vendredi 15 avril 2011

Quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites

L'année 2010 a vu le Saint-Siège accepter la démission de Mgr Roger Vangheluwe, évêque de Bruges, convaincu (?) d'abus sexuels (?) sur des mineurs d'âge. Mgr Vangheluwe a du quitter la Belgique et est hébergé dans une communauté de la région Centre-Val de Loire.

Il a tout récemment donné un entretien à une chaîne de télévision flamande dans laquelle il exprime ses regrets, son incompréhension devant ce qu'il considère comme des égarements.

Devant la caméra, il n'a pas l'air accablé. Et c'est selon moi une bonne nouvelle : il s'est exilé, on lui a retiré sa charge, il est poursuivi, que voudrait-on de plus ?

Un député socialiste flamand, un dénommé Renaat Landuyt, élu de la province de Flandre Occidentale, dont Bruges est le chef-lieu, demande que Roger Vangheluwe soit privé de sa pension mensuelle de 2800 euros.Oui, 2800 euros. Simple certifié en documentation, je touche un salaire mensuel supérieur à ce montant très modique.

Roger Vangheluwe a occupé pendant vingt-cinq ans la charge d'évêque. Il a droit à une pension. Si le droit à pension est conditionné à l'absence de dossier disciplinaire (en l'occurence au sein de l'Eglise de Belgique) et de dossier pénal, on a dépassé certaines bornes et, comme disait le Sapeur Camember (cité, me semble-t-il, par Georges Pompidou), quand on a dépassé les bornes, y'a plus de limites. Vais-je toucher une pension ? Après tout, je suis professeur documentaliste dans une institution régie par une loi d'orientation (Jospin, puis Fillon) qui assigne à cette institution la promotion des "valeurs de la République"; or, en dehors du cadre professionnel j'exprime et même j'exhale mon incroyance dans lesdites valeurs. Si on suit la logique de Renaat Landuyt, je suis un pécheur contre les valeurs humanistes (en Belgique francophone, le parti chrétien-social s'est déconfessionnalisé et rebaptisé -si on peut dire- "démocrate humaniste"), et on ne voit pourquoi des actifs paieraient pour le salopard que je suis. Puis ce sera la Mutuelle qui ne remboursera plus les dépenses de santé. Le boycott, la mise à l'index, ça peut aller loin.

De plus, mon dernier supérieur hiérarchique est un camarade de Renaat Landuyt : il est le Premier secrétaire de la section du P.S. (français) de Palaiseau (91) où le Collège dont il est le Principal est implanté. Un triste sire, un [autocensuré]. Lui aussi, il entend frapper au portefeuille des gens qu'il a "dans le nez" : en novembre dernier, je tombe malade et ne suis pas en mesure d'assurer mon service, ce qui ne m'est que très exceptionnellement arrivé; je m'absente un premier jour, puis un second, attendant de voir si le troisième jour je pourrais reprendre mes activités ou si je devrais consulter un médecin; le Principal et camarade Premier secrétaire me téléphone à mon domicile le matin du deuxième jour pour me demander si je suis muni d'un arrêt de travail médical; je lui réponds par la négative, lui rappelant qu'il existe une coutume qui veut que les absences pour raisons de santé de moins de trois jours sont tolérées sans arrêt de travail médical, sur simple demande d'autorisation d'absence rétroactive. Le bonhomme me répond qu'il n'est pas lié par cette coutume, et s'adresse immédiatement au Rectorat, qui obtempère, pour me faire perdre deux jours de salaire pour "service non fait". Le troisième jour je suis allé consulter un médecin qui a spontanément considéré que je ne pouvais reprendre mes activités avant quelques jours. Mais notre camarade humaniste a pu savourer son plaisir de m'avoir fait perdre deux trentièmes de traitement. Le [autocensuré] !

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