mardi 2 avril 2013

L'Europe et les médiats

Jean-Marie Cavada, président du Mouvement Européen France (1), a lancé en 2013 une pétition pour réclamer un plus grand intérêt de des médiats (2) envers l'Europe. Ce serait une bonne idée si les médiats ne nous donnaient pas déjà, et constamment, une image détestable de l'Europe.

L'Europe à la télé ?

 Mais elle y est très présente :

 on y apprend qu'à cause de "l'Europe" (Cour européenne des droits de l'Homme) Londres ne peut pas extrader un imam extrémiste vers la Jordanie;


on y apprend qu'à cause de "l'Europe" (Commission de l'UE) la France a été mise sous surveillance en 2010 pour avoir retiré aux gens du voyage leur licence de parsemer l'Hexagone de campements illégaux en toute impunité;


on y apprend que l'Autriche fut l'objet de sanctions il y a 12 ans pour avoir eu un gouvernement dont une des composantes était excommuniée au nom des "valeurs européennes" (Conseil de l'UE);


 on y apprend que le gouvernement hongrois est mis sous surveillance par "l'Europe" (Commission et Conseil) pour s'être doté d'une Constitution faisant référence à ..... Dieu, pour avoir constitutionnalisé certaines lois (comme les constituants français ont décidé que la forme républicaine de l'Etat n'était pas révisable);


on y apprend que l'administration communale d'Anvers est contrainte par "l'Europe" (Cour de Justice) de renoncer à réclamer une contribution aux étrangers s'inscrivant auprès d'elle.

 "L'Europe" nous a appris, éventuellement par la télé, que ce que nous considérions être des libertés fondamentales étaient incompatibles avec....les droits de l'Homme.

 Il fallait le faire !

Certains en viennent à croire que "l'Europe", c'est l'idéologie des directeurs de conscience de la chaîne Arte à financement (mais à financement seulement) franco-allemand. Au nom de cette idéologie Ahmadinedjad et Edmund Stoiber sont camarades (pour Arte par la voix de William Irigoyen : des ultra-conservateurs), Silvio Berlusconi est traité de "Néron de l'Italie moderne" (Leïla Kaddour-Boudadi) et comparé par Umberto Eco à Hitler.

Je ne fais pas partie de ceux qui confondent "l'Europe" avec cette idéologie. L'Europe mérite mieux, beaucoup mieux, ne serait-ce qu'en raison de la dangerosité du libre jeu, des rivalités entre Etats-nations pleinement souverains auxquels nous ramènerait une disparition de l'Europe institutionnelle, quels qu'en soient l'imperfection et certains aspects critiquables.

Si négatif que soit le rôle assigné à "l'Europe", il y a encore pire : l'Etat-nation qui vous fait, par exemple, "Français d'abord", "Français seulement", pour lequel  :

"l'Autre" est celui qui vous ressemble mais vit en dehors de la Grande Nation et n'en parle pas la langue,

et pour lequel le Prochain le plus proche est d'abord celui qui est plus pauvre (sauf au plan démographique), moins puissant (ça flatte les restes d'impérialisme, et la Grande Nation redevient la patronne), qui ne vous ressemble pas forcément (mais, en tant qu'homo sapiens sapiens, ne sommes-nous pas tous Africains ?), mais qui parle la langue d'Aimé Césaire, de Frantz Fanon et de Jean-Sol Patre ?

N O T E S


(1) Le Mouvement Européen France est la branche française du Mouvement Européen International qui oeuvre pour l'émergence d'une entité poilitique européenne à caractère fédéral. Il a été fondé en 1948. Il existe une autre organisation oeuvrant pour l'unification politique de l'Europe, fondée en 1923, elle a nom Paneurope. Elle présente une originalité : ses membres se réclament partout d'une Europe fédérale.....sauf en France. L'Union Paneuropéenne Internationale est paradoxalement présidée par le gaulliste Alain Terrenoire dont les amis veillent à ce que la branche française de l'Union ne fasse pas le choix fédéraliste des branches soeurs. Il existe aussi Le Parti des Européens qui, malgré son nom, ne fonctionne pas comme un parti politique (absence d'association de financement); le blog de Thomas Ferrier, son président et fondateur, diffuse les positions du Parti des Européens.

(2) j'écris médiats avec "ts" à la fin, par solidarité avec le professeur Bernard Notin, exclu de l'enseignement en 1990 pour avoir offensé des zélotes de la Mémouare.

Cahuzac : Non à Robesplenel Edwy !

Edwy Plenel (°1952) est à l'honneur : son site d'information de m.... en ligne, Mediapart, est encensé par les confrères et les zautorités morales pour son acharnement dans des campagnes visant un ancien président de la rép' et un ancien ministre du budget.

 Mais qui est Edwy Plenel ?

Le fils d'un ancien vice-recteur des Antilles qui fut limogé dans les années 1960 pour son appui à certains intellectuels et activistes de la cause d'Afro-antillais. Il en est resté à son fils une hyper-sensibilité à tout ce qui touche au prétendu racisme... dès lors qu'il serait le fait d'Européens.

 Edwy Plenel est aussi un ancien (?) trotskyste fidèle à ses amitiés et non guéri de leurs méthodes.

 Edwy Plenel était au journal Le Monde en 1997. Le Salon du Livre de Paris du mois de mars de cette année-là accueillait de nombreux éditeurs, dont l'éditeur de National-Hebdo, périodique aujourd'hui disparu, et qui passait pour être un des médiats du Front National. Le Monde, à la direction duquel appartenait Edwy Plenel, émit en première page une fatwa en forme de billet, dénonçant la présence de.... "l'extrêêêêême-droite" au Salon du Livre. Brrr... de quoi donner la chair de poule aux directeurs de conscience d'Arte TV. Las, les organisateurs du Salon n'obtempérèrent pas assez vite à l'exigence du Monde. C'est alors qu'intervint un romancier-émeutier du nom de Didier Daeninckx qui exécuta la fatwa du Monde : Daeninckx et une escorte de gros bras se rendirent au Salon du Livre où ils saccagèrent le stand de l'éditeur incriminé et y mirent le feu. Quelqu'un leur aura-t-il rappelé que quand on commence à brûler des livres, on finit par brûler des gens ? (voir le film de François Truffaut : Fahrenheit 451). Je n'ai rien entendu de tel. Par contre, les organisateurs du Salon et les éditeurs durent s'engager à ne plus accueillir à l'avenir de maison d'édition qui déplairaient au Monde et aux zautorités morales auto-proclamées.


Edwy Plenel, c'était, et c'est encore un chroniqueur de France Culture, radio du service public, où on lui a offert une tribune hebdomadaire du nom de "Lignes de fuite" (sic). De cette tribune, Edwy Plenel ne craignait pas de dénoncer la main-mise (sic) du pouvoir sur les médiats (alors que "le pouvoir", par direction de radio interposée, lui a offert ladite tribune), de se livrer à des appels à la censure, et de prononcer des oraisons funèbres en l'honneur de ses amis trotskystes.

Edwy Plenel utilisa notamment sa chronique "Lignes de fuite" pour dénoncer la publication "chez un grand éditeur", "dans une grande collection", d'un essai dont il ne donna ni le titre ni l'auteur pour ne pas leur faire de publicité. "Que nous est-il arrivé ? Mais que nous est-il arrivé pour que nous nous ne réagissions pas et laissions publier de tels écrits ?" s'emportait Edwy Plenel, la gorge serrée et la voix tremblante d'indignation. Appel à la censure, voire à la mise au pilon ou à l'autodafé du livre incriminé ? En tout cas, mise à l'index. De quoi s'agissait-il ? D'un essai de Richard Millet, publié chez Gallimard, dans je ne sais quelle collection. Dans quelques lignes de cet ouvrage, Richard Millet évoquait son expérience d'usager du R.E.R. francilien et constatait qu'à certaines heures, il pouvait avoir le sentiment d'y être le seul Européen. Simple constat. Mais pour l'ancien (?) trotskyste Edwy Plenel, l'expression publique d'un tel constat ouvre la voie à la stigmatisation de certaines populations qui ont sa préférence. En somme, selon Plenel, pour ne pas inciter à la discrimination, voire à la stigmatisation, ou à la haine envers certaines populations, il conviendrait de s'auto-censurer et de ne pas remarquer leur présence ... si ce n'est pas pour s'en féliciter. Et le Révérend Père Plenel de tonner de sa voix de prédicateur contre le retard de l'intelligentsia à dénoncer cette ... absence d'auto-censure chez un essayiste, son éditeur, son directeur de collection et le public en général. "Que nous est-il arrivé ?".

 Edwy Plenel est le promoteur et l'acteur d'un journalisme de délation, d'appels au lynchâge médiatique et à la censure.

Il n'est ni un chevalier blanc du journalisme, ni un héros. C'est un délateur, un censeur fanatique aux dangereuses méthodes. Il ne mérite pas l'honneur que de malheureuses affaires lui donnent l'occasion de recevoir ces temps-ci.