mercredi 7 janvier 2015

Je suis Charlie ?

Charlie Hebdo, la Liberté, les libertés et le terrorisme.

Le premier mercredi de l'année 2015, les médiats relatent l'attentat homicide (on annonce douze morts) contre le magazine Charlie Hebdo dans le XIème arrondissement de Paris.

Je n'ai jamais été abonné à cet hebdomadaire, je ne l'ai jamais acheté, je n'en ai lu que les "unes" sur les présentoirs des kiosques à journaux. Je ne sais pas si elles m'ont jamais fait rire ou sourire. Je risque de mêler mes souvenirs de Hara-Kiri avec ceux de Charlie Hebdo. De rares "unes" et images de l'un ou l'autre ont pu m'amuser (1). 

J'avais entendu parler de Cabu qui dessinait dans Pilote, de Wolinski, et j'avais pu voir et écouter Bernard Maris. Je ne me reconnaissais pas dans leurs idées, notamment pas dans la haine du "beauf"  (une caricature de Français d'Europe non reformaté par Télérama ou Arte Journal) de Cabu, dans l'euroscepticisme de Bernard Maris. J'ai trouvé certaines des campagnes de cet hebdo lamentables (2). Qu'ils reposent en paix. "Mes pensées ne sont pas vos pensées, mes voies ne sont pas vos voies" (Esaïe 55 : 8).

Lamentable est également la déclaration du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui évoque la mort des journalistes avant celle des policiers.

Lamentable, pitoyable et ridicule est la remarque de Georges-Marc Benamou (3) le soir du 7 janvier sur La Chaîne Parlementaire (LCP) selon laquelle le fait que les assassins aient demandé leurs noms aux journalistes avant de les abattre donnerait une signature ..... nazie à cet attentat. Georges-Marc Benamou a franchi là le mur du çon.

Défendre "la Liberté", c'est bien, mais "ça ne mange pas de pain"; défendre "les libertés" c'est mieux, beaucoup mieux. Dans ce qu'il est convenu d'appeler la Vrôôônce, la défense de la Liberté serait plus crédible, plus cohérente, plus efficace aussi sans les lois anti-blasphème et mémorielles du type de la loi 90-615 du 13 juillet 1990, dite par raccourci loi Gayssot. Rappelons que cette loi scélérate et liberticide criminalise l'expression publique de l'incroyance, même exprimée sous la forme d'un doute, assimilé à une négation, à l'historiographie officielle de la guerre 39/45 concernant les "crimes contre l'humanité" imputés par les vainqueurs aux vaincus. A quoi ça rime de pouvoir se moquer de certains aspects de la religion musulmane s'il n'est pas permis de dire qu'on ne croit pas à l'authenticité du Journal d'Anne Frank sans risquer de gros ennuis ? (4)

Combattre le terrorisme, c'est très bien, mais ce serait tellement plus aisé et plus crédible sans l'apologie officielle du terrorisme, sans l'attribution à des voies publiques, voire à des établissements scolaires publics, des noms de terroristes, sans la châsse qui prétend honorer sur les quais de la station de métro RATP Barbés-Rochechouart le terroriste communiste Pierre Georges surnommé le Colonel Fabien, assassin de l'aspirant Joseph Moser (5) qu'il a abattu en lui tirant deux balles dans le dos dans cette station de métro le 21 août 1941.

L'attentat criminel contre Charlie Hebdo va permettre à une partie des classes politique et médiatique de tenter d'imposer une "union nationale" transitoire et de composition. On va essayer de nous enroler dans des "marches républicaines". On va nous immerger dans le National-Narcissisme, essayer de nous faire sauter comme des cabris en psalmodiant "la France, la France, la France". Et fustiger d'avance ..... La Malgame, je veux dire l'amalgame, qui pourrait nous conduire à passer de la phobie de l'islamisme à la grise mine devant la poursuite et l'amplification des flux migratoires intercontinentaux sud-nord. On va nous ressasser de ne pas stigmatiser, comme ils disent.

Un conseil : plutôt que de dire : "Je suis Charlie", dîtes "Après Charlie, qui ?" ou "Je pourrais être une cible des assassins de Charlie". C'est un peu plus long à dire, mais ce serait beaucoup plus juste.

Un autre conseil : laissons les jeunes et moins jeunes ressortissants français tentés par le Djihad en Irak et au Levant se rendre là où ils le souhaitent, en les avertissant que l'accueil au retour est rien moins que garanti. Ca ferait des chômeurs et des aigris en moins en France d'Europe. Ce sont peut-être nos frères en humanité, mais ce ne sont pas "nos enfants" (6). Cette liberté d'aller sans retour nous éviterait probablement d'être à nouveau les cibles d'attentats.

N O T E S

(1) je me souviens notamment d'un dessin remontant probablement aux années 1970, illustrant le titre : "Le fossé se creuse entre gauchistes et communistes" et qui montrait un bonhomme représentant un militant communiste derrière lequel courait un autre bonhomme censé représenter un gauchiste. Le dernier tirait le premier par le haut du pantalon et le déculottait, découvrant le fossé de son derrière;

(2) Charlie Hebdo a appelé dès 1995 à la dissolution du FN et s'en est vanté en 2002 quand le candidat de ce parti à l'élection présidentielle de 2002 a recueilli plus de 5 millions de voix; pour de bonnes ou de mauvaises raisons, Charlie Hebdo pratiquait la censure et s'est notamment séparé de son dessinateur Siné qui a fondé .... Siné-Hebdo pour pouvoir continuer à publier;

(3) Georges-Marc Benamou, né dans une famille juive d'Algérie en 1957, ancien co-parrain de SOS Racisme, membre de la rédaction du torchon mensuel puis hebdomadaire Globe (financé par Pierre Bergé), proche de François Mitterrand, puis conseiller de Nicolas Sarközy pour les affaires culturelles, candidat malheureux à la direction de l'Accademia di Francia (Villa Medicis) à Rome;

(4) je ne pense pas que la mise en cause de l'authenticité du Journal d'Anne Frank soit directement criminalisée par la loi Gayssot (même si c'est le cas aux Pays-Bas par une loi de même inspiration); il est cependant hautement risqué pour un professionnel de la lecture publique, bibliothécaire ou documentaliste, de s'aventurer à émettre ses doutes, même en privé,  dans le cadre professionnel : dénonciation, engueulade, mise sous surveillance, mise à l'index, mise à l'écart, harcèlement moral et professionnel pour "dégager" etc.....

(5) l'Aspirant Jozef (Joseph) Moser, né en 1918, était un employé de la Caisse d'Epargne de Karlsruhe (Pays de Bade), effectuant son service militaire en temps de guerre en France, parce qu'Allemand et âgé de 33 ans, quand un militant communiste surnommé Colonel Fabien l'a abattu en lui tirant deux balles dans le dos au métro Barbés-Rochechouart à Paris le 21 août 1941. Cet acte "courageux" et "héroïque" est célébré par une petite expo permanente sur les quais de cette station de métro du nord de Paris. J'appelle cela de l'apologie du terrorisme. Pierre Georges alias Colonel Fabien était un volontaire. Joseph Moser était un appelé, qui se trouvait là sans l'avoir nécessairement choisi en raison de sa nationalité et de son âge. Pierre Georges, alias Colonel Fabien, a été tué vers la fin de la guerre en Alsace, dans des circonstances peu claires;

(6) certains sociologues, éducateurs, militants associatifs et politiques, personnalités des médiats, sont très énamourés des populations au sein desquelles se recrutent les djihadistes. Ils les appellent "nos enfants" (sic). Ils voudraient les protéger, plus que se protéger et nous protéger d'eux. Ils ont peur pour eux, plus qu'ils n'ont peur d'eux.  Ils voudraient leur épargner les bobos inhérents à la participation au Djihad. On me permettra de juger cette attitude ...... discriminatoire. On laisse partir vers Israël, sans difficulté ni faire d'efforts pour les retenir, des ressortissants français juifs, jeunes ou moins jeunes, qui vont s'exposer aux attentats, aux roquettes du Hamas, à un service militaire à hauts risques pour les deux sexes. Laissons les mêmes facilités aux candidats à l'émigration vers Daesh. Ne discriminons pas : laissons-les tous aller, et tout le monde s'en portera mieux au bout du compte. Let my people go !