vendredi 29 avril 2011

Bons et mauvais quotas, ou la balance faussée du sieur Plenel

Dans l'euphorie médiatique qui a suivi la victoire de ce qu'il est convenu d'appeler l'équipe de France de football en 1998, largement attribuée aux joueurs issus de la "diversité", un de ces joueurs, issus de l'immigration ultramarine avait profité d'un entretien d'un de ses camarades européens avec des journalistes pour, se tenant à ses côtés, réclamer des quotas en faveur des "minorités visibles" dans les mass media.

Cette revendication de quotas en faveur des "Français issus de l'immigration" n'avait entraîné aucune protestation ... et Mediapart (ou du moins Edwy Plenel là où il sévissait s'il n'avait pas encore créé Médiapart) n'en avait soufflé mot.

 Conclusion : les quotas c'est bon quand ça promeut l'immigration très, ou relativement récente, et c'est mal quand ça garantit un minimum de présence aux issus de vagues d'immigration beaucoup plus anciennes (par exemple les descendants des premiers homo sapiens sapiens arrivés en Europe puisqu'il paraît que l'humanité est d'abord apparue en Afrique); en 2007, un [autocensuré] de psychologue, questionné par France Inter, attribuait à notre (?) origine africaine (sic) le retentissement négatif sur le psychisme des étés au temps peu estival, ce qui était le cas cette année-là.

Aux dernières nouvelles (le surlendemain du lancement de la polémique), il s'agirait du contraire du racisme : ne plus faire venir des apprentis joueurs des suds du monde ... parce qu 'ils rentrent ensuite chez eux et ne restent pas en France, et que ça coûte cher. J'appelle cela de l'aide au développement.

Il se peut que ça coûte trop cher en regard des moyens de la Fédération de Football, mais globalement ça coûte moins cher que les politiques d'intégration des populations pour lesquelles Mediapart et Edwy Plenel marquent tant de sollicitude.

Je suggère que la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, Mayotte, la Polynésie, la Kanaky (et peut-être la Seine Saint-Denis) ait chacune leur équipe nationale, indépendante de l'équipe de France, comme l'ont le Pays de Galles, l' Ecosse, l' Irlande du Nord, Gibraltar etc...

samedi 23 avril 2011

Sandrine, l'Europe, les menteurs et les mensonges

Les élections législatives de juin 2007 avaient vu s'affronter dans le XIIe arrondissement de Paris l'avocat rollerman Arno Klarsfeld (alors UMP) et une certaine Sandrine Mazetier (PS). Je n'avais jamais entendu parler de cette dernière personne jusque là, alors que la capacité de nuisance de son principal concurrent et de sa famille m'était bien connue.

Je m'étais pris à penser que, peut-être, si je résidais dans le XIIe arrt. de Paris, la question pourrait se poser d'apporter mon suffrage à Sandrine pour empêcher un Klarsfeld (1) de siéger à l'Assemblée Nationale. La première fois où j'avais vu un (en l'occurence une) Klarsfeld briguer un siège parlementaire, c'était il y a bien longtemps : Beate Klarsfeld, la mère d'Arno, s'était portée candidate aux élections au VIème Bundestag (1969) dans le Bade-Wurtemberg (je me souviens que la commune de Waldshut se trouvait dans la circonscription où elle était candidate). Elle portait les couleurs de l'Aktion Demokratischer Fortschritt (Action Progrès Démocratique), cartel de groupes dont la DFU (Union allemande pour la Paix), ancien cache-sexe du Parti Communiste allemand avant sa légalisation en 1968 (2) était membre. Etudiant à Strasbourg, j'étais en villégiature à Tübingen et la campagne électorale y était très visible, les militants des différents partis distribuaient la propagande électorale des partis en lice. C'est dans un petit journal du Parti communiste que j'ai pris connaissance de la candidature de Mme Klarsfeld dont l'adresse à Paris figurait en toutes lettres sous sa photo (elle avait alors tout juste trente ans). Bien sûr, et heureusement, elle n'a pas été élue.

Mais revenons à 2007. Sandrine Mazetier a battu Arno Klarsfeld qui a quitté l'UMP (tant mieux pour ce parti) et rompu avec l'Elysée . Ca faisait certes un député PS de plus et le bilan de cette formation en matière de libertés publiques (loi FABIUS-ROCARD-Gayssot) et de complaisance envers les flux migratoires sud-nord ne permettait pas de s'en féliciter. Mais, d'une autre côté, ça écartait un Klarsfeld du Parlement.

 J'éprouvais un certain intérêt pour cette députée. J'ai vite déchanté un jour où il fut question d'un mini-remaniement ministériel qui vit momentanément Brice Hortefeux être déchargé de responsabilités en matière d'immigration. Donnant dans l'outrance, Mme Mazetier déclarait que Brice Hortefeux avait sur la conscience la mort d'enfants d'immigrés. Plus tard, en 2010, sévissant dans le nord-ouest de l'Essonne dans un Collège dirigé par un Principal qui est un vrai [autocensuré] et le Premier Secrétaire de la section du PS local (tout, ou presque, était PS dans ce bahut  (3) : le Principal, l'Intendante, le conseil local des parents d'élèves FCPE, des assistants d'éducation recrutés au sein du MJS essonnien, et même le circuit de télé interne fourni par le Conseil Général de l'Essonne et qui relatait de façon déséquilibrée le mouvement social de l'automne 2010 contre la réforme des retraites portée par E. Woerth), je m'aperçus que Mme Mazetier figurait parmi les amis Fessbouc d'un des membres de l'administration du bahut; le Collège ne portait toutefois pas le nom d'une figure historique du socialisme, mais celui de la rue où il est implanté. Et voilà que Mme Mazetier, dénonçant l'intention de l'Elysée de suspendre l'application des accords de Schengen pour contrer des flux migratoires sud-nord en provenance notamment de Tunisie et de Lybie, parle de "valeurs de l'Europe bafouées" par cette suspension temporaire.

Mme Mazetier se trompe : l'Europe, ce n'est pas d'abord des "valeurs". La construction politique de l'Europe, c'est la politique de rechange qu'a dû inventer la Quatrième République à l'égard de l'Allemagne dès lors que ni les Anglo-Américains, ni l'URSS n'étaient prêts à suivre les dirigeants français de l'immédiat après-guerre dans leur chimère de démembrement de l'Allemagne, d'effacement de 1871. Le non démembrement de l'Allemagne, c'était "la reconstitution d'un Reich" disait-on pour se donner la chair de poule. L'objectif de l'Europe, c'était de limiter, de contrôler le recouvrement de sa souveraineté par l'Allemagne (la Bonn) et, pour que ce soit acceptable par l'Allemagne, au nom de l'égalité des droits, il fallait que la France donnât, ou fit semblant de donner l'exemple en renonçant elle aussi à quelques pans de souveraineté. Le résultat a été globalement très positif pour d'autres raisons que les intentions premières : livrés à eux-mêmes, les Etats nations d'Europe qui se sont constitués les uns contre les autres sur les ruines de la féodalité entrent mécaniquement dans des rapports conflictuels, ou du moins de rivalité, et en tout cas d'opposition, pour le plus grand bénéfice d'acteurs extra-européens. C'est pourquoi je tiens le prétendu "souverainisme" comme une c[autocensuré] dangereuse. Quels que soient les inconvénients de l'UE, ses limites, elle vaut mieux que le libre jeu mortel des rivalités européennnes qui prévalait jusqu'au milieu du XXe siècle.

Mme Mazetier se trompe encore si elle croit que "les valeurs de l'Europe" impliquent de laisser celle-ci devenir la colonie de peuplement de ses anciennes colonies ou de pays qui auraient pu en être. Mais Mme Mazetier considérerait sans doute cette éventualité comme un fantasme, et appellerait au secours le démographe Hervé Le Bras pour lequel les flux migratoires sud-nord appartiennent au passé, Jean-Marie Colombani (France Culture : La rumeur du monde) pour lequel la France ne serait pas la destination des boat-people de Lampedusa, Eric Le Boucher (France Culture : L'esprit public) qui nie la pression migratoire. Sandrine appelerait menteurs (ou aveugles) et mensonges à son aide.

Mme Mazetier a sans doute de l'Europe la même conception que sa camarade du XVIIe arrt. de Paris, Annick Lepetit, laquelle considère qu'il faut que l'Europe s'unisse...pour le reste du monde. Non, elle doit le faire pour elle-même, parce que sa population représente un pourcentage en rapide diminution de la population mondiale, n'est ni la plus dynamique démographiquement, ni la plus pauvre, ni la moins enviée, ni la plus aimée. Et tout le reste est du deconantum.

NOTES

(1) Serge Klarsfeld est un ressortissant français d'origine juive roumaine né au milieu des années 1930. Ses parents ont été déportés et ont disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a épousé une dénommée Beate Künzel, née à Berlin en 1939, venue étudier à Paris. A partir du deuxième tiers des années 1960, Beate Klarsfeld, instrumentalisée par Serge ou de son propre mouvement, s'est muée en détestable pasionaria pétroleuse faisant campagne pour la mise en jugement et la condamnation de vaincus de la Seconde Guerre Mondiale auxquels les vainqueurs attribuaient des crimes de guerre ou contre l'humanité, recourrant au terrorisme (tentatives d'enlèvement, attentats), à l'action directe (agression physique contre le Chancelier Kurt Georg Kiesinger), au chantage. Elle fut licenciée du personnel du Conseil Représentatif des Institutions juives de.France, dont les dirigeants de l'époque désapprouvaient ses campagnes sur la forme et sur le fond, et du secrétariat de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse. Elle mena une haineuse et dangereuse campagne contre la nomination du député libéral F.D.P. Ernst Achenbach, ami du romancier Roger Peyrefitte dans les années 1940, à la Commission Européenne. A partir de la fin des années 1970, son mari Serge se mit davantage en avant, fut invité sur les plateaux de télévision où il est traité avec complaisance et obséquiosité, pour y dénoncer "Vichy", y défendre l'Etat d'Israël, la mise en accusation permanente et systématique des vaincus de la guerre 1939-45, la mémouare de la Shoah ("Que ma Shoah demeure"). Le fils aîné de Serge et de Beate, Arno, avocat et militant "mémoriel" provocateur, fut une des figures les plus médiatisées du procès de l'ancien ministre Maurice Papon. Une bibliothèque ne suffirait pas pour exposer les divers méfaits et exactions de Serge, Beate, Arno Klarsfeld et de leurs groupies, l'Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France.


(2) Le Parti Communiste de la République Fédérale d'Allemagne (capitale : Bonn) y a été interdit de 1956 à 1968; le chancelier Adenauer avait sollicité les avis de personnalités au nombre desquelles figurait le sociologue Jules Monnerot dont le père comptait parmi les fondateurs du Parti Communiste Martiniquais, et qui fut à la fin des années 1980 et en 1990 encore membre du Conseil politique et scientifique du Front National; de son interdiction pour poursuite de buts contraires à la Loi Fondamentale de la R.F.A. en 1956, à sa légalisation en 1968 (sous le gouvernement de Grande Coalition de M.M. Kiesinger et Brandt), le Parti Communiste fut représenté par des groupements à thématique pacifiste comme la Deutsche FriedensUnion dont une des dirigeantes éleva un moment Ulrike Meinhoff, future égérie de le Fraction Armée Rouge, ou "Bande à Baader";

(3) Peut-être travaille-t-on mieux en équipe quand on est lié par autre chose que le cadre des activités professionnelles, voire quand joue un certain degré de cooptation. Peut-être... Mais que lirait-on dans Le Canard Enchaîné s'il s'agissait d'un autre parti que le PS ou ses alliés naturels ? L'affaire serait grossie aux dimensions d'un scandale.

vendredi 15 avril 2011

Quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites

L'année 2010 a vu le Saint-Siège accepter la démission de Mgr Roger Vangheluwe, évêque de Bruges, convaincu (?) d'abus sexuels (?) sur des mineurs d'âge. Mgr Vangheluwe a du quitter la Belgique et est hébergé dans une communauté de la région Centre-Val de Loire.

Il a tout récemment donné un entretien à une chaîne de télévision flamande dans laquelle il exprime ses regrets, son incompréhension devant ce qu'il considère comme des égarements.

Devant la caméra, il n'a pas l'air accablé. Et c'est selon moi une bonne nouvelle : il s'est exilé, on lui a retiré sa charge, il est poursuivi, que voudrait-on de plus ?

Un député socialiste flamand, un dénommé Renaat Landuyt, élu de la province de Flandre Occidentale, dont Bruges est le chef-lieu, demande que Roger Vangheluwe soit privé de sa pension mensuelle de 2800 euros.Oui, 2800 euros. Simple certifié en documentation, je touche un salaire mensuel supérieur à ce montant très modique.

Roger Vangheluwe a occupé pendant vingt-cinq ans la charge d'évêque. Il a droit à une pension. Si le droit à pension est conditionné à l'absence de dossier disciplinaire (en l'occurence au sein de l'Eglise de Belgique) et de dossier pénal, on a dépassé certaines bornes et, comme disait le Sapeur Camember (cité, me semble-t-il, par Georges Pompidou), quand on a dépassé les bornes, y'a plus de limites. Vais-je toucher une pension ? Après tout, je suis professeur documentaliste dans une institution régie par une loi d'orientation (Jospin, puis Fillon) qui assigne à cette institution la promotion des "valeurs de la République"; or, en dehors du cadre professionnel j'exprime et même j'exhale mon incroyance dans lesdites valeurs. Si on suit la logique de Renaat Landuyt, je suis un pécheur contre les valeurs humanistes (en Belgique francophone, le parti chrétien-social s'est déconfessionnalisé et rebaptisé -si on peut dire- "démocrate humaniste"), et on ne voit pourquoi des actifs paieraient pour le salopard que je suis. Puis ce sera la Mutuelle qui ne remboursera plus les dépenses de santé. Le boycott, la mise à l'index, ça peut aller loin.

De plus, mon dernier supérieur hiérarchique est un camarade de Renaat Landuyt : il est le Premier secrétaire de la section du P.S. (français) de Palaiseau (91) où le Collège dont il est le Principal est implanté. Un triste sire, un [autocensuré]. Lui aussi, il entend frapper au portefeuille des gens qu'il a "dans le nez" : en novembre dernier, je tombe malade et ne suis pas en mesure d'assurer mon service, ce qui ne m'est que très exceptionnellement arrivé; je m'absente un premier jour, puis un second, attendant de voir si le troisième jour je pourrais reprendre mes activités ou si je devrais consulter un médecin; le Principal et camarade Premier secrétaire me téléphone à mon domicile le matin du deuxième jour pour me demander si je suis muni d'un arrêt de travail médical; je lui réponds par la négative, lui rappelant qu'il existe une coutume qui veut que les absences pour raisons de santé de moins de trois jours sont tolérées sans arrêt de travail médical, sur simple demande d'autorisation d'absence rétroactive. Le bonhomme me répond qu'il n'est pas lié par cette coutume, et s'adresse immédiatement au Rectorat, qui obtempère, pour me faire perdre deux jours de salaire pour "service non fait". Le troisième jour je suis allé consulter un médecin qui a spontanément considéré que je ne pouvais reprendre mes activités avant quelques jours. Mais notre camarade humaniste a pu savourer son plaisir de m'avoir fait perdre deux trentièmes de traitement. Le [autocensuré] !

samedi 2 avril 2011

Généreux.....avec ce qui n'est pas (qu') à soi

Samedi 2 avril 2011, opération de propagande et de promotion gratuite pour l'immigration sud-nord dans le Grand Format du JT de 20h, présenté par Laurent Delahousse sur France 2.

Les téléspectateurs sont invités à découvrir la vie quotidienne de « sans papiers » dans l'Essonne. On a choisi des Mauriciens, c'est-à-dire des ressortissants d'un petit pays, à la population hétérogène : le but de cette séquence est de susciter de la sympathie envers les « sans papiers », et montrer des gens appartenant à des groupes ethniques fortement représentés en France risquerait de compromettre l'effet recherché en indisposant le téléspectateur. Des Mauriciens, on n'en voit pas tant que ça, ou on les confond avec des Sri Lankais, ou des Indiens, donc ça passe mieux.

On nous montre une jeune femme qui est venue de Maurice en France pour y rendre visite à sa famille il y a douze ans, et y chercher du travail. Elle a été à bonne école : son père l'avait précédée et avait trouvé du travail grâce, ça ne nous est même pas caché, à de faux papiers. Sa fille marche sur ses traces et travaille « au noir » chez un couple de « Français aisés » qui se savent en faute et refusent pour cette raison de rencontrer les journalistes de France 2. Ca fait au moins quatre personnes qui se foutent des lois sur l'immigration : le père, la fille et ce couple de « Français aisés ».

La fille veut « des papiers ». Comprenez : non pas des papiers pour caler un pied de sa table de nuit, ou pour faire beau, mais des papiers qui lui permettront de travailler, d'avoir une aide au logement, de faire venir éventuellement de Maurice d'autres membres de la famille, de fonder une famille, de mettre ses enfants à l'école avec les vôtres, de les envoyer en colonie de vacances avec les vôtres, d'habiter à côté de chez vous, de devenir citoyenne française, électrice, voire élue, locale ou nationale. Elle a une soeur plus jeune qui fait des études, mais ne veut pas retourner à Maurice, est en situation de séjour irrégulier et ne peut pas, pour le moment, travailler légalement en France.

On voit brièvement apparaître à l'écran une Asiatique ou une Eurasienne du Réseau Education Sans Frontières pour l'Essonne. Ces gens-là, je les connais (je suis enseignant) : un matin, ils ont débarqué dans la salle des profs de mon collège, pétitions à la main, annonçant la tenue d'une réunion dans une salle municipale (le député-maire est apparenté UMP) retenue par … le Parti Communiste. La déléguée de RESF assure sans rire : oui, c'est le Parti Communiste qui retient la salle parce qu'il faut que ce soit un groupe reconnu qui le fasse, mais... ce n'est pas politique (sic). Des collègues signent la pétition par conviction ou par conformisme, certains parce qu'ils se sentent intimidés et n'osent pas refuser. Je suis bien décidé à refuser de signer si on me le propose, mais la sonnerie retentit qui marque la fin de la récréation, la dispersion des collègues et le départ de la déléguée de RESF. La personne de RESF interrogée au JT débite le discours habituel : des sans papiers travaillent depuis longtemps, paient parfois des impôts, sont « intégrés » (sic) et c'est un scandale, un déni des droits de l'homme que de ne pas leur donner des papiers. Comme s'il s'agissait seulement de papiers... Bien sûr, la représentante de RESF Essonne se garde bien de rappeler que ces gens travaillent au noir, ou avec de faux papiers, sous de fausses identités.

En fin de ce Grand Format du JT de 20h du samedi 2 avril 2011, on nous montre notre Mauricienne se rendant à la Préfecture d'Evry où elle apprend que le dossier qu'elle a déposé en 2009 n'est toujours pas enregistré. Les employés de la Préfecture ne peuvent pas l'envoyer promener ni lui rappeler qu'elle viole depuis des années les lois qu'ils sont chargés d'appliquer. Alors, ils lui disent qu'il lui faudra revenir... Notre jeune Mauricienne exprime un découragement qui ne va pas jusqu'à lui donner envie de retourner construire son beau pays de l'Océan Indien. Mais France 2 et ses journalistes militants engagés sont intervenus auprès de la Préfecture de l'Essonne. Sous cette pression, le dossier de cette résidente illégale et entêtée devrait voir son traitement  accéléré.

Si seulement cela pouvait s'achever sur une reconduite de toute la famille vers Maurice, au besoin avec une aide financière. Mais ce n'est pas l'issue souhaitée par les auteurs de ce Grand Format, au contraire.

Donner des « papiers » à des « sans papiers », c'est les mettre au bénéfice des politiques dites d' »intégration » qui ne sont pas seulement à la charge du couple de « Français aisés » qui emploient cette Mauricienne qui ne devrait pas séjourner en France mais qui y demeure sans en avoir le droit. Le coût de ces politiques d'intégration ne reposera pas non plus seulement sur les journalistes de France 2 qui ont offert un publi-reportage au lobby de l'immigration, ni sur les téléspectateurs qui se seront laissés émouvoir, mais sur tout le monde. Et en plus, ce publi-reportage est financé avec nos redevances pour l'audio-visuel !

On nous dit que l'audio-visuel public, les mass medias sont dépendants...du Pouvoir. Si c'est vrai, ça nous montre où est le « Pouvoir » : aux mains des histrions, des associations de malfaisants, de personnes et de gens généreux...avec ce qui n'est pas (qu') à eux. Contre cela, à l'invitation de l'inénarrable Stéphane Hessel, je m'indigne !

vendredi 1 avril 2011

A la Mi-Carême

A la Mi-Carême

I
Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ;
Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l’horizon.

II
Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.
Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C’est sa première larme et son premier sourire.

III
C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir
L’anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.

IV
C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur :
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,
La lassitude enivre, et l’amour vient au coeur.

V
S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime
Soit un si doux chagrin qu’on en voudrait mourir,
C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,
Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l’amour devrait faire un poème,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.

VI
Mais qui saura chanter tes pas pleins d’harmonie,
Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,
Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés ?
Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !
Où sont, de notre temps, les buveurs d’ambroisie
Dignes de s’étourdir dans tes bras adorés ?

VII
Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique
Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,
On laissait la beauté danser devant les dieux ;
Et si quelque profane, au son de la musique,
S’élançait dans les choeurs, la prêtresse impudique
De son thyrse de fer frappait l’audacieux.

VIII
Il n’en est pas ainsi dans nos fêtes grossières ;
Les vierges aujourd’hui se montrent moins sévères,
Et se laissent toucher sans grâce et sans fierté.
Nous ouvrons à qui veut nos quadrilles vulgaires ;
Nous perdons le respect qu’on doit à la beauté,
Et nos plaisirs bruyants font fuir la volupté.

IX
Tant que régna chez nous le menuet gothique,
D’observer la mesure on se souvint encor.
Nos pères la gardaient aux jours de thermidor,
Lorsqu’au bruit des canons dansait la République,
Lorsque la Tallien, soulevant sa tunique,
Faisait de ses pieds nus claquer les anneaux d’or.

X
Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence
Ont suivi les hasards et la commune loi.
Pendant que l’univers, ligué contre la France,
S’épuisait de fatigue à lui donner un roi,
La valse d’un coup d’aile a détrôné la danse.
Si quelqu’un s’en est plaint, certes, ce n’est pas moi.

XI
Je voudrais seulement, puisqu’elle est notre hôtesse,
Qu’on sût mieux honorer cette jeune déesse.
Je voudrais qu’à sa voix on pût régler nos pas,
Ne pas voir profaner une si douce ivresse,
Froisser d’un si beau sein les contours délicats,
Et le premier venu l’emporter dans ses bras.

XII
C’est notre barbarie et notre indifférence
Qu’il nous faut accuser ; notre esprit inconstant
Se prend de fantaisie et vit de changement ;
Mais le désordre même a besoin d’élégance ;
Et je voudrais du moins qu’une duchesse, en France,
Sût valser aussi bien qu’un bouvier allemand.

Alfred de Musset (1810 - 1857)

Voyage au bout de l'Afrique

Le 6 avril 1652, au début de l’automne austral, abordaient dans la Baie de la Table, à l’extrémité sud de l’Afrique, trois navires venant de Hollande, affrêtés par la Compagnie des Indes Orientales dont le siège était installé dans les Provinces-Unies (ce qu’on appelle aujourd’hui les Pays-Bas). Les survivants du voyage étaient au nombre de 90 : 8 femmes et 82 hommes, sous la direction de Jan van Riebeek. Le but de l’expédition : installer une station de ravitaillement, un poste d’escale tout au sud de l’Afrique, à la limite de l’Atlantique et de l’Océan Indien, pour faciliter les communications entre les Provinces-Unies et ce qu’on désigne aujourd’hui sous le nom d’Indonésie où la Compagnie avait déjà pris pied.

Ces Hollandais n’étaient pas les premiers à reconnaître cette région. A la fin du siècle précédent, des Portugais avaient baptisé ce cap le Cap des Tempêtes, puis l’avaient renommé le Cap de Bonne-Espérance. Puis des Anglais, et d’autres Hollandais y étaient revenus. Mais il fallut attendre le milieu du XVIIe siècle pour voir s’y installer un établissement européen permanent. Les conditions naturelles (climat tempéré chaud) étaient excellentes, et on passa assez vite du projet initial (poste d’escale et de ravitaillement) à un établissement plus complexe.

Un fort fut construit, puis des habitations permanentes, en attendant de nouveaux colons. Les voyages étaient longs et la mortalité souvent élevée au cours de ces expéditions. Jan van Riebeek et ses compagnons entrèrent en relation avec les naturels du lieu, les Khoï-Khoï, également connus sous le nom de Khoïsan auxquels ils donnèrent le nom, d’origine incertaine, de Hottentots. Les Khoï-Khoï s’expriment au moyen d’une langue comportant le recours à des sons qui surprirent les Hollandais, qui comportent des sortes de claquements de langue. Plus tard, ces populations furent aussi désignées par le vocable anglais de Bushmen. Des rapports commerciaux fondés sur le troc s’établirent : produits et sous-produits animaux venant des Khoï-Khoï contre objets finis fournis par les Hollandais. Jan van Riebeek demeura gouverneur du Cap jusqu’en 1662, date à laquelle il partit pour l’actuelle Indonésie.

A son départ, la ville du Cap était fondée. Le Jour du Fondateur, célébré en Afrique du Sud le 6 avril, commémorait naguère l'épilogue de ce voyage au bout de l'Afrique.