lundi 27 août 2012

Pour l'amour des Rroms...

Les Rroms, composante du genre humain, ont certainement droit à la mesure de respect qui va avec cette qualité. Depuis un peu plus de 2 ans, on assiste, notamment dans la Grande Nation, à une Rromolâtrie qui participe davantage de l'angélisme et de la haine de soi que d'un amour du prochain. La cohabitation entre nomades, semi-nomades ou semi-sédentaires, et sédentaires est problématique dans toutes les parties du monde. Les Rromolâtres des médiats, des zautorités morales et d'une partie de la classe politique ne veulent pas le savoir : ils répètent comme un mantra "Ne stigmatisons pas". M'est avis que cet angélisme qui se veut humanisme encourage certains Rroms à s'exposer à la stigmatisation de leurs voisins, assurés qu'ils sont de pouvoir compter sur la complaisance et le soutien des "exhibitionnistes de l'intelligence et du coeur" comme disait Robert Lacoste.

Après le lucide discours tenu par Nicolas Sarközy à Grenoble fin juillet 2010, qui prévoyait le démantèlement des campements illégaux de Rroms, le deconantum rromolâtre a été inauguré vers la fin de l'été par Hervé Morin, ministre de la Défense, lors de l'université d'été du parti Nouveau Centre (1). Morin a narré une correspondance, sans doute imaginaire, entre un ami Maghrébin et un Rrom, le premier remerciant le second de l'avoir remplacé comme bouc émissaire des beaufs de la Grande Nation. Morin a fait dans la facilité, assuré d'être applaudi par les zautorités morales et croyant se placer en orbite pour concurrencer Nicolas Sarközy en 2012.

Ensuite, ce sont les acteurs du monde de la Culture et de l'enseignement qui ont pris le relais. On a multiplié les expositions, à l'échelle d'une institution départementale (en Essonne, on a beaucoup donné), ou d'un établissement d'enseignement, pour commémorer surtout la persécution de Rroms pendant la première moitié des années 1940. Tout se passe comme si le principal titre de noblesse des Rroms était d'avoir été persécutés en même temps que les Juifs, et par les mêmes. Le but est de dénoncer quiconque contrarie les "Fils du Vent" (2) : ceux qui les font expulser, déplacer sont, dans une certaine mesure, les héritiers du national-socialisme, du fascisme, du régime de l'Etat Français. A bon entendeur, salut !

Les naïfs qui applaudissent la prétendue fermeté de Manuel Valls (bedauds chevènementistes, chaisières villiéristes, sacristains villepinistes) oublient que dès 2010 le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, déplorait publiquement que la publicité donnée à la nouvelle politique de mise en oeuvre des lois par le gouvernement à l'égard des campements illégaux l'empéchât de continuer à faire procéder lui-même à ces démantèlements, ce qu'il avait dû faire bien avant le discours de Grenoble.

Les médiats donnent préférentiellement la parole aux associations de défense des illégaux, aux sectateurs des droidloms, aux états d'âme de membres de la majorité présidentielle de François Hollande, qui dénoncent ... la prise en compte des difficultés rencontrées par les populations qui doivent cohabiter près de Rroms qui savent pouvoir compter sur le soutien de ces zumanistes encartés (3).

N O T E S

(1) le Nouveau Centre, ou "parti libéral, social et européen", n'a pas su trouver le créneau qui aurait dû être le sien : les électeurs qui ne partagent pas la culture jacobine et souverainiste d' héritiers résiduels du DeGaullisme à l'UMP, mais dont les positions "sociétales" en matière de flux migratoires, de sécurité publique, de "mémoire", sont à l'opposé de celles de ce qu'il est convenu d'appeler la Gauche;

(2) l'appellation de Fils du Vent est une de celles que se donnent les gens du voyage;

(3) avant son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarközy s'était taillé une belle popularité auprès de Maghrébins de Perpignan que des émeutes avaient opposé pendant plusieurs jours à des Gitans.