'était américain je pourrais être au Vietnam du fait de la conscription, mis en danger par les Vietcongs qui sont volontaires par définition;
de même, si j'avais dix ou quinze ans de plus j'aurais pu être en Algérie du fait du service militaire obligatoire, mis en danger par les fellaghas du FLN djézaïrien; et aussi bien ce FLN que le Vietcong ont et avaient la sympathie des communistes;

(3) Un incident significatif : la réaction de membres lillois du M.J.S. (Mouvement des Jeunes Socialistes) à un entretien de F. Hollande, président de la République retransmis à la télévision en avril 2016. Lorsque F. Hollande évoque l'action du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, relevant que celui-ci a "nettoyé la jungle de Calais", ce propos est accueilli par des clameurs d'indignation et de désapprobation. Non parce que cette libération de Calais n'aurait pas eu lieu. Mais parce que des résidents illégaux, de prétendus réfugiés ont été délogés de là où ils n'auraient jamais dû s'installer. C'est qu'on les aime, les squatters et les résidents illégaux, au M.J.S. !

(4) L'autre pôle est le stato-nationalisme cocardier, machine à faire se déchirer les Européens entre eux pour le plus grand bénéfice du reste du monde, et à faire rajouter des noms sur les monuments aux morts à chaque génération; à l'époque, il est incarné par la mouvance DeGaulliste, aujourd'hui par les prétendus "souverainistes" (qui ont volé ce mot aux Canadiens);

(5) Les Fils de la Charité ont été fondés par le Père Anizan; il s'agit d'une dissidence issue d'une congrégation plus ancienne fondée par St Vincent de Paul; les Fils de la Charité ont été en charge des paroisses catholiques de Colombes (sauf peut-être (?) une d'entre elles, à cheval sur 2 ou 3 communes : Les Vallées) de 1921 à 2003. Globalement, ils y ont fait beaucoup de bien. Ce que le Concile Vatican II a pu avoir malgré tout d'aspects positifs a été mis en place par eux à Colombes avec 15 ou 20 ans d'avance; ils ont permis à beaucoup de gens de découvrir une autre Eglise que celle qu'ils avaient pu connaître. Par la suite, cette pastorale a pu être contaminée par le béguin des issus de l'immigration des suds du monde, la propension à la générosité avec ce qui n'est pas à soi parce que c'est tristement humain, mais on a fait pire dans d'autres églises, issues de la Réforme, sous l'influence de groupes comme la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et membre de la Fédération Protestante de France;

(6) Le jumelage avec Frankenthal est bien vivant, y compris au niveau du partenariat entre les groupes politiques des conseils municipaux respectifs (notamment les Verts);

(7) Le jumelage avec Legnano semble mis de côté; ne serait-ce pas du fait du sectarisme de la Gauche ?

samedi 7 mai 2011

Un crimine di doppoguerra (Vae Victis)

In Memoriam : Paul Briffaut, Robert Doffat, Serge Krotoff, Jean Robert, Raymond Payras et 8 de leurs frères d'armes non identifiés.

Nei primi giorni del mese di maggio 1945 una dozzina di soldati della Waffen SS francese, quasi tutti provenienti da ricovero ospedaliero, si arrendono alle truppe americane. Gli Americani internano i Francesi insieme con i prigionieri tedeschi nella caserma degli Alpenjäger di Bad Reichenhall (località termale di modeste dimensioni sull’autostrada Monaco – Salisburgo, sottoposta al consueto bombardamento terroristico anglo-americano alla fine dell’aprile del 1945).



Il 6 maggio 1945 giungono nella cittadina truppe francesi della Seconda Divisione corazzata comandata dal Generale Leclerc. I prigionieri francesi, avutane notizia, cercano di allontanarsi dalla caserma e raggiungono un boschetto vicino, ma vengono scoperti e accerchiati. Il Generale Leclerc, giunto al loro cospetto, li apostrofa rimproverandoli per il fatto che essi indossano la divisa germanica. Gli rispondono facendogli notare che egli indossa la divisa americana.



Risentito per tale “atteggiamento insolente”, Leclerc decide di fucilare i dodici francesi. Condanna a morte senza giudizio di un tribunale, nemmeno improvvisato. L’esecuzione non deve lasciar traccia…“Ai dodici valorosi figli della Francia che l’8 maggio 1945 a Karlstein da prigionieri furono uccisi dal vincitore senza processo.”





Il Generale Leclerc si limita a concedere loro assistenza religiosa. Viene deciso che l’esecuzione avvenga a gruppi di quattro alla volta. Essa ha luogo l’otto maggio, il giorno della resa della Germania, considerato il giorno della fine della guerra in Europa. Durante il pomeriggio i prigionieri vengono condotti su camion a Karlstein, in una radura denominata Kugelbach. Informati che saranno fucilati alla schiena, protestano violentemente rivendicando il diritto di essere fucilati al petto. Il Padre Maxime Gaume riceve l’ordine di assisterli: sarà l’unico testimone e colui che cercherà di informare le famiglie. Il giovane tenente designato a comandare il plotone d’esecuzione, costernato di dover eseguire un tale ordine, è tentato di disobbedire ma decide poi di obbedire, cercando però di parlare con rispetto ai morituri. La fucilazione avviene, come stabilito, a gruppi di quattro in modo che le vittime vedano cadere i propri Camerati prima di loro, ad eccezione dei primi quattro. Tutti rifiutano la benda e cadono gridando “Vive la France!”.



I cadaveri furono lasciati sul terreno e sepolti sul posto da soldati americani solo tre giorni dopo. Furono piantate croci di legno poi sparite. Il 2 giugno 1949 i corpi furono esumati e traslati nel cimitero comunale di Bad Reichenhall, gruppo.

Nella fotografia, tra le dodici soldati della Waffen Schutzstaffel francese davanti a Leclerc si riconoscono: l’ultimo della prima fila è il tenente Paul Briffaut della Legione dei Volontari Francesi (gruppo di volontari francesi arruolatisi a fianco del Esercito tedesco per la campagna contro il bolscevismo) ferito sul fronte russo nel settembre del 1944. Tra gli altri, appartenenti alla divisione Waffen-Grenadier delle SS “Charlemagne”, si riconoscono il penultimo che è l’Unterstürmführer Robert Doffat; l’ultimo della seconda fila, del quale si vedono la nuca e la spallina d’ufficiale, è l’Oberstürmführer Serge Krotoff. L’unico altro conosciuto è Jean Robert: degli altri otto non si conoscono i nomi. Due rami di betulla incrociati ornano la tomba dei dodici caduti della Divisione Waffen-Grenadier delle SS “Charlemagne”. Sul muro del cimitero vi erano tre lapidi: la prima recava l’emblema della Divisione, i nomi di quattro caduti e l’indicazione che otto sono sconosciuti; la data di morte (8 maggio 1945) e il nome di un altro volontario francese, Raymond Payras, morto in combattimento nella stessa zona e negli stessi giorni, qui sepolto; la seconda recava il Tricolore francese e il motto, in lingua francese: “Il tempo passa, il ricordo resta”; il terzo recava il Giglio di Francia, dodici fiori a ricordo dei 12 fucilati e la dedica:



“Ai dodici valorosi figli della Francia che l’8 maggio 1945 a Karlstein da prigionieri furono uccisi dal vincitore senza processo.”




Bibliographie : Le guet-apens de Bad Reichenhall, de Charles E. Boch (Les Editions du Lore),
ISBN : 978-2-35352-015-2   (20 euros)

jeudi 5 mai 2011

L'Eglise Protestante Unie : points positifs et deconantum

 L'association cultuelle dénommée Eglise Protestante Unie de France (E.P.U.F.) a édité et diffuse un beau dépliant de présentation dont on trouvera ci-après des commentaires.


Le premier volet du dépliant porte le texte suivant :


L'Eglise réformée OFFRE DES LIEUX DE RECHERCHE ET D'EXPRESSION DE LA FOI : rencontre prière, écoute de la Parole de Dieu, moyens de formation biblique et personnelle;

commentaire : on ne peut qu'être d'accord avec cette intention et cette compréhension de sa mission par l'E.P.U.F.

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L'Eglise réformée ACCOMPAGNE les personnes qui s'adressent à elle : visites, entretiens personnels, aumônerie...(baptême, mariage, deuil).

commentaire : on ne peut là aussi qu'être d'accord avec cette intention et cette compréhension de sa mission par l'E.P.U.F.

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L'Eglise réformée PORTE L'ENGAGEMENT DE SES MEMBRES DANS LA SOCIETE : responsabilités individuelles et collectives dans la vie sociale, politique, associative...



commentaire : là, ça ne va plus du tout.
 Dans la mesure où il n'existe pas d'associations plus ou moins organiquement liées à cette Eglise et agissant avec un mandat de celle-ci dans le domaine social (syndicats), politique (partis), civil, comme cela serait en principe concevable, et a existé, par exemple aux Pays-Bas, pour cette dénomination (ce qui serait acceptable à condition que ça reste facultatif, à la discrétion de chacun et qu'il s'agisse d'organisations tolérant un très grand pluralisme), cette prétention est bizarre, génératrice de malentendus, inopportune, voire dangereuse : ni l'Eglise ni ses "membres" (s'agit-il d'une catégorie particulière de fidèles ?) ne savent à quoi ils s'exposent : j'ai le droit de ne pas "m'engager", de choisir mes "engagements", donc de les limiter à tel ou tel domaine; de quoi se mêle l'Eglise, en arriverait-on à ce que je lui doive des comptes dans ce domaine pour savoir si c'est un engagement qu'elle "porter" (sic), ou non ? On est en plein deconantum.

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Le second volet du dépliant porte le texte suivant :



TEMOIGNER - S'ENGAGER

POLITIQUE : C'est l'affaire de tous. L'accueil de l'autre, de l'étranger, est fondateur du lien social


commentaire : cette référence, la place qu'elle tient ici, laissent une impression étrange; les rédacteurs ont voulu se faire plaisir, et faire plaisir à certaines associations avec lesquelles ils se trouvent dans un rapport de proximité réciproque; faut-il entendre que l'Eglise Protestante Unie de France et, au-delà, la Fédération Protestante de France ont délégué à la CIMADE le rôle de guide, ou que l'E.P.U.F. est "la CIMADE en prières", ou un des porte-parole de ce "mouvement oecuménique d'entraide" ? La référence de ce dépliant de l'E.P.U.F. est oublieuse de Luc 12 : 13-14 : "O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages ?"


LAÏCITE : C'est le cadre de l'existence publique des religions, dans le respect de la liberté de chacun

commentaire : cette affirmation est inacceptable au-delà de la virgule : c'est la loi, c'est tout; la laïcité n'a pas à être affectée d'une appréciation positive; là encore, les rédacteurs ont voulu se faire plaisir et semblent exprimer une part du triomphalisme d'un secteur du public "protestant" : "la laïcité, c'est nous !"

ETHIQUE : La dignité de la personne et sa responsabilité guident nos choix éthiques



commentaire : cette formulation est source de malentendus : qui est désigné par le "nous" auquel fait référence l'adjectif possessif "nos" ? Quand j'entends, ou lis le mot "éthique"...je me méfie, et plus encore.



COUPLE ET FAMILLE : la fidélité se construit comme une force d'aimer toujours fragile. Dieu accompagne nos réussites, mais aussi nos échecs

commentaire : on ne peut que souscrire à ces deux phrases

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Le troisième volet du dépliant porte le texte suivant :


PARTAGER - DIALOGUER

OECUMENISME : Les relations avec les autres Eglises chrétiennes en France et dans le monde dessinent le visage de l'unité.


commentaire : le mouvement oecuménique ? Pourquoi pas si on est conscient que l'"unité" dont il s'agit ne peut pas être une oeuvre seulement humaine ? Et à condition que l'oecuménisme ne soit pas l'union des Eglises de Thyatire et de Sardes qui accouchent de celle de Laodicée et qu'en attendant il ne soit pas la promotion des activités de la CIMADE "mouvement oecuménique d'entraide" et de sa coopération avec le C.C.F.D.

 Le piège de l'oecuménisme : parce qu'on est pas tout à fait d'accord sur l'importance respective des conditions du Salut, on va tout naturellement se focaliser sur la vie ici-bas en croyant, en imaginant que seront rassembleurs l'activisme social, pseudo-humanitaire, voire crypto-politique, et bien sûr, toujours dans le même sens, abusé que l'on est par l'illusion selon laquelle une idée juste, ou paraissant l'être, est une idée généreuse (surtout s'il s'agit d'être généreux avec ce qui n'est pas à soi). Cet oecuménisme là est à éviter, et on ne l'a que trop subi.


DIALOGUE INTER-RELIGIEUX : La rencontre vraie et informée de l'autre invite à s'exposer soi-même dans sa foi.


commentaire : "ça ne mange pas de pain", mais il faut être conscient des limites de ce dialogue qui serait peut-être mieux nommé inter-culturel (et/ou cultuel) : les entités participantes ne sont pas toutes de même nature; c'est une des données du dialogue judéo-chrétien : on a des dénominations chrétiennes d'une part, et un monde juif d'autre part, religieux et non religieux, mais dont les "ressortissants" ne se considèrent pas moins réciproquement comme Juifs; les fidèles de l'Islam, quand ils viennent d'ailleurs et ne s'appellent pas Roger Garaudy, Fernand Pouillon, Abdennour Pierre Bidar, ne se voient pas seulement comme Musulmans, mais aussi comme héritiers d'entités ayant des contentieux historiques avec d'autres entités et traditions dont ils nous considèrent comme les héritiers. On a l'impression que les gens qui se réclament du premier et du troisième monothéisme envisagent volontiers le monde comme composé de deux parties : l'une (leurs interlocuteurs) qui a, sinon des choses à se faire pardonner, du moins des gages à donner, et l'autre (eux-mêmes) qui ont à recevoir repentances sans fin et gages et, incroyable mais vrai, ça marche...jusqu'à présent ! Non aux repentances unilatérales et bégayées !


PAROLE PUBLIQUE : Elle témoigne pour Dieu, contre tout ce qui prétend le capturer. Elle proteste pour l'être humain, contre tout ce qui le détruit.


commentaire : quand on lit ces lignes, quand on lit les communiqués des synodes de l'E.P.U.F., on a envie de dire "cause toujours !"; la parole est libre, mais dès lors que l'E.P.U.F. s'aventure hors du domaine strictement religieux, elle doit comprendre et admettre que certains pensent : "pas en notre nom !" quand ils considèrent les positions qu'elle croit pouvoir prendre; "pas en notre nom !", pour retourner contre le prétendu ministère de la Parole une formule dont usent et abusent des associations dont on sait la proximité avec l'E.P.U.F.; en anglais, ça s'appelle un "disclaimer"; faut-il veiller à ne pas être inscrit(e) sur les listes des électeurs du Conseil Presbytéral, ou demander à en être radié(e) pour priver un ministère qui peut se croire "prophétique" sans l'être, d'une prétention à la représentativité ? Y a-t-il d'autres moyens ?


ENGAGEMENT : L'Evangile invite au partage avec les plus démunis et les exclus. De nombreuses associations travaillent pour qu'ils retrouvent leur dignité.


commentaire : L'Evangile invite au partage...de ce qui est à soi, et non à être généreux avec ce qui est à d'autres; d'une manière générale, la formulation ci-dessus présente deux difficultés : qui va apprécier le degré d'exclusion ou de misère ?; au début des années 1970, une association caritative très sympathique (le Secours Européen) s'était constituée pour soutenir les personnes "privées de la sollicitude du Cardinal Marty" (on peut remplacer par d'autres noms...); j'avais trouvé cela "génial"; la seconde difficulté tient à une faiblesse du monde christianisé : la tendance presque invincible à croire qu'une idée est "juste" parce qu'elle est, ou paraît, généreuse; et la générosité la plus gratifiante est souvent celle dont on use avec ce qui n'est pas à soi : on se montre généreux tout en faisant subir à d'autres, qui devront l'assumer sans y avoir adhéré, les conséquences de cette prétendue générosité; c'est le moyen le plus infaillible de nourrir le ressentiment envers les bénéficiaires de ladite générosité, ce qui n'est pas le plus grave.

lundi 2 mai 2011

Tres de Mayo (3 mai 1808)

CONTEXTE HISTORIQUE :

Pour imposer l’application du Blocus Continental (contre le Royaume-Uni) au Portugal, Napoléon Ier a entrepris la conquête de ce pays par la voie terrestre ; à cette fin, il a conclu avec l’Espagne le traité de Fontainebleau (29 octobre 1807) ; les troupes napoléoniennes, commandées par Junot, transitent par l’Espagne et contrôlent les communications entre l’Espagne et le Portugal ; elles sont suivies d’autres troupes, commandées par Murat, qui procèdent à une occupation de points du territoire espagnol au-delà de ce que prévoyait le traité de Fontainebleau. La famille royale espagnole, dont le chef songe à fuir vers les Amériques et s’est retiré à Aranjuez, est divisée, et l’inquiétude se répand dans le pays quant aux intentions de l’ Empire Français. Napoléon convoque et retient à Bayonne le roi Charles IV et son fils aîné (30 avril 1808). A Madrid se répand une rumeur (1) : non seulement Napoléon retient le roi prisonnier à Bayonne, mais les troupes françaises s’apprêteraient à enlever le dernier membre de la famille royale demeuré à Madrid, l’infant Francisco de Paula, 14 ans. En réaction à cette rumeur, une partie de la population de Madrid se soulève contre les troupes napoléoniennes : c’est le soulèvement du Dos de Mayo (2 mai 1808).


Le jour de l’insurrection madrilène du Dos de Mayo (2 mai) 1808, le général Murat (2) note : "Le peuple de Madrid, abusé, s’est laissé entraîner à la révolte et au meurtre" et déclare : "du sang français a coulé ; il demande à être vengé". A titre de représailles, environ 400 personnes seront fusillées à Madrid dans la nuit du 2 au 3 mai 1808. Un célèbre tableau de Francisco de Goya y Lucientes illustre un détail, au sens pictural du terme, de la répression du soulèvement de la veille :
http://lewebpedagogique.com/lapasserelle/files/2009/03/francisco_de_goya_y_lucientes_023.jpg

"La scène décrite dans Tres de Mayo se tient dans les premières heures du matin qui suit le soulèvement et est centrée sur deux masses d’hommes : un groupe désorganisé de captifs tenus pratiquement à bout portant par les fusils d’un peloton d’exécution posant de façon rigide. Bourreaux et victimes se font face et "dans un éclair de génie [Goya] a fait se contraster l’attitude féroce des soldats et les lignes d’acier de leurs fusils avec la masse s’écroulant de leur cibles" (Kenneth Mackenzie Clark). Une lanterne carrée située entre les deux groupes projette une lumière dramatique sur la scène. La zone la mieux éclairée est celle des victimes sur la gauche. Immédiatement à la droite de ce groupe et au centre de la toile se trouve les figures d’autres condamnés se tenant en ligne dans l’attente d’une exécution future. La figure centrale de la toile est l’homme à genoux entre les corps de ceux déjà exécutes, les bras ouverts est brillamment éclairé (ses bras en croix laissent apparaître des stigmates sur l’une de ces mains). Ses habits jaunes et blancs répètent les couleurs de la lanterne.


Sur la droite se tient le peloton d’exécution, pris dans les ombres et dépeint comme une unique unité monolithique. Pratiquement vus de dos leurs visages ne peuvent être vus, leurs baïonnettes et leurs shakos (les couvre-chefs militaires qu’ils portent) forment une colonne implacable et immuable. Sans que cela ne distraie de l’intensité de la scène au premier plan, l’on peut apercevoir dans l’obscurité, à l’arrière plan, un village et un clocher qui se découpent au loin".


"Dans son tableau, Goya n’oublie pas de faire figurer l’Église. Au premier rang des victimes, agenouillé, ou en train de prier Dieu, se trouve un prêtre tonsuré et en robe de bure. L’Église dans le conflit a joué un rôle prépondérant, appelant à la résistance et fournissant des prêtres prêts à prendre les armes. [...]. L’Église est farouchement opposée à l’Empereur, qui a fait fermer les deux tiers des couvents espagnols et supprimer l’Inquisition. Elle est par ailleurs historiquement très liée à la monarchie, menacée par Napoléon. La terreur dans leurs visages est stupéfiante. Goya remarque aussi l’obscurité du ciel"
(Wikipedia en français, article : Tres de Mayo).

NOTES

(1) Les causes du soulèvement sont multiples, mais il semble avoir été déclenché par l’inquiétude liée à une rumeur concernant le sort du dernier membre de la famille royale présent à Madrid, l’infant Francisco de Paula : selon cette rumeur, son enlèvement par les troupes de Murat était imminent (i Que nos lo llevan !), ou "Ils nous l’enlèvent", ou "Ils vont nous le prendre" ; de fait, il semble bien qu’il ait été question de conduire Francisco de Paula, 14 ans, auprès de ses parents et de son frère Ferdinand, retenus à Bayonne par Napoléon Ier ;


(2) Joachim Murat est le beau-frère de Napoléon Ier par son mariage avec la soeur de celui-ci, Caroline Bonaparte ; en août 1808, soit trois mois après les évènements relatés ci-dessus, il deviendra roi de Naples.

dimanche 1 mai 2011

Dos de Mayo (2 mai 1808)

Les événements des 2 et 3 mai 1808 à Madrid (soulèvement d’une partie de la population madrilène contre les troupes napoléoniennes, et répression du soulèvement par Joachim Murat, beau-frère de Napoléon I (et, à l’époque, futur roi de Naples) s’inscrivent dans un contexte historique dont on trouvera ci-après le rappel des principales données :

LE CONTEXTE PANEUROPEEN
Dans le cadre des hostilités entre l’Empire Français (1) et le Royaume-Uni, Napoléon Ier instaure par décret, depuis Berlin, le 21 novembre 1806, le Blocus Continental dont les principales dispositions sont les suivantes :

Tout commerce avec le Royaume-Uni est totalement défendu ;
Les marchandises britanniques présentes sur le continent sont confisquées ;
Toute correspondance du, ou pour le Royaume-Uni est détruite ;
Tout Britannique se trouvant en France ou dans l’Empire est fait prisonnier de guerre ;
Tout navire ayant mouillé dans un port britannique est de bonne prise.

Ce décret est immédiatement applicable dans l’Empire Français et les pays placés de droit ou de fait sous son contrôle ; son application est étendue par traité à d’autres puissances, notamment la Prusse et la Russie, par le traité de Tilsitt (7 juillet 1807).

L’application du Blocus Continental rencontre des difficultés particulières dans deux pays : le Royaume de Hollande dont le souverain est le propre frère de Napoléon, le roi Louis , et le Portugal ; le problème hollandais est réglé par l’annexion pure et simple du pays à l’Empire Français (2) ; Napoléon Ier compte régler le problème portugais en envahissant ce pays, dont le partage est en outre prévu, avec la constitution, au sud, d’une principauté des Algarves sur laquelle régnerait le ministre Manuel Godoy, favori et amant de la reine Marie-Louise, épouse du roi d’Espagne Charles IV ; à cette fin, Napoléon Ier conclut le 29 octobre 1807 un traité avec l’Espagne (traité de Fontainebleau). L’armée commandée par le général Junot transite par l’Espagne pour envahir le Portugal.

LE CONTEXTE ESPAGNOL
A la suite de l’armée de Junot, Napoléon Ier envoie en Espagne des troupes commandées par le général Murat ; ces troupes s’installent en Espagne dans des places dont le contrôle ne présente pas un rapport évident avec l’application du traité de Fontainebleau et la conquête du Portugal. La famille royale espagnole se réfugie dans sa résidence d’Aranjuez, près de Madrid, pour ne pas paraître soumise aux pressions françaises et se ménager une possibilité de fuite discrète, peut-être vers les Amériques, par Séville : 65 000 soldats de l’Empire Français contrôlent non seulement les communications avec le Portugal et la frontière franco-espagnole, mais aussi Madrid et plusieurs grandes villes. L’infant Ferdinand, 24 ans, prince des Asturies, renverse son père, le roi Charles IV (émeute d’Aranjuez, mars 1808). Napoléon Ier refuse de reconnaître le jeune roi Ferdinand, et convoque la famille royale à Bayonne où, après son fils Ferdinand, le roi Charles IV arrive le 30 avril. A Madrid, la tension est extrême : la population craint que l’infant Francisco de Paula, 14 ans, dernier membre de la famille royale encore à Madrid, ne soit enlevé par les troupes de Murat (3) tandis que les autres membres de la famille royale semblent retenus prisonniers (4) à Bayonne. La rumeur circule : "i Que nos lo llevan !" (5). Une partie de la population se soulève le 2 mai contre les troupes impériales. Parmi les insurgés célèbres de ce Dos de Mayo : un général cantabrien, Pedro Velarde, et des femmes, dont Manuela Malasaña (6) et Clara del Rey. Un célèbre tableau de Francisco de Goya y Lucientes immortalise la charge de Mameluks à la Puerta del Sol, ce 2 mai 1808.
http://lili.butterfly.free.fr/ole/images/prado/goya_2mai.jpg

La Communauté Autonome (région) de Madrid célèbre le Dos de Mayo comme le Jour de la Communauté (Dia de la Comunidad Autonoma de Madrid).
Le tableau est peint en 1814 par Francisco de Goya y Lucientes, après que Ferdinand VII ait été rétabli sur le trône d’Espagne ; peut-être l’attitude parfois hésitante du peintre pendant l’occupation napoléonienne (7) l’a-t-elle conduit à manifester son loyalisme envers la dynastie des Bourbons restaurée en illustrant un moment du début du conflit connu en France sous le nom de Guerre d’Espagne (1808-1814), au Portugal et dans les pays anglophones sous le nom de Guerre Péninsulaire, en Espagne sous le nom de Guerre d’Indépendance Espagnole (8). Goya n’a pas assisté à la scène. La couleur dominante est le rouge. Des mercenaires égyptiens au service de l’Empire Français, à cheval et armés, chargent des insurgés espagnols à terre.

NOTES

(1) L’Empire s’étend de Bayonne à Hambourg, de la Frise à Regio ;

(2) Le roi Louis, père du futur Napoléon III, essaiera sincèrement de se faire estimer, voire aimer, si cela avait été possible, de ses sujets hollandais dont il apprend la langue, refusera à Napoléon Ier d’instaurer la conscription qui aurait été très impopulaire, et placera avant tout la défense des intérêts hollandais dans la mesure où il pouvait tenir tête à son frère ; c’est pourquoi il rechignera à appliquer le Blocus Continental dont l’impact était très négatif sur l’économie, déjà chancelante, de son Royaume ; Louis est contraint de satisfaire des exigences de l’Empire Français en matière de rectification de frontières (des territoires au sud du Royaume de Hollande sont annexés à l’Empire Français qui a déjà absorbé la future Belgique), puis l’ensemble du Royaume de Hollande est annexé, divisé en départements de l’Empire Français ; le roi Louis doit s’enfuir à Vienne ; il se tiendra à l’écart de l’équipée des Cent Jours de son frère en 1815 ;

(3) Il semble que Francisco de Paula, 14 ans, ait été en passe d’être conduit à Bayonne auprès de ses parents et de son frère, retenus par Napoléon Ier ;

(4) La famille royale espagnole est tombée dans un guet-apens à Bayonne : Charles IV doit abdiquer et remettre à Napoléon Ier le soin de lui désigner un successeur (ce sera Joseph Bonaparte, un frère de Napoléon Ier, qui sera installé sur le trône d’Espagne), tandis que Ferdinand VII est retenu prisonnier en résidence au château de Valençay ; les difficultés de la famille royale sont liées à la faiblesse du roi Charles IV, dont l’épouse a pour favori et amant, l’impopulaire ministre Godoy, intéressé au partage du Portugal, aux dissensions entre partisans de l’influence des Lumières (los ilustrados, ou intellectuels) peut-être disposés, pour certains à pactiser avec les occupants français, et les milieux, y compris populaires, attachés au régime bourbonien, à la monarchie légitime ;

(5) "Ils (les Français) nous l’enlèvent !";

(6) Une station de la ligne 12 du métro de Madrid porte son nom ; elle fut exécutée parce qu’elle portait une arme (une paire de ciseaux) ; elle avait 15 ans et était brodeuse ; elle était fille d’un boulanger d’origine française, Jean Malesange, qui hispanisa son patronyme en Malasaña ;

(7) Francisco de Goya y Lucientes était un temps considéré proche des "ilustrados", inspirés par les idées des Lumières ; certains d’entre eux considéraient avec faveur certaines réformes (ex. : abolition de l’Inquisition) introduites sous la pression napoléonienne ;

(8) Les conséquences de cette guerre seront désastreuses pour l’Empire Français, comme pour les pays ibériques :

le mythe de l’invinciblité des armées napoléoniennes sera mis à mal par la défaite, suivie de la reddition du général Dupont à Bailen (18-22 juillet 1808), les efforts de Napoléon Ier pour maintenir son frère sur le trône d’Espagne seront très coûteux en hommes et en ressources qui feront défaut à l’Empire Français au cours des années suivantes, qui précèderont sa chute ; exilé à Sainte-Hélène, Napoléon a paru prendre la mesure du désastre ; il confie à Las Cases : « Cette malheureuse guerre d’Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France […] j’embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse ; l’immoralité dut se montrer par trop patente, l’injustice par trop cynique, et le tout demeure fort vilain, puisque j’ai succombé »;

l’Espagne, coupée de ses colonies d’Amérique par l’occupation napoléonienne et la guerre, verra celles-ci s’éloigner de la métropole, puis prendre leurs indépendances (à l’exception des Antilles espagnoles) sans pouvoir y restaurer son autorité. L'exil au Brésil (1807-1821) du régent du Portugal prépare la séparation des deux pays : le Brésil proclame son indépendance en 1822, indépendance que le Portugal devra reconnaître en 1825.