vendredi 17 août 2012

Fabius : une tête pas très [autocensuré]

20 décembre 2009 : dans l'émission TV C Politique sur France 5, Laurent Fabius déclare qu'il n'est pas sûr qu'il voterait pour Georges Frêche, président PS de la région Languedoc-Rousillion et de la Communauté d'Agglomération de Montpellier, s'il était électeur dans cette région (1).

22 décembre 2009 : Georges Frêche, devant le conseil de la Communauté d'Agglomération de Montpellier qu'il préside, réplique à Laurent Fabius : « Si j'étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si je voterais Fabius. Je m'interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Mais ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui, mais j'y réfléchirais à deux fois ».

La campagne médiatique contre Georges Frêche sur le fondement d'une partie de sa réplique ("il a une tronche pas catholique") se déchaîne en janvier 2010 : les fêtes de Noël et du Nouvel An sont peu propices au lancement et à l'entretien de telles campagnes, l'attention du public étant sollicitée par ces fêtes.

Laurent Fabius, l'actuel Sinistre des Affaires Etrangères de ce qu'il est convenu d'appeler la Vrôôônce, attire l'attention  des médiats (2) généralement admiratifs par son activisme dans le dossier syrien pendant l'été 2012. Ne vient-il pas de déclarer que Bachar El Assad "ne mériterait pas d'être sur la Terre" ? Imaginons que l'ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, ait dit la même chose de Gaddafi : ce serait un hourvari médiatique, et la chaîne Arte (3) aurait dépêché Salvatore Aloïse dans un salon de coiffure pour arracher d'une cliente digne et âgée quelques mots sur la honte qu'elle la présence du Cavaliere au Palais Chigi (4) lui inspire.

Laurant Fabius est coutumier des outrances de langage : n'a-t-il pas qualifié Paul Touvier, l'ancien chef milicien victime d'un procès de sorcellerie, d'"ordure" (sic) ?

Mais qu'on ne s'avise pas de l'attaquer lui-même : pour avoir dit en 2010 qu'il ne voterait pas pour sa liste s'il était électeur en Haute-Normandie, parce qu'il (Fabius) n'avait pas "une tête très catholique", l'ancien maire de Montpellier, Georges Frêche (5), a été tricard des médiats et excommunié par la gauche et les autorités morales auto-proclamées. On a fait un procès médiatique en antisémitisme à Georges Frêche qui est mort peu après. Attaquer verbalement Fabius, c'est courir le risque d'être dénoncé comme antisémite, l'attaquer physiquement ce serait sans doute une tentative de génocide (mon ami Pierre Guillaume, de La Vieille Taupe, ayant failli le bousculer en voiture dans une rue de Paris, lui présenta ses excuses : "J'ai failli commettre un génocide", remarque dont Fabius eut ce jour-là le bon goût de sourire).

Premier ministre (1984-1986), Fabius co-présida au lancement de l'officine de Police de la Pensée SOS Racisme; il prétendit "attacher (son) nom à la lutte contre l'apartheid : on le vit manifester Quai d'Orsay devant l'ambassade d'Afrique du Sud pour défendre un terroriste.

"Le jeune Premier ministre" donné par François Mitterrand à ce qu'il est convenu d'appeler la Vrôôônse, fit caca sous lui (6) à plusieurs reprises en déclarant par exemple que "le devoir du gouvernement est d'abord (sic) de défendre les étrangers" et "défendre l'homme juif, c'est défendre la République". Ou en assurant que si, en tant que Premier ministre, il ne pouvait arborer la main "touche pas à mon pote" de SOS Racisme sur le revers de son veston, il la portait très profondément dans son coeur.

Désireux de conserver le parti communiste dans sa majorité gouvernementale,  Laurent Fabius essaya vainement lors de la formation de son gouvernement (été 1984) de s'attacher le parti de Georges Marchais en promettant de veiller à empêcher toute propagande anticommuniste sur les ondes publiques (à l'époque toutes les chaînes de télévision françaises étaient publiques).

Président de l'Assemblée Nationale en 1990 (7), Laurent Fabius joua un rôle déterminant dans l'adoption de la loi Fabius-Rocard-Gayssot (loi 90-615 du 13 juillet 1990) qui criminalise l'expression publique de l'incroyance, fut-ce sous la forme du doute, en la version officielle de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah (8).

Une quinzaine d'années plus tard, il prit la tête d'une campagne socialiste non officielle pour le non à la ratification du Traité Constitutionnel Européen, s'attirant au sein même de son parti de solides inimitiés. Parlant volontiers le langage du patronat pendant des années, puis très "gauche de gauche", Laurent Fabius, par ses variations comme par certaines constantes de ses engagements n'a effectivement, comme le disait Georges Frêche, rien qui incite à voter pour lui.


N O T E S

(1) Georges Frêche était déjà connu pour ne pas avoir, comme on dit, sa langue dans sa poche; certains de ses propos publics, ou privés rendus publics dans une intention de "délation citoyenne", lui avaient été vivement reprochés : quand il avait traité des responsables associatifs de "harkis" de sous-hommes en raison de leur complaisance envers les héritiers de la mouvance DeGaulliste (Frêche avait raison : ces responsables étaient incompétents ou leur bilan était "en-dessous", d'où l'expression "sous-hommes",de ce que leurs mandants pouvaient attendre d'eux); quand il avait eu une altercation avec une passagère maghrébine d'un véhicule de transport en commun de Montpellier (au bout du voyage, "c'est Ouerzazate", aurait-il dit en substance, rien de pendable !); quand il s'était moqué de la composition de l'équipe de France de football au sein de laquelle les Français d'Europe étaient peu nombreux : on lui a reproché de ne pas se réjouir de la sur-représentation des "Blacks" et des "Beurs", alors que Frêche mettait cette importance numérique Blacks-Beurs sur le compte de l'incompétence des Euro-français qui sont ceux qui auraient pu être offensés et protester. Par contre, les propos de Frêche mettant en cause la Police dans les émeutes urbaines de l'automne 2005 ou regrettant que le futur Benoît XVI n'ait pas péri pendant la Deuxième Guerre Mondiale furent très bien acceptés par les grands médiats;

(2) j'écris "médiat" avec un "t" final par solidarité avec le professeur Bernard Notin, victime de la Milice Zélote de la Pensée en 1990;

(3) Silvio Berlusconi est un des bêtes noires, des grands satans de la ch'haine Arte;

(4) le Palais Chigi, à Rome, est le siège de la Présidence du Conseil des Ministres;

(5) quand le Cardinal Ratzinger a été élu pape sous le nom de Benoït XVI, en avril 2005, Georges Frêche a regretté que Ratzinger n'ait pas été tué lors du bombardement de Dresde (où l'adolescent Joseph Ratzinger ne se trouvait probablement pas, de toute façon, en février 1945); Frêche n'a pas été inquiété pour cette exhalation de haine : sa cible n'étant que catholique et allemande, c'était médiatiquement permis; Frêche n'a pas non plus été inquiété lorsqu'à l'automne 2005, alors que les banlieues des grandes villes de l'Hexagone étaient le théâtre d'émeutes ethniques, il a accusé "les flics" de mettre eux-mêmes le feu aux voitures. Il a fallu qu'il s'attaque à Laurent Fabius pour être l'objet d'un lynchage médiatique et de la part des autorités morales;

(6) ces incontinences de Laurent Fabius sont à rapprocher de son "indignation" lorsque le ministre de l'Education Nationale Gilles de Robien avait rappelé la place et le rôle de l'enseignement privé, majoritairement confessionnel, dans l'ensemble du système éducatif français;

(7) à nouveau président de l'Assemblée Nationale en janvier 1998, Laurent Fabius  imposa que le Palais Bourbon fut recouvert de l'éditorial de Zola dans L'Aurore relançant l'Affaire Dreyfus;

(8) en ces jours de mi-août 2012 au cours desquels les grands médiats tympanisent le public avec leur indignation devant la condamnation à de légères peines de prison de chanteuses russes ayant profané la Cathédrale Saint-Sauveur de Moscou, pensons à ce qu'il en aurait été si la scène de leurs exhibitions avait été un Mémorial lié à la Shoah.