mardi 27 mars 2018

Je ne suis pas devenu "européen" pour ça !

Le président du Parlement Européen, Antonio Tajani, était récemment l'invité d'une chaîne tv d'information continue, en compagnie du Premier ministre portugais, le socialiste et métis Antonio Costa. Dans le cadre d'une émission sur les politiques européennes de "cohésion" (sic).

Antonio Tajani est, au Parlement Européen, membre du Parti Populaire Européen (P.P.E.) qui regroupe les élus des partis que la saloperie de chaîne ARTE appellerait "conservateurs", dont Forza Italia, le parti fondé par Silvio Berlusconi.

La prestation d'Antonio Tajani a été très décevante, mais très éclairante, révélatrice aussi.

DECEPTION

A quoi bon inviter deux responsables politiques de sensibilité différente (un socialiste et un "conservateur" selon la douteuse classification d'ARTE) s'ils sont d'accord sur tout ?

Devant l'autre Antonio, le métis socialiste portugais, chef de gouvernement de surcroît, qui devait boire du petit lait, Antonio Tajani a mis en cause le comportement de pays d'Europe centrale et orientale, membres de l'UE qui refusent d'accueillir de prétendus "migrants" et autres "réfugiés" économiques.

Le président du Parlement Européen relève que ces pays (Pologne, Hongrie etc....), ont bénéficié de fonds octroyés dans le cadre des politiques européennes de "cohésion". Il note que ces fonds ont été financés avec les impôts des contribuables européens, dont les contribuables grecs et italiens. Et il en déduit que les pays d'Europe centrale et orientale qu'il vise manquent à un devoir de "solidarité" envers, notamment, l'Italie et la Grèce qui subissent de plein fouet l'assaut migratoire venu d'Afrique et d'Asie occidentale.

En disant cela, Antonio Tajani semble réagir d'abord en Italien. Si j'étais Italien, je souhaiterais  voir disparaître, et en tout cas partir, le plus grand nombre possible de ces "migrants", et le plus vite possible. Et comme on n'a hélas pas le courage politique (humanisme oblige !) ni peut-être les moyens de les renvoyer dans leurs pays de provenance, l'option d'une dispersion à travers l'Europe de ces populations est inévitablement prise en considération.

Antonio Tajani oublie tout simplement qu'on n'a jamais demandé aux Européens, électeurs des Etats membres, s'ils acceptaient l'entrée sur le sol européen de ces "migrants", de ces prétendus "réfugiés" "en quête d'une vie meilleure". Même pas aux Grecs et aux Italiens. C'est le calamiteux gouvernement d'Enrico Letta (Partito Democratico) qui a lancé la suicidaire opération Mare Nostrum consistant à se porter à la rencontre des bateaux de "migrants" pour leur éviter un éventuel naufrage. Ce qui a multiplié les vocations à l'exode vers l'Europe, et...les noyades. 

REVELATION / CONFIRMATION

Le raisonnement tenu par Antonio Tajani ne tient que si on admet que les citoyens européens n'ont pas le droit de refuser la submersion migratoire venue d'Afrique et d'Asie. Que si on admet que la question ne doit même pas se poser. Que la poser est constitutif de l'irrémissible péché de populisme. Qu'elle aurait été tranchée par l'adhésion à d'obscures "valeurs européennes". Qui sont à toute l'Europe ce que "les valeurs de la République" sont à la France, c'est-à-dire de la merde.

Je ne suis pas devenu européen pour ça.

Je suis devenu européen par défiance envers l'Union Française de la IVe République, à propos de laquelle Edouard Herriot disait, lors des travaux préparatoires de la Constitution : "Vous êtes en train de faire de la France la colonie de ses colonies".

Je suis devenu européen pour protéger ce à quoi je m'identifiais du poids démographique de l'Afrique et de l'Asie.

Je suis devenu européen pour ne pas être tant soit peu gouverné un jour par les neveux de l'Oncle Ho et les arrière petits-fils de fellaghas.

Pas pour entendre dire qu'une décision des gauches italienne (Enrico Letta) et hellénique d'accueillir des "migrants" plutôt que de les refouler imposait implicitement aux Polonais, aux Hongrois et aux Autrichiens de les accueillir à leur tour pour soulager la Grèce et l'Italie. Au nom de prétendues "valeurs européennes".

Le projet européen a été dénaturé et détourné pendant la présidence de la Commission par le socialiste français Jacques Delors.

Depuis le passage de Delors à la présidence de la Commission (1985-1995), depuis la mise en place de l'Union Européenne par le traité de Maastricht, être Européen a cessé de signifier se sentir et se vouloir plus proche de Reykjavik que d'Alger. 

Etre Européen signifie désormais adhérer au corpus de valeurs de Daniel et Gabriel Cohn-Bendit, de Jean Quatremer (Libération) et de la saloperie de chaîne "européenne" ARTE.

L'ennemi, l'adversaire, n'est plus à l'extérieur, mais à l'intérieur : le "populiste", le "frileux", le "poujadiste".

Il est significatif que Jacques Delors ait, en 1991, déploré le démantèlement de l'Union Soviétique.

Est tout autant significatif l'article des traités européens qui assigne à l'Union Européenne le maintien de l'intégrité territoriale des Etats membres. 




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