mercredi 26 août 2015
Le bonheur terroriste
Serge Klarsfeld (photo) : un [autocensuré] heu-reux !
LCP (La Chaîne Parlementaire) Assemblée Nationale a rediffusé ce 26/08/2015 "La traque des nazis", un documentaire qui fait l'hagiographie du couple Beate et Serge Klarsfeld, dû à des dénommés Costelle et Clarke, et dit par l'histrion Matthieu Kassovitz.
Vers la fin de ce documentaire qui fait l'apologie du terrorisme, le corpulent Serge Klarsfeld exprime sa satisfaction devant le bilan de ses activités et de celles de sa madame : inspiration d'actes de terrorisme, tentatives d'enlèvement, chantage, harcèlement jusqu'à la tombe de protagonistes malchanceux du conflit de la première moitié des années 1940 etc...
Et Serge Klarsfeld livre son "secret" : Beate et moi, comme Simon Wiesenthal, avons pu réussir ce que nous avons fait parce que nous étions .... heureux. Si nous avions été malheureux, nous n'aurions pas pu réussir.
Voilà qui ne va pas de soi : on croyait naïvement que Simon Wiesenthal avait perdu sa mère, survécu à trois camps, et que Serge Klarsfeld avait perdu son père dans le cours de ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah, que Beate Kunzel épouse Klarsfeld, née en 1939, avait vécu enfant sous les bombardements terroristes des "démocrates" sur l'Allemagne. Ces circonstances ne prédisposent habituellement pas au bonheur. Il ne suffit pas de s'appeler Beate pour être assurée d'être heureuse.
On ne saurait prendre l'affirmation de Serge Klarsfeld pour argent comptant. Elle m'a fait penser au titre d'un livre paru en 1972 : Le bonheur nazi, de Michel Rachline. Je ne l'ai jamais ni acheté ni lu. Mais je me souviens d'un entretien radiophonique dans lequel l'auteur affirmait avoir voulu montrer que la perpétration de leurs crimes rendait les nazis heureux.
Je crois que le bonheur dont Serge Klarsfeld se targue d'être béni n'est pas un état qui l'a prédisposé à la réussite dans la commission de ses innombrables méfaits, mais la conséquence de cette réussite : il faut voir le visage de S. Klarsfeld quand il narre la réussite de l'attentat commis par ses camarades contre Aloïs Brunner; il fallait entendre S. Klarsfeld se réjouir de la mort d'Ivan Demjanjuk, pourtant bénéficiaire d'un non lieu par la plus haute juridiction israélienne. Le "bonheur" de Serge Klarsfeld est un faux bonheur. C'est une courte satisfaction de soi fondé sur la haine : on a eu peur de lui, on en a encore peur, et pas seulement les "nazis", et Serge Klarsfeld qui a peut-être eu peur lui aussi dans son enfance (il est né en 1935) en est heureux. Chacun a les satisfactions qu'il peut.....
Etudiant à l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg, j'ai eu le privilège d'y suivre des cours de Sociologie religieuse assurés, pour le volet relatif au judaïsme, par André Neher (Obernai, °1914). Certes, André Neher était amer de son expérience de la première moitié des années 1940, de son passage dans un camp près de Compiègne. Il aurait voulu que le Maréchal Pétain eût l'attitude du roi Michel de Roumanie, un Hohenzollern. Mais en réponse à une question posée en salle de cours par un de nos camarades sur la "chasse" aux nazis, j'ai eu le bonheur (c'est le cas de le dire) de l'entendre exprimer sa désapprobation. La question portait sur l'éventuelle imprescriptibilité des crimes contre l'humanité. André Neher souhaitait laisser les présumés criminels contre l'humanité devant leur conscience. Il n'est pas allé plus loin. Je le ferai pour ma part.
L'imprescriptibilité des crimes est difficilement compatible avec l'esprit, sinon la lettre de la Torah qui avait institué dans l'ancien Israël des villes de refuge où les auteurs d'assassinats pouvaient s'exiler jusqu'à la mort du Souverain Sacrificateur, évènement au-delà duquel, il pouvaient quitter libres leur refuge sans que les autorités humaines, civiles ou religieuses puissent les inquiéter, la suite étant laissée à la conscience des intéressés et à leur Créateur. Dans le neuvième chapitre du livre d'Esther, les Juifs de Suse sont autorisés à poursuivre, frapper, tuer "ceux qui les détestaient" (traduction Segond 21), pendant deux jours, et les Juifs vivant hors de la capitale de l'empire des Mèdes (Kurdes) et des Perses sont limités à un seul jour de chasse à "ceux qui les détestaient". Le droit des Juifs de la capitale à un jour de plus est accordé par le roi païen Assuérus à la prière de la reine juive Esther. Un jour (en province), deux jours (dans la capitale), mais pas un de plus. Il faut dire que les victimes de ces pogroms anti-Goïm n'étaient coupables que .... d'intentions judéochtones : pas un Juif n'est tué mais 75800 Goïms le sont "selon (le) bon plaisir" (Esther 9 : 5, traduction Segond 21) des coreligionnaires de la Shabanou. Que le récit soit historique ou non, la Bible relate ici l'imposition d'un délai au-delà duquel les crimes, fussent-ils restés au stade d'intentions, sont prescrits.
Serge Klarsfeld se prétend heureux. C'est un bonheur qu'on ne peut lui envier. Les djihadistes sont certainement plus heureux que lui, eux qui se font sauter dans la certitude de se retrouver au Paradis d'Allah après leur mort. Je ne les envie pas non plus.
Libellés :
André Neher,
Arno Klarsfeld,
Beate Klarsfeld,
bonheur,
crimes contre l'humanité,
Esther,
Matthieu Kassovitz,
Michel Rachline,
nazis,
prescription,
Serge Klarsfeld,
Simon Wiesenthal,
terrorisme,
Torah
Pays/territoire :
Étampes, France
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
La publication de nouveaux commentaires n'est pas autorisée.