vendredi 4 mars 2011

L'homme qu'ils aimaient le plus

Le 5 mars 1953 disparaissait Joseph Staline, une des personnalités les plus controversées du XXème siècle.

Quatrre ans avant sa mort, pour son soixante-dixième anniversaire, un collectif de cinéastes français proche du Parti Communiste de leur pays avait sorti un film d'hommage au Géorgien, intitulé "L'homme que nous aimons le plus", dont des extraits furent naguère présentés dans le cadre de l'émission TV "Histoire Parallèle" présentant comparativement des actualités cinématographiques dans plusieurs pays à la même époque.

C'est bien à tort qu'on impute à Staline un détournement, une perversion du régime instauré en 1917 qui, sans lui, aurait évolué vers une authentique émancipation des peuples : ses successeurs immédiats n'ont pas fait mieux; c'est à tort qu'on impute aux successeurs de Staline une politique de coexistence pacifique qui aurait rompu avec l'expansionnisme et l'aggressivité de leur prédecesseur : la politique étrangère de Staline ne fut pas moins prudente; c'est l'impréparation et la faiblesse de ses anciens alliés de la Deuxième Guerre Mondiale qui lui permirent d'obtenir par la force la satellisation d'une partie de l'Europe; enfin c'est à tort qu'on présente Staline comme le dupe du pacte germano-soviétique de non agression de 1939, le partenaire victime de la traîtrise de Hitler : dans un ouvrage d' André Fontaine du journal Le Monde, paru il y a une quarantaine d'années, il est relevé que les services allemands de contre-espionnage avaient eu connaissance de propos de la très coquine ambassadrice de Staline dans la Suède neutre, Alexandra Kollontaï, qui révélait que l'URSS attendait, en pleine période d'application du pacte germano-soviétique, un moment favorable pour "briser les reins" (sic) du partenaire allemand. L' Opération Barbarossa de juin 1941 fut une action préventive qui devança une rupture dont Staline aurait pu prendre ultérieurement l'initiative.