Il est attristant, lors de promenades à travers des villes où on a habité et vécu, de constater la pollution mémorielle d'origine politique pour ne pas dire politicienne, qui se traduit par des séries de changements de noms affectés aux voies publiques. Plus on s'éloigne chronologiquement de la Seconde Guerre Mondiale, plus les lobbies mémoriels inspirés par les vainqueurs de ce conflit sont saisis de la rage de baptiser, dé-baptiser, re-baptiser des vois publiques, des lieux, en leur donnant les noms de leurs héros, dont beaucoup, s'ils n'avaient pas eu la chance de se trouver du côté des vainqueurs à l'issue de la guerre, seraient reconnus comme de sinistres criminels, peu avares du sang et de la vie d'autrui, de protagonistes moins chanceux du même conflit.
Idem pour les guerres précédant les décolonisations.
Le mandat municipal de Philippe Sarre à Colombes (92) est un désastre de ce point de vue : une célébration résistantialiste, presque klarsfeldienne, et fellaghophile inscrite sur le plan de la ville par les changements de noms des rues et lieux.
L'équipe municipale de Philippe Sarre (PS) a institutionnalisé et instrumentalisé la commémoration des évènements d'octobre 1961 (manifestations de Nord-Africains à l'appel du FLN, et répression de celles-ci), allant jusqu'à y convier en 2012 un ministricule du gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire, issu du FLN; Ce qui était .... du négationnisme. Une négation de la guerre civile FLN-MNA au sein des communautés algériennes de la France d'Europe. Une négation du terrorisme FLN sur le même territoire : assassinat en 1957 d'un notable musulman algérien à la sortie du stade de Colombes par un terroriste FLN, assassinat d'un gardien de la paix du commissariat de Colombes par un autre terroriste FLN en 1959. Une négation de la responsabilité du FLN qui a voulu poser un acte de guerre sur le territoire européen de la France pour prendre la mesure de son influence, notamment par rapport au MNA de Messali Hadj, parmi les communautés algériennes, impressionner le gouvernement français, et qui a envoyé au casse-pipe des manifestants. Il en est des provocations sanglantes du FLN d'octobre 1961 comme de la "libération de Paris" d'août 1944. Sans les premières, l'Algérie aurait de toute façon accédé à l'indépendance quelques mois plus tard. Sans les exactions des bandes de Rol Tanguy Kriegel et consorts (lynchage de prisonniers de guerre, assassinat de soldats "ennemis" blessés, exécutions sommaires), Paris aurait été libéré un peu plus tard par les armées alliées.
http://jeanmarielallau.blogspot.fr/2014/10/lettre-ouverte-chantal-barthelemy-ruiz.html
Avec quelle rage les camarades d' Aurélie Filipettasse ont dé-baptisé les voies portant le nom du Prix Nobel Alexis Carrel ("il est midi, Docteur Carrel"), empêché les Frères Lumière d'apparaître sur un billet de banque au milieu des années 1990, et nous imposent leurs références que je ne suis pas seul à ne pas pouvoir partager.
On mande que l'ancien merdetulle s'apprêterait depuis le Monte Valerio ou Valerianberg, à annoncer le transfert au Panthéon de deux mégères au profil particulièrement abrasif. Oui, bon, il s'agirait de faire entrer la "parité" au Panthéon. Mais dans ce cas j'aurais préféré Arletty, Suzy Solidor (avec Suzy, on ferait "une pierre, deux coups" : parité et représentation des minorités sexuelles) ,ou même, malgré son côté abrasif, Coco Chanel.
Et si on abandonnait cette pratique d'encombrer l'ancienne église parisienne qui couronne la Montagne Ste Geneviève (il ne va bientôt plus y rester de places...) des restes de gens décédés depuis moins de, disons, 300 ans ? Leur canonisation laïque (c'est à peu près ce que représente un transfert de "cendres" - ce mot !- au Panthéon) est surtout la consécration, non d'un consensus -même si on veut le faire passer pour tel-, mais d'un rapport de forces ? Pas en mon nom ! Not in my name ! Allow me a disclaimer ! Permettez-moi de récuser !
Peut-être l'Eglise catholique cessera-t-elle un jour de canoniser et de béatifier. Le président de ce qu'il est convenu d'appeler la république française est un des rares monarques, avec celui du Saint-Siège à être investi de ce pouvoir qui n'a rien de "normal". J'aimerais penser qu'un jour, on cessera de transférer dans le monument parisien dit Panthéon, les restes de personnes décédées depuis moins de 300 ans par exemple.