vendredi 30 mars 2012

L'"imam" Tagueule et la récupération nationale

Il s'appelle Abdallah Zekri. Il n'est pas imam, ou en tout cas, pas
désigné comme tel par les médiats. Il est quelque chose à la Grande
Mosquée de Paris et au C.F.C.M., et à l'Observatoire de l'Islamophobie
(sic), après avoir été quelque chose à l'UMP dans le Gard et avoir
quitté ce parti avec rage (il a déchiré sa carte en public devant
micros et cameras) lorsque Jean-François Copé a "osé" lancer un débat
sur la laïcité il y a quelques mois. A défaut d'être un imam, c'est un
militant communautaire assez teigneux et agressif.


Il y a environ deux décennies, l' abbé Pierre avait eu une minute de
gloire en lançant un "ta gueule !" à l'écoute d'un discours enregistré
ou retransmis de Jean-Marie Le Pen, à l'adresse de l'orateur
physiquement absent. Des organes de presse favorables à Jean-Marie Le
Pen et au Front National l'avaient alors appelé l' abbé Tagueule.
Abdallah Zekri demande, dans un entretien au quotidien de Serge
Dassault, au père de Mohamed Merah de "fermer sa gueule". C'est
l'"imam" Tagueule. Ce n'est pas très miséricordieux, ni peut-être même
islamique d'accabler un père qui vient de perdre son fils et qui, de
l'autre côté de la Méditerrannée, n'a pas accès aux informations
disponibles en France d'Europe et évolue dans une ambiance très
différente.


Mercredi 28 mars, médiats et hommes politiques s'insurgeaient contre
le projet de Merah senior de faire un procès à "la France" (qu'est-ce
que c'est ?) et au RAID pour avoir "tué (son) fils", le jugeant
indécent. La question était de savoir s'il en avait le droit, et la
réponse est affirmative. Il faut espérer que ce procès, s'il a lieu,
rende justice aux hommes du RAID, et c'est tout. Il faut savoir gré à
Merah senior d'avoir proposé l'enterrement de son fils en Algérie.


Jeudi 29 mars, la récup' commence : on ne fait pas grief à la
République Algérienne Démocratique et Populaire de se défausser sur la
France d'Europe des "troubles à l'ordre public" que le lieu de repos
de Merah junior pourraît connaître (lieu de pélérinage ou de
profanation), alors que les risques sont plus grands au nord de la
Méditerrannée qu'au sud, et que la R.A.D.P. est notoirement un Etat
policier qui a les moyens de les prévenir; par contre, on insiste à
l'excès sur les liens de Merah junior avec ce qu'il est convenu
d'appeler "la France" : "il est Français", "il était Français", "il
est né en France", et ceci par la bouche de badauds interrogés par les
chaînes de télévision. Je suis né sur le territoire européen de la
France, j'ai quelque part une carte d'identité dite nationale qui
porte quelques centimètres sous mon nom les deux mots "nationalité
française" mais je ne revendique pas le droit d'être un jour inhumé
dans ce pays, si toutefois il existe encore à ce moment là. J'ai
appris de Monsieur Chevènement, quand il était ministre de
l'Intérieur, qu'être Français, c'était tout simplement .....avoir la
nationalité française. En Français puant d'arrogance, Chevènement
expliquait cela devant un collègue d'un pays voisin pour affirmer la
supériorité de la conception vrôôôônsaise, purement politique et
juridique, de la nationalité, sur d'autres, soupçonnées de références
ethnicisantes indignes de la "grande nation".


Les circonstances de l'inhumation de Merah junior ont permis une
récupération : la mise en avant de l'appartenance à "la France" de ces
populations dont les points de repère, les références sont étrangères
(mais la récupération consiste justement à poser l'affirmation
contraire) à la France d'Europe. Il s'est agi de contribuer à donner
à "la France" une autre image d'elle-même. 

lundi 26 mars 2012

Arte Desinfo (nouvelle série) n°4 : karambolage entre propagande et Histoire

La chaîne Arte diffuse une émission hebdomadaire appelée Karambolage et qui semble avoir pour objectif de rappeler au public allemand et au public français, si tant est que ces catégories subsistent, combien ils sont étrangers l'un à l'autre. Ce n'était sans doute pas l'intention des signataires du traité du 22 janvier 1963 qui est à l'origine, lointaine, de la création de la chaîne, mais c'est ainsi.

Dimanche 25 mars 2012, au lieu de commémorer la signature des traités de Rome qui ont créé le Marché Commun et l'Euratom 55 ans auparavant, Arte commémore par le biais de Karambolage (émission de Claire Doutriaux) la signature des Accords d'Evian en MCMLXII entre le gouvernement français (Premier ministre : Georges Pompidou) et l'"organisation extérieure de la rébellion" algérienne.

Madame Doutriaux reconnaît que la Guerre d'Algérie fut "effroyable", et arrange l'Histoire à la façon des directeurs de conscience d'Arte. Les Accords d'Evian sont réduits à ceci :  "la France accepte enfin (sic) de renoncer à sa colonie". C'est plus que réducteur. L'Algérie n'était plus une colonie mais un ensemble de départements français depuis une quinzaine d'années, d'une part, les Accords d'Evian comportaient des stipulations donnant un statut aux Européens d'Algérie, leur octroyant des garanties civiles et politiques, y compris au niveau de leur représentation dans les conseils municipaux des grandes villes, garantissaient la libre circulation entre la France et le nouvel Etat algérien.

Il y avait environ 1 million d'Européens en Algérie, et 9 millions d'Arabo-Berbéro-Musulmans. La partie algérienne signataire des Accords d'Evian ne souhaitait pas le maintien en Algérie de la communauté européenne, et escomptait qu'il n'en resterait qu'environ 150 000 (soit 15%), tandis que la partie française comptait sur le maintien d'environ un demi-million (soit 50%). Il en est finalement resté ... 45 000 !

Officiellement, les Accords d'Evian garantissaient la possibilité du maintien du million d'Européens qui se trouvaient en Algérie. L'exode des Européens d'Algérie vers la France d'Europe a vidé les Accords d'Evian de leur substance et dégagé la partie algérienne (qui souhaitait et prévoyait cet exode bien que plus étalé dans le temps et de moindre ampleur) de ses obligations. La libre circulation entre les deux pays s'est faite dans un seul sens : de l'Algérie nouvelle vers la France d'Europe : exode des Européens d'Algérie, puis immigration massive et continue d'Algériens. Cette circonstance pèse sur la perception de l'immigration maghrébine, et de l'immigration sud-nord en général par le public originaire de la France d'Europe : l'électorat a consenti à l'indépendance de l'Algérie pour ne pas avoir la charge de 9 millions d'Arabo-Berbéro-Musulmans comme concitoyens. Et voilà que la France d'Europe se trouve devoir intéger 1 million d'Européens d'Algérie incités à quitter l'Algérie, y compris par les nouvelles autorités algériennes, puis des centaines de milliers (en attendant plus) d'Algériens. Comme on dit dans les "banlieues" : "ça fout la haine".
Pour de mauvaises raisons de politique étrangère, le gouvernement français n'a pas voulu dénoncer les clauses de libre circulation entre la France et l'Algérie, qui ne fonctionnaient plus que dans le sens sud-nord.


Pour alléger le poids de l'immigration algérienne, très mal ressentie par la population de France d'Europe en raison des circonstances ayant entouré la guerre, puis l'indépendance de l'Algérie, le gouvernement de Georges Pompidou a ouvert la France à l'immigration portugaise (le Portugal est alors un pays très isolé : en raison de son régime politique et plus encore en raison de son refus d'envisager à court terme l'indépendance de ses territoires ultra-marins). Un emploi pris par un Portugais en France, c'est un emploi de moins disponible pour l'immigration algérienne. Ne comptez pas sur Karambolage ni sur Arte en général pour vous le dire. 

In fine, l'émission de Claire Doutriaux (Karambolage) donne le témoignage d'un écrivain algérien, adolescent au moment des évènements, un dénommé Boualem Sandal, lauréat d'un prix littéraire des libraires allemands. Karambolage nous annonce qu'il s'agit d'un "grand monsieur". Extérieurement, on voit que Boualem Sandal a adopté la queue de cheval de Karl Lagerfeld. Dans le cours de son témoignage, on comprend pourquoi Arte le qualifie de "grand monsieur" : son père avait rejoint le FLN (l'organisation qui luttait par les armes et les attentats pour une Algérie indépendante, dirigée par sa majorité arabo-berbéro-musulmane). Sa maman, effrayée par les violences qui ont marqué la période séparant la signature des Accords d'Evian de l'indépendance le 5 juillet MCMLXII, est venue à l'aide d'une certaine Odette, Française d'Algérie et de ses enfants, qu'elle a accueillis chez elle en attendant le départ d'Odette et des siens pour la France d'Europe. Karambolage nous révèle la position politique du père de Boualem Sandal, mais pas celle d'Odette.

mardi 20 mars 2012

Bayrou, le pire des candidats : le test de Toulouse

Simone Veil qui l'avait subi comme directeur de sa campagne pour les élections européennes de 1989 avait raison de dire, en 2007, que François Bayrou était le pire des candidats à l'élection présidentielle de cette année-là.

C'est encore vrai maintenant : sa réaction à l'attentat de Toulouse (19 mai MMXII, Ecole Ozar Hatorah) a été la plus inadéquate et la plus odieuse. L'"indigné" permanent s'est interrogé tout haut devant micros et cameras : et si cet attentat était le le produit d'un climat dérivant d'un inconscient collectif ?

Mais de quel inconscient collectif, de quelle collectivité ?

La réponse est à déduire de l'inscription d'une pancarte brandie lors d'une manifestation le soir du 19 mars 2012 (probablement la manifestation parisienne République-Bastille de la très malfaisante Union des Etudiants Juifs de France) : en France, on tue des Noirs, des Juifs et des Arabes. Conclusion proposée : si vous n'appartenez à aucune de ces nobles catégories, vous êtes, sinon suspect, du moins appelé à un
urgent et rude examen de conscience, préalable à une repentance.

François Bayrou s'est abaissé au niveau de François Mitterrand au lendemain du 10 mai 1990, après la profanation du cimetière juif de Carpentras, appelant son auditoire "à se ressaisir".

François Bayrou avait déjà insulté une partie de l'électorat il y a une semaine en qualifiant d'excités ceux qui étaient susceptibles de s'inquiéter de l'actuelle application des accords de Schengen sur les flux migratoires sud-nord.

dimanche 18 mars 2012

Arte Desinfo (nouvelle série) n°3 : Arte réaffirme son engagement pour François Hollande

Arte Journal était présenté le samedi 17 mars 2012 par Leïla Kaddour Boudadi.

Une séquence qui représente 20% du temps de diffusion du journal est consacrée à une réunion de quatre fondations européennes de gauche à Paris, au Cirque d'Hiver, autour de François Hollande. Dès l'annonce du sommaire, Arte Journal triomphe par la voix de Leïla Kaddour Boudadi : "François Hollande n'est plus seul". Comment pourrait-il être seul  ? : ce qu'il représente jouit d'une position hégémonique dans le monde médiatique et culturel. Et quand arrive le développement de la séquence confiée à Nathalie Deiber , titrée "Amitiés entre socialistes européens" et sous-titrée "Camarades franco-allemands", Arte Journal claironne : "La revanche de François Hollande". A-t-il déjà été battu qu'il ait une revanche à prendre ?

Arte Journal ne nous le dit pas, pas plus qu'elle ne nous rappelle que Hollande avait déjà, l'automne dernier, été reçu par un congrès du parti social-démocrate d'Allemagne et son leader Sigmar Gabriel. Ce parti signale simplement sa disponibilité, s'il était au pouvoir et que Hollande le soit également (ce qui fait au moins deux "si") pour renégocier le traité signé début mars et appelé de divers noms, dont "pacte fiscal européen". Voilà pour la promotion de François Hollande par Arte Journal. Il reste à dénigrer Nicolas Sarkozy pour aller toujours dans le même sens et permettre à la  gôche de cumuler, si possible, pouvoir médiatique et culturel, et pouvoir politique.

Le dénigrement de Nicolas Sarkozy est accompli en trois temps.

 Premier temps, Leïla Kaddour Boudadi nous affirme que Nicolas Sarkozy a voté (sic) le traité ou pacte fiscal européen. C'est un lapsus :  Sarkozy  n'est pas parlementaire et n'a pu voter pour autoriser la ratification de l'accord intergouvernemental.

Deuxième temps : Nathalie Deiber se moque de l'évocation en termes élogieux du modèle allemand par Nicolas Sarkozy, en attribuant les aspects positifs de ce modèle à la politique de l'ancien chancelier social-démocrate Gerhard  Schröder; ce que ne dit pas Nathalie Deiber, c'est que le même Schröder a été reçu par Nicolas Sarkozy il y a quelques semaines et a publiquement approuvé l'orientation donnée par ce dernier à la politique économique en France et en Europe.

Troisième temps : on a recours aux services de l'écrivain Daniel Pennac dans le cadre de la rubrique culturelle; on le titille en lui demandant de réagir à une proposition de Nicolas Sarkozy d'augmenter d'un quart la rémunération des professeurs qui accepteraient de travailler 26h au lieu de 18 dans l'enceinte des établissements scolaires. Daniel Pennac envoie l'eau du bidet là où Arte le lui a demandé : "théorie abjecte" à jeter, "indignité inouïe", "absurde". Si avec ça  les télespectateurs d'Arte ne votent pas massivement pour François Hollande et surtout contre Nicolas Sarkozy, les directeurs de conscience d'Arte n'ont plus qu'à changer de métier.

Arte Journal évoque le décès de John Demjamjuk en Bavière. L'Ukrainien est qualifié de "criminel nazi". Arte s'abstient de rappeler qu'au milieu des années 1990, John Demjamjuk avait été acquitté et remis en liberté par la Cour Suprême de l'Etat d'Israël qui avait dû constater que l'accusation reposait sur des documents falsifiés. Cette décision avait été très mal vécue par certains milieux qui ont superposé la lâcheté à la haine en faisant en sorte de que ce soit l'Allemagne qui ait à rejuger le nonagénaire : soumis à leur chantage permanent au nom de la Mémouare, l'Allemagne ne peut rien refuser à ces milieux. Arte s'est abstenue de citer le cri de haine de Serge Klarsfeld, soulagé de vivre dans un monde sans John Demjamjuk : Serge Klarsfeld était-il vexé de ne pas avoir pu se constituer partie civile contre John Demjamjuk ?

Et puisqu'on est un 18 mars, souvenons-nous de François Duprat, assassiné le 18 mars 1978 sur une route de Normandie. Ce professeur d'Histoire avait traduit un ouvrage d'un certain Harwood intitulé "Did Six Millions really die ?" (En est-il réellement mort six millions ?). P. Chairoff, auteur d'un "Dossier néo-nazisme" (préfacé par Beate Klarsfeld), réagissait ainsi à l'assassinat de Duprat : "François Duprat était responsable. Il y a des responsabilités qui tuent".

18 mars 1906 : naissance de Paul Rassinier, l'homme qui avait dit non à la guerre

Le 18 mars 1906 naissait à Bermont, Territoire de Belfort, Paul
Rassinier
, professeur, militant du parti socialiste S.F.I.O. dont il
fut même député, avant d'en être exclu, militant pacifiste,
déporté, considéré comme le père du révisionnisme historique

En ce jour anniversaire de la naissance d'un homme qui avait dit non à
la guerre, et qui a consacré les dernières décennies de sa vie à
démonter de dangereuses mythologies, aujourd'hui plus intouchables que
jamais, on songera à cette phrase de Démosthène placée à la fin de
l'ouvrage de Paul Rassinier intitulé "Le drame des Juifs européens"
publié en 1964 :

"Il n'est pas possible, Athéniens, que l'injustice, le parjure et le
mensonge acquièrent une puissance durable. Ces artifices peuvent, un
temps, faire illusion. Mais bientôt, ils s'effondrent"


A l'échelle de nos vies, cette puissance du mensonge peut paraître
durable, et son effondrement, retardé par des des lois
extraordinaires, semble lointain. Mais 17 ans après la parution de
cet ouvrage de Paul Rassinier, on pouvait lire dans un autre livre cet
aveu qui atteste du cheminement de la vérité et de l'inéluctable
victoire de l'Histoire sur la Mémouare, malgré toutes les lois et les
"bobardements" médiatiques :

"L'Holocauste a déjà suscité plus de recherches historiques que tout
autre évènement de l'histoire juive, mais je ne doute pas que l'image
qui s'en dégage, loin d'être forgée sur l'enclume de l'historien,
soit fondue dans le creuset du remancier" (Yosef Hayim Yerusalemi
"Zakhor" in "Histoire juive et mémoire juive", Paris 1984, p. 114)


Le livre de Paul Rassinier "Le drame des Juifs européens" à été
réedité en 1985 par La Vieille Taupe sous le numéro ISBN :
2-903279-08-X

vendredi 16 mars 2012

Arte Desinfo (nouvelle série) n°2 : les BoBos parlent aux BoBos

L'édition vespérale d'Arte Journal du mercredi 16 mars MMXII était présentée par Leïla Kaddour Boudadi.

Le journal de la chaîne à financement, mais à financement seulement, franco-allemand présente les dix candidats à l'élection présidentielle qui ont pu remettre un minimum de 500 signatures de parainnages.

Elle les présente, c'est-à-dire qu'elle fait suivre leur nom d'une formule censée caractériser leur candidature.

Cette présentation, confiée à Frédéric Méon, dérape rapidement.

 Si Hollande qui est, parmi les "grands candidats", celui qui est le préféré d'Arte, a droit au rappel correct de sa proposition d'imposer à 75% les tranches de revenu les plus élevées, Nicolas Sarkozy est l'homme "qui veut sortir de Schengen" (sic), ce qui ne correspond pas à ses propositions qui se ramènent à renégocier le contenu des accords de Schengen, l'application de ceux-ci pouvant être suspendue par la France d'ici un an en cas de non aboutissement de cette négociation.

 La balance est faussée : Hollande a droit au rappel fidèle d'une de ses propositions, et Sarkozy à une caricature de la sienne. Arte roule pour Hollande. Les séquences d'Arte Journal consacrées à la présidentielle française de 2012 devraient être comptabilisées dans le temps d'antenne accordé à Hollande : il n'y a pas deux jours, partant à la rencontre de Français typiques, Arte Journal n'avait rien trouvé de plus typique qu'une électrice de la Côte d'Azur vivant en couple avac une autre dame et qui se prononçait pour Hollande parce qu'il aurait promis le droit au mariage pour les personnes de même sexe.

Arte signale habilement et sournoisement ses préférences politiques par le vocabulaire : les bons partis, les bons candidats ont droit à l'étiquette dont ils se parent; ainsi, les Verts sont les Verts, les sociaux-démocrates sont les sociaux-démocrates; les communistes restent les communistes s'ils ont décidé de le rester, mais s'ils ont pris une nouvelle étiquette (démocrate de gauche, Die Linke, démocrate-socialiste, Rénovation ceci ou cela), c'est cette nouvelle étiquette qu'Arte leur appliquera. Ceux-là, ce sont les bons, les gentils, ils ont droit à leur nom. A la rigueur, les libéraux du FDP en Allemagne, restent des libéraux. A la rigueur. Par contre, les chrétiens-sociaux bavarois et les chrétiens-démocrates du reste du pays ne sont ni chrétiens, si démocrates, ni sociaux, ce sont des "conservateurs", c'est-à-dire qu'Arte ne leur donne pas leur nom, mais porte un jugement : ce sont des méchants, ou à tout le moins des gens auxquels on ne peut pas faire confiance. En allemand, on échappe à la polémique en les désignant comme "die Unionparteien" (les partis de l'Union) puisque la CDU comme la CSU bavaroise ont le mot "union" dans leur dénomination officielle. L'ennui, avec l'étiquette "conservateurs", c'est qu'elle induit le télespectateur en erreur : il existe en Allemagne un parti qui s'appelait "Die Konservativen" et a pris plus récemment le nom "Die deutsche Konservativen", et il ne s'agit ni de la CDU ni de la CSU. L'étiquette péjorative "ultra-conservateur" a été appliquée par Arte et son porte-voix William Irigoyen tout à la fois au président de la république islamique d'Iran Ahmadinedjad et à l'ancien ministre-président de Bavière et ancien président de la CSU bavaroise Edmund Stoiber. Ahmadinedjad et Stoiber sont très éloignés l'un de l'autre, mais pour les directeurs de conscience d'Arte, ce sont des "méchants" et la désignation comme ultra-conservateur est au mal politique selon Arte, ce que le bonnet d'âne était aux cancres dans l'école de jadis.

Arte a perdu Silvio Berlusconi comme "grand satan". Alors, Arte se ratrappe sur Viktor Orban, le chef du gouvernement hongrois, démocratiquement élu il y a deux ans. Mais comme Orban bénéficie d'un certain soutien politique et électoral, Arte tente de se consoler et de consoler ses télespectateurs BoBos en donnant la parole à des Hongrois ruraux qui, s'ils n'ont pas contre Orban les griefs des directeurs de conscience d'Arte, sont mécontents de sa politique économique (contre Berlusconi, Arte n'hésitait pas à orchestrer les reproches des tenants de l'ordre moral clérical). Une villageoise se rendant à la messe s'excuse presque d'être vétue d'une tenue typique de sa région : "ça ne veut pas dire que je suis conservatrice" assure-t-elle. Ouf, on avait eu chaud...Selon cette brave paysanne, le problème avec Orban, c'est qu'il......fait trop de lois (ça me rappelle l'empereur Habsbourg qui, dans Amadeus, reprochait à une oeuvre de Mozart de comporter...trop de notes de musique). Arte nous emmène à la messe sans nous rappeler qu'Orban est protestant, et en s'inquiétant du rappel des racines chrétiennes de la Hongrie par son gouvernement. Il y a deux jours, la page en...culturelle d'Arte Journal était consacrée à un écrivain hongrois "inquiet" du cours de la politique hongroise qui ramènerait le pays vers le "fascisme" (sic) de l'Amiral Horthy.

Télé Arte ment, Télé Arte ment,
En français comme en allemand.

jeudi 15 mars 2012

Arte Desinfo (nouvelle série) n°1 : une propagande sournoise

L'édition vespérale du 14 mars MMXII d''Arte Journal, émission de la
chaîne à financement, mais à financement seulement, franco-allemand,
était présentée par la très "classe" Léïla Kaddour Boudadi, qui nous
vient de la Diversité


La chaîne "européenne", qui n'a guère d'"européen" que les
contribuables qui la financent et le "e" de l'acronyme ARTE, se
distingue de ses consoeurs en ignorant l'accident tragique de car
scolaire survenu dans le Valais à des enfants qui retournaient en
Belgique après un séjour de neige en Suisse (sneeuwvakantie), et dont
plus de vingt ont perdu la vie avec leurs accompagnateurs adultes.
Sans doute ces victimes manquaient-elles d'exotisme pour présenter un
intérêt pour la chaîne encultureuse.


Arte Journal parvient à faire campagne pour la "gauche" et pour le
sieur Hollande en allant à la rencontre de "Français" typiques, en
l'occurence deux dames qui s'aiment (elles ont bien raison) : une
Espagnole et une ressortissante française prénommée Stéphanie. Ces
deux dames ont des enfants et revendiquent le droit au mariage et à
l'adoption (faire des enfants soi-même, c'est fatigant, et puis avec
l'adoption, on peut faire davantage dans l'exotisme...). Alors
Stéphanie espère ouvertement la victoire du candidat Hollande qui a
promis d'accorder le droit au mariage entre personnes de même sexe. Si
ça ne s'appelle pas du temps d'antenne mis gratuitement au service de
Hollande, comme peut-on appeler ça ?


Puis Arte se souvient qu'elle est une chaîne, disons
internationaliste. Comme il n'y a plus de Silvio Berlusconi à dénoncer
jour après jour (à propos de tremblements de terre, de noyés à
Lampedusa, de Rroms tristes etc...), on se rabat sur la Hongrie
gouvernée par Viktor Orban; on fait dire à un écrivain hongrois
"inquiet" (sic) que le chemin pris par le pays dont Sissi était reine
le ramène vers le "fascisme" (re-sic) du régime de l'Amiral Horthy.
Ca permet de donner quelques instants la chair de poule aux bobos
qui regardent Arte. Avant d'aller se coucher, il paraît que ça peut
faire du bien.


Tele Arte ment, Tele Arte ment,
En  français comme en allemand.

samedi 10 mars 2012

11 mars 1829 : Matthäuspassion : une revisitation après des décennies d'oubli


François Hollande : si le ridicule tuait....

Lequel de ses conseillers a pu souffler à François Hollande l'idée d'un amendement constitutionnel supprimant le mot "race" de la Constitution du 5 octobre 1958 ?

Si le ridicule tuait, il faudrait d'urgence que le PS se choisisse un autre candidat car le président de la Corrèze serait mort et, politiquement, ce ne serait pas une grosse perte.

On est en plein délire : on croit commander aux choses et aux esprits en commandant le retrait (ou le maintien, ou l'ajout) d'un mot :

"Le Premier Jour, Hollande dit : Que le mot "race" ne soit plus, qu'il n'y ait plus de races. Et il n'y eut plus ni races ni racisme. Hollande le vit. Et voici, cela était très bon".

Le racisme va-t-il enfin cesser d'être un délit puisque la race n'existe pas ?

Quelle attitude devrai-je adopter quand un de mes élèves menacera à nouveau de "niquer (ma) race" ? Jusqu'à présent, je répondais par une franche hilarité.

Si d'aventure François Hollande (ou des imitateurs "humanistes" de ce calamiteux personnage) parvenaient à faire réviser la Loi Fondamentale, croit-on que mes voisins ultra-marins ou issus de flux migratoires sud-nord cesseraient de discerner une tonalité raciale à nos relations parfois pénibles, presque toujours difficiles si je ne fais pas profil bas ?